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Eglise catholique et
laïcs....Note doctrinale à propos de questions
sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique
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2003-01-16
Note doctrinale à propos de questions
sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique
Congrégation pour la Doctrine de la
Foi
La
Congrégation pour la Doctrine de la Foi, après avoir pris, entre autres,
l’avis du Conseil Pontifical pour les Laïcs, a jugé opportun de publier la
Note doctrinale, que voici, A propos de questions sur l’engagement et le
comportement des catholiques dans la vie politique. Cette Note s’adresse
aux évêques de l’Eglise catholique, mais surtout à tous les fidèles laïcs
appelés à participer à la vie publique et politique des sociétés
démocratiques. Elle s’adresse en particulier aux hommes politiques
catholiques.
1. Un enseignement constant
1. En deux mille ans d’histoire, l’engagement du chrétien dans le monde
s’est réalisé de manières diverses. L’une d’elle a été la participation à
l’action politique: les chrétiens, affirmait un écrivain ecclésiastique
des premiers siècles, “participent à la vie publique comme citoyens”[1].
L’Eglise vénère, parmi ses saints, bien des hommes et des femmes qui ont
servi Dieu par leur engagement généreux dans les activités politiques et
de gouvernement. Parmi ceux-ci, S. Thomas More, proclamé Patron des
Gouvernants et des Politiciens, a su témoigner jusqu’à la mort “la dignité
inaliénable de la conscience”[2]. Il a refusé tout compromis, bien que
soumis à diverses formes de pression psychologiques. Sans renier “la
fidélité constante à l’autorité et aux institutions légitimes” qui l’avait
distingué, il a affirmé par sa vie et sa mort, que “l’homme ne peut
séparer de Dieu, ni la politique, ni la morale”[3].
Les sociétés démocratiques actuelles, où, demeure appréciable le fait que
tous participent à la gestion de la “chose publique” dans un climat de
vraie liberté[4], demandent des formes de participation à la vie publique
nouvelles et plus larges de la part des citoyens qu’ils soient chrétiens
ou non chrétiens. En effet, tous peuvent contribuer, par leur vote, à
l’élection des législateurs et des gouvernants. Il peuvent aussi par
d’autres moyens de participer à l’élaboration des orientations politiques
et des choix législatifs qui, selon eux servent le mieux le bien
commun[5]. La vie, dans un système politique démocratique, ne pourrait se
dérouler de manière profitable sans un engagement actif, responsable et
généreux de tous. Encore que cela implique “une diversité et une
complémentarité des formes, des niveaux, des devoirs et des
responsabilités”[6].
“Les fidèles laïcs qui, guidés par la conscience chrétienne”[7],
accomplissent les devoirs civils communs selon les valeurs conformes à
cette conscience, accomplissent aussi leur tâche d’animer chrétiennement
l’ordre temporel. Ils en respectent la nature et la légitime autonomie[8].
Ils coopèrent avec les autres citoyens, selon leur compétence de laïcs et
sous leur propre responsabilité[9]. Il résulte de cet enseignement
fondamental du Concile Vatican II que “ les fidèles laïcs ne peuvent
absolument pas renoncer à la participation à la ‘politique’. C’est-à-dire
à l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative,
culturelle qui a pour but de promouvoir organiquement et par les
institutions le bien commun”[10]. Ce bien commun inclut la défense et la
promotion de réalités telles que l’ordre public et la paix, la liberté et
l’égalité, le respect de la vie humaine et de l’environnement, la justice,
la solidarité, etc.
La présente Note ne prétend pas proposer de nouveau l’entièreté de
l’enseignement de l’Eglise sur le sujet; celui-ci a d’ailleurs été résumé
pour l’essentiel dans le Catéchisme de l’Eglise catholique. Elle veut
simplement rappeler quelques principes qui inspirent la conscience
chrétienne, dans l’engagement social et politique des catholiques dans les
sociétés démocratiques[11]. En effet, ces derniers temps, le cours rapide
des événements a souvent provoqué l’émergence d’orientations ambiguës et
de positions contestables, qui rendent utile la clarification de
dimensions et d’aspects importants de cette thématique.
II. Quelques points essentiels dans le débat culturel et politique
actuel
2. La société civile se trouve aujourd’hui dans un processus culturel
complexe qui signale la fin d’une époque et l’incertitude pour les temps
nouveaux qui pointent à l’horizon. Les grandes conquêtes auxquelles on
assiste, invitent à vérifier quel cheminement positif l’humanité a
accompli dans le progrès et dans l’acquisition de conditions de vie plus
humaines. La croissance de responsabilité vis-à-vis des pays encore en
voie de développement est certainement un signe de grande importance. Ceci
démontre la sensibilité croissante pour le bien commun. Il n’est cependant
pas possible de taire, à ce propos, les graves dangers de certaines
tendances culturelles, qui, par le biais des législations, voudraient
orienter les comportements des futures générations.
On constate aujourd’hui un certain relativisme culturel qui se révèle dans
sa nature comme un système et une défense d’un pluralisme éthique
favorable à la décadence et à la dissolution de la raison et des principes
de la loi morale naturelle. Suite à cette tendance, il n’est
malheureusement pas rare de rencontrer, dans des déclarations publiques,
des assertions qui soutiennent qu’un tel pluralisme éthique est la
condition de la démocratie[12]. Il en résulte d’une part, que les citoyens
revendiquent, pour leurs propres choix moraux, la plus complète autonomie,
tandis que de l’autre, les législateurs se voient obligés de respecter
cette liberté de choix. A ce propos, ils formulent des lois qui font fi
des principes de l’éthique naturelle plutôt soumises à des orientations
culturelles ou morales transitoires[13], comme si toutes les conceptions
possibles de la vie avaient une égale valeur. En même temps, on invoque de
manière trompeuse la valeur de la tolérance, et on demande à une bonne
partie des citoyens - entre autres aux catholiques - de renoncer à
participer à la vie sociale et politique de leur propre pays selon la
conception de la personne et du bien commun qu’ils pensent humainement
vraie et juste ; la conception qu’ils pensent devoir être réalisée par les
moyens permis, légalement mis à la disposition de tous les membres de la
communauté politique par le système juridique démocratique. Ils ont raison
les citoyens qui jugent complètement fausse la thèse relativiste pour
laquelle une norme morale enracinée dans la nature même de l’être humain
n’existe pas. L’histoire du XXè siècle l’a montré. Toute conception de
l’homme, du bien commun, de l’Etat doit se soumettre au jugement de cette
norme morale.
3. Cette conception relativiste du pluralisme n’a rien à voir avec la
légitime liberté qu’ont les citoyens catholiques de choisir, parmi les
opinions politiques compatibles avec la foi et la loi morale naturelle,
celle qui correspond le mieux aux exigences du bien commun, selon leur
critère propre. La liberté politique n’est pas fondée sur l’idée
relativiste selon laquelle toutes les conceptions du bien de l’homme ont
la même vérité et la même valeur. Elle ne peut être fonder la-dessus, mais
plutôt sur le fait que les activités politiques visent au coup par coup, à
des réalisations extrêmement concrètes du vrai bien humain et social, dans
un contexte historique, géographique, économique, technologique et
culturel bien déterminé. La réalisation concrète et la diversité des
circonstances engendrent généralement une pluralité d’orientations et de
solutions. Cependant, celles-ci doivent être moralement acceptables. Il
n’appartient pas à l’Eglise de formuler des solutions concrètes - et
encore moins des solutions uniques - pour des questions temporelles que
Dieu a laissées au jugement, libre et responsable, de chacun. Par contre,
quand la foi et la loi morale le requièrent[14], elle a le droit et le
devoir d’exprimer des jugements moraux sur des réalités temporelles. Si le
chrétien est tenu “d’admettre la légitime multiplicité et diversité des
options temporelles”[15], il est aussi appelé à s’opposer à une conception
du pluralisme adaptée au relativisme moral nocive à la vie démocratique
elle-même. La vie démocratique a besoin de fondements vrais et solides,
c’est-à-dire de principes éthiques que leur nature et leur rôle de
fondement de la vie sociale rendent non “négociables”.
Sur le plan de la “militance” politique concrète, il faut noter le
caractère contingent de certains choix sociaux, le fait que souvent
diverses stratégies sont possibles pour réaliser ou garantir une même
valeur fondamentale, la possibilité d’interpréter de manière différente
certains principes qui sont à la base de la théorie politique, et aussi la
complexité technique d’une bonne partie des problèmes politiques ; tout
cela explique le fait qu’il puisse y avoir généralement une pluralité de
partis à l’intérieur desquels les catholiques puissent choisir de militer,
pour exercer, - surtout à travers la représentation parlementaire- leur
droit-devoir de participer à la construction de la vie civile de leur
pays[16]. Ce constat évident ne peut cependant être confondu avec un
pluralisme indéterminé dans le choix des principes moraux et des valeurs
fondamentales auxquels on se réfère. La légitime pluralité des options
temporelles garde intacte la matrice dont provient l’engagement des
catholiques dans la politique, et celle-ci renvoie directement à la
doctrine morale et sociale chrétienne. C’est à cet enseignement que les
laïcs catholiques doivent toujours se confronter pour être certains qu’une
responsabilité cohérente vis-à-vis des réalités temporelle marque leur
participation à la vie politique.
L’Eglise est consciente que la voie de la démocratie si, d’un côté, elle
exprime le mieux la participation directe des citoyens aux choix
politiques, n’est possible, de l’autre côté, que dans la mesure où elle
est fondée sur une juste conception de la personne[17]. Sur ce principe
l’engagement des catholiques ne peut céder à aucun compromis. Sinon, c’est
le témoignage de la foi chrétienne dans le monde qui serait atteint, ainsi
que l’unité et la cohérence intérieure des fidèles eux-mêmes. La structure
démocratique sur laquelle se construit un Etat moderne, serait plutôt
fragile si elle ne prenait pas comme fondement la centralité de la
personne. De fait, seul le respect de la personne rend possible la
participation démocratique. Comme l’enseigne le Concile Vatican II, “la
garantie des droits de la personne est, en effet, une condition
indispensable pour que les citoyens, individuellement ou en groupe
puissent participer activement à la vie et à la gestion des affaires
publiques”[18].
4. Ainsi, les problématiques actuelles se déploient en une intrication
complexe, qui est sans commune mesure avec les thématiques des siècles
passés. Le progrès de la science a, en effet permis d’atteindre des
objectifs qui ébranlent les consciences et obligeraient à trouver des
solutions capables de respecter les principes éthiques d’une manière
cohérente et solide. Par contre, on assiste à des tentatives de
législation qui veulent briser l’intangibilité de la vie humaine et qui ne
se soucient pas des conséquences qui en dérivent dans la formation de la
culture et des comportements sociaux, pour l’existence et l’avenir des
peuples.
Les catholiques ont le droit et le devoir d’intervenir dans ce
déferlement, pour rappeler au sens le plus profond de la vie et à la
responsabilité qui incombe à tous en cette matière. Dans la continuité à
l’enseignement constant de l’Eglise, Jean-Paul II a maintes fois répété
que ceux qui sont engagés directement dans les instances législatives ont
“une obligation grave et précise de s’opposer” à toute loi qui s’avère un
attentat à la vie humaine. Pour eux, comme pour tout catholique, existe
l’impossibilité de participer à une campagne en leur faveur, et il n’est
permis à personne de les soutenir par son vote[19]. Comme l’a enseigné le
Pape lui-même, dans la Lettre encyclique Evangelium vitae, à propos du cas
où il ne serait pas possible de conjurer ou d’abroger complètement une loi
abortiste déjà en vigueur ou mise aux voix, cela n’empêche pas qu’un
parlementaire dont l’opposition personnelle absolue à l’avortement serait
manifeste et connue de tous, puisse licitement apporter son soutien à des
propositions visant à limiter les préjudices d’une telle loi et à en
diminuer les effets négatifs sur le plan de la culture et de la moralité
publique”[20]
Dans ce contexte, il est nécessaire d’ajouter, que la conscience
chrétienne bien formée ne permet à personne de favoriser par son vote, la
mise en acte d’une loi ou d’un programme politique, dans lequel les
contenus fondamentaux de la foi et de la morale sont détruits par la
présence de propositions qui leurs sont alternatives ou opposées. Parce
que la foi est constituée comme une unité infrangible, il n’est pas
logique d’isoler un de ses éléments au détriment de la totalité de la
doctrine catholique. L’engagement politique en faveur d’un aspect isolé de
la doctrine sociale de l’Eglise ne suffit pas à épuiser la responsabilité
pour le bien commun. Le catholique ne peut penser non plus à déléguer à
d’autres l’engagement chrétien qu’il a reçu de l’Évangile de Jésus-Christ,
pour que la vérité sur l’homme et sur le monde puisse être annoncée et
rejointe.
Quand l’action politique se confronte avec des principes moraux qui ne
permettent pas de dérogation, d’exception, ni aucun compromis, alors
l’engagement politique des catholiques devient plus évident et chargé de
responsabilités. En face de ces exigences éthiques fondamentales,
auxquelles on ne peut renoncer, les chrétiens doivent savoir en effet
qu’est en jeu l’essence de l’ordre moral, qui concerne le bien intégral de
la personne. C’est le cas, par exemple, des lois civiles en matière
d’avortement et d’euthanasie (à ne pas confondre avec le renoncement à
l’acharnement thérapeutique, qui du point de vue moral est aussi
légitime). Ces lois doivent protéger le droit primordial à la vie à partir
de la conception jusqu’à son terme naturel. De la même manière, il faut
rappeler le devoir de respecter l’embryon humain et de protéger ses
droits. De façon analogue, il faut sauvegarder la protection et la
promotion de la famille, fondée sur le mariage monogame entre personnes de
sexe différent, et la préserver dans son unité et sa stabilité, en face
des lois modernes sur le divorce: d’autres formes de convivence ne peuvent
lui être égalée juridiquement en aucune manière, ni recevoir en tant que
telles une reconnaissance légale. De même, la garantie de la liberté
d’éducation des enfants est un droit inaliénable des parents, reconnu
entre autre par les Déclarations internationales des droits de l’homme. On
devrait penser aussi à la protection sociale des mineurs et à la
libération des victimes des formes modernes d’esclavage (par exemple, la
drogue et l’exploitation de la prostitution). On ne peut exclure de cette
liste le droit à la liberté religieuse et le développement dans le sens
d’une économie qui soit au service de la personne et du bien commun, dans
le respect de la justice sociale, du principe de solidarité humaine et de
la subsidiarité, qui veut que “les droits de toutes les personnes, des
familles et des groupes, ainsi que leur exercice, soient reconnus,
respectés et valorisés”[21]. Comment ne pas voir, enfin, dans cette
exemplification le grand thème de la paix. Une vision irénique et
idéologique tend, parfois, à séculariser la valeur de la paix, tandis que
dans d’autres cas, on entérine un jugement éthique sommaire, oubliant la
complexité des raisons en cause. La paix est toujours “œuvre de la justice
et effet de la charité”[22], elle exige le refus radical et absolu de la
violence et du terrorisme et demande un engagement constant et attentif de
la part de ceux qui ont la responsabilité politique.
III. Principes de la doctrine catholique sur la laïcité et le
pluralisme
5. S’il est permis de penser à l’utilisation d’une pluralité de
méthodologies reflétant des sensibilités et des cultures différentes en
face de ces problématiques, aucun fidèle chrétien ne peut certes en
appeler au principe du pluralisme et de l’autonomie des laïcs en politique
pour favoriser des solutions de compromis qui compromettent ou atténuent
la sauvegarde des exigences éthiques fondamentales pour le bien commun de
la société. En soi, il ne s’agit pas de “valeurs confessionnelles”. En
effet ces exigences éthiques s’enracinent dans l’être humain et
appartiennent à la loi morale naturelle. Elles n’exigent pas que celui qui
les défend, professe la foi chrétienne, même si la doctrine de l’Eglise
les confirme et les protège toujours et partout, comme service
désintéressé à la vérité sur l’homme et au bien commun de la société
civile. D’autre part, on ne peut nier que la politique doit aussi se
référer à des principes qui possèdent une valeur absolue justement parce
qu’ils sont au service de la dignité de la personne et du vrai progrès
humain.
6. L’appel, qui revient souvent, à propos de la “laïcité” et qui devrait
guider l’engagement des catholiques, demande une clarification, et pas
seulement au niveau terminologique. La promotion en conscience du bien
commun de la société politique n’a rien à voir avec le “confessionalisme”
ou l’intolérance religieuse. Pour la doctrine morale catholique la laïcité
est comprise comme une autonomie de la sphère civile et politique par
rapport à la sphère religieuse et ecclésiastique,- mais pas par rapport à
la sphère morale. C’est une valeur, reconnue par l’Eglise, que l’on
acquiert et qui fait partie du patrimoine de civilisation obtenu[23].
Jean-Paul II a mis en garde plusieurs fois contre les périls qu’entraîne
toute confusion entre la sphère religieuse et la sphère politique. “Elles
sont très délicates les situations dans lesquelles une norme
spécifiquement religieuse devient, ou tend à devenir, loi de l’État, sans
que l’on tienne suffisamment compte de la distinction entre les
compétences religieuses et celles de la société politique. En fait,
identifier la loi religieuse avec la loi civile peut effectivement
étouffer la liberté religieuse et même limiter ou nier d’autres droits
humains inaliénables[24]. Tous les fidèles sont bien conscients que les
actes spécifiquement religieux (profession de la foi, accomplissement des
actes de culte ou des sacrements, doctrines théologiques, communication
entre les autorités religieuses et les fidèles, etc.) tombent hors de la
compétence de l’État. Ce dernier ne doit pas s’en mêler, il ne peut en
aucune manière y obliger ou les empêcher, en dehors des exigences fondées
sur l’ordre public. La reconnaissance des droits civils et politiques et
la répartition des services publics ne peuvent dépendre de convictions ou
prestations de nature religieuse de la part des citoyens.
Les citoyens catholiques ont le droit et le devoir, comme tous les autres,
de rechercher sincèrement la vérité, de promouvoir et de défendre par tous
les moyens licites, les vérités morales sur la vie sociale, la justice, la
liberté, le respect de la vie et les autres droits de la personne. Le fait
que certaines de ces vérités soient aussi enseignées par l’Eglise ne
réduit en rien la légitimité civile et la laïcité de l’engagement de ceux
qui se reconnaissent en elles, indépendamment du rôle joué par la
recherche rationnelle et la confirmation reçue de la foi, dans la manière
de les connaître. La “laïcité”, en effet, désigne en premier lieu
l’attitude de celui qui respecte les vérités qui procèdent de la
connaissance naturelle sur l’homme vivant en société. Peu importe que ces
vérités soient enseignées aussi par telle ou telle religion particulière
puisque la vérité est une. Ce serait une erreur de confondre la juste
autonomie que les catholiques doivent avoir en politique, avec la
revendication d’un principe indépendant de l’enseignement moral et social
de l’Eglise.
Par son intervention dans ce domaine, le Magistère de l’Eglise ne veut pas
exercer un pouvoir politique ni éliminer la liberté d’opinion des
catholiques sur des questions contingentes. Il veut au contraire - comme
c’est son devoir - former et illuminer la conscience des fidèles, surtout
quand ils se consacrent à un engagement dans la vie politique pour que
leur action reste toujours au service de la promotion intégrale de la
personne et du bien commun. L’enseignement social de l’Eglise n’est pas
une ingérence dans le gouvernement des différents pays. Il propose
certainement un devoir moral de cohérence pour les fidèles laïcs, à
l’intérieur de leur conscience, une et unique. “Dans leur existence, il ne
peut y avoir deux vies parallèles, d’un côté la vie qu’on nomme
‘spirituelle’ avec ses valeurs et ses exigences; et de l’autre, la vie
dite “séculière”, c’est-à-dire la vie de famille, de travail, de rapports
sociaux, d’engagement politique, d’activités culturelles. Le sarment
greffé sur la vigne qui est le Christ, donne ses fruits en tout secteur de
l’activité et de l’existence. Tous les secteurs de la vie laïque, en
effet, rentrent dans le dessein de Dieu, qui veut comme “lieu historique”
de la révélation et de la réalisation de la charité de Jésus-Christ à la
gloire du Père et au service des frères. Toute activité, toute situation,
tout engagement concret - comme, par exemple, la compétence et la
solidarité dans le travail, l’amour et le dévouement dans la famille et
dans l’éducation des enfants, le service social et politique, la
présentation de la vérité dans le monde de la culture - tout cela est une
occasion providentielle pour “un exercice continuel de la foi, de
l’espérance et de la charité”[25]. Vivre et agir politiquement en
conformité avec sa conscience ne revient pas à un entérinement servile de
positions étrangères à l’engagement politique ou d’une forme de
confessionalisme. C’est plutôt, l’expression par laquelle les chrétiens
offrent leur contribution cohérente pour qu’à travers la politique
s’instaure un ordre social plus juste et plus adéquat à la dignité de la
personne humaine.
Dans les société démocratiques, toutes les propositions sont librement
évaluées et discutées. Ils entérineraient une forme de laïcisme
intolérant, ceux qui, au nom de la conscience individuelle, voudraient
voir dans le devoir moral qu’ont les chrétiens d’être cohérents avec leur
conscience, un signal pour les disqualifier politiquement et leur refuser
le droit d’agir en politique conformément à leurs convictions sur le bien
commun. Dans cette perspective, on nierait non seulement toute importance
politique et culturelle à la foi chrétienne, mais aussi la possibilité
même d’une éthique naturelle. S’il en était ainsi, la voie serait ouverte
à une anarchie morale qui ne pourrait jamais être identifiée avec aucune
forme de pluralisme légitime. La domination du plus fort sur le faible
serait la conséquence évidente d’un tel choix de société. D’autre part, la
marginalisation politique du christianisme ne pourrait servir à l’avenir
d’une société telle qu’on en fait le projet, ni à la concorde entre les
peuples. Au contraire, cela minerait les fondements mêmes de la
civilisation au niveau culturel et spirituel[26].
IV. Considérations sur des aspects particuliers
7. Dans des circonstances récentes, il est arrivé que même à l’intérieur
d’associations ou d’organisations politiques chrétiennes, émergent des
orientations en faveur de forces et mouvements politiques, qui ont pris,
sur des questions politiques fondamentales, des positions contraires à
l’enseignement moral et social de l’Eglise. De tels choix et leur
ratification, parce qu’ils sont en contradiction avec des principes
fondamentaux de la conscience chrétienne, ne sont pas compatibles avec
l’appartenance à des associations ou à des organisations qui se
définissent comme catholiques. De manière analogue, il faut relever que,
dans certains pays, des revues et des périodiques catholiques ont donné à
leurs lecteurs une orientation ambiguë et incohérente, à l’occasion de
choix politiques. Ils ont interprété de manière équivoque le sens de
l’autonomie catholique en politique, sans prendre en considération les
principes auxquels on devrait se référer.
La foi en Jésus-Christ, qui s’est défini lui-même comme “la voie, la
vérité et la vie” (Jn 14,6), demande aux chrétiens un effort pour
s’insérer, avec un engagement majeur, dans la construction d’une culture
qui, sous l’inspiration de l’Evangile, propose à nouveau le patrimoine de
valeurs et le contenu de la Tradition catholique. La nécessité de
présenter en termes contemporains, le fruit de l’héritage spirituel,
intellectuel et moral du catholicisme, paraît aujourd’hui marquée par une
urgence qu’on ne peut reporter. Sinon, on risquerait une dispersion
culturelle des catholiques. D’ailleurs, la densité culturelle acquise et
la maturité d’expérience de l’engagement politique que les catholiques ont
réussi à développer, dans divers pays, surtout dans les décennies qui ont
suivi la seconde guerre mondiale, ne peuvent susciter en eux aucun
complexe d’infériorité en face d’autres propositions dont l’histoire
récente a démontré la faiblesse ou l’échec radical. Il ne faut pas penser,
ce serait réducteur, que l’engagement des catholiques puisse se limiter à
une simple transformation des structures. En effet, si à la base il n’y a
pas une culture capable de recevoir, de justifier et de transformer en
projets les exigences qui dérivent de la foi et de la morale, les
transformations reposeront toujours sur des fondements fragiles.
La foi n’a jamais prétendu emboutir dans un schéma rigide les contenus
sociaux-politiques. Elle est consciente que la dimension historique du
vécu de l’homme impose de tenir compte de situations imparfaites et
souvent en rapide mutation. Dans cette ligne, il faut rejeter les
positions politiques et les comportements inspirés d’une vision utopiste.
Cette vision, transformant la tradition de la foi biblique en une espèce
de prophétisme sans Dieu, instrumentalise le message religieux, en
dirigeant la conscience vers une espérance seulement terrestre qui annule
ou réduit la tension chrétienne vers la vie éternelle.
En même temps, l’Eglise enseigne qu’il n’existe pas d’authentique liberté
sans la vérité. “La vérité et la liberté se conjuguent ensemble, ou bien
elles périssent misérablement ensemble”, a écrit Jean-Paul II[27]. Dans
une société où la vérité n’est pas recherchée, où on ne cherche pas à la
rejoindre, toute forme d’exercice authentique de la liberté est aussi
affaiblie. Cela ouvre la voie à un libertinisme et à un individualisme qui
nuisent à la protection du bien de la personne et de la société entière.
8. A ce propos il est bon de rappeler une vérité qui n’est pas toujours
perçue et n’est pas formulée comme il se doit dans l’opinion publique
commune: le droit à la liberté de conscience et spécialement à la liberté
religieuse, proclamé par la Déclaration Dignitatis humanae du Concile
Vatican II, se fonde sur la dignité ontologique de la personne humaine, et
non certes sur une égalité entre les religions, ou entre les systèmes
culturels humains[28]. Cette égalité n’existe pas. Dans la même ligne, le
Pape Paul VI a affirmé que “le Concile ne fonde en aucune manière ce droit
à la liberté religieuse sur le fait que toutes les religions et toutes les
doctrines, même erronées, auraient une valeur plus ou moins égale; il le
fonde, au contraire, sur la dignité de la personne humaine, qui requiert
de n’être pas soumise à des contraintes extérieures qui tendent à opprimer
la conscience dans sa recherche de la vraie religion et sa soumission à
celle-ci”[29]. L’affirmation de la liberté de conscience et de la liberté
religieuse ne contredit donc pas du tout la condamnation de
l’indifférentisme et du relativisme religieux de la part de la doctrine
catholique[30]au contraire elle est pleinement cohérente avec elle.
V. Conclusion
9. Les orientations données dans cette Note veulent éclairer un des
aspects les plus importants de l’unité de la vie chrétienne, rappelée par
le Concile Vatican II: la cohérence entre la foi et la vie, entre
l’Évangile et la culture. Le Concile exhorte les fidèles à “remplir avec
zèle et fidélité leurs tâches terrestres, en se laissant conduire par
l’esprit de l’Evangile. Ils s’éloignent de la vérité ceux qui, sachant que
nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais que nous marchons vers
la cité future, croient pouvoir, pour cela, négliger leurs tâches humaines
sans s’apercevoir que la foi même, compte tenu de la vocation de chacun,
leur en fait un devoir pressant”. Que les fidèles soient désireux de
pouvoir “mener leurs activités terrestres en unissant dans une synthèse
vitale tous les efforts humains et familiaux, professionnels,
scientifiques, techniques, avec les valeurs religieuses sous la souveraine
ordonnance desquelles tout se trouve coordonné à la gloire de Dieu”[31].
Le Souverain Pontife Jean-Paul II, durant l’audience du 21 novembre
2002, a approuvé et ordonné la publication de cette Note, qui avait été
décidée par la Session Ordinaire de la Congrégation pour la Doctrine de la
Foi.
Rome, au siège de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 24
novembre 2002, Solennité du Christ Roi de l’Univers.
+ JOSEPH CARD.RATZINGER
Préfet.
+ TARCISIO BERTONE,S.D.B.
Archevêque émérite deVerceil
Secrétaire.
__________________________________________
[1] Lettre À DIOGNÈTE, 5,5. Cf. aussi Catéchisme de l’Église Catholique,
n. 2240
[2] JEAN-PAUL II, Lett. apost. Motu proprio pour la proclamation de S.
Thomas More Patron des Gouvernants et des Politiciens, n. 1, AAS 93 (2001)
76-80
[3] Ibid., n. 4.
[4] Cf. CONC. Oecum. VAT. II, Const. past.
Gaudium et
spes, n. 31; Catéchisme de l’Église Catholique, n. 1915.
[5] Cf. CONC. Oecum. VAT. II, Const. past.
Gaudium et
spes, n. 75.
[6] JEAN-PAUL II, Exhort. apost. Christifideles laici, n. 42, AAS 81
(1989)393-521. La présente note doctrinale se rapporte évidemment à
l’engagement politique des fidèles laïcs. Les Pasteurs ont le droit et le
devoir de proposer les principes moraux également sur l’ordre social;
“toutefois la participation active dans les partis politiques est réservée
aux laïcs” (JEAN_PAUL II, Exhort. apost. Christifideles laici, n. 60). Cf.
aussi CONGRÉGATION POUR LE CLERGÉ, Directoire pour le ministère et la vie
des prêtres, 31-I- 1994, n. 33.
[7] CONC. Oecum. VAT. II, Const. past. Gaudium et spes, n. 76.
[8] CONC. Oecum. VAT. II, Const. past. Gaudium et spes, n. 36
[9] Cf. CONC. Oecum. VAT. II, Décr. Apostolicam actuositatem, n. 7. Const.
dogm. Lumen Gentium, n. 36 et Const. past. Gaudium et spes, n.31 et 43.
[10] JEAN-PAUL II, Exhort. apost. Christifideles laici, n. 42.
[11] Dans les derniers siècles, le Magistère de l’Eglise s’est occupé
plusieurs fois des questions principales qui regardent l’ordre social et
politique.
Cf. LEON XIII, Encycl. Diuturnum illud, ASS 14 (1881/82) 4ss; Encycl.
Immortale Dei , ASS 18 (1885/86) 162ss; Encycl. Libertas praestantissimum,
ASS 20, (1887/88) 593ss; Encycl. Rerum novarum, ASS 23 (1890/91) 643 ss;
BENOIT XV, Encycl. Pacem Dei munus pulcherrimum, AAS 12 (1920) 209ss; PIE
XI, Encycl. Quadragesimo anno, AAS 23 (1931) 190 ss; Ep. Encycl.
Mit brennender Sorge, AAS 29 (1937) 145-167; Encycl.
Divini
redemptoris, AAS 29 (1937) 78 ss.; PIE XII, Encycl. Summi Pontificatus,
AAS 31 (1939) 423ss; Radio-messages de Noël 1941-1944; JEAN XXIII,Encycl.
Mater et Magistra, AAS 53 (1961) 401-4634; Lett.
Encycl. Pacem in terris, AAS 55 (1963) 257-304; PAUL VI, Lett. encycl.
Populorum Progressio, AAS 59 (1967) 205-299; Lett. apost. Octogesima
adveniens, AAS 63 (1971) 401441.
[12] Cf. JEAN-PAUL II, Encycl. Centesimus annus, n. 46, AAS 83 (1991)
793-867; Encycl. Veritatis splendor, n. 101, AAS 85 (1993) 1133-1228;
Discorso al Parlamento italiano in seduta pubblicae comune, L’Osservatore
Romano, 14-XI-2002, n. 5.
[13] Cf. JEAN-PAUL II, Encycl.
Evangelium vitae, n. 22, AAS 87 (1995) 401.522.
[14] Cf. CONC. Oecum. VAT. II, Const. past.
Gaudium et
spes, n.76.
[15] CONC. Oecum. VAT. II, Const. past. Gaudium et spes, n.75.
[16] Cf. CONC. Oecum. VAT. II, Const. past. Gaudium et spes, nn.43 et 75.
[17] Cf. CONC. Oecum. VAT. II, Const. past.
Gaudium et
spes, n.25.
[18] CONC. Oecum. VAT. II, Const. past. Gaudium et spes, n. 73.
[19] Cf. JEAN-PAUL II, Encycl.
Evangelium vitae, n.73.
[20] Ibid.
[21] CONC.
Oecum. VAT.
II, Const. past. Gaudium et spes, n. 75.
[22] Catéchisme de l’Église catholique, n. 2304.
[23] Cf. CONC. Oecum. VAT. II, Const. past.
Gaudium et
spes, n. 76.
[24] JEAN-PAUL II, Message pour la célébration de la Journée mondiale de
la Paix 1991: Si tu veux la paix, respecte la conscience de tout homme”,
IV, AAS 83 (1991) 410-421.
[25] JEAN-PAUL II, Exhort. apost. Christifideles laici, n. 59. Le passage
cité est du CONC.
Oecum. VAT. II, Décr.
Apostolicam actuositatem, n. 4.
[26]
JEAN-PAUL II, Discours au Corps diplomatique accrédité près le Saint
Siège, in: L’Osservatore Romano, 11 janvier 2002.
[27] JEAN-PAUL II, Lett. encycl. Fides et ratio, n. 90, AAS 91 (1999) 5-88
[28] Cf. CONC.
Oecum. VAT. II, Décl.
Dignitatis
humanae, n. 1: “Le Concile déclare que Dieu a lui-même fait connaître au
genre humain la voie la voie par laquelle en le servant, les hommes
peuvent obtenir le salut et parvenir à la béatitude. Cette unique vraie
religion, nous croyons qu’elle subsiste dans l’Èglise catholique et
apostolique”. Cela n’empêche pas l’Église de considérer avec un vrai
respect les différentes traditions religieuses, et même de reconnaître
qu’il y a en elles des “éléments de vérité et de bonté”. Cf. CONC. Oecum.
VAT. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 16; Décr. Ad gentes, n. 11;
Décl.Nosta aetate, n. 2; JEAN-PAUL II, Lett. encycl. Redemptoris missio,
n. 55, AAS 83 (1991) 249-340; CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI,
Décl. Dominus Jesus, nn. 2; 8; 21, AAS. 92 (2000) 742-765.
[29] Cf. PAUL VI, Discours au Sacré Collège et à la Prélature romaine, in
“Insegnamenti di Paolo VI” 14 (1976), 1088-1089.
[30] Cf. PIE IX, Encycl. Quanta cura, AAS 3 (1867) 162; LÉON XIII, Encycl.
Immortale Dei, ASS 18 (1885) 170-171; Pio XI, Enc. Quas Primas, AAS 17
(1925) 604-605: Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 2108; CONGRÉGATION
POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Décl. Dominus Jesus, n. 22.
[31] CONC. Oecum. VAT. II, Const. past. Gaudium et spes, n. 43. Cf. aussi
JEAN-PAUL II, Exhort. apost. Christifideles laici, n. 59.
Zenit ZF03011620
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CITE DU VATICAN, Mercredi 3 novembre 2004 (ZENIT.org)
Le pape a commenté
le cantique des chapitres 4 et 5 de l’Apocalypse que l’Eglise latine chante
aux vêpres le mardi de la deuxième semaine liturgique.
"Le Cantique qui nous est proposé marque la Liturgie des Vêpres avec la
simplicité et l’intensité d’une louange, expliquait le pape dans la synthèse
de sa catéchèse en français. Au centre du cantique se trouve le Christ,
l’Agneau qui a été «immolé» sur la Croix et qui règne désormais dans la
gloire".
"En Lui s’accomplit le dessein de Dieu préparé depuis toute éternité,
continuait le pape. Il nous a libérés du mal et il a fait de nous «un peuple
de prêtres» (Ap 5, 10). L’humanité est invitée à entrer dans la nouvelle
communauté des fils de Dieu".
La catéchèse conclut : "Cette hymne est donc une invitation à louer le Christ
dans la joie et les chants, le contemplant dans son mystère pascal. Dans la
Liturgie de l’Église, nous vivons déjà par anticipation la Liturgie céleste,
qui est la fête et la communion parfaites".
Rencontre avec la secrétairerie d’Etat
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« Collaborateurs de la Vérité "
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ROME, Dimanche 22
mai 2005 (ZENIT.org) – Benoît XVI a demandé à ses collaborateurs de ne pas
travailler « pour défendre un pouvoir » mais pour ouvrir des chemins à Jésus
Christ.
Le pape a en effet
rencontré samedi les chefs de bureau et les membres de la Secrétairerie d’Etat
du Vatican.
La rencontre a eu un
caractère informel. Le pape a improvisé son discours. Il a déclaré qu’en
recevant tous les jours la « masse de documentation », il apprenait « peu à
peu quelque chose sur la structure de la Secrétairerie d’Etat ».
« Nous ne
travaillons pas – comme on le dit souvent au sujet du travail – pour défendre
un pouvoir. Nous ne possédons pas un pouvoir du monde, séculier. Nous ne
travaillons pas pour le prestige, nous ne travaillons pas pour faire grandir
une entreprise ou quelque chose de semblable ».
« Nous travaillons
en réalité pour que les routes du monde soient ouvertes au Christ, a-t-il
expliqué. Et tout notre travail, avec toutes ses ramifications, sert en
définitive, précisément pour que son Evangile, et ainsi la joie de la
résurrection, puisse arriver dans le monde ».
Citant les paroles
que lui avaient adressées le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat, au
début de la rencontre, le pape a rappelé que « même dans les petits travaux
de tous les jours, apparemment peu glorieux, nous devenons dans la mesure du
possible, collaborateurs de la Vérité, c’est-à-dire du Christ, de son action
dans le monde, afin que le monde devienne réellement le Royaume de Dieu ».
« Collaborateurs
de la Vérité » est le thème du ministère épiscopal de Joseph Ratzinger,
paroles de la troisième épître de saint Jean. .......
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Notes
....accoucheur d'âme
...aider les autres à devenir eux-même
...plonges toi dans ta forêt intétieur et tu trouveras les dieux ...
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