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Nouvel ordre du monde .... par Samuel Huntington                               

Le monde

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Pour préserver la civilisation occidentale, en dépit du déclin de la puissance de l'Occident, il est de l'intérêt des États-Unis et des pays européens:

- de mener à bien l'intégration politique, économique et militaire et de coordonner leurs politiques afin d'empêcher les États d'autres civilisations d'exploiter leurs différends ;

- d'intégrer à l'Union européenne et à l'OTAN les États occidentaux de l'Europe centrale, c'est-à-dire les États du sommet de Visegrad, les Républiques baltes, la Slovénie et la Croatie ;

- d'encourager l'« occidentalisation » de l'Amérique latine, et, dans la mesure du possible, l'alignement de ses états sur l'Occident ;

- de freiner le développement de la puissance militaire, conventionnelle et non conventionnelle, des États de l'islam et des pays de culture chinoise ;

- d'empêcher le Japon de s'écarter de l'Ouest et de se rapprocher de la Chine ;

- de considérer la Russie comme l'État phare du monde orthodoxe et comme une puissance régionale essentielle, ayant de légitimes intérêts dans la sécurité de ses frontières sud ;

- de maintenir la supériorité technologique et militaire de l'Occident sur les autres civilisations ;

- et, enfin et surtout, d'admettre que toute intervention de l'Occident dans les affaires des autres civilisations est probablement la plus dangereuse cause d'instabilité et de conflit généralisé dans un monde aux civilisations multiples

Aux lendemains de la guerre froide, on a beaucoup débattu aux États-Unis des orientations à donner à la politique étrangère. Les États-Unis ne peuvent désormais prétendre dominer le monde. Ils ne peuvent non plus l'ignorer. Ni l'internationalisme, ni l'isolationnisme, ni le multilatéralisme, ni l'unilatéralisme ne peuvent servir les intérêts américains. Ces intérêts seront mieux défendus si les États-Unis évitent de prendre des positions extrêmes et adoptent une politique atlantiste de coopération étroite avec leurs partenaires européens, afin de sauvegarder et d'affirmer les valeurs de leur civilisation commune.

La guerre entre les civilisations
et le nouvel ordre du monde
 

 

Une guerre mondiale impliquant les États phares des principales civilisations est tout à fait improbable, mais elle n'est pas impossible. Une telle guerre, comme nous l'avons dit, pourrait résulter de l'intensification d'un conflit civilisationnel entre des groupes appartenant à des civilisations différentes, vraisemblablement des musulmans d'un côté et des non-musulmans de l'autre. L'escalade est encore plus plausible si des États phares musulmans expansionnistes rivalisent pour porter assistance à leurs coreligionnaires en lutte. Le cours des choses pourrait être différent si des Etats de second ou troisième rang, appartenant à la même famille, avaient un intérêt commun à ne pas participer à la guerre.

La modification des rapports de force au sein des civilisations et entre les États phares représente un danger plus grand encore, susceptible d'engendrer un conflit mondial entre civilisations. S'il se poursuit, le développement de la Chine et l'assurance de plus en plus grande du « plus grand acteur de l'histoire de l'humanité » pourraient susciter une terrible tension et compromettre la stabilité internationale au début du XXIe siècle. L'émergence de la Chine comme puissance domi­nante en Extrême-Orient et en Asie du Sud-Est serait contraire aux intérêts américains tels qu'ils ont été historiquement définis ".

Étant donné les intérêts américains, comment une guerre entre les États-Unis et la Chine pourrait-elle éclater ? Supposons que nous soyons en 2010. Les troupes américaines ont quitté la Corée, qui a été réunifiée, et les États-Unis ont considérablement réduit leur présence militaire au Japon. Taiwan et la Chine sont parvenus à un accord en vertu duquel Taiwan conserve de facto son indépendance, mais recon­naît la suzeraineté de Pékin, le parrainage de la Chine étant admis à l'ONU, sur le modèle de l'Ukraine et de la Biélorussie en 1946. Les ressources pétrolières de la mer de Chine méridionale ont été rapide­ment mises en valeur par les Chinois, mais dans certaines zones, sous contrôle vietnamien, l'exploitation est assurée par des compagnies américaines. Forte de sa puissance potentielle, la Chine déclare K étendre son contrôle à toute la zone maritime, dont elle a toujours revendiqué la souveraineté. Le Vietnam résiste, et le conflit commence par des combats entre navires de guerre vietnamien et chinois...........P. 347

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Résonances ......rs

Le mouvement qui mine notre civilisation (Silvio Berlusconi)

Le 26 septembre, lors d'une visite à Berlin, Silvio Berlusconi a à la fois exalté la " supériorité " du modèle occidental, réclamé que " l'Europe se reconstitue sur la base du christianisme ", et expliqué que " les terroristes voulaient prévenir les effets corrupteurs de la civilisation occidentale " alors que " le mouvement anti-globalisation critique de l'intérieur la civilisation occidentale, le mode de vie occidental, et cherche à culpabiliser la civilisation occidentale. C'est pourquoi je vois une coïncidence singulière entre cette action [les attentats du 11 septembre] et le mouvement anti-globalisation " (Cité par Steven Erlanger, " Berlusconi Vaunts West's 'Superiority' ", International Herald Tribune, 27 septembre 2001.)

Cette Vision, bien que pas très conforme à la pensée unique française, me paraît tout à fait digne d'attention.

La vision stratégique à long terme de Samuel Huntington donnée en début de ce document ... me paraît également censée.... Avec cette nuance qu'il ne convient pas d'intégrer à plus long terme, tout l'Occident dans le cadre unique de l'OTAN .. mais que celui-ci permette à l'Europe de constituer sa propre défense....Mais là encore manque la volonté politique... de l'Europe  ... Elle préfère consommer et défiler à l'abri de la protection américaine.

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ONU ..« L’heure de sa résurrection est arrivée ... l’ONU n’est pas un « super-gouvernement ». Elle est plutôt la résultante de la volonté politique des pays membres. C’est donc des gouvernements, des parlements, de la culture de la solidarité des différents peuples, que dépend le fait d’assumer ces engagements.

 

Samuel Huntington et le choc des civilisations

 

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