Suite à l’ 
        Inter-Vues 2007 « Soi à la rencontre de Même »
         
        
        par Robert 
        Sablong du Groupe de Réflexion sur la Pensée Contemporaine
        
        
        
        en rouge d'éventuels ajouts par rapport à la version 
        publiée
        
         
        
         
        Soi : 
        A cette éternelle triple question : Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? 
        Où allons-nous? 
        Pierre Dac 
        répondait : « Je suis moi, je viens de chez moi et j'y retourne ». On 
        pourrait également dire « Nous pensons donc je suis, je descends du 
        singe et je grimpe au septième ciel »  
          
        
         Nous : 
        Ces réponses me semblent bien refléter la vision de l’homme européen 
        contemporain … l’homme, mesure de toute chose, l’homme-dieu. C’est l’ 
        Homme-UN, l’individualiste du Moi, JE… du monde de la raison et de la 
        psychanalyse pour lesquels « la Vie est SA vie ». 
        C'est un 
        individu qui jouit de lui-même comme d'un état final de l'évolution. Il 
        se croit libre, et c'est la raison pour laquelle il opte en faveur de 
        l'absence de conséquences dans tout ce qu'il vit. Mais il veut continuer 
        à profiter de la vie …tant qu’il est de ce monde .. (1)  C’est 
        l’« l’homme nomade » d’Attali,  l’homme du « j’ai droit à mon 
        corps » «  j’ai droit à l’enfant » , « j’ai droit à…. ». 
        
        C’est si vrai 
        que dans cette même vision de l’homme vient d’apparaître le droit de 
        choisir « Son » sexe, « son genre sexuel» … Ainsi : « Le sexe, c'est ce 
        que l'on voit, le genre, c'est ce que l'on ressent » ou  « Le 
        genre, c'est ce que l'on pourrait appeler le « sexe social »  (1)
        
        
        
                                                        
        Dans cette 
        vision de l’homme qui naît « UN et libre », le « JE » constitue 
        « SES nous-ON» par ses choix. Le « Je » précède le NOUS 
        (Nous-ON). Ce 
        sont des Nous d’association d’« égo-égaux » qui ont comme lien des 
        intérêts, des désirs, des objectifs personnels 
        (iden-tiques en synergie) convergents »…… Clubs, 
        syndicats, partis, classes, lobbies, « tribus »,  …  Ce sont des 
        Nous du « plus et toujours plus » …plus de sous, plus de vacances, plus 
        de soleil, plus de liberté , plus d’égalité …
        
         
        
        
 
 
        
        
        
        
        des Nous-ON procèdent de multiples 
        procèdent de un et de un.... 
        
        
        des ONs en auto-affirmation des 
        égo-égaux qui les composent
        
          
          plus de 
          jouissance, plus de puissance,  plus de croissance  … qui comme dans 
          le « Meilleur des mondes » finissent par s’autodétruire mutuellement.
          
           
          
          Un monde du de Nous cumulatif 
          ( associatifs), des(de 
          Nous-ON) Nous
           ET-NOUS  autonome 
          (fermés) 
          sur leur (égo-égaux) eux-mêmes.
          
          Un monde horizontal 
          de l'autonomie des désirs, du 
          mimétisme, de l’envie,  de la compétition,de l’escalade, de la violence, de la 
          désintégration... de la grenouille
          
           
          
          
          
          "Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident, ,".(1)
          
          « Il 
          me semble en effet que 
          nous 
          Européens avançons vers ce désastre, guidés par une image fausse du 
          monde ; c'est un cauchemar dont nous finirons par nous éveiller. Nous 
          n'échapperons pas à une redéfinition des conditions de la 
          connaissance, de la notion même de la réalité. ; il faudrait dès 
          maintenant en prendre conscience sur un plan affectif.» 
          (1)
           
          
          Soi :
          
          Amusant…Je me souviens d'un congrès de 
          scientifiques d'élites éminents où l’un d‘eux affirmait: « L'aptitude 
          à se reproduire, telle est la caractéristique fondamentale de la 
          vie. » Chacun a approuvé d'un signe de tête, jusqu'à ce qu'une voix se 
          fasse entendre : «Alors un lapin isolé est mort. Deux lapins, un mâle 
          et une femelle ensemble sont vivants, mais pris isolément ils 
          sont morts. » 
          (1)
          
           Nous 
          :
          En effet « l’homme par lui-même » est une idée fausse de la 
          réalité. Le « UN »  n’existe pas dans la nature
          ( sinon pour désigner le TOUT .. l'UNivers..). Jusqu'au XXe 
          siècle la vision du monde occidental était façonnée par une science 
          convaincue de pouvoir appréhender la totalité des phénomènes en 
          découpant le réel en objets élémentaires. L’« atome » se trouvant être 
          la « brique » de base de la matière et du vivant . et « l’homme-un », 
          l’« l’atome » de base des sociétés. 
        
        
        Cette vision 
        a été  fortement érodée par la physique et la biologie modernes. Il 
        s’est avéré que les atomes eux-mêmes étaient constitués d'un noyau 
        central autour duquel gravitent les électrons et que le noyau est lui 
        même une structure composite dont les constituants sont les protons et 
        les neutrons. Or, une des découvertes les plus importantes des années 
        soixante-dix est que ces particules elles-mêmes ne sont pas 
        élémentaires, mais qu'il existe un niveau d'élémentarité encore plus 
        profond, celui des quarks. Quels que soient ces éléments, il apparaît 
        que chacun représente une structure, et chaque nouvelle structure 
        contient la structure qui la précède. De l’infiniment grand à 
        l’infiniment petit tout l’Univers n’est qu’emboîtement de structures 
        à l’image de poupées russes 
        (1) 
        
        multiples 
        et unes ...le multiple naît de l'un(1).
        
        
        Mais 
        constater cet emboîtement des structures ne suffit pas; encore faut-il 
        comprendre la dynamique…la force…qui détermine leur « advenance », leur 
        évolution, leur cohésion ou leur instabilité.. Il apparaît que cette 
        énergie est constituée de l'ensemble des relations dynamiques entre 
        des constituants d’une structure ou avec les structures de même niveau 
        ou de niveau inférieur ou supérieur.  Un monde ne peut exister que 
        dans la relation entre ce qui est séparé. Ainsi va être projetée sur 
        le devant de la scène la vision de  non-séparabilité  et de force de 
        reliance-intégrante. ( reliance pour E. Morin et force d’ 
        intégration pour A. Koestler).