.... la vérité peut être contagieuse ...

Dossiers : le couple d'enfant-parents

Auteur: Dominique Morin

Source:  Présent

Date : 19.10.2013 

      

Xavier Dor, mon ami ! Les défenseurs de la vie, veilleurs de notre conscience.

 

Le docteur Dor (qui a reçu le 5 octobre le prix de l’Agrif) vient d’être condamné pour avoir montré des petits chaussons à une femme venant avorter, espérant qu’elle écoute sa conscience et renonce à la mort programmée pour son enfant. D’innombrables témoignages nous le prouvent, la vie a souvent tenu au fil ténu de la conscience.

Les juges ont parlé de « pression morale et psychologique », « d’intimidation », la femme « d’avoir culpabilisé » après cette rencontre « d’une violence inouïe ». Pourtant, la science est sans appel là-dessus, l’avortement est réellement la mise à mort d’un enfant conçu et s’y opposer est un acte légitime pour toute personne dotée d’une conscience droite. Les avorteurs et leurs complices s’en tirent par une pirouette dialectique, « l’enfant n’existe que s’il est l’objet d’un désir de projet parental ». Nier la science et bafouer la raison, c’est une immense violence faite aux femmes pour les rendre complices d’un acte de mort. Xavier Dor est dans son droit de s’y opposer, en témoignant de la réalité que le pouvoir et la culture de mort prétendent cacher.

Il ne sera jamais légitime de tuer une vie humaine innocente. Et même si on le nie, de la détresse des mères aux conséquences souvent dramatiques aux pères dépossédés de leur responsabilité ou incapable de l’assumer, la violence contre les enfants nés ne cesse de croître. L’enfant est trop souvent devenu otage des désirs des parents à cause de ce droit de lui refuser la vie. Le drame de la petite Fiona nous bouleverse alors que tous les jours, on trouve normal de tuer des milliers d’enfants dans le ventre de leur mère.

Les petits chaussons rappellent la fragilité de l’enfance et la douceur de l’amour maternel. C’est insupportable pour ceux qui ont anesthésié leur conscience. Les premiers chrétiens témoignaient pacifiquement, comme le docteur Dor, dans un monde aussi brutal et hédoniste que le nôtre, refusant d’adorer les idoles et de mépriser la dignité humaine. Leur foi et leur charité ont sauvé l’Antiquité païenne de sa perte.

Adolescent, je croyais que la liberté sans règle pouvait rendre heureux par la satisfaction de tous ses désirs. J’ai vite compris que beaucoup de ceux avec qui je militais dans l’anarchisme justifiaient leurs choix égoïstes ou désespérés par des idées généreuses.

Quittant ce milieu où je ne trouvais plus ma place, j’ai opéré un retour à la foi et une cohérence entre mes actes et ce que je pensais. C’est dans ces dispositions que j’ai eu l’occasion de défendre le respect de la vie, après l’avoir combattu. J’ai compris que tous nos discours sur la dignité humaine étaient du verbiage hypocrite si ceux qui ne peuvent se défendre et risquent la mort à chaque instant ne bénéficiaient pas de notre protection. J’ai rejoint ceux qui n’avaient pas renoncé à défendre les plus faibles, dont un petit groupe pour des opérations pacifiques destinées à marquer les esprits en attirant les risques et les coups sur nous. Nous avons ainsi empêché concrètement des avortements en bloquant les avortoirs très tôt le matin par notre simple présence.

J’ai pu toucher du doigt le dévoiement du corps médical dans une œuvre de mort qui dévore ses victimes, préparant le terrain à l’euthanasie et l’eugénisme. Nous étions au cœur de la machine de mort dans un endroit pourtant voué à protéger et sauver la vie. Condamnés lourdement pour nous être « opposés à l’application de la loi Veil », nous avons rencontré parfois de la haine, mais aussi du soutien chez le corps médical forcé d’assister impuissant à l’offense faite à sa vocation. Depuis, les lois se sont encore durcies, les consciences se taisent toujours autant, notre épiscopat est singulièrement silencieux (1), seul résiste une petite frange fidèle et très généreuse qui fait ce qu’elle peut pour résister au Moloch assassin déguisé en « humanisme » et en « droits des femmes ».

Un vieux monsieur de 84 ans, presque aveugle, que j’ai toujours vu doux et attentif à son prochain, menacerait l’édifice de la culture de mort (2) ? Soyons sérieux, la compromission des élites et la lâcheté des gens de bien ne suffisent plus et il faut empêcher par tous les moyens qu’on dise la vérité aux femmes sur le terrible scandale de cet acte si contraire à leur nature. Si un seul témoin gênant peut perturber cet engrenage de mensonge, cela prouve que la vérité peut être contagieuse.

Alors, Xavier Dor mon ami, vous êtes malgré votre âge le veilleur imperturbable qu’on veut faire taire. Antigone, il y a plus de deux mille ans, était un témoin indésirable de ce terrible juge de nos actes, la conscience qui ne connaît pas, comme Dieu, la miséricorde.

Nous leur faisons peur car, croyant dans l’amour de notre créateur pour nous ses enfants, nous resterons éternellement jeunes, contre les modes, le « vent de l’histoire » (3), le lâche confort du renoncement et de l’ignorance volontaire.

Pour demeurer digne du nom d’homme et de femme, ne renonçons jamais à défendre le plus faible de notre espèce, celui que nous avons tous été, que Notre-Seigneur lui-même a voulu être. Pour défendre la cité, protégeons tous ses enfants, quitte à passer aux yeux de certains pour de mauvais citoyens.

Dominique Morin

dominique.morin.over-blog.com

(1) A l’exception de certains évêques et de prêtres toujours plus nombreux.

(2) Avec d’autres, parmi lesquels le site ivg.net qui ose informer sur la réalité de l’avortement et « enmarchepourlavie.fr » qui nous donne rendez-vous le 19 janvier 2014.

(3) Si ce mythe idéologique était une énergie renouvelable, la reconversion énergétique serait assurée !

 

 

 

 

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... en France ..en Europe ...

...L'amour s'est en effet "refroidi »  ... la charité fait face à l'empire aujourd'hui planétaire de la violence....

Cette montée vers l'apocalypse est la réalisation supérieure de l'humanité. Or plus cette fin devient probable, et moins on en parle.

Il faut donc réveiller les consciences endormies.

Vouloir rassurer, c'est toujours contribuer au pire.

René Girard.

  

 

  "L'esprit constitue un champ de relations tourné vers la totalité de ce qui existe "  Joseph Pieper

Loin que ce soit être qui illustre la relation , c'est la relation qui illumine l'être.     Gaston Bachelard

Les composantes de la société ne sont pas les êtres humains, mais les relations qui existent entre eux.   Toynbee

 

 

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