Présentation
:
L'encyclique de Benoit
XVI est parue ce 7 Juillet 2009,
Elle est
disponible
ici dans son intégralité.
et
ici
en format PDF.
et ci-dessous
des
EXTRAITs "Relationnels
et des
COMMENTAIRES
« le monde est en malaise faute de pensée »
Cette affirmation renferme une constatation, mais surtout un souhait: il
faut qu’il y ait un renouveau de la pensée pour mieux comprendre ce
qu’implique le fait que nous formons une famille; les échanges entre les
peuples de la planète exigent un tel renouveau.... Une telle pensée nous
oblige à
approfondir de manière critique et sur
le plan des valeurs la catégorie de la relation. Un tel
effort ne peut être mené par les seules sciences sociales, car il
requiert l’apport de savoirs tels que la métaphysique et la théologie,
pour comprendre de façon éclairée la dignité transcendante de l’homme.
en 53 de l'Encyclique
Cela
permettra de vivre et d'orienter la mondialisation de l'humanité en termes de
relationnalité,
de communion et de
partage.
en
42
....
conscients du fait que l’amour riche de vérité, caritas in veritate,
d’où procède l’authentique développement, n’est pas produit par nous,
mais nous est donné. en 78
La vérité
doit être cherchée, découverte et exprimée dans l’ « économie » de
l’amour, mais l’amour à son tour doit être compris, vérifié et pratiqué
à la lumière de la vérité. Nous aurons ainsi non seulement rendu service
à l’amour, illuminé par la vérité, mais nous aurons aussi contribué à
rendre crédible la vérité en en montrant le pouvoir d’authentification
et de persuasion dans le concret de la vie sociale. Ce qui, aujourd’hui,
n’est pas rien compte tenu du contexte social et culturel présent qui
relativise la vérité, s’en désintéresse souvent ou s’y montre réticent.
en 2
|
|
EXTRAITS " relationnels" choisis par l'homocoques
....
|
LECTURE
en rouge...relatif à la
relationnalité
en grenat ...relatif à l'ENtre-génèse
l'auto-poïese
(à l' autogenèse. EN AJENOUS.)
|
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LETTRE
ENCYCLIQUE
CARITAS IN VERITATE
DU SOUVERAIN PONTIFE
BENOÎT XVI
AUX ÉVÊQUES
AUX PRÊTRES ET AUX DIACRES
AUX PERSONNES CONSACRÉES
AUX FIDÈLES LAÏCS
ET À TOUS LES HOMMES
DE BONNE VOLONTÉ
SUR LE DÉVELOPPEMENT
HUMAIN INTÉGRAL
DANS LA CHARITÉ ET DANS LA VÉRITÉ
EXTRAITS
....
ici dans
son intégralité
INTRODUCTION
1)
L’amour
dans la vérité
(Caritas in veritate) ( , dont Jésus s’est fait
le témoin dans sa vie terrestre et surtout par sa mort et sa
résurrection,
est la force dynamique essentielle du vrai
développement de chaque personne et de l’humanité tout entière.
L’amour – « caritas » – est une force extraordinaire qui
pousse les personnes à s’engager avec courage et générosité dans le
domaine de la justice et de la paix. C’est une force qui a son
origine en Dieu, Amour éternel et Vérité absolue. Chacun trouve son
bien en adhérant, pour le réaliser pleinement, au projet que Dieu a
sur lui: en effet, il trouve dans ce projet sa propre vérité et
c’est en adhérant à cette vérité qu’il devient libre (cf. Jn
8, 22). Défendre la vérité, la proposer avec humilité et conviction
et en témoigner dans la vie sont par conséquent des formes
exigeantes et irremplaçables de la charité. En effet, celle-ci «
trouve sa joie dans ce qui est vrai » (1 Co 13, 6). Toute
personne expérimente en elle un élan pour aimer de manière
authentique: l’amour et la vérité ne l’abandonnent jamais
totalement, parce qu’il s’agit là de la vocation déposée par Dieu
dans le cœur et dans l’esprit de chaque homme. Jésus Christ purifie
et libère de nos pauvretés humaines la recherche de l’amour et de la
vérité et il nous révèle en plénitude l’initiative d’amour ainsi que
le projet de la vie vraie que Dieu a préparée pour nous. Dans le
Christ, l’amour dans la vérité devient le Visage de sa
Personne. C’est notre vocation d’aimer nos frères dans la vérité de
son dessein. Lui-même, en effet, est la Vérité (cf. Jn 14, 6)
...L'amour
donne une substance authentique à la relation personnelle avec Dieu
et avec le prochain. Il est le principe non seulement des micro-relations: rapports amicaux, familiaux, en petits groupes,
mais également des macro-relations: rapports sociaux, économiques,
politiques.
...
2)
.... La
vérité doit être cherchée, découverte et exprimée dans l' « économie
» de l'amour, mais l'amour à son tour doit être compris, vérifié et
pratiqué à la lumière de la vérité. Nous aurons ainsi non seulement
rendu service à l'amour, illuminé par la vérité, mais nous aurons
aussi contribué à rendre crédible la vérité en en montrant le
pouvoir d'authentification et de persuasion dans le concret de la
vie sociale. Ce qui, aujourd'hui, n'est pas rien compte tenu du
contexte social et culturel présent qui relativise la vérité, s'en
désintéresse souvent ou s'y montre réticent.
....
3)
....Par
son lien étroit avec la vérité, l'amour peut être reconnu comme une
expression authentique d'humanité et comme un élément d'importance
fondamentale dans les relations humaines, même de nature publique.
Ce n'est que dans la vérité que l'amour resplendit et qu'il
peut être vécu avec authenticité. La vérité est une lumière qui
donne sens et valeur à l'amour.
Cette
lumière est, en même temps, celle de la raison et de la foi, par
laquelle l'intelligence parvient à la vérité naturelle et
surnaturelle de l'amour: l'intelligence en reçoit le sens de
don, d'accueil et de communion.
Dépourvu de vérité, l'amour bascule
dans le sentimentalisme. L'amour devient une coque vide susceptible
d'être arbitrairement remplie. C'est le risque mortifère qu'affronte
l'amour dans une culture sans vérité. Il est la proie des émotions
et de l'opinion contingente des êtres humains ; il devient un terme
galvaudé et déformé, jusqu'à signifier son contraire. La vérité
libère l'amour des étroitesses de l'émotivité qui le prive de
contenus relationnels et sociaux, et d'un fidéisme qui le prive d'un
souffle humain et universel. Dans la vérité, l'amour reflète en même
temps la dimension personnelle et publique de la foi au
Dieu
biblique qui est à la fois « Agapè » et « Lógos »:
Charité et Vérité, Amour et Parole.
( ndlhcq: Dieu relation trinitaire)
....
4)
....Parce
que l'amour est riche de vérité, l'homme peut le comprendre dans la
richesse, partagée et communiquée, de ses valeurs.
La vérité est,
en effet, lógos qui crée un diá-logos et donc une
communication et une communion. En aidant les hommes à aller
au-delà de leurs opinions et de leurs sensations subjectives,
la vérité leur permet de dépasser les
déterminismes culturels et historiques et de se rencontrer dans la
reconnaissance de la substance et de la valeur des choses.
La vérité
ouvre et unit les intelligences dans le lógos de l'amour
....
"Un Christianisme
de charité sans vérité peut facilement être confondu avec un
réservoir de bons sentiments, utiles pour la coexistence
sociale, mais n’ayant qu’une incidence marginale. Compris ainsi,
Dieu n’aurait plus une place propre et authentique dans le monde.
Sans la vérité, la charité est reléguée dans un espace restreint
et relationnellement appauvri. Dans le dialogue entre les
connaissances et leur mise en œuvre, elle est exclue des projets et
des processus de construction d’un développement humain d’envergure
universelle.
5)
Sans
vérité, sans confiance et sans amour du vrai, il n'y a pas de
conscience ni de responsabilité sociale, et
l'agir social devient la
proie d'intérêts privés et de logiques de pouvoir, qui ont pour
effets d'entraîner la désagrégation de la société, et cela d'autant
plus dans une société en voie de mondialisation et dans les moments
difficiles comme ceux que nous connaissons actuellement
....
6)
.....toute
société élabore un système propre de justice. La charité dépasse
la justice, parce qu'aimer c'est donner, offrir du mien à
l'autre ; mais elle n'existe jamais sans la justice qui amène à
donner à l'autre ce qui est sien, c'est-à-dire ce qui lui
revient en raison de son être et de son agir. Je ne peux
pas « donner » à l'autre du mien, sans lui avoir donné tout d'abord
ce qui lui revient selon la justice. Qui
aime les autres avec charité est d'abord juste envers eux.
...
7)
prendre en
grande considération le bien commun. Aimer quelqu'un, c'est vouloir
son bien et mettre tout en œuvre pour cela. À côté du bien
individuel, il y a un bien lié à la vie en société: le bien commun.
C'est le bien du ‘nous-tous', constitué d'individus, de familles et
de groupes intermédiaires qui forment une communauté sociale
( l'homocoques en somme)
.....
CHAPITRE I
LE MESSAGE DE
POPULORUM PROGRESSIO
...lecture
toujours en cours ....
CHAPITRE II
LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN
AUJOURD’HUI
...lecture
toujours en cours ....
CHAPITRE III
FRATERNITÉ, DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE ET SOCIÉTÉ CIVILE
42)
la mondialisation est un phénomène
multidimensionnel et polyvalent, qui exige d'être saisi
dans la diversité et dans l'unité
( NDLHCQ: multENun)
de tous ses aspects, y compris sa dimension théologique.
Cela permettra
de
vivre et d'orienter la mondialisation de l'humanité
en termes de relationnalité, de communion et de partage.
CHAPITRE IV
DÉVELOPPEMENT DES PEUPLES,
DROITS ET DEVOIRS, ENVIRONNEMENT
52
La vérité et l’amour ... ne peuvent être
fabriqués. Ils peuvent seulement être accueillis. Leur source ultime n’est pas,
ni ne peut être, l’homme, mais Dieu, c’est-à-dire Celui qui est Vérité et Amour.
Ce principe est très important pour la société et pour le développement, car ni l’une ni l’autre ne peuvent être produits seulement par l’homme.
La
vocation elle-même des personnes et des peuples au développement ne se fonde pas
sur une simple décision humaine, mais elle est inscrite dans un dessein qui nous
précède et qui constitue pour chacun de nous un devoir à accueillir librement.
Ce qui nous précède et qui nous constitue – l’Amour et la Vérité subsistants –
nous indique ce qu’est le bien et en quoi consiste notre bonheur. Il nous
montre donc la route qui conduit au véritable développement.
CHAPITRE V
LA COLLABORATION
DE LA FAMILLE HUMAINE
53. Une des pauvretés les plus
profondes que l’homme puisse expérimenter est la solitude. ......
fermeture originelle tragique de l’homme en lui-même, qui pense se
suffire à lui-même, ou bien considère qu'il n'est qu’un simple fait
insignifiant et éphémère, un « étranger » dans un univers qui s’est
constitué par hasard. L’homme est aliéné quand il est seul ou quand
il se détache de la réalité, quand il renonce à penser et à croire
en un Fondement. L’humanité tout entière est aliénée quand elle met
sa confiance en des projets purement humains, en des idéologies et
en de fausses utopies De nos jours, l’humanité apparaît
beaucoup plus interactive qu’autrefois: cette plus grande proximité
doit se transformer en une communion véritable. Le développement
des peuples dépend surtout de la reconnaissance du fait que nous
formons une seule famille qui collabore dans une communion
véritable et qui est constituée de sujets qui ne vivent pas
simplement les uns à côté des autres .
Paul VI remarquait que «
le monde est en malaise faute de pensée » . Cette affirmation
renferme une constatation, mais surtout un souhait: il faut qu’il y
ait un renouveau de la pensée pour mieux comprendre ce qu’implique
le fait que nous formons une famille ..... Une telle pensée nous
oblige à approfondir de
manière critique et sur le plan des valeurs la catégorie de la
relation. Un tel effort ne peut être mené par les
seules sciences sociales, car il requiert l’apport de savoirs tels
que la métaphysique et la théologie, pour comprendre de façon
éclairée la dignité transcendante de l’homme.
La créature humaine, qui est de
nature spirituelle, se réalise dans les relations interpersonnelles.
Plus elle les vit
de manière authentique, plus son identité personnelle mûrit
également. Ce n’est pas en s’isolant que l’homme se
valorise lui-même, mais en se mettant en relation avec les autres et
avec Dieu. L’importance de ces relations devient alors fondamentale.
.......de la même manière l’unité de la famille humaine n’abolit pas
en elle les personnes, les peuples et les cultures, mais elle les
rend plus transparents les uns aux autres, plus unis dans leurs
légitimes diversités.
54........ Cette perspective est éclairée de
manière décisive par la relation entre les trois Personnes de la
Sainte Trinité dans leur unique Substance divine.
La Trinité est unité absolue, car les trois
Personnes divines sont relationnalité pure. ........ une
compénétration profonde. C’est ce qui apparaît aussi à travers les
expériences humaines communes de l’amour et de la vérité. De même
que
l’amour sacramentel entre les époux les unit spirituellement en
« une seule chair » (Gn 2, 24; Mt 19, 5; Ep 5, 31) et de deux qu’ils
étaient en fait une unité relationnelle réelle, de manière analogue,
la vérité unit les esprits
entre eux et les fait penser à l’unisson, en les attirant et en les
unissant en elle.
55. La révélation
chrétienne de l’unité du genre humain présuppose une interprétation
métaphysique de l’ humanum où la relation est un élément essentiel.
D’autres cultures et d’autres religions enseignent elles aussi la
fraternité et la paix, et présentent donc une grande importance pour
le développement humain intégral. Il n’est
pas rare cependant que des attitudes religieuses ou culturelles ne
prennent pas pleinement en compte le principe de l’amour et de la
vérité; elles constituent alors un frein au véritable développement
humain et même un empêchement. Le monde d’aujourd’hui est pénétré
par certaines cultures, dont le fond est religieux, qui n’engagent
pas l’homme à la communion, mais l’isolent dans la recherche du
bien-être individuel, se limitant à satisfaire ses attentes
psychologiques. Une certaine prolifération d’itinéraires
religieux suivis par de petits groupes ou même par des personnes
individuelles, ainsi que le syncrétisme religieux peuvent être des
facteurs de dispersion et de désengagement. La tendance à favoriser
un tel syncrétisme est un effet négatif possible du processus de
mondialisation [132], lorsqu’il alimente des formes de « religion »
qui rendent les personnes étrangères les unes aux autres au lieu de
favoriser leur rencontre et qui les éloignent de la réalité. Dans le
même temps, subsistent parfois des héritages culturels et religieux
qui figent la société en castes sociales immuables, dans des
croyances magiques qui ne respectent pas la dignité de la personne,
dans des attitudes de sujétion à des forces occultes. Dans de tels
contextes, l’amour et la vérité peuvent difficilement s’affirmer,
non sans préjudice pour le développement authentique.
C’est pourquoi, s’il est vrai, d’une part, que le
développement a besoin des religions et des cultures des différents
peuples, il n’en reste pas moins vrai, d’autre part, qu’opérer
un discernement approprié est nécessaire.
La liberté religieuse ne veut pas dire
indifférence religieuse et elle n’implique pas que toutes les
religions soient équivalentes [133]. Un discernement
concernant la contribution que peuvent apporter les cultures et les
religions en vue d’édifier la communauté sociale dans le respect du
bien commun s’avère nécessaire, en particulier de la part de ceux
qui exercent le pouvoir politique. Un tel
discernement devra se fonder sur le critère de la charité et de la
vérité. Et puisque est en jeu le développement des
personnes et des peuples, il devra tenir compte de la possibilité
d’émancipation et d’intégration dans la perspective d’une communauté
humaine vraiment universelle.
« Tout l’homme et tous les hommes », c’est un critère
qui permet d’évaluer aussi les cultures et les religions. Le
Christianisme, religion du « Dieu qui possède un visage humain »
[134] porte en lui un tel critère.
56. La religion chrétienne et les autres religions
ne peuvent apporter leur contribution au développement que si Dieu a
aussi sa place dans la sphère publique, et cela concerne les
dimensions culturelle, sociale, économique et particulièrement
politique. La doctrine sociale de l’Église est née pour revendiquer
ce « droit de cité» [135] de la religion chrétienne. La négation du
droit de professer publiquement sa religion et d’œuvrer pour que les
vérités de la foi inspirent aussi la vie publique a des conséquences
négatives sur le développement véritable.
L’exclusion de la religion du domaine public, comme, par ailleurs,
le fondamentalisme religieux, empêchent la rencontre entre les
personnes et leur collaboration en vue du progrès de l’humanité.
La vie publique s’appauvrit et la politique devient opprimante et
agressive. Les droits humains risquent de ne pas être respectés soit
parce qu’ils sont privés de leur fondement transcendant soit parce
que la liberté personnelle n’est pas reconnue.
Dans le laïcisme et dans le
fondamentalisme, la possibilité d’un dialogue fécond et d’une
collaboration efficace entre la raison et la foi religieuse
s’évanouit. La raison a toujours besoin d’être purifiée par la foi,
et ceci vaut également pour la raison politique, qui ne doit pas se
croire toute puissante. A son tour, la religion a toujours besoin
d’être purifiée par la raison afin qu’apparaisse son visage humain
authentique. La rupture de ce dialogue a un prix très lourd au
regard du développement de l’humanité.
57. Le dialogue fécond entre foi et raison ne peut
que rendre plus efficace l’œuvre de la charité dans le champ social
et constitue le cadre le plus approprié pour
encourager la collaboration fraternelle entre
croyants et non-croyants dans leur commune intention de travailler
pour la justice et pour la paix de l’humanité. Dans la
Constitution pastorale Gaudium et Spes, les Pères du Concile
affirmaient: « Croyants et incroyants sont généralement d’accord sur
ce point: tout sur terre doit être ordonné
à l’homme comme à son centre et à son sommet » [136].
Pour les croyants, le monde n’est le fruit ni du hasard ni de la
nécessité, mais celui d’un projet de Dieu. De là naît pour les
croyants le devoir d’unir leurs efforts à ceux de tous les hommes et
toutes les femmes de bonne volonté appartenant à d’autres religions
ou non croyants, afin que notre monde soit effectivement conforme au
projet divin: celui de vivre comme une
famille sous le regard du Créateur.
Le principe de subsidiarité [137], expression de l’inaliénable
liberté humaine, est, à cet égard, une manifestation particulière de
la charité et un guide éclairant pour la collaboration fraternelle
entre croyants et non croyants.>>>>>
La subsidiarité est avant tout une
aide à la personne, à travers l’autonomie des corps intermédiaires.
CHAPITRE VI
LE DÉVELOPPEMENT DES PEUPLES
ET LA TECHNIQUE
...lecture
toujours en cours ....
CONCLUSION
78
... Sans
Dieu, l’homme ne sait où aller
... Le Créateur ....
L’humanisme qui exclut Dieu est un humanisme inhumain. Seul un
humanisme ouvert à l’Absolu peut nous guider dans la
promotion et la réalisation de formes de vie sociale et civile –
dans le cadre des structures, des institutions, de la culture et de
l’ethos – en nous préservant du risque de devenir prisonniers
des modes du moment....Dieu nous donne la force de lutter et de
souffrir par amour du bien commun, parce qu’Il est
notre Tout, notre plus grande
espérance.
79
Le développement a besoin de chrétiens qui aient
les mains tendues vers Dieu dans un geste de prière,
conconscients
du fait que l’amour riche de vérité, caritas in veritate,
d’où procède l’authentique développement,
n’est pas produit par
nous, mais nous est donné.
.... Tout cela est indispensable pour
transformer les «cœurs de pierre » en «
cœurs de chair » (Ez 36, 26), au point de rendre
la vie sur terre « divine » et, par conséquent, plus digne de
l’homme. Tout cela vient à la fois de l’homme, parce que l’homme est
le sujet de son existence, et de Dieu, parce que Dieu est au
principe et à la fin de tout ce qui a de la valeur et qui libère: «
Le monde et la vie et la mort, le présent et l’avenir: tout est à
vous ! Mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1
Co 3, 22-23). Le chrétien désire
ardemment que toute la famille humaine puisse appeler Dieu « Notre
Père ! ».
.... « Que votre amour soit sans hypocrisie. Fuyez le
mal avec horreur, attachez-vous au bien.
Soyez unis les uns
les autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns
pour les autres »
.... et
dernière phrase ...
....la force, l’espérance et la joie nécessaires pour
continuer à nous dévouer généreusement
à la réalisation du
«
développement de tout l’homme et de tous les hommes »
|
Commentaires
commentaires publiques....
>>>>>>
réhabiliter le sens de la relation au "prochain" >>>>>>
Rédigée par
un pape moraliste, philosophe et théologien, Caritas in veritate
a surpris bien du monde en inversant la méthode d’exposition des
encycliques sociales de Paul VI et de Jean-Paul II… Benoît XVI en effet
ne part pas du constat sociologique des injustices du développement
mondial. Il part de l’homme, du cœur de l’homme et de ce qu’il a en lui
de plus fort comme de plus élevé : son aspiration à aimer “de manière
authentique”, dans la vérité intégrale de l’amour (caritas) et la
vérité existentielle du prochain qui en constitue l’objet. Son texte est
anthropologique d’un bout à l’autre, ou plutôt au point d’attaque
et au point d’ancrage final de ses nombreux développements.
L'introduction est consacrée par Benoit
XVI à rappeler l'impératif de l'amour dans une société. Impératif qui
réconcilie dans un même mouvement, vérité et charité. .... lien
entre la justice, la charité et le bien commun,....Loin d'être une somme
d'intérêts particuliers et égoïstes à l'instar de l'intérêt général
démocratique, le bien commun est le bien de la communauté. Et c'est une
exigence de la justice et de la charité que de le rechercher.
Xavier Darcos : Caritas in veritate, "une
clarté traversant les sombres nuées" La lecture de cette encyclique,
portée d'une ferveur spirituelle magnifique, ne donne pas l'impression
d'une méditation abstraite ou d'une oraison. Rarement un pape aura
touché d'aussi près le réel pour en disséquer les maux et pour proposer,
avec pragmatisme et lucidité, les plus utiles contrepoisons. Puisse son
message être entendu !
Et si on
écoutait l'Eglise ?..... “il n'y a
pas l'intelligence puis l'amour: il y a l'amour riche d'intelligence
et l'intelligence pleine d'amour” .......relations
humaines soumises aux lois d’une justice inséparable de la charité.
.....la meilleure synthèse parue à ce jour sur
ce grand document.
Le
Premier ministre et la doctrine sociale de l’Eglise
... Benoît XVI
.... et moi ... Il
est un Boudha sur le Siège de Pierre ....un roc
commentaires de l'homocoques ....
ce texte me renvois ....
aux
dernières phrases d'Achever
Clausewitz de René Girard ..juillet 2007...
...L'amour s'est en effet "refroidi » ... la charité fait face à
l'empire aujourd'hui planétaire de la violence....
Cette montée vers l'apocalypse est la réalisation supérieure de
l'humanité. Or plus cette fin devient probable, et moins on en parle.
« Du divin est apparu, plus fiable
que dans toutes les théophanies précédentes, et les hommes ne veulent
pas le voir. Ils se sont plus que jamais des artisans de leur chute,
puisqu'ils sont devenus capables de détruire leur univers. Il ne s'agit
pas seulement de la part des christianisme, d'une condamnation morale
exemplaire, mais d'un constat anthropologique inéluctable. Il faut donc
réveiller les consciences endormies. Vouloir rassurer, c'est toujours
contribuer au pire. »
au Sens du
combat d' Houellebecq
Nous avançons vers le désastre, guidés par une image
fausse du monde ; c'est un cauchemar dont nous finirons par nous
éveiller. Nous n'échapperons pas à une redéfinition des conditions de la
connaissance, de la notion même de la réalité ; il faudrait dès
maintenant en prendre conscience sur un plan affectif. Tant que nous
demeurerons dans une vision mécaniste et individualiste du monde, nous
mourrons. Cela fait cinq siècles que l'idée du moi occupe le terrain ;
il est temps de bifurquer."
En
relations
(juillet 09
>>>:
)
...... multENun .....
Dieu est amour
....«Deus caritas»
... est à la fois une
réflexion théologico-philosophique sur l'amour et un enseignement
concret sur la charité chrétienne face au sécularisme, au libéralisme et
à l'étatisme. ...Benoit XVI
Dieu boussole de la personne, des peuples et de l'humanité ...
redécouvrir
et réhabiliter le sens de la relation au prochain. L’amour et le
don sont indissociables : l’homme ne s’attache aux êtres et aux choses
qu’en s’y investissant dans la durée. Aimer, c’est donner, vouloir
donner : de l’attention, du temps, de l’argent. Mais c’est aussi
accepter de recevoir ce que l’autre ajoute à mon être en entrant dans ma
vie ou en croisant mon chemin. La charité n’est rien d’autre que cette
forme supérieure de l’amour qui prend le prochain pour objet. Ce
qui suppose de découvrir ou retrouver le sens de la relation au
prochain.
....de l'égalité ..à la différence
interdite ...à la loi du genre ...
La foi
est toujours vécue à l’intérieur d’une culture.
La culture sert de terme médian, de lien entre la vérité et la cité.
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COMMENTAIRES
ET AUTRES TEXTES EN RELATION |
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L'encyclique sociale de Benoit XVI est donc sortie ce 7 Juillet,
anniversaire du
Motu
Proprio. Elle est disponible
ici
en format PDF. Longue et pointue, l'encyclique rappelle la
doctrine catholique sur de nombreux points polémiques. Un peu trop
peut-être, on peut se demander si la place d'un pape est de s'abaisser
à rappeler de telles évidences, de traiter des sujets aussi communs.
Mais ne boudons pas notre plaisir, et examinons les points importants
de ce texte.
L'introduction est consacrée par Benoit XVI à rappeler l'impératif de
l'amour dans une société. Impératif qui réconcilie dans un même
mouvement, vérité et charité. Ce qui nous donne quelques phrases bien
ajustées:
"Dépourvu de vérité,
l’amour bascule dans le sentimentalisme. L’amour devient une
coque vide susceptible d’être arbitrairement remplie. C’est le
risque mortifère qu’affronte l’amour dans une culture sans vérité.
Il est la proie des émotions et de l’opinion contingente des êtres
humains ; il devient un terme galvaudé et déformé, jusqu’à signifier
son contraire. La vérité libère l’amour des étroitesses de
l’émotivité qui le prive de contenus relationnels et sociaux, et
d’un fidéisme qui le prive d’un souffle humain et universel. Dans la
vérité, l’amour reflète en même temps la dimension personnelle et
publique de la foi au Dieu biblique qui est à la fois « Agapè » et «
Lógos »: Charité et Vérité, Amour et Parole."
(§ 3) (...)
"Un Christianisme
de charité sans vérité peut facilement être confondu avec un
réservoir de bons sentiments, utiles pour la coexistence
sociale, mais n’ayant qu’une incidence marginale. Compris ainsi,
Dieu n’aurait plus une place propre et authentique dans le monde.
Sans la vérité, la charité est reléguée dans un espace restreint
et relationnellement appauvri. Dans le dialogue entre les
connaissances et leur mise en œuvre, elle est exclue des projets
et des processus de construction d’un développement humain
d’envergure universelle."
(§ 4)
Utile rappel pour certains qui oublient régulièrement, dès qu'on
parle du catholicisme, à rappeler les sujets qui fâchent. La doctrine
catholique est discriminante, tout le monde n'ira pas au paradis.
Ensuite, le pape fait ensuite le lien entre la justice, la charité et
le bien commun, qu'il s'attache à redéfinir. Loin d'être une somme
d'intérêts particuliers et égoïstes à l'instar de l'intérêt général
démocratique, le bien commun est le bien de la communauté. Et c'est
une exigence de la justice et de la charité que de le rechercher.
Après cette introduction, le pape rappelle l'encyclique de Paul VI sur
le même sujet. Il souligne l'importance de la responsabilité et de la
liberté dans le développement spirituel et matériel.
Le développement
humain intégral suppose la liberté responsable de la personne et
des peuples: aucune structure ne peut garantir ce développement en
dehors et au-dessus de la responsabilité humaine. Les «
messianismes prometteurs, mais bâtisseurs d’illusions » fondent
toujours leurs propositions sur la négation de la dimension
transcendante du développement, étant certains de l’avoir tout
entier à leur disposition. Cette fausse sécurité se change en
faiblesse, parce qu’elle entraîne l’asservissement de l’homme,
réduit à n’être qu’un moyen en vue du développement, tandis que
l’humilité de celui qui accueille une vocation se transforme en
autonomie véritable, parce qu’elle libère la personne. Paul VI ne
doute pas que des obstacles et des conditionnements freinent le
développement, mais il reste certain que « chacun demeure, quelles
que soient les influences qui s’exercent sur lui, l’artisan
principal de sa réussite ou de son échec ».
Et plus loin:
Le développement
ne peut être intégralement humain que s'il est libre; seul un
régime de liberté responsable lui permet de se développer de façon
juste.
Dans le second chapitre, le pape n'hésite pas à tacler vigoureusement
tous les responsables du sous-développement, qu'ils soient ici ou
là-bas:
La corruption et
le non respect des lois existent malheureusement aussi bien dans
le comportement des acteurs économiques et politiques des pays
riches, anciens et nouveaux, que dans les pays pauvres. Ceux qui
ne respectent pas les droits humains des travailleurs dans les
différents pays sont aussi bien de grandes entreprises
multinationale que des groupes de production locale. Les
aides internationales ont souvent été détournées de leur
destination, en raison d’irresponsabilités qui se situent aussi
bien dans la chaîne des donateurs que des bénéficiaires.
Nous pouvons aussi identifier le même enchainement de
responsabilités dans les causes immatérielles et culturelles du
développement et du sous-développement. Il existe des formes
excessives de protection des connaissances de la part des pays
riches à travers l’utilisation trop stricte du droit à la
propriété intellectuelle, particulièrement dans le domaine de la
santé. En même
temps, dans certains pays pauvres, subsistent des modèles
culturels et des normes sociales de comportement qui
ralentissent le processus de développement.
Il rappelle la nécessité que le développement soit intégral, et
orienté sur toutes les facettes de l'homme. Sortir de la pauvreté, et
accéder à un meilleur niveau de vie ne suffit pas. La dimension morale
ne peut pas être omise, ce qui lui donne l'occasion de faire une mise
au point sur le relativisme :
Aujourd’hui, les occasions d’interaction entre les cultures ont
singulièrement augmenté ouvrant de nouvelles perspectives au
dialogue interculturel; un dialogue qui, pour être réel, doit avoir
pour point de départ la conscience profonde de l’identité spécifique
des différents interlocuteurs. On ne doit toutefois pas négliger le
fait que la marchandisation accrue des échanges culturels favorise
aujourd’hui un double danger. On note, en premier lieu, un
éclectisme culturel assumé souvent de
façon non-critique:
les cultures sont simplement mises côte à côte et considérées comme
substantiellement équivalentes et interchangeables entre elles.
Cela favorise un glissement vers un relativisme qui n’encourage pas
le vrai dialogue interculturel; sur le plan social, le relativisme
culturel conduit effectivement les groupes culturels à se rapprocher
et à coexister, mais sans dialogue authentique et, donc, sans
véritable intégration. En second lieu, il existe un danger
constitué par le nivellement culturel et par l’uniformisation des
comportements et des styles de vie.
De cette manière, la signification profonde de la culture des
différentes nations, des traditions des divers peuples, à
l’intérieur desquelles la personne affronte les questions
fondamentales de l’existence en vient à disparaître. Eclectisme
et nivellement culturel ont en commun de séparer la culture de la
nature humaine.
Abordant l'économie, le pape classe le marché dans la justice
commutative. Et il continue, par quelques passages qui seront
certainement problèmatiques pour certains catholiques sociaux. Le pape
profite de ce texte pour réhabiliter l'investissement, le risque et la
responsabilité que ce métier comporte.
Il ne s’agit pas seulement de corriger des dysfonctionnements par
l’assistance. Les pauvres ne sont pas à considérer comme un «
fardeau », mais au contraire comme une ressource, même du point
de vue strictement économique. Il faut considérer comme
erronée la conception de certains qui pensent que l’économie de
marché a structurellement besoin d’un quota de pauvreté et de
sous-développement pour pouvoir fonctionner au mieux. L’intérêt
du marché est de promouvoir l’émancipation, mais pour le faire
vraiment il ne peut pas compter seulement sur luimême, car il n’est
pas en mesure de produire de lui-même ce qui est au-delà de ses
possibilités. Il doit puiser des énergies morales auprès d’autres
sujets, qui sont capables de les faire naître.
(...)
La société ne doit pas se protéger du marché, comme si le
développement de ce dernier comportait ipso facto l’extinction des
relations authentiquement humaines. Il est certainement vrai que
le marché peut être orienté de façon négative, non parce que c’est
là sa nature, mais parce qu’une certaine idéologie peut l’orienter
en ce sens. Il ne faut pas oublier que le marché n’existe pas à
l’état pur. Il tire sa forme des configurations culturelles qui le
caractérisentn et l’orientent. En effet, l’économie et la finance,
en tant qu’instruments, peuvent être mal utilisées quand celui qui
les gère n’a comme point de référence que des intérêts égoïstes.
Ainsi peut-on arriver à transformer des instruments bons en eux
mêmes en instruments nuisibles. Mais c’est la raison obscurcie de
l’homme qui produit ces conséquences, non l’instrument luimême.
C’est pourquoi, ce n’est pas l’instrument qui doit être mis en cause
mais l’homme, sa conscience morale et sa responsabilité personnelle
et sociale.
J'ai beau lire, mais il n'y a là nulle remise en cause de la
finance, nulle remise en cause du prêt à intérêt, nulle remise en
cause du capitalisme, juste un appel à davantage de responsabilisation
et de sens moral. Par contre, dans la droite ligne de la doctrine
sociale de l'Eglise, le pape rappelle l'importance des corps
intermédiaires.
Mon prédécesseur Jean-Paul II avait signalé cette problématique
quand, dans Centesimus annus, il avait relevé la nécessité d’un
système impliquant trois sujets: le marché, l’État et la société
civile Il avait identifié la société civile comme le cadre le plus
approprié pour une économie de la gratuité et de la fraternité, mais
il ne voulait pas l’exclure des deux autres domaines. Aujourd’hui,
nous pouvons dire que la vie économique doit être comprise comme une
réalité à plusieurs dimensions: en chacune d’elles, à divers degrés
et selon des modalités spécifiques, l’aspect de la réciprocité
fraternelle doit être présent. À l’époque de la mondialisation,
l’activité économique ne peut faire abstraction de la gratuité, qui
répand et alimente la solidarité et la responsabilité pour la
justice et pour le bien commun auprès de ses différents sujets et
acteurs. Il s’agit, en réalité, d’une forme concrète et profonde de
démocratie économique.
Les libéraux ne disent rien d'autre.
Je vous fais grâce des passages sur la culture de mort, sur la
laïcité, sur la bioéthique, sur l'euthanasie, sur la partialité des
médias, sur la contradiction entre le souci écologique, et l'égoïsme
sur le plan personnel, sur la technique, il n'y a rien de nouveau dans
ces paragraphes, que j'évoque régulièrement.
Non, par contre, la véritable nouveauté, et qui pose problème, est le
voeu de la création d'une autorité mondiale. Cet appel s'inscrit dans
la logique de l'interdépendance sans cesse approfondie qu'est la
mondialisation. Au lieu de la remettre en cause, comme pourraient le
croire certains catholiques, Benoit XVI décide d'en prendre acte, et
d'utiliser les moyens disponibles pour pouvoir mieux la réguler. Une
autorité qui serait dotée des mêmes compétences que les Etats et qui
aurait un pouvoir de sanction. En gros, le projet de l'Union
Européenne à l'échelle de la planète.
Pour le gouvernement de l’économie mondiale, pour assainir les
économies frappées par la crise, pour prévenir son aggravation et de
plus grands déséquilibres, pour procéder à un souhaitable
désarmement intégral, pour arriver à la sécurité alimentaire et à la
paix, pour assurer la protection de l’environnement et pour réguler
les flux migratoires, il est urgent que soit mise en place une
véritable Autorité politique mondiale telle qu’elle a déjà été
esquissée par mon Prédécesseur, le bienheureux Jean XXIII. Une
telle Autorité devra être réglée par le droit, se conformer de
manière cohérente aux principes de subsidiarité et de solidarité,
être ordonnée à la réalisation du bien commun, s’engager pour la
promotion d’un authentique développement humain intégral qui
s’inspire des valeurs de l’amour et de la vérité. Cette Autorité
devra en outre être reconnue par tous, jouir d’un pouvoir effectif
pour assurer à chacun la sécurité, le respect de la justice et des
droits. Elle devra évidemment posséder la faculté de faire
respecter ses décisions par les différentes parties, ainsi que les
mesures coordonnées adoptées par les divers forums internationaux.
En l’absence de ces conditions, le droit international, malgré les
grands progrès accomplis dans divers domaines, risquerait en fait
d’être conditionné par les équilibres de pouvoir entre les plus
puissants.
Inutile de dire que cela va faire jaser, car si c'est un projet
très noble, sur le papier, on peut se demander comment est-il possible
de l'appliquer concrètement, surtout avec les niveaux de subsidiarité
nécessaires. Enfin comment faire pour que cette instance ne soit pas
elle-même corrompue et serve réellement le bien commun mondial ?
....de l'égalité ..à la différence
interdite ...à la loi du genre ...
A l'occasion de la publication de l'Encyclique du
pape Benoît XVI, Caritas in Veritate,
Monseigneur Tony Anatrella psychanalyste
et spécialiste en psychiatrie sociale, a bien voulu répondre
aux questions de Zenit au sujet de la notion de genre humain évoquée
par l'encyclique et qui ne correspond pas à la définition du genre
dans la théorie du genre qui sert de norme aux Institutions
internationales et de référence pour modifier la législation dans de
très nombreux pays.>>
partie 1
>>
partie 2
>>
partie 3
EXTRAITS
le genre
humain ne se morcelle pas mais il se rencontre et se vit à travers
l'altérité qui fonde « l'ouverture à la vie qui est au centre du
développement » intégral (n. 28). Une altérité qui trouve son origine
dans l'altérité du Dieu trinitaire comme le souligne Benoît XVI :
« Seule la
rencontre de Dieu permet de ne pas "voir dans l'autre que l'autre" mais
de reconnaître en lui l'image de Dieu, parvenant ainsi à découvrir
vraiment l'autre et à développer un amour qui "devienne soin de l'autre
pour l'autre » (n. 11). Dans la théorie du genre nous sommes aux
antipodes du sens de l'altérité.
>>>>>>>
Il y a une
sorte d'angoisse qui traverse l'histoire humaine pour accepter l'altersexualité
et l'identité respective de l'homme et de la femme au point que nous en
sommes venus aujourd'hui à vouloir les effacer au nom d'un principe
noble, parlant à tous, qui est celui de l'égalité. Mais dans la psychose
du déni de la différence sexuelle, il est dévoyé au sein de la notion
confuse et délétère du genre à travers le féminisme en tant que
négation de l'homme et à travers l'homosexualité dont le modèle social
apparaît comme celui qui se dispense de toutes les opérations psychiques
de la différenciation sexuelle et de l'intégration de l'altérité
sexuelle.
.......
... A présent,
la théorie du genre veut libérer l'homme subjectif de son
identité sexuelle pour fabriquer un sujet qui se construit seul et sans
références autre que lui-même, pour autant que ce soit possible. Et le
voilà grave; de plus en plus vide intérieurement, dépendant de ses
émotions, plutôt que libre de raisonner, adonné à diverses addictions et
contraint soit à l'asexualité du castré qui compense par l'imaginaire et
le voyeurisme médiatique et de l'Internet, soit à l'autosexualité du
plaisir solitaire actuellement valorisé, et même à travers le même et le
semblable. Si l'homme se vit dans un deçà de son identité sexuelle
comment ne peut-il pas être enfermé dans le soliloque des pulsions
partielles de la sexualité infantile ? Telle est l'impasse entretenue
par la théorie du genre. ....
......
Il faut savoir
que cette théorie du genre sert de référence aux Organisations
internationales (ONU, OMS, Commission Populations, UNESCO, UNICEF, etc.)
mais aussi aux législations européennes depuis le Traité de Maastricht
(1992). Plusieurs fonctionnaires et législateurs participant aux travaux
préparatoires m'ont fait remarquer que personne ne sait qui a introduit
la catégorie de la théorie du genre dans ce Traité alors qu'il
n'en avait jamais été question. Elle a été découverte une fois le Traité
signé, qui est composé de plusieurs milliers d e pages, et à été reprise
dans le mini-traité de Lisbonne non encore ratifié.
Les
conséquences sont nombreuses et variées, elles s'installent dans
l'ignorance des citoyens.
>>>>>>>>>
....
La théorie du genre imprègne les jeunes générations à travers
l'éducation sexuelle diffusée dans les écoles et les lycées. Les idées du
genre y sont largement diffusées en insistant sur les orientations sexuelles
et la nécessité de les expérimenter pour se connaître. C'est une façon de
détruire les opérations symboliques de la vie psychique pendant l'enfance et
l'adolescence en incitant à des passages à l'acte (qui sont toujours des
conduites réactionnelles). Ce ne sont pas les expériences sexuelles qui
permettent de se connaître et de parvenir à la maturité affective et
sexuelle, mais le remaniement de la sexualité infantile au décours de
l'adolescence qui vont créer les conditions pour comprendre ses désirs et
les travailler en harmonie avec son identité. Des passages à l'acte ainsi
provoqués ne peuvent que renforcer l'infantile en handicapant les évolutions
nécessaires.
>>>>>>>>
4.08.09
Xavier Darcos,
ministre du Travail, des Relations sociales, de la
Famille et de la Solidarité.
: Caritas in
veritate, "une clarté traversant les sombres nuées"
Source : L'Osservatore Romano du 3-4 août 2009
http://www.evangelium-vitae.org/actualite/148/xavier-darcos--caritas-in-veritate--une-clarte-traversant-les-sombres-nuees-.htm
Malaise dans la civilisation
S'adressant à un monde déboussolé,
inégalitaire et traumatisé par les spasmes d'une crise globale,
l'encyclique ‘Caritas in veritate' vient à point nommé, telle une
clarté traversant les sombres nuées. Elle permet à S.S. le pape
Benoît XVI de repréciser la doctrine de l'Église face aux réalités
sociales de ce temps, livré aux lois cyniques du profit et à une
interdépendance économique dérégulée. Elle vient annoncer que
d'autres pistes sont possibles et nécessaires. Elle va puiser, dans
la source du message chrétien, l'espérance d'orientations et de
solutions novatrices.
Benoît XVI célèbre la ‘charité',
vertu cardinale de la foi, élan de l'âme vers autrui, « voie
maîtresse de la doctrine sociale de l'Église ». Il se situe donc
dans le sillage lumineux du ‘Rerum novarum' de Léon XIII et du
‘Populorum progressio' de Paul VI. Le pape, d'emblée, ressaisit le
fondement du christianisme (l'amour, le partage et la justice) pour
y trouver remède aux tactiques égoïstes du chacun-pour-soi. Il
rappelle que l'Évangile ouvre un chemin pour une société de liberté
et d'équité. Car « un Christianisme de charité sans vérité peut
facilement être confondu avec un réservoir de bons sentiments,
utiles pour la coexistence sociale, mais n'ayant qu'une incidence
marginale ».
Jean-Paul II avait frappé
l'opinion par le combat de l'Esprit qu'il incarna contre le marxisme
soviétique et stalinien. Mais il critiqua aussi les dérives du
capitalisme généralisé et anomique. Avec le même souffle, le pape
Benoît XVI dresse un constat sévère des dérives criminelles de la
mondialisation, dues à une finance fondée sur le gain immédiat de
quelques-uns. Ses analyses sont précises, illustrées et vastes.
Elles démontrent l'aliénation d'une humanité, ravagée par une
inégalité insupportable entre les êtres, les sociétés et les
nations.
Ce constat, assombri par la crise
actuelle, exige une redéfinition du développement – qu'on ne saurait
réduire à une simple croissance économique continue. Le pape en
stigmatise, dans leurs diverses formes visibles, les évidents
ratages : exclusion, marginalisation, misère et mépris des droits
humains fondamentaux. Le processus de développement a besoin d'un
guide : la vérité. « L'amour dans la vérité », c'est « la force
dynamique essentielle du vrai développement de chaque personne et de
l'humanité tout entière ». Sinon, « l'agir social devient la proie
d'intérêts privés et de logiques du pouvoir, qui ont pour effets
d'entraîner la désagrégation de la société ».
Ouvrons les yeux : le progrès
vorace, fondé sur des ressorts matériels et spéculatifs, a échoué.
Le monde se dévore lui-même, tel Cronos mastiquant ses propres
enfants. L'Église propose un autre choix : un « développement
intégral », qui assure une émancipation humaniste partagée. Car la
croissance est un bienfait, la mondialisation n'engendre pas
forcément une catastrophe, la technique n'est pas en soi perverse,
mais ces forces brutes doivent être subordonnées à une éthique. Dans
ce monde en désarroi, les expériences les plus prometteuses ont
commencé par établir de nouvelles relations entre les hommes. Benoît
XVI appelle à généraliser ces essais, à explorer les voies du don,
de la gratuité, de la répartition. Il condamne la vacuité d'un
relativisme aveugle qui prive les hommes d'un sens à leur vie
collective. Il blâme ainsi les deux dangers qui menacent la culture
: un éclectisme où tout se vaut, sans repères ni hiérarchies, et une
uniformisation des styles de vie.
Face au fiasco de l'avoir et au
chaos de l'être, Benoît XVI réclame une nouvelle alliance entre foi
et raison, entre la lumière divine et l'intelligence humaine. Même
si elle « n'a pas de solutions techniques à offrir », l'Église
détient « une mission de vérité à remplir » en vue d'une « société à
la mesure de l'homme, de sa dignité et de sa vocation ».
Car, si l'on approfondit les
apparences, les causes du sous-développement ne sont pas d'abord
d'ordre physique. Elles résident davantage dans le manque de
fraternité entre les hommes et les peuples : « La société toujours
plus globalisée nous rapproche, mais elle ne nous rend pas frères. »
Le pape lance un appel pour que cette crise nous oblige à
reconsidérer notre itinéraire, car, tandis que la richesse mondiale
croît, les disparités augmentent. Ce magma, érodant les valeurs,
conduit à mépriser la vie dans ses spécificités, à décourager la
natalité, à opprimer la liberté religieuse, à terroriser la
spiritualité, à décourager la confiance et l'expansion. Il s'agit
simplement que les hommes prennent conscience de ne former qu'une
seule famille, ce qui exige le retour à des valeurs inusitées : don,
refus du marché comme lien de domination, abandon du consumérisme
hédoniste, redistribution, coopération, etc.
La pensée du pape entrevoit le
cauchemar d'une humanité enivrée par la prétention prométhéenne de «
se recréer en s'appuyant sur les prodiges de la technologie », tels
le clonage, la manipulation génétique, l'eugénisme. Mais la source
de ces déviances reste unique : la déshumanisation. Car, où que nous
vivions et à quelque degré de responsabilité que nous nous situions,
chacun de nous peut renouer avec l'amour et le pardon, le
renoncement au superflu, l'accueil du prochain, la justice et la
paix. Cette conduite relevait de l'exigence morale. Elle est devenue
une condition de survie.
La lecture de cette encyclique,
portée d'une ferveur spirituelle magnifique, ne donne pas
l'impression d'une méditation abstraite ou d'une oraison. Rarement
un pape aura touché d'aussi près le réel pour en disséquer les maux
et pour proposer, avec pragmatisme et lucidité, les plus utiles
contrepoisons. Puisse son message être entendu !
CRISE MONDIALE
Et si on
écoutait l'Eglise ?
http://www.sedcontra.fr/La-Une/Et-si-on-ecoutait-l-Eglise.html
L’encyclique Caritas in veritate ne demande pas de “moraliser le
capitalisme”, objectif aussi réaliste que celui qui consisterait à
vouloir vider l’océan… Elle plaide en faveur d’une réflexion et d’un
engagement sur la nature intrinsèquement morale des réalités
économiques elles-mêmes, en tant que relations humaines soumises
aux lois d’une justice inséparable de la charité. Denis Sureau,
directeur de L’Homme Nouveau, en restitue ici le véritable message,
dans la meilleure synthèse parue à ce jour sur ce grand document.
(…) Le souci d'intégration de la nature et du
surnaturel est en arrière-plan de tout le document et en constitue
la principale clé de lecture. La charité, explique Benoît XVI,
“n'est pas une adjonction supplémentaire, comme un appendice au
travail une fois achevé des diverses disciplines, mais au contraire
elle dialogue avec elles du début à la fin” (§ 30). Pareillement,
“il n'y a pas l'intelligence puis l'amour: il y a l'amour riche
d'intelligence et l'intelligence pleine d'amour” (ib.)
Quant à la justice, elle est intrinsèque,
inséparable de la charité. La charité exige la justice mais la
dépasse, la complète aussi, par le don et le pardon (§ 6). “La cité
de l’homme n’est pas uniquement constituée par des rapports de
droits et de devoirs, mais plus encore, et d’abord, par des
relations de gratuité, de miséricorde et de communion. (…)” (§ 6)
Une encyclique antilibérale
C'est pourquoi le Saint-Père insiste sur la nature
intrinsèquement morale de l'économie : “la conviction de l'exigence
d'autonomie de l'économie, qui ne doit pas tolérer “d'influences” de
caractère moral, a conduit l'homme à abuser de l'instrument
économique de façon destructrice” (§ 34). Or la sphère économique
n'est pas éthiquement neutre. Les relations économiques, précisément
en tant que relations humaines, ont bien une consistance morale, si
bien que “la justice se rapporte à toutes les phases de l'activité
économique” (§ 37). Il n'y a pas d'abord des relations et ensuite un
jugement moral.
Benoît XVI sape ici les fondements du libéralisme.
Il ne se contente pas de rappeler que le marché doit être soumis aux
principes de la justice commutative, distributive et sociale. La
justice se rapporte à toutes les phases de l’activité économique,
précise-t-il. Le Pape va plus loin encore, et ce point a été
justement relevé par de nombreux commentateurs: le principe de
gratuité et la logique du don “peuvent et doivent trouver leur place
à l'intérieur de l'activité économique normale” (§ 36). L'éloge de
“l'étonnante expérience du don” (§ 34) est plus proche des travaux
d'Alain Caillé et du Mauss que des considérations d'un Hayek hostile
à l'idée même de justice sociale.
On trouvera une autre illustration de cette
approche dans l'évaluation de la “finance éthique”, en particulier à
travers l'investissement socialement responsable ou le le
microcrédit. Ces expériences louables et qu'il faut encourager sont
aussi parfois détournées et demeurent insuffisantes car il faut que
“toute l'économie et toute la finance soient éthiques et le soient
non à cause d'un étiquetage extérieur, mais à cause d'exigences
intrinsèques à leur nature même” (§ 45).
Le développement et ses drames
Développé par Paul VI, le concept de
développement intégral est enrichi des dimensions économiques,
sociales, culturelles, spirituelles et politiques de l'activité
humaine que ne comporte pas la simple notion de croissance.
Benoît XVI le reprend et l'actualise. Il refuse la décroissance (§
14) et reconnaît ce que l'essor économique a pu avoir de positif.
Mais face aux idéologues de la “mondialisation heureuse”, il en
scrute aussi les déséquilibres et problèmes dramatiques : “les
forces techniques employées, les échanges planétaires, les effets
délétères sur l’économie réelle d’une activité financière mal
utilisée et, qui plus est, spéculative, les énormes flux
migratoires, souvent provoqués et ensuite gérés de façon
inappropriée, l’exploitation anarchique des ressources de la
terre...” (§ 21). La richesse globale s'accroit, mais les inégalités
augmentent. La corruption gangrène pays riches et pays pauvres
(notez qu'en passant le Pape épingle les “graves irresponsabilités
internes aux pays devenus indépendants”, § 33). Animées par une
“classe cosmopolite de managers” obéissant aux seuls actionnaires (§
40), les multinationales ne respectent pas les droits des
travailleurs. Elles délocalisent, affaiblissant les réseaux de
protection sociale (§ 25). La faim fauche encore de très nombreuses
victimes.(§ 27)
Contre l'étatisme, pour la subsidiarité
S'inscrivant pleinement dans le sillage du
catholicisme social, le Pape ne voit pas dans l'entreprise
capitaliste le seul modèle d'organisation possible, ni l'Etat comme
le seul garant de la solidarité. “Le binôme exclusif marché-Etat
corrode la socialité” (§ 39). “La prééminence persistante du binôme
marché-État nous a habitués à penser exclusivement à l’entrepreneur
privé de type capitaliste, d’une part, et au haut-fonctionnaire de
l’autre. En réalité, l’entreprenariat doit être compris de façon
diversifiée.”
Le Pape propose de diversifier les formes
d'entreprise : “À côté de l’entreprise privée tournée vers le
profit, et des divers types d’entreprises publiques, il est opportun
que les organisations productrices qui poursuivent des buts
mutualistes et sociaux puissent s’implanter et se développer.” (§
38) Il faut développer des formes économiques solidaires,
caractérisées par une part de gratuité et de communion, brouillant
la distinction entre les entreprises à but lucratif et les
organisations à but non lucratif. Dans tous les cas, le profit
devrait être considéré comme “un moyen pour parvenir à des objectifs
d'humanisation du marché et de la société” (§ 46). Concrètement,
Benoît XVI encourage au passage les initiatives prises par les
catholiques en matière d'économie sociale (et non civile, selon la
mauvaise traduction du § 46) et il cite “l'économie de communion”
(inventée par les Focolari), le prêt sans intérêt, le crédit
coopératif et l'épargne socialement responsable (§ 65), les
coopératives de consommation et le commerce équitable (§ 66).
Il défend aussi l'action des syndicats, tout
proposant des pistes pour leur renouvellement (§ 25 et 64). Il prône
le localisme en matière agricole pour assurer la sécurité
alimentaire (§ 27).
De même qu'il faut diversifier l'entreprenariat,
il convient de “promouvoir une autorité politique répartie et active
sur plusieurs plans” (§ 41). La mondialisation et la crise
bouleversent le rôle des pouvoirs publics et leur prétention à la
souveraineté. Benoît XVI demande une “évaluation nouvelle” de leur
pouvoir, un réajustement de leur rôle, ainsi qu'un renforcement de
nouvelles formes de participation politique à travers les
organisations opérant dans la société (§ 24). A côté de l’État, il
faut développer “d’autres sujets politiques, de nature culturelle,
sociale, territoriale ou religieuse”.(§ 41) Un thème classique de la
doctrine sociale de l'Eglise, lié au principe de subsidiarité dont
Benoît XVI rappelle l'importance. (…)
Mondialisation et bien commun
Le monde s'est engagé sur la voie d'une
mondialisation généralisée. Or “la société toujours plus globalisée
nous rapproche, mais elle ne nous rend pas frères”. En effet, il n'y
a pas de fraternité sans paternité, sans Dieu Père “nous enseignant
par l'intermédiaire du Fils ce qu'est la charité fraternelle” (§
19). En effet, “le risque de notre époque réside dans le fait qu’à
l’interdépendance déjà réelle entre les hommes et les peuples, ne
corresponde pas l’interaction éthique des consciences et des
intelligences dont le fruit devrait être l’émergence d’un
développement vraiment humain.”(§ 9)
Au plan culturel, mondialisation est souvent
synonyme d'homogénéisation. La “marchandisation accrue des échanges
culturels” favorise le relativisme : “les cultures sont simplement
mises côte à côte et considérées comme substantiellement
équivalentes et interchangeables entre elles”. On assiste à un
nivellement culturel et à “l'uniformisation des comportements et des
styles de vie”. (§ 26).
Benoît XVI n'hésite pas à critiquer les
institutions internationales, qui «devraient s’interroger sur
l’efficacité réelle de leurs structures bureaucratiques et
administratives, souvent trop coûteuses” (§ 47). Il vise (sans
évidemment le citer) le Fmi (Fonds monétaire international) et ses
plans d'ajustement structurel imposés aux pays pauvres: “Là, les
politiques d’équilibre budgétaire, avec des coupes dans les dépenses
sociales, souvent recommandées par les Institutions financières
internationales, peuvent laisser les citoyens désarmés face aux
risques nouveaux et anciens.” (§ 25)
Le Saint-Père affirme l'urgence de la réforme de
l'Onu (§ 67). Plus encore, il demande la mise en place d'une
Autorité politique mondiale mais “la gouvernance” de la
mondialisation doit être de nature subsidiaire, articulée à de
multiples niveaux et sur divers plans qui collaborent entre eux. La
mondialisation réclame certainement une autorité, puisqu’est en jeu
le problème du bien commun qu’il faut poursuivre ensemble; cependant
cette autorité devra être exercée de manière subsidiaire et
polyarchique” (§ 57).
Respect de la vie et de la création
L'exigence d'unité qui inspire Benoît XVI se
retrouve dans le rapprochement qu'il opère entre éthique de la vie
et éthique sociale, rappelant que Paul VI, le Pape de Populorum
progressio, fut aussi celui d'Humanae Vitae (§ 15). “L'ouverture à
la vie est au centre du développement” (§ 28). Rappel utile,
complété par une dénonciation des campagnes pour la contraception et
l'avortement. Le Pape met en garde contre le malthusianisme et la
diminution des naissances. Il appelle les Etats à mettre en oeuvre
des politiques qui promeuvent la famille.(§ 44)
Le respect de la vie va de pair avec la la défense
de la nature : l'“écologie humaine” rejette l'écologie dite profonde
(visée au § 48) autant que la technicisation de la planète.
Reprenant un thème qui lui est cher, Benoît XVI développe un
plaidoyer en faveur de “l'alliance entre l'être humain et
l'environnement” (§ 50). Il oppose au consumérisme l'adoption de
“nouveaux styles de vie” (§ 51).
Dans le dernier chapitre de l'encyclique, Benoît
XVI entreprend une critique de la mentalité techniciste, ironisant
sur la confiance prométhéenne de l'homme dans les “prodiges” de la
technologie (§ 68) grâce à laquelle il se fait l'acteur absolu de
son propre destin. Il voit dans les biotechnologies l'expression la
plus inquiétante de “l'absolutisme de la technique” (§ 75).
En conclusion, Benoît XVI rappelle que l'homme ne
peut fonder lui-même un véritable humanisme. “L’humanisme qui exclut
Dieu est un humanisme inhumain.” D'où cet appel final aux chrétiens
: “Le développement a besoin de chrétiens qui ont les mains tendues
vers Dieu dans un geste de prière, conscients du fait que l’amour
riche de vérité, caritas in veritate, d’où procède l’authentique
développement, n’est pas produit par nous, mais nous est donné.”
Denis Sureau : “Et si on écoutait enfin
l’Eglise ?”, L’Homme Nouveau du 29 août 2009. (Pour en savoir plus
et commander le numéro spécial de L’Homme Nouveau, en version papier
ou numérique : http://www.hommenouveau.fr)
PRESENT jeudi 15 octobre 2009
La chronique de l’économie réelle
Le Premier ministre François Fillon, en visite
officielle au Vatican pour assister à la canonisation de Jeanne
Jugan, a rencontré, la veille, le Pape pendant « plus de vingt
minutes de tête-à-tête, sans interprète », précise le service de
presse de Matignon. Les sujets abordés, précise le même service, ont
été très divers : notamment les rapports entre l’Eglise et la
République et la crise économique.
Le Premier ministre est, dit-on, un catholique
pratiquant. On signale son attachement au village de Solesmes, où il
possède un manoir, et où il est conseiller municipal depuis 2001.
Lors de son séjour à Rome, le Premier ministre a cru nécessaire de
minimiser la réputation qu’on lui fait : « Je ne suis pas aussi
pratiquant qu’on le répète. Je vais deux fois par an chez les moines
de l’abbaye de Solesmes et de temps en temps à la messe. ».
Au cours de sa rencontre avec Benoît XVI,
François Fillon a remercié et félicité le Pape pour sa récente
encyclique sociale. Il a relevé « l’influence positive » qu’elle a
eue. Plus tard, lors d’une cérémonie organisée au Centre culturel
Saint-Louis, le Premier ministre a, dans son allocution, déclaré que
« la doctrine sociale de l’Eglise constitue une source de
réflexion ».
Le propos est inhabituel dans la bouche d’un
Premier ministre français. C’est même, sauf erreur, la première fois
qu’un chef de gouvernement de la République française fait, en
public, un éloge de la « doctrine sociale de l’Eglise ».
L’expression elle-même avait un moment disparu. En
1991, à l’occasion de la parution d’une autre encyclique sociale (Centesimus
annus, par Jean-Paul II), Emile Poulat signalait « la rupture
qui, pendant une vingtaine d’années, avait dénié toute pertinence et
toute actualité à la doctrine sociale de l’Eglise ».
Mais en saluant « la doctrine sociale de
l’Eglise » comme « une source de réflexion », François Fillon
n’éclaire guère ses auditeurs et ses lecteurs. Imagine-t-on le
Premier ministre lire lui-même, la plume à la main, la récente
encyclique sociale de Benoît XVI,
particulièrement longue ? Il en aura lu, plutôt, certaines des
analyses et des commentaires qui en ont été faits. On ne peut pas le
lui reprocher.
Jean Madiran l’a fait remarquer, en 1991 aussi :
« Les hommes de gouvernement, les hommes de métier, les pères de
famille, et même les membres d’un clergé devenu beaucoup plus
activiste que contemplatif et studieux, n’ont en général ni le temps
ni le goût d’étudier les milliers de pages pontificales qui
constituent la doctrine sociale de l’Eglise depuis Léon XIII. »
Et il ajoutait, ce qui reste vrai pour la dernière
encyclique de Benoît XVI : « L’enseignement social de l’Eglise
depuis Léon XIII est un admirable monument
pour philosophes et lettrés (s’il en reste qui soient capables de
l’apprécier). Il est aussi un flagrant échec pédagogique. » A
quoi servent les encycliques « si ceux à qui elles sont adressées ne
peuvent sur le moment comprendre ce qu’elles veulent leur dire ».
A quand un catéchisme de la doctrine sociale ?
On a consacré d’innombrables ouvrages à la
« doctrine sociale de l’Eglise ». Il existe même, au moins, un
important livre consacré à La Doctrine économique de l’Eglise
(1950), où l’auteur entrait dans le détail de la doctrine supposée
de l’Eglise sur des mécanismes financiers ou économiques aussi
précis que la rente absolue, la rente différentielle ou le fermage.
En réalité, il n’y a pas de doctrine économique
propre à l’Eglise, parce qu’en économie, on parle de « doctrines »
pour désigner des théories, des systèmes, des analyses divergentes
ou contradictoires. En revanche, l’Eglise juge de la vie économique
et sociale à partir de la théologie morale, c’est-à-dire en se
fondant sur la loi naturelle et sur l’Evangile. On pourrait presque
dire que l’Eglise n’a eu besoin d’expliciter sa « doctrine sociale »
qu’à partir du moment où la société n’a plus été animée de principes
chrétiens.
L’auteur de La Doctrine économique de l’Eglise
citée le disait implicitement : la doctrine de l’Eglise en matière
économique et sociale n’est (ou ne devrait être) « ni hétérogène ni
contingente. Ses principes immuables, elle les tire de la
théologie : principe de l’homme réel, sujet au péché et bénéficiaire
de la Rédemption ; principe de l’égalité originelle ; principe de la
fin suprême ».
Sur le travail, par exemple, l’Eglise n’aura pas à
se prononcer sur le détail de son organisation. Elle ne dira pas
quel doit être l’âge de la retraite, la nécessité ou non d’une durée
légale hebdomadaire du travail ou d’un salaire minimum.
L’organisation du travail « appartient avant tout à ceux qui y sont
directement intéressés » (employeurs et employés) et secondairement,
s’il y a nécessité, à l’Etat.
En revanche, l’Eglise énoncera des principes
directifs. Ainsi, sur le travail, elle rappellera que c’est un
« devoir personnel imposé par la nature » (cf. le récit de la
Genèse). En précisant, de manière complémentaire, qu’il y a un
« droit naturel de chaque individu à faire du travail le moyen de
pourvoir à sa vie propre et à celle de ses fils » (Pie XII).
De la même manière que les connaissances
nécessaires au salut peuvent être résumées dans des formules
compréhensibles par tout fidèle de bonne volonté et contenues dans
un catéchisme ; de même les « principes directifs de morale » qui
doivent guider les sociétés en matière économique et sociale
pourraient être accessibles à tout fidèle de bonne volonté dans une
sorte de catéchisme de doctrine sociale. Jean Madiran le demande
depuis longtemps.
Le Compendium de la doctrine sociale de
l’Eglise publié par le Saint-Siège en 2005 forme, avec ses 583
longs paragraphes (voire doubles paragraphes) et ses 1 232 notes et
références, un volume de taille. Ce n’est pas un catéchisme mais une
synthèse des dizaines d’encycliques et enseignements pontificaux sur
le sujet. Un tel livre, aussi méritoire qu’il soit, ne permet pas de
faire connaître la doctrine sociale catholique à chaque baptisé et
de la répandre dans les entreprises, les syndicats, etc. Ce
Compendium, doit être expliqué, commenté, il n’est pas
accessible, dans sa forme actuelle, aux enfants, aux adolescents et
au commun des fidèles.
Jean Rouvière
Message aux Hindous pour la
fête de Diwali : texte intégral
http://www.zenit.org/article-22357?l=french
ROME, Vendredi 16 Octobre 2009 - Nous
publions ci-dessous le message envoyé aux Hindous par le président
et le secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue
interreligieux, le cardinal Jean-Louis Tauran et Mgr Pier Luigi
Celata, à l'occasion de la fête de Dawali. Cette année, cette fête
sera célébrée le 17 octobre.
* * *
Chrétiens et Hindous : Engagés en faveur d'un
développement humain intégral
Chers Amis Hindous,
1. C'est pour moi un plaisir de tous vous saluer
une fois encore, au nom du Conseil Pontifical pour le Dialogue
interreligieux joyeux Deepavali ! Les fêtes religieuses
nous consentent de vivifier à nouveau notre rapport avec Dieu,
mais aussi les uns avec les autres. Puisse cette fête des
lumières, tout en élevant nos esprits et nos cœurs vers Dieu, la
Lumière Suprême, renforcer nos relations et donner à tous le
bonheur et la paix.
2. Désireux d'honorer la tradition de ce Conseil
Pontifical de partager une pensée sur une préoccupation commune,
je voudrais proposer cette année que nous réfléchissions sur la
nécessité d'œuvrer ensemble au développement humain intégral.
3. Le développement humain intégral nécessite
une démarche en direction du véritable bien de chaque individu, de
chaque communauté et chaque société, dans le cadre de toutes les
dimensions de la vie humaine : sociale, économique, politique,
intellectuelle, spirituelle et religieuse. Le Pape Paul VI l'a
décrit en tant que « développement intégral de tout l'homme et de
tous les hommes » (Populorum Progressio, 1967, n. 42) « de
conditions moins humaines à des conditions plus humaines » (Ibid.,
n. 20). Et le Pape Benoît XVI a écrit récemment que « Le
développement humain intégral suppose la liberté responsable de la
personne et des peuples » (Caritas in veritate, n. 17).
4. Un tel développement humain authentique ne
peut se réaliser qu'en assumant, les uns envers les autres, une
responsabilité partagée et un engagement effectif dans la
collaboration qui prennent leur source dans notre nature
particulière d'êtres humains et dans notre appartenance à une même
famille humaine.
5. Dans le processus du développement intégral,
la protection de la vie humaine et le respect de la dignité et des
droits fondamentaux de la personne sont la responsabilité de
chacun, aussi bien individuellement que collectivement.
6. Le respect des autres implique donc la
reconnaissance de leur liberté : liberté de conscience, de pensée
et de religion. Ce n'est que lorsque les personnes se sentent
respectées dans leur choix primordiaux, en tant qu'êtres
religieux, qu'elles sont alors capables d'aller à la rencontre des
autres et de coopérer au progrès de l'humanité. Ceci façonne
un ordre social plus pacifique, propice au développement.
7. Le développement humain intégral exige
également la volonté politique d'œuvrer en vue d'assurer une plus
grande protection des droits de l'homme et de la coexistence
pacifique. Le développement, la liberté et la paix sont
inextricablement liés, et se complètent l'un avec l'autre. La paix
durable et les relations harmonieuses émergent d'un climat de
liberté ; il en va ainsi également du développement humain
intégral qui s'accomplit dans un environnement de paix.
Tous ensemble, comme personnes de bonne volonté,
unissons-nous pour dissiper les ombres qui voilent une véritable
vision de la coexistence, de l'harmonie religieuse et du
développement intégral de toute personne.
Puisse ce Deepavali être une occasion de
célébrer notre amitié et de proclamer vaillamment la victoire du
bien sur le mal, de la lumière sur l'obscurité et d'œuvrer
ensemble à la naissance d'une ère de vraie liberté « pour tous »
et de développement humain intégral « pour tous ».
Encore une fois, mes chers Amis, je vous
souhaite un splendide et joyeux Deepavali !
Jean-Louis Cardinal Tauran
Président
Archevêque Pier Luigi Celata
..... contribution au Synode 78 ...
depuis le 15.12.09 |
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