La forme grammaticale employée dans le texte en hébreu
n'est pas la même que celle employée dans le verset "Tu Aimeras ton
Dieu" qui est VEAVHTA mais précisément VEAHAVTA LE REYAKHA , que l'on
pourrait traduire par
" tu aimeras, en allant vers ton prochain"
L'accent étant mis sur les actes et le comportement plus
que sur les sentiments. Aimer son prochain c'est avant tout s'abstenir
de lui faire du mal., Hillel Grand Rabin de Jérusalem, le traduit par
"ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te
fasses. Voilà toute la Thora, le reste n'est que commentaire" Talmud de
Babylone, Chabbat 31.
Et c'est aussi l'empêcher de faire du mal.
Notre histoire individuelle s'inscrit dans l'histoire du
monde, il est donc impossible de juger ce qui est bon pour l'autre, et
même pour soi, ne dit on pas "Il y a des richesses qui sont gardés pour
être donné à certains pour leur plus grand malheur".l'Ecclésiaste.
Seule la connaissance de la loi permet de ne pas se
tromper; et même si son application n'est pas dictée par un amour
spontané envers l'autre , il devient un véritable amour de Dieu.
Selon Rachi, prochain et Dieu sont désigné par le même
mot. la reconnaissance de Dieu permet d'aimer l'autre. .
Aimer l'autre, c'est aimer Dieu. L'amour altruiste est
une invention de la Thora.
Il ne s'agit pas d'aimer son prochain dans le but d'être
aimé mais parce que je suis l'Eternel. Les humains méritent d'être aimés
parce qu'ils ( hcq l'homme et la femme) ont été créés à Son image.
Chaque commandement porte en lui une transcendance qui va
modifier le réceptacle qu'est homenMEute, son égo va se refermer pour
laisser la place à l'autre, c'est le dépassement de soi.
.LA SAINTETE UNE GRANDE HISTOIRE D'AMOUR
Si on replace dans son contexte le verset "Aime ton
prochain comme toi même" , on s'aperçoit qu'elle fait partie des
conditions nécessaires à l'accomplissement du commandement énoncé au
début du chapitre 19 du Lévitique, 18 versets plus haut : "Soyez saints
car Moi, le Seigneur ton Dieu, Je suis saint."
L'amour n'est pas le début ou le résultat immédiat de
l'aspiration vers la sainteté, mais son apothèose, fruit d'une longue
série de commandements à appliquer dans la vie quotidienne. Thora
aujourd'hui Plinks
C'est notre capacité d'aimer qui nous rapproche de la
Lumière et de la sainteté, elle nous rapproche de l'attribut fondamental
de Dieu qui est le don.
La Thora nous a donné tous les moyens pour aimer sauf un
: celui d'aimer.
PRENDRE OU DONNER : LA DYNAMIQUE DU MONDE
d'aprés Rav Dessler
Le monde est construit sur le Hessed - la générosité -
Si seulement homenMEute comprennait que l'on finit par aimer
celui à qui l'on donne, il se rendrait compte que l'autre lui paraît
étranger uniquement parcequ'il ne lui a encore rien donner.
L'amour et le don sont indissociable, homenMEute est attaché
aux choses ou aux êtres que dans la mesure où il s'est investit en temps
ou en argent.
C'est le don qui engendre l'amour.
En donnant on se rapproche de la personne on participe à
ce qui la constitue.
Si l'on donnait du temps, de l'argent, si l'on faisait du
bien à tous ceux que l'on rencontrait sans distinction de couleur, de
race ou de religion, on ne tarderait pas à s'apercevoir que tous sont
des proches, tous sont aimés, tous sont devenus une partie de soi même.
Parceque nous ne sommes pas animés de façon naturelle à
la générosité, il faut l'acquérir.
Hafets 'Haïm disait"il ne faut pas collecter, il faut
donner tout les jours :
" S'habituer à voir des pauvres et leurs donner, même si
la pitié précède à la générosité, c'est une étape indispensable.
Donner
quotidiennement permet de développer sa capacité de donner et donc
d'aimer."
Il y a ceux qui donnent et ceux qui prennent...
"Il fait du bien à son âme, homenMEute généreux" (Prov. XI,
17)
Les premiers donnent de tout leur être sans limite, car
ils font de leur vie un don à autrui.
Donner est le propre de homenMEute heureux.
Sa source de joie est spirituelle, son coeur s'élargit
aux dimensions de son bonheur.
Le désir de faire du bien provient d'une harmonie
intèrieure qui l'amène à donner à l'autre.
C'est le niveau spirituel des justes de ceux qui agissent
par amour (Chabbat 88 b).
L'humanité à besoin de ces fous qui donnent tout par
Amour.
Le véritable pauvre n'est pas celui qui manque d'argent,
mais celui qui n'à rien à donner.
Un pauvre peut être riche en bonté.
Donner est une force sublime, un des attributs de Dieu.
Opposés à ceux qui donnent, ceux qui prennent continue de
prendre sans jamais être rassasiés, et sans rien donner en échange -
c'est la racine du mal.
"Sans la crainte de l'Etat chacun avalerait son prochain
vivant" (Pirkei Avoth/Maxime des pères 3,2)
Ces deux tendances - prendre et donner- sont l'origine de
tous les traits de caractère et de toutes les actions. C'est une loi
fondamentale, l'aspiration du coeur ne connaissant aucun compromis, dans
tout acte, toute parole, toute pensée, soit homenMEute se dévoue et donne
,soit il s'empare et prend.
Les racines de l'amour
Il n'y a personne au monde qui ne possède une étincelle
de la capacité divine de donner, même les êtres les plus dénués de
sentiments humains, ne peuvent éprouver une joie complète que si elle
est partagée, si ils n'ont pas d'enfants, ils sont souvent attachés à
des animaux domestiques.
Le partage est donc nécessaire
Pour que le bien subsiste Dieu créa la Femme à Adam afin
qu'il puisse s'épancher, partager et avoir un vis à vis.
Si la famille et en l'occurence le couple sont le
fondement du monde c'est pour que le bien se perpétue.
Au commencement est donc la Relation, qui est acte
créateur .La bible commence par la lettre beith dont la valeur numérique
est 2 : c'est le nombre premier de la Relation.
Avant le 2, au niveau 1 il n'y avait pas de relation.
Avant le beith de beréchith, il n'y a rien. Tout commence avec le 2,
avec la Relation, tout procède d'elle. Alice Marciano editions Tsedek.
Le je s'accomplit en accomplissant le tu, en le
réalisant, en l'élevant à la personne : Je m'accomplis au contact du tu,
je deviens je en disant tu." Buber.
L'amour n'existe que pour l'autre "car là où je n'ai
devant moi absolument aucun toi, aucun autre être que je pourrais aimer,
il ne peut y avoir d'amour"Alice Marciano
QUATRE MANIERES DE DONNER ET DE RECEVOIR
- Celui qui reçoit sans donner : l'enfant
- Celui qui donne pour recevoir : l'interressé
- Celui qui donne et qui ne veut pas recevoir :
l'orgueilleux
- Celui qui donne tout parcequ'il à tout reçu : le sage
On ne possède vraiment que ce que l'on a donné
QUATRE MESURES DANS le MOI
- "Mon bien est mien et le tien est tien" : c'est la
moyenne mesure
- "Mon bien est tien et ton bien est mien" : c'est la
mesure de l'avare
- "Ton bien et mon bien sont miens " : c'est la mesure du
méchant
- "Mon bien et ton bien sont tien " : c'est la mesure du
Juste
AIMER LA DIFFERENCE DE L'AUTRE
Aimer l'autre ce n'est pas se reconnaître en lui, c'est
justement reconnaître sa différence qui fait qu'il est l'autre, mais
qu'il est comme toi, dans une attente d'amour, et de reconnaissance
parceque tout être humain est "kamokha" exactement comme toi : Une
personne, non un simple numéro, un original non une copie.
Selon Rabbi Akiba, l'amour du prochain est beaucoup plus
qu'une simple obligation de la Thora, il s'agit d'un de ses grand
principes et comme la source et le critère déterminant de tous les
autres commandements.
Dans le livre Chnei Lou'hot Habérit -Chla- il est
démontré de façon magistrale comment tous les 613 commandements
découlent directement de de l'amour du prochain.
Cet enseignement vient d'un fils de converti, venu dans
une démarche royale à la Thora, en vue d'enrichir Israel. Rabbi Akiba
découvrit la Thora à 40 ans, aidé de sa femme il enseigna la Thora comme
personne ne l'a enseigné.
Il forma environ 24 000 élèves, beaucoup de ses élèves
moururent par milliers jusqu'au 33 e jour de l'Omer, pourtant pas un
seul ne vaut un érudit d'aujourd'hui. Malgré leurs grandes qualités
spirituelles ils leurs manquait le véritable amour de l'autre. Il ne
savaient pas aimer.
Ecouter, c'est Aimer
L' 'écoute est un comportement essentiel vis à vis de
l'autre, c'est l'attention, c'est la valeur qu'on lui porte . C'est ce
qui mène à la compréhension. Ecouter l'autre c'est avant tout lui donner
du temps, cadeau inestimable de nos jours. D'ailleurs si les initiales
du Shema Israel- Ecoute Israel- forment le mot SHAI qui veut dire cadeau
ou don, ce n'est peut être pas par hasard ?
C'est par l'écoute que l'autre existe,"C'est par l'écoute
que se crée des liens avec l'autre, et ce sont ces liens qui font les
amis."
Le Petit Prince et le Renard de St exupéry l'illustre à
merveille :
"On ne connait que les choses que l'on apprivoise, dit le
renard .Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent
des choses toutes faites chez les marchands.Mais comme il n'existe point
de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis.Si tu veux un ami,
apprivoise moi!"
C'est d'une rencontre que nous sommes nés, c'est d'une
rencontre que nous continuons d'exister.
"Qu'un Tu murmure à notre oreille, et c'est la saccade
qui lance les personnes : le moi s'éveille par la grâce du toi"
C'est dire que par la rencontre et reconnaissance de
l'autre, tout prend sens et vie.
"Dés que le tu devient présent, la présence naît"
Alice Marciano Tsedek.
L'URGENCE D'AIMER AUSSI L'ETRANGER ...
On remarquera qu'il est plus aisée d'aimer son proche,que
celui qui ne se rapproche en rien. Celui qu'on nomme étranger, parceque
étrange , il ne vit pas comme nous.
Parceque, sa présence nous dérange, et qui sait peut être
nous remet en question.
Raphael Cohen nous commente l'attitude que doit avoir
Israel vis à vis de l'étranger :
"Quand habiteras avec toi un étranger, dans votre terre,
ne le lésez pas. L'étranger qui habite avec vous sera pour vous comme un
citoyen, et tu l'aimeras comme toi même.Parceque vous étiez étrangers en
terre d'Egypte, je suis Dieu votre Dieu" Vayikra 19.33 - 34
Israël doit urgemment s'ouvrir à une compréhension
d'autrui que son attachement à des principes fondamentaux rend quelque
fois difficile : "Ne lèse pas l'étranger, celui qui fait un pas vers
toi. Accompli avec lui une démarche encore plus grande encore plus
empreinte d'imagination, d'estime d'amour."
Qu'Israel ait la capacité d'aimer, encore plus, qu'il se
situe toujours au de-là de tout amour, dans le respect, dans l'estime.
Et les frontières s'élargissent des restrictions douleureuses :
Quand Dieu élargira tes frontières
Il te donnera la terre Promise.
Elargir en toi même tes propres frontières : cela ne
dépend que de toi.
"Ta vraie possession de toi même implique que tu sois
hospitalier : que ton coeur s'ouvre à autrui : ne sois pas jaloux de ta
vérité au point de vouloir en frustrer qui que ce soit. Que la dimension
d'étranger que tu avais en Egypte t'ais enrichi, voilà l'exigence de
Dieu envers Israel, qui ne lui à donné la thora que parcequ'il avait été
brisé par le statut d'étranger".
La même attitude doit être accordée à celui qui désire
nous rejoindre, la méguilath de Ruth grand mère du Roi David convertie
au Judaïsme, nous enseigne que la venue volontaire est supèrieurement
récompensée et confirme les termes de l'alliance avec Dieu le jour du
don de la thora au Sinai:
" Ce n'est pas avec vous seuls que j'établis cette
alliance et ce pacte mais avec celui qui est présent avec nous devant
l'Eternel notre Dieu, et avec celui qui n'est pas présent avec nous
aujourdhui" (devarim/Deutéronome 29,13)
Qu'elle définition donner à Israël, sinon celle de
coeur du monde que lui donne Rabi Yehouda Halévi ? La Thora commence
par la lettre beith et se termine par la lettre Lamed cela fait le mot
Lev-coeur.
ROME, Mercredi 31 mai 2006 (ZENIT.org)
... à la suite voyage en Pologne: ....j'ai voulu proposer
à nouveau la foi comme attitude fondamentale
de l'esprit — qui n'est pas seulement quelque chose d'intellectuel ou
sentimental —, la foi véritable touche la personne tout entière: ses
pensées, ses sentiments d'affection, ses intentions, ses relations, sa
dimension corporelle, ses activités, son travail quotidien ».
..... la Divine Miséricorde éclaire le mystère de
l'homme ». .....« Dans le couvent proche de ce Sanctuaire, en
contemplant les plaies lumineuses du Christ ressuscité, Sœur Faustine
Kowalska a reçu un message de confiance pour l'humanité, le message de
la Miséricorde divine dont Jean-Paul II s'est fait l'écho et
l'interprète, et qui est réellement un message central, surtout pour
notre époque: la Miséricorde comme force de Dieu, comme limite divine
contre le mal du monde », insistait le pape.