.LA CHRONIQUE DE NATACHA POLONY ... communautarisme et guerre civile     ...

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Auteur:   Par Natacha Polony

Publié le 22/07/2016 à 20h02 Le Figaro Prémium

Source:  http://premium.lefigaro.fr/vox/societe/2016/07/22/31003-20160722ARTFIG00294-natacha-polony-pour-que-cette-guerre-ne-soit-pas-civile.php

 

Date de création de cette page : 22.07.16

 

Pour que cette guerre ne soit pas civile 

   

Ce n'est pas l'État islamique qui veut instaurer la guerre civile chez nous entre les «communautés», c'est nous qui courons à la guerre civile si nous fabriquons artificiellement ces communautés.

Ne pas nous diviser. Ne pas céder à la haine. Car le risque est là, bien sûr, de fracturer un peu plus une société malade. De nourrir les colères et les ressentiments. Ces préventions sont nobles, et surtout nécessaires, quand elles marquent une volonté de rassembler le peuple contre ceux qui l'attaquent, mais elles sont criminelles si elles ne sont qu'un prétexte pour réduire au silence ceux qui auraient le tort de ne pas se contenter des lénifiants appels à «continuer à vivre comme avant» pour «ne pas donner raison aux terroristes». Une expression tourne dans les conversations, une expression terrible, qui résume l'angoisse latente: guerre civile. Et plutôt que de s'en prendre aux Cassandre qui ont le mauvais goût de prononcer tout haut ces mots que chacun chuchote, l'urgence est de se demander comment la France, après la leçon de ces siècles de drames, des bûchers cathares et des dragonnades aux colonnes infernales de Vendée, des cloches de Saint-Germain l'Auxerrois sonnant la Saint-Barthélemy au massacre de Sétif, en 1945, comment cette France peut encore aujourd'hui craindre de réveiller ce spectre.

Faut-il le rappeler, il n'y a, en République, qu'une communauté, la communauté nationale.

Guerre civile? Entre qui et qui? Nul, bien évidemment, ne sait définir de quelconques belligérants. Et tout le monde remarque la façon dont les médias tentent maladroitement de rappeler certaines vérités, comme le fait que les islamistes tuent aussi bien des musulmans que des non-musulmans  ( ...sans compter les femmes et les enfants...,). Maladroitement, en effet, quand une journaliste affirme sur une radio que «la communauté musulmane condamne ces actes atroces, elle qui a perdu trente de ses membres dans l'attentat de Nice». Faut-il le rappeler, il n'y a, en République, qu'une communauté, la communauté nationale. Ce sont trente Français ( ...et françaises ...et enfants français ...) de confession musulmane qui ont été tués dans cet attentat. Et l'on aimerait que cesse cette façon de constituer par paresse de langage des entités fictives, pour s'étonner ensuite que les gens fassent «des amalgames» en percevant «les musulmans» comme un tout.

Guerre civile? Sans doute, puisque certains pactisent avec l'ennemi ou se réjouissent de ses abominables faits d'armes. Parmi ceux-là, les uns sont étrangers, comme l'assassin de Nice, mais d'autres sont français. Et l'on sent bien l'impuissance qui est la nôtre face à ces phénomènes de basculement. «Radicalisation», «ralliement à Daech»… Des experts s'écharpent pour savoir si l'on peut considérer qu'un homme qui n'a jamais été un musulman fervent, qui n'a jamais mis les pieds dans une mosquée, doit être catalogué comme «islamiste». Des tels débats sur le sexe des anges (...?...) ont quelque chose d'absurde et de pathétique. Ces gens nous haïssent et c'est là leur point commun. Qu'ils soient français, tunisiens, algériens, afghans ou tchétchènes, ils ont trouvé dans l'État islamique une entité qui défie cet Occident qu'ils détestent et auquel ils attribuent leurs malheurs. L'islam simpliste des islamistes fonctionne à la fois comme un principe sectaire ( ....binaire ..des Êtres ...) de séparation du pur et de l'impur - «nous» contre le reste du monde, inférieur car «faible» - et comme marqueur identitaire. De sorte qu'il n'est nul besoin pour les nouveaux adeptes de la moindre étape, de la moindre conversion. L'État islamique agit comme un catalyseur (jusqu'à servir d'étendard au moindre cas psychiatrique en mal de vengeance ou de notoriété), de sorte que son anéantissement total est, certes, un préalable, mais il ne suffira pas à répondre, chez nous, au défi que constitue cette masse de haine et de frustration accumulées par des jeunes à qui l'on a expliqué depuis trente ans que tous leurs malheurs venaient de l'Occident en général et de la France, «coloniale et raciste», en particulier.

Que ne leur a-t-on transmis, à eux comme à tous les autres, la fierté d'être français ?

Ce n'est pas l'État islamique qui veut instaurer la guerre civile chez nous entre les «communautés», c'est nous qui courons à la guerre civile si nous fabriquons artificiellement ces communautés, si nous continuons à nous excuser de ce que nous sommes et à renvoyer les enfants d'immigrés à leur statut de descendants de martyrs. Il n'est besoin que de voir comment l'islam, même modéré, agit désormais comme une identité de substitution pour nombre de jeunes gens en mal de visibilité (d'où le voile et le halal: il faut montrer, se montrer, en contradiction totale avec le principe d'humilité affirmé par le Coran). Que ne leur a-t-on transmis, à eux comme à tous les autres, la fierté d'être français? Non pas une fierté bête et chauvine, mais ce sens de la responsabilité pour qui doit se montrer digne de l'héritage de Montaigne, de Voltaire ou d'Hugo.

Le monde est vaste pour tous ceux qui trouveraient que la France est mauvaise mère ; bon vent.

La réponse est donc double: d'un côté, s'opposer à tout ce qui, dans le monde, nourrit le ressentiment contre l'Occident (ce que furent les guerres d'Irak et de Libye, ce que demeurent la poursuite de la colonisation des Territoires palestiniens ou les ambiguïtés diplomatiques avec les monarchies pétrolières) et de l'autre, rappeler à quiconque vit en France que son mode de vie et son modèle social sont le fruit d'une histoire et sont adossés à des valeurs. On ne saurait vouloir bénéficier des avantages de ce modèle sans adhérer à ce qui en a permis l'existence. On ne saurait profiter de ce qu'on prétend haïr. Le monde est vaste pour tous ceux qui trouveraient que la France est mauvaise mère ; bon vent.

La réponse, notre réponse de peuple uni, refusant la guerre civile, ce ne sont pas de nouvelles lois ou l'épuisement de nos forces de sécurité dans des multiples «opérations Sentinelle», ce n'est surtout pas un silence gêné pour éviter les sujets qui fâchent et permettre la poursuite gentillette de notre divertissement généralisé, c'est avant tout le réarmement de nos consciences et la reconstruction pour les décennies à venir d'une communauté nationale, partageant des valeurs, des références littéraires, philosophiques et culturelles, une histoire faite d'ombres et de lumière. Notre réponse, c'est d'être la France.

 

 

G

 

 

..en proche ENtre-relations ... Monocoq(s) .......homocoqueS... 

 

...Achever Clausewitz. .... René Girard  >>>>>>

 .... Cette montée vers l'apocalypse est la réalisation supérieure de l'humanité. Or plus cette fin devient probable, et moins on en parle.

J'en suis venu à un point décisif : celui d'une profession de foi, plus que d'un traité stratégique, à moins que les deux mystérieusement s'équivalent, dans cette guerre essentielle que la vérité livre à la violence. J'ai toujours eu l'intime conviction que cette dernière participe d'une sacralité dégradée, redoublée par l'intervention du Christ venu se placer au cœur du système sacrificiel. Satan est l'autre nom de la montée aux extrêmes. Mais ce que Hölderlin a entrevu, c'est aussi que la Passion a radicalement transformé l'univers archaïque. La violence satanique a longtemps réagi contre cette sainteté qui est une mue essentielle du religieux ancien.

C'est donc que Dieu même s'était révélé en son Fils, que le religieux avait été confirmé une fois pour toutes dans l'histoire des hommes, au point d'en modifier le cours. La montée aux extrêmes révèle, à rebours, la puissance de cette intervention divine. Du divin est apparu, plus fiable que dans toutes les théophanies précédentes, et les hommes ( ...et les femmes ... ENfant-PAIR-ENts ...la vie in-finie EN-carnée ...)  ne veulent pas le voir. Ils sont plus que jamais les artisans de leur chute, puisqu'ils sont devenus capables de détruire leur univers. Il ne s'agit pas seulement, de la part du christianisme, d'une condamnation morale exemplaire, mais d'un constat anthropologique inéluctable. Il faut donc réveiller les consciences endormies. Vouloir rassurer, c'est toujours contribuer au pire.

 

l'Apocalypse >>>>

la foi et la peur >>>>

La fin du mécanisme victimaire : c'est le Christianisme !   >>>>>>>>

"C'est pour expulser la vérité au sujet de la violence qu'on se confie à la violence."  René Girard  >>>>>>>>

Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu'ils soient un en nous >>>>>>

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...L'amour s'est en effet "refroidi »  ... la charité fait face à l'empire aujourd'hui planétaire de la violence....

Cette montée vers l'apocalypse est la réalisation supérieure de l'humanité. Or plus cette fin devient probable, et moins on en parle.

Il faut donc réveiller les consciences endormies.

Vouloir rassurer, c'est toujours contribuer au pire.

René Girard.

  

 

  "L'esprit constitue un champ de relations tourné vers la totalité de ce qui existe "  Joseph Pieper

Loin que ce soit être qui illustre la relation , c'est la relation qui illumine l'être.     Gaston Bachelard

Les composantes de la société ne sont pas les êtres humains, mais les relations qui existent entre eux.   Toynbee

 

 

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