Un de
nos grands voyageurs,
Jean-Claude
Guillebaud, le disait dans
"Sur la route des
croisades", paru en
1993:
«Toute carte
est un instrument de
guerre ».
Cette
même année, Michel Foucher, géographe, directeur
de l'Observatoire européen
de géopolitique, mais aussi
collaborateur du ministère
des Affaires étrangères
faisait paraître aux éditions
Fayard "Fragments d'Europe",
ouvrage contenant 260
instruments de guerre.
Parmi ces cartes, dressées en
collaboration avec la Commission
des communautés
européennes, le Conseil de
l'Europe et la Délégation à
l'Aménagement du Territoire
(Datar), on
trouve celle-ci (n° 253,
p. 305) qui, mieux que
tout débat idéologique, fixe
la vision de l'Europe,
Turquie comprise et morcelée,
qui a toujours été celle
de nos dirigeants européens,
les vrais, pas ceux que l'on
exhibe au cirque
électoral. Si "Fragments d'Europe", qui
montre le
projet de la
"restructuration" européenne,
est paru en toute "transparence",
il est vrai qu'il n'a pas
bénéficié d'une grande
publicité.
entités fédérales,régionales ou locales de niveau
immédiatement inférieur à celui de l'Etat (4 catégories: Etats
fédéraux- Etats décentralisés- Etats centralisés- nouveaux Etats
européens ) l'ensemble ne peut être différencié sur l'original ... Le
plus sombre semble correspondre à la 4ième catégorie.
C'est que
la "Maison Commune" d'Oncle
Gorby ne peut se construire
dans une réelle
démocratie, car la pensée
qui prétend organiser notre
cadre de vie future, dont
les cartes de M. Michel
Foucher sont l'expression,
est d'essence utopique.
C'est dans la fondation de
Papa Delors, "notre Europe",
que sont chantées périodiquement
des incantations « à
l'Utopie dont nous avons
besoin »,
auxquelles font écho les
aubades New Age
relayées par l'Eglise Universelle.
Six milliards d'êtres
humains, huit dans très peu
de temps :
la nécessité se
fait de plus en plus pressante
d'organiser tout cela de
manière harmonieuse, comme
sur un dessin de Ledoux.
L'harmonie ne sera plus seulement
municipale mais aussi
universelle, "glocale",
c'est-à-dire globale et
locale. Nos
dirigeants y travaillent
depuis des décennies et
nous sommes sur le point de
voir émerger l'oeuvre tant attendue, moment exaltant,
unique
-
du moins faut-il
l'espérer.
Avons-nous oublié ce qu'est l'Utopie? La prétention de
régler une fois pour toutes
les problèmes, et donc de
détruire au passage ce qui
semble sur la route de la
solution finale.
Pour que tout soit comme sur le dessin de
l'architecte, il faut donc que
chaque brique, comme dans
une peinture naïve, soit de
la même taille que sa voisine.
Reportez-vous à "La France
en 20 minutes" des éditions
Belin pour voir le début
de la réalisation du
phalanstère. Si vous voulez
élargir votre vision,
suivez le maillage des
infrastructures en cours de
réalisation. EdF fait maintenant
de la publicité sur CNN
;
est-ce sans signification
?
Routes, pipelines,
oléoducs, mais aussi télécommunications
enserrent le globe dans un
réseau de plus en plus
dense ;
la liberté
n'en a-t-elle pas décru
d'autant ?
Savez-vous
pourquoi le petit commerçant
comme le petit producteur disparaissent
?
Pourquoi la banque a refusé
de lui avancer de petites
sommes quand il était solvable,
préférant subventionner de
grands groupes qui vendent
à perte ?
Cela n'a-t-il
vraiment aucun sens, comme
n'a plus de sens non plus
la transformation totale
de votre environnement
urbain ou rural
?
La désindustrialisation
souhaitée par nos élites
européennes, en tête
desquelles on trouve
Charles d'Angleterre,
s'accompagne de délocalisations
dans tous les domaines,
financier compris. Les
banques d'Europe centrale
sont absorbées par des
groupes autrichiens, puis par des Allemands qui connaissent
brutalement des difficultés
insoupçonnées. Pourtant,
le fractionnement annoncé
suit son rythme
imperturbable, et les travaux
de Pierre Hillard,
ainsi que
les nouvelles
cartes émises
par l'Assemblée des Régions
d'Europe, enregistrent les
nouveaux acquis d'une morcellisation
toujours plus
avancée,jusqu'aux
fameuses NUTS (nomenclature
d'unité territoriale statistique
; cellule de base, image
du monde à venir). C'est
pour cela qu'il faut
reprendre le livre de Michel
Foucher. Comprendre que les
hommes de la Datar qui appellent,
comme Jacques Rigaud la
semaine dernière
dans
Le Figaro,
à
une "poétique
du territoire", au moment
où tout débat -
sur
l'Europe, ce qui signifie sur
la France désormais
-
se voit
escamoté par le 49-3, portent
un projet bien plus vaste
que ce qui apparaît.
"L'Europe" n'est que la transition
très prochaine vers le
Mondial, le Global, l'Universel, et si on ne dit pas le
Total, c'est que
totalitaire a
été le grand mot du XXe
siècle que nous venons à
peine de quitter.
Par une
technique courante de
marketing, on donne simplement un nom nouveau à
un projet ancien. Le Global
c'est le Total vendu moins
cher et qui rendra le même
service... pour le même
prix
! Beaucoup de fatigue
pour toujours être dépendants
des mêmes, mais de manière
durable. Tout dans
l'Europe est destiné à être
transitoire, et ,il suffit
de
comparer,
par
exemple, notre nouvelle
monnaie commune, l'Euro,
au Réal brésilien, pour
retrouver la même graphie,
les mêmes couleurs, le
même format de billets et
de pièces. Autant adopter
tout de suite le drapeau
vert orné d'un globe
terrestre.... Brazil,
Brazil...
Joyeuse bonne nuit à tous
les souverainistes
!