Ce
film n'étant pas resté sur
nos écrans très longtemps
( septembre2001 ... on comprend
pourquoi..)
nous
avions annoncé qu'il
sortirait en
cassette vidéo et que nous
avertirions nos
lecteurs de cette sortie.
La cassette vidéo est aujourd'hui
disponible. Référence
:
Pathé Image.
Pour l'occasion, nous republions
le texte que Jean Madiran
avait consacré
à ce très beau film à l'époque.
N'oubliez
pas de (re)voir L'Anglaise
et le
Duc
lors de
sa prochaine sortie en vidéo. Et de faire voir
ce film qui
mérite de devenir un
classique.
Souvent on nous fait, à
Hollywood
mais aussi en France,
des films
historiques à grand spectacle
qui peuvent être plaisants ou
admirables, mais ils ne sont pas
vrais, leur langage est plus on
moins faux, leur
perspective faussée par un
parti
pris
on
une-idéologie
indiscrètement gauchiste. Grâce
à cette Anglaise intrépide et lucide,
amie du duc d'Orléans, dont
les mémoires ont fourni la matière
et l'esprit du scénario
d'Éric Rohmer,
nous avons
un
film qui
fait vivre sous nos yeux le
véritable visage de
la
Révolution
française. Le récit est
vrai, le ton est juste, les
dialogues pertinents. Je suppose
que ni Gaxotte ni Viguerie n'y
trouveraient à redire. Et
combien délectables, par
exemple, avec leur '
cruelle
vérité, toujours actuelle, le
comportement et le discours du
«
républicain modéré » Biron, centriste
impénitent, perdu dans ses
illusions molles, une sorte de Giscard
on de Bayrou, jusqu'au dernier moment n'imaginant pas que
puisse être votée la condamnation
de Louis XVI, et se croyant « tourné
vers l'avenir », comme n'arrêtent
pas de dire
les
politiquement
anodins de
son espèce :
son avenir à lui sera d'être
guillotiné comme les
antres, en 1793.
Rohmer a
filmé la hideuse réalité
révolutionnaire qui a inventé le
gouvernement
de la
Terreur. Si la
Terreur fut
officiellement « mise à
l'ordre du
jour » le 5 septembre
1793, et si
officiellement fin en juillet 1794
avec
l'exécution
de
Robespierre, elle ne se termina pas avec Thermidor, et elle venait
de
1789. Les têtes promenées dans
la rue au
bout des piques commencent
avec la prise de la Bastille que
nous
fêtons
joyeusement chaque
14 juillet. A partir du 1789
s'était développé un régime
d'oppression policière, du
délation universelle,
d'émeutes populacières, du justice expéditive, d'assassinats tournant
aux massacres en masse.
Tous nos
dirigeants actuels identifient
la France avec « les valeurs
qui sont
les siennes depuis deux
siècles ».
Beaucoup d'entre eux
sont des
perroquets qui ne savent
pas ce
qu'ils disent quand ils se réclament
ainsi du 14 juillet et de la
Révolution française :
ils sont euxmêmes
victimes du ce monde clos
du mensonge entretenu par la
scolarité et l'« éducation
» d'Etat. Quand on
considère deux itinéraires intellectuels aussi différents
que celui d'Henri Charlier et
celui de François
Brigneau, tous deux libérés
de l'imposture révolutionnaire, on remarque que tous deux,
le fils du fonctionnaire
franc-maçon
et le fils du l'instituteur socialiste,
ont eu un commun d'être élevés
sans et sans catécisme dans une perspective très partialement «
républicaine » de
l'histoire
du France. Mais ils ont eu
aussi un commun du n'avoir pu
avaler la criminalité consubstantielle
à la Révolution française. Ce fut le début de leur lbération.
« J'ai eu
horreur de ces gens-là »,
dit
François Brigneau. La salutaire
horreur du ces gens-là qu'inspire
L'Anglaise et le
Duc
donne à ce
film
la portée
éducative d'une
pierre
d'attente, d'une butte-témoin,
d'un phare d'étape sur la
voie du
la renaissance de la France
française. Dites-le. Faites passer.
Jean Madiran
Présent du 12.02.03