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... la force .....  la fausse grandeur    

dossier : Simone Weil

                          

8.02.03

Ceci un extrait tiré de  L'Enracinement Plaidoyer pour une Civilisation nouvelle ....de Simone Weil.  

 Extraits

Depuis deux ou trois siècles on croit à la fois que la force est maîtresse unique de tous les phénomènes de la nature, et que les hommes peuvent et doivent fonder sur la justice, reconnue au moyen de la raison, leurs relations mutuelles. C'est une absurdité criante.

La force n'est pas une machine à créer automatiquement de la justice. C'est un mécanisme aveugle dont sortent au hasard, indifféremment, les effets justes ou injustes, mais, par le jeu des probabilités, presque toujours injustes.

 .....leur conception de l'ordre juste qui doit en fin de compte résulter de leurs victoires repose sur la pensée que, pour tous ceux qui sont esclaves par nature, la servitude est la condition à la fois la plus juste et la plus heureuse.

Un homme qui prend la peine d'élaborer une apologie de l'esclavage n'aime pas la justice

Si la justice est ineffaçable au cœur de l'homme, elle a une réalité en ce monde.

Il n'y a qu'un choix à faire. Ou il faut apercevoir à l'œuvre dans l'univers, à côté de la force, un principe autre qu'elle, ou il faut reconnaître la force comme maîtresse unique et souveraine des relations humaines aussi.

 

en -relation ....

 

Au nom de l'universalisme....

Carnets de Simone Weil   .. quelques citations

l'homo scientificus_

Le darwinisme et l’holocauste nazi

À la longue, la nature élimine les éléments nuisibles. L’on peut être scandalisé par cette loi de la nature qui exige que toutes choses vivantes se dévorent l’une l’autre. La mouche est happée par une libellule, qui est avalée par un oiseau, qui tombe lui-même sous les serres d’un oiseau plus grand […] Connaître les lois de la nature nous permet de lui obéir.»

l'islam Rome par Sanders

NOUS-EUX

 

 

La force ..... la fausse grandeur

pages 1177/80

C'est ce qui apparaît dans un passage de Mein Kampf: «L'homme ne doit jamais tomber dans l'erreur de croire qu'il est seigneur et maître de la nature... Il sentira dès lors que dans un monde où les planètes et les soleils suivent des trajectoires circulaires, où des lunes tournent autour des planètes, où la force règne partout et seule en maîtresse de la faiblesse, qu'elle contraint à la servir docilement ou qu'elle brise, l'homme ne peut pas relever de lois spéciales

Ces lignes expriment d'une manière irréprochable la seule conclusion qu'on puisse raisonnablement tirer de la conception du monde enfermée dans notre science. La vie entière d'Hitler n'est que la mise en oeuvre de cette conclusion. Qui peut lui reprocher d'avoir mis en oeuvre ce qu'il a cru reconnaître pour vrai? Ceux qui, portant en eux les fondements de la même croyance, n'en ont pas pris conscience et ne l'ont pas traduite en actes, n'ont échappé au crime que faute de posséder une certaine espèce de courage qui est en lui. ( hcq : ...le mondialisme .... s'est donné cette force  avec l'argent -dette ) ..Encore une fois, ce n'est pas l'adolescent abandonné, misérable vagabond, à l'âme affamée, qu'il est juste d'accuser, mais ceux qui lui ont donné à manger du mensonge. Et ceux qui lui ont donné à manger du mensonge, c'étaient nos aînés, à qui nous sommes semblables. Dans la catastrophe de notre temps, les bourreaux et les victimes sont, les uns et les autres, avant tout les porteurs involontaires d'un témoignage sur l'atroce misère au fond de laquelle nous gisons. Pour avoir le droit de punir les coupables, il faudrait d'abord nous purifier de leur crime, contenu sous toutes sortes de déguisements dans notre propre âme. Mais si nous réussissons cette opération, une fois qu'elle sera accomplie nous n'aurons plus aucun désir de punir, et si nous croyons être obligés de le faire, nous le ferons le moins possible et avec une extrême douleur. Hitler a très bien vu l'absurdité de la conception du XVIII siècle encore en faveur aujourd'hui, et qui d'ailleurs a déjà sa racine dans Descartes. Depuis deux ou trois siècles on croit à la fois que la force est maîtresse unique de tous les phénomènes de la nature, et que les hommes peuvent et doivent fonder sur la justice, reconnue au moyen de la raison, leurs relations mutuelles. C'est une absurdité criante. Il n'est pas concevable que tout dans l'univers soit absolument soumis à l'empire de la force et que l'homme puisse y être soustrait, alors qu'il est fait de chair et de sang et que sa pensée vagabonde au gré des impressions sensibles.

Il n'y a qu'un choix à faire. Ou il faut apercevoir à l'oeuvre dans l'univers, à côté de la force, un principe autre qu'elle, ou il faut reconnaître la force comme maîtresse unique et souveraine des relations humaines aussi. Dans le premier cas, on se met en opposition radicale avec la science moderne telle qu'elle a été fondée par Galilée, Descartes et plusieurs autres, poursuivie au XVIII siècle, notamment par Newton, au XIX, au XX°. Dans le second, on se met en opposition radicale avec l'humanisme qui a surgi à la Renaissance, qui a triomphé en 1789, qui, sous une forme considérablement dégradée, a servi d'inspiration à toute la III, République. La philosophie qui a inspiré l'esprit laïque et la politique radicale est fondée à la fois sur cette science et sur cet humanisme, qui sont, on le voit, manifestement incompatibles. On ne peut donc pas dire, que la victoire d'Hitler sur la France de 1940 ait été la victoire d'un mensonge sur une vérité. Un mensonge incohérent a été vaincu par un mensonge cohérent. C'est pourquoi, en même temps que les armes, les esprits ont fléchi. Au cours des derniers siècles, on a confusément senti la contradiction entre la science et l'humanisme, quoiqu'on n'ait jamais eu le courage intellectuel de la regarder en face. Sans l'avoir d'abord exposée aux regards, on a tenté de la résoudre. Cette improbité d'intelligence est toujours punie d'erreur. L'utilitarisme a été le fruit d'une de ces tentatives. C'est la supposition d'un merveilleux petit mécanisme au moyen duquel la force, en entrant dans la sphère des relations humaines, devient productrice automatique de justice. Le libéralisme économique des bourgeois du XIXe siècle repose entièrement sur la croyance en un tel mécanisme. La seule restriction était que, pour avoir la propriété d'être productrice automatique de justice, la force doit avoir la forme de l'argent, à l'exclusion de tout usage soit des armes soit du pouvoir politique.

Le marxisme n'est que la croyance en un mécanisme de ce genre. Là, la force est baptisée histoire ; elle a pour forme la lutte des classes ; la justice est rejetée dans un avenir qui doit être précédé d'une espèce de catastrophe apocalyptique.

Et Hitler aussi, après son moment de courage intellectuel et de clairvoyance, est tombé dans la croyance en ce petit mécanisme. Mais il lui fallait un modèle de machine inédit. Seulement il n'a pas le goût ni la capacité de l'invention intellectuelle, en dehors de quelques éclairs d'intuition géniale. Aussi a-t-il emprunté son modèle de machine aux gens qui l'obsédaient continuellement par la répulsion qu'ils lui inspiraient. Il a simplement choisi pour machine la notion de la race élue, la race destinée à tout faire plier, et ensuite à établir parmi ses esclaves l'espèce de justice qui convient à l'esclavage. À toutes ces conceptions en apparence diverses et au fond si semblables, il n'y a qu'un seul inconvénient, le même pour toutes. C'est que ce sont des mensonges.

La force n'est pas une machine à créer automatiquement de la justice. C'est un mécanisme aveugle dont sortent au hasard, indifféremment, les effets justes ou injustes, mais, par le jeu des probabilités, presque toujours injustes. Le cours du temps n'y fait rien; il n'augmente pas dans le fonctionnement de ce mécanisme la proportion infime des effets par hasard conformes à la justice. Si la force est absolument souveraine, la justice est absolument irréelle. Mais elle ne l'est pas. Nous le savons expérimentalement. Elle est réelle au fond du coeur des hommes. La structure d'un coeur humain est une réalité parmi les réalités de cet univers, au même titre que la trajectoire d'un astre. Il n'est pas au pouvoir d'un homme d'exclure absolument toute espèce de justice des fins qu'il assigne à ses actions. Les nazis eux-mêmes ne l'ont pas pu. Si c'était possible à des hommes, eux sans doute l'auraient pu.

Soit dit en passant, leur conception de l'ordre juste qui doit en fin de compte résulter de leurs victoires repose sur la pensée que, pour tous ceux qui sont esclaves par nature, la servitude est la condition à la fois la plus juste et la plus heureuse. Or c'est là la pensée même d'Aristote, son grand argument pour l'apologie de l'esclavage. Saint Thomas, bien qu'il n'approuvât pas l'esclavage, regardait Aristote comme la plus grande autorité pour tous les sujets d'étude accessibles à la raison humaine, au nombre desquels la justice. Par suite, l'existence dans le christianisme contemporain d'un courant thomiste constitue un lien de complicité - parmi beaucoup d'autres, malheureusement - entre le camp nazi et le camp adverse. Car, bien que nous repoussions cette pensée d'Aristote, nous sommes forcément amenés dans notre ignorance à en accueillir d'autres qui ont été en lui la racine de celle-là. Un homme qui prend la peine d'élaborer une apologie de l'esclavage  n'aime pas la justice. Le siècle où il vit n'y fait rien. Accepter comme ayant autorité la pensée d'un homme qui n'aime pas la justice, cela constitue une offense à la justice, inévitablement punie par la diminution du discernement. Si saint Thomas a commis cette offense, rien ne nous contraint à la répéter. Si la justice est ineffaçable au coeur de l'homme, elle a une réalité en ce monde. C'est la science alors qui a tort.

Non pas la science, s'il faut parler exactement, mais la science moderne

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2013, par Henri Seckel
Quels sont les dangers qui guettent la natation ?

http://natation.blog.lemonde.fr/2013/08/04/un-jour-vous-aurez-huit-yannick-agnel-en-finale/

 

Comme dans tous les sports : le dopage, et une démagogie financière exacerbée. J'aimerais que la natation garde le plus possible des règles du jeu simples, et conserve ses valeurs. À l'époque des combinaisons, on s'était rapprochés d'un gros problème. On l'avait tous mal vécu. J'ai failli m'arrêter à ce moment-là, ça ne correspondait plus à ce que j'avais envie de vivre. Il suffisait de mettre la bonne combi et on était devant. Si c'est pour faire de la Formule 1, ça m'intéresse pas.

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 2013

"Maintenant mon corps n'arrive plus à tout supporter".

 

 
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