Texte en italien:
Site du Vatican.
traduction.
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Je voudrais d'abord adresser mes sincères
remerciements à l'ENI , dans la personne de son président , le
professeur Roberto Poli , qui a aimablement introduit cette
soirée. Depuis déjà quelque temps , l'ENI avait proposé
d'organiser un concert, en concomitance avec la restauration des
murs latéraux de la Basilique Saint-Pierre. Après avoir mené à
bien le mémorable nettoyage de la façade , admirée par des
millions de pèlerins au cours du Jubilé de l'an 2000 , cet autre
important chantier est en cours de réalisation: entrant au Vatican
par l'Arc des Cloches (..) , on est frappé - en regardant la
partie déjà achevée - par l'aspect du travertin , qui apparaît
comme nous ne l'avons jamais vu , presque doux et velouté. C'est
là aussi une grand oeuvre d'"orchestre" , et tous ceux qui la
dirigent et l'exécutent avec maestria et peine, méritent des
applaudissements!
Et ainsi, l'ENI a pensé à un concert - peut-être pour compenser le
bruit que produit inévitablement ce travail ! Pour cela, on a fait
appel à l'Orchestre et au Chœur de l'Académie Nationale de Sainte
Cécile , ce qui revient à dire deux institutions qui par leur
histoire, la qualité de leur art et le son typiquement italien ,
représentent Rome et l'Italie sur la scène musicale mondiale. A
l'Orchestre et aux Choristes, je veux offrir mes félicitations ,
souhaitant qu'ils puissent constamment se renouveler en esprit ,
pour donner vie - comme ce soir - à des œuvres immortelles . En
particulier , je tiens à exprimer ma vive appréciation au chef
d'orchestre Neeme Järvi , au pianiste Andrea Lucchesini et au
maître de choeur Ciro Visco . Un salut particulier également au
groupe des pauvres, assistés par la Caritas Diocésaine, que j'ai
voulu inviter pour vivre avec nous ce moment de joie .
Et maintenant, une brève réflexion sur la musique que nous avons
écoutée: une symphonie de Haydn , de la série des "Londoniennes",
dite "la Surprise" ou "mit dem Paukenschlag" à cause de l'usage
caractéristique de la timbale dans le second mouvement; la
Fantaisie Chorale de Beethoven , un morceau inhabituel, comme
genre, dans le panorama de Beethoven, mais donnant un aperçu des
possibilités expressives de la musique soliste , orchestrale et
chorale; et, au milieu , "Cecilia , vierge romaine" d'Arvo Pärt .
Les deux œuvres de Haydn et de Beethoven ont fait résonner toute
la richesse et la puissance de la musique symphonique de la
période classique et romantique; avec elle le génie humain
rivalise de créativité avec la nature , donnant lieu à des
harmonies diverses et variées, où la voix humaine participe elle
aussi à ce langage , qui est comme un reflet de la grande
symphonie cosmique. Cette forme est particulièrement
caractéristique de la période romantique et romantique tardive ,
mais va au-delà , représente une dimension universelle de l'art ,
une façon de concevoir l' homme et sa place dans le monde .
Au contraire, l'oeuvre de Pärt , tout en profitant elle aussi d'un
instrument similaire , un orchestre symphonique et un choeur ,
veut donner une voix à une autre réalité , qui n'appartient pas au
monde naturel : elle donne une voix au témoignage de la foi dans
le Christ , qui, en un mot, se dit «martyre». Il est intéressant
que ce témoignage soit personnifié justement par Sainte Cécile:
une martyr qui est aussi la sainte patronne de la musique et du
bel canto.
Il faut donc féliciter également le concepteur du programme du
concert , car la combinaison de ce travail sur Sainte-Cécile avec
des œuvres de Haydn et de Beethoven offre un contraste riche de
sens, qui invite à la réflexion .
Le texte du martyre de la sainte, et le style particulier qui en
donne une clé d'interprètation musicale , semblent représenter la
place et le rôle de la foi dans l'univers : au milieu des forces
vitales de la nature, qui sont autour de l'homme, et aussi en lui
, la foi est une force différente , qui répond à une parole
profonde , "sortie du silence " , comme disait saint Ignace
d'Antioche.
La parole de la foi a besoin d'un grand silence intérieur, pour
écouter et obéir à une voix qui est au-delà du visible et du
tangible. Cette voix parle aussi à travers les phénomènes de la
nature , parce que c'est la puissance qui a créé et régit
l'univers; mais pour la reconnaître, il faut un cœur humble et
obéissant - comme nous l'enseigne aussi la sainte dont nous
faisons aujourd'hui mémoire: Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus . La
foi suit cette voix profonde , là où l'art à lui seul ne peut pas
atteindre : elle la suit dans le chemin du témoignage , de
l'offrande de soi-même par amour , comme l'a fait Cécile . Alors,
l'œuvre d'art la plus belle, le chef-d'œuvre de l'être humain, est
chacun de ses actes d'amour vrai, du plus petit - dans le martyre
quotidien - au sacrifice suprême . Ici, la vie elle-même se fait
chant: une anticipation de cette symphonie que nous chanterons
ensemble au paradis .
Merci encore, et bonne soirée .