....« Ce que Dieu a mis sous le même joug, que l’homme ne le sépare pas. »

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Chacun des conjoints est indissolublement collé à l’autre, et tous deux ne peuvent que tirer la charrue ou la charrette de la vie d’un même rythme et dans la même direction: tirer à hue et à dia ne peut que faire très mal…

.... comment deux personnes libres peuvent- elles ainsi s’enchaîner ? L’évangile donne la réponse: les deux ne sont plus deux, mais ils sont tellement joints et collés qu’ils forment une seule chair. Puisqu’ils sont une seule chair, il n’y a plus de dissension. Et c’est pourquoi ce joug est doux, et le fardeau léger. ....

.....s’il y a une véritable communion entre les époux, aucune difficulté ne prend un poids insupportable. Or tel est le véritable joug: il est union et communion.

 

commentaires en relation :   ....le couple époux ...racines de la civilisation de l'amour .... ??? ...

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date d'émergence : 08.2011 

 

Auteur:   Yves Daoudal

Source: [cc] Daoudal Hebdo N° 140 ..22 septembre 2011

 « Ce que Dieu a mis sous le même joug, que l’homme ne le sépare pas. »

Tel est littéralement ce que dit Jésus, en Matthieu 19, 6 et Marc 10, 9, et que l’on a l’habitude de traduire : « Ce que Dieu a uni… » Or le verbe grec, suzeugnumi, est composé de su(n) : ensemble, et zyg(on), le joug. Il veut dire couramment mettre ensemble sous le joug, atteler ensemble. Et au figuré : unir par le mariage, et par extension unir étroitement. La célèbre phrase sur ce que Dieu a uni est le seul endroit où l’on trouve ce verbe dans les évangiles. Il serait bon que la traduction garde quelque chose de ce « joug ».

D’autant que ce mot, de façon étonnante, se retrouve quasi-identique dans toutes les langues indoeuropéennes, et même en arabe (sans doute par le grec) où il désigne… le couple, ou le conjoint.

En fait le mot grec zygon désigne le joug qui unit deux boeufs ou deux chevaux, mais il y a un autre mot, zeugos, qui en est dérivé, et qui désigne l’attelage de deux animaux, et par extension un couple, spécifiquement un couple uni par les liens du mariage. Autrement dit : des conjoints, traduction correcte du grec, car joindre vient aussi de joug. La Vulgate dit « conjunxit », qui traduit exactement le terme grec. Les époux sont donc des personnes qui se mettent librement sous un joug.

Sous le joug du mariage. « Au commencement de la création, Dieu les a faits mâle et femelle, c’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme (collera étroitement, dit le verbe grec), et les deux seront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce que Dieu a conjoint, que l’homme ne le sépare pas. »

Au passage on notera la façon dont le grec insiste sur le sexe, avec une biologie sans pudeur, animale, qui détruit à la racine l’idéologie du genre: il ne dit pas homme et femme, mais bien mâle et femelle.

Le joug du mariage limite la liberté des deux individus qui se marient, et même l’annihile sous un certain rapport. Chacun des conjoints est indissolublement collé à l’autre, et tous deux ne peuvent que tirer la charrue ou la charrette de la vie d’un même rythme et dans la même direction: tirer à hue et à dia ne peut que faire très mal…

Mais comment deux personnes libres peuvent- elles ainsi s’enchaîner ? L’évangile donne la réponse: les deux ne sont plus deux, mais ils sont tellement joints et collés qu’ils forment une seule chair. Puisqu’ils sont une seule chair, il n’y a plus de dissension. Et c’est pourquoi ce joug est doux, et le fardeau léger.

La seule fois où Jésus utilise le mot joug, c’est quand il demande à ses disciples de prendre son joug. Son joug, son fardeau: chaque chrétien doit donc aussi s’unir au Christ sous le même joug. C’est le mariage mystique de l’âme avec le Christ. Mystique ne veut pas dire éthéré.

S’unir au Christ sous le même joug, c’est devenir une seule chair avec lui. Ou plutôt un seul Esprit. C’est pourquoi il nous donne son corps à manger. Son joug est khrèstos: bon, bienfaisant. Il a p r é c i s é : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » Prendre le joug pour avoir du repos… C’est un des innombrables paradoxes de l’Evangile.

C’est que le sens fondamental du mot joug, c’est union. L’union des deux. L’union avec le Christ donne le repos, la paix, la joie. Et la liberté authentique. Il en est de même dans le mariage. Ce qui compte dans le joug, c’est l’union des deux. Et c’est l’union, la qualité de l’union, qui donne la paix et la joie dans le mariage : quand les deux font une seule chair, donc une seule volonté du couple, un seul esprit.

Mais il s’agit bien d’un joug, parce qu’il peut être pénible. Il s’agit bien d’un fardeau, car il peut être lourd. D’abord, le joug, le fardeau du Christ, c’est sa croix. Humainement, porter la croix, c’est difficile, c’est pénible. Comme ce le fut pour Jésus sur le chemin du Calvaire.

Pourtant son joug est léger. Parce qu’il devient léger dans l’union, dans la communion. En demeurant dans l’union à la Sainte Trinité, toute peine devient très relative. Et s’il y a une véritable communion entre les époux, aucune difficulté ne prend un poids insupportable. Or tel est le véritable joug: il est union et communion.

Ainsi la traduction habituelle (« ce que Dieu a uni ») est-elle juste, mais à condition d’en discerner toute sa richesse.

 

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...L'amour s'est en effet "refroidi »  ... la charité fait face à l'empire aujourd'hui planétaire de la violence....

Cette montée vers l'apocalypse est la réalisation supérieure de l'humanité. Or plus cette fin devient probable, et moins on en parle.

Il faut donc réveiller les consciences endormies.

Vouloir rassurer, c'est toujours contribuer au pire.

René Girard.

  

 

  "L'esprit constitue un champ de relations tourné vers la totalité de ce qui existe "  Joseph Pieper

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Les composantes de la société ne sont pas les êtres humains, mais les relations qui existent entre eux.   Toynbee

 

 

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