Pour préserver la
civilisation occidentale, en dépit du déclin de la
puissance de l'Occident, il est de l'intérêt des
États-Unis et des pays
européens:
- de mener à bien l'intégration politique, économique
et militaire et de coordonner
leurs politiques afin d'empêcher les États d'autres
civilisations d'exploiter leurs
différends ;
- d'intégrer à
l'Union européenne et à l'OTAN les États occidentaux de l'Europe
centrale, c'est-à-dire les États du sommet de Visegrad,
les Républiques baltes, la
Slovénie et la Croatie ;
- d'encourager l'« occidentalisation » de l'Amérique
latine, et, dans la mesure du
possible, l'alignement de ses états sur l'Occident ;
- de freiner le
développement de la puissance militaire, conventionnelle
et non conventionnelle, des États de l'islam et des pays de
culture chinoise ;
- d'empêcher le
Japon de s'écarter de l'Ouest et de se rapprocher
de la Chine ;
- de considérer la
Russie comme l'État phare du monde orthodoxe
et comme une puissance régionale essentielle, ayant de légitimes
intérêts dans la sécurité
de ses frontières sud ;
- de maintenir la
supériorité technologique et militaire de l'Occident
sur les autres civilisations ;
-
et, enfin et surtout, d'admettre que toute intervention de l'Occident
dans les affaires des autres civilisations est probablement la plus
dangereuse cause d'instabilité et de conflit généralisé dans un monde
aux civilisations multiples
Aux lendemains de
la guerre froide, on a beaucoup débattu aux
États-Unis des
orientations à donner à la politique étrangère. Les
États-Unis ne
peuvent désormais prétendre dominer le monde. Ils ne peuvent non plus
l'ignorer. Ni l'internationalisme, ni l'isolationnisme,
ni le
multilatéralisme, ni l'unilatéralisme ne peuvent servir les intérêts
américains. Ces intérêts seront mieux défendus si les
États-Unis évitent
de prendre des positions extrêmes et adoptent une
politique atlantiste
de coopération
étroite avec leurs partenaires européens, afin de sauvegarder
et d'affirmer les valeurs de leur civilisation commune.