Vendre du temps de cerveau ......

Dossiers :Libéralisme capitalisme  - Communication - l'Esprit

Extraits: 

Vendre du temps de cerveau disponible ...JP Le Lay .... TF1 ...Nous sommes entrés dans l'âge du "mind control"  ....Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ..

Apprenez à pensez par vous-même. Si vous ne le faites pas, d'autres le feront pour vous  .... JP Petit

« Born to buy » (Né pour acheter) par Juliet Schor
 

« Born to Buy  .....  Né pour acheter »

 

en io-relation ....l 'HOMENTRANCHE, les médias, la manipulation, la propagande, la société marchande, la consommation, le libéralisme économique, lignes de fronts nos fronts,... Publicité, l'image,...réification ...discernement ..dialogue P2P ... Entres-Vues

l'HOMENTRANCHE

Le vivant industriel

le veau en stabulation !

La vie de l'Esprit .... la pensée a le pouvoir de prévenir les fausses valeurs et fausses croyances et, par suite, celui de nous préparer à la faculté du jugement, ce qui est la plus politique des activités mentales....par Hannah Arendt

La mort des idéologies est l'idéologie des années 80   ...«l'expert»  : le socio-typologue, le psychologue comportemental, le consultant, qui affirment qu'il n'y a plus de lutte des classes, seulement des «socio-styles» et des souffrances psychiques....par le biais des médias, et des conseils fournis aux entreprises ou à l'Etat, la propagande de ces «intellectuels de service» bénéficie d'un degré d'exposition publique beaucoup plus important qu'avant....

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Vendre du temps de cerveau disponible

Présentation:

il s'agit là d'un texte extrait d'un site que Radio Courtoisie m'a fait découvrir. Le site de Jean-Pierre Petit. Ce site « foisonnant » et surprenant mérite le détour. Il même combat très proche de celui de homocoques... La lutte contre " Big Brother" ... la tranche d'en haut de l'HOMENTRANCHE.. par l'éveil à la pensée de nos « proches ».

 

Auteur: J. P. PETIT

Source: http://www.jp-petit.com/BIG%20BROTHER/cerveaux_a_vendre.htm

 

14 juillet 2004

On trouve depuis quelques jours une interview diffusé en particulier par http://www.acrimed.org/article1690.html    .... ainsi que sur le journal du réseau Voltaire. Les "fils de pub", comme aimait à se nommer Jacques Segala, inventeur de la "force tranquille" ne cachent plus leurs intentions. Nous sommes entrés dans l'âge du "mind control". Voici des extraits, transmis par un lecteur.

Acrimed ( action - critique - media ) produit un commentaire à partir d'une dépèche AFP du 9 juillet 2004 reproduisant les propos de M. Patrick Le Lay ( PdG de TF1), extraits de son ouvrage "les dirigeants face au changement" (Editions Huitième Jour).
 

" ... A la base, le métier de TF1, c'est d'aider Coca-Cola, par exemple, à vendre ses produits..."
 

« ... Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ... »
 

" ... Ainsi s’explique, de l’aveu même de son PDG, la vocation centrale de TF1 : diffuser des émissions ayant vocation à paralyser le cerveau des téléspectateurs, pour le rendre disponible à entendre et à accepter n’importe quel message. TF1 veut former l’homme nouveau, l’homme idéal : stupide, hébété, creux, perméable à n’importe quel message, n’importe quelle absurdité. Shooté à l’illusion et à la vulgarité, le téléspectateur idéal selon TF1 ne sait plus faire la part du vrai et du faux, il n’en a même plus le désir ni l’énergie : la vérité ne l’intéresse plus. Préparé à entendre n’importe quoi, il en vient à aimer son aliénation, à fredonner les musiques des pubs Coca-Cola, à trouver qu’Ariel lave vraiment plus blanc, à détester la culture et la réflexion, à mépriser l’intelligence et à idolâtrer Sarkosy. Ce faisant, TF1 ne vend pas seulement « du temps de cerveau humain disponible » à Coca-Cola, elle vend des cerveaux dociles et dépolitisés au Pouvoir, des cerveaux disponibles à la propagande la plus sournoise, comme les cerveaux américains disposés à entrer en guerre contre l’Irak hier. Comme les cerveaux français aujourd’hui, plus intéressés par la coupe européenne de football que par les élections européennes et l’énième défaite électorale de Raffarin, plus inquiets de la grandeur de la France que du taux de chômage, inertes devant la destruction des services publics, acquis au fatalisme politique selon lequel « on ne peut pas faire autrement ». Quand Goebbels, ministre de la propagande nazie, entendait parler de culture, il sortait son revolver. Quand TF1 entend parler de cerveaux, elle sort ses émissions ... "

 

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Apprenez à pensez par vous-même. Si vous ne le faites pas, d'autres le feront pour vous  .... JP Petit

 

 

 
« Born to buy » (Né pour acheter)
par Juliet Schor

http://www.polemia.com/contenu.php?cat_id=43&iddoc=1333

Un livre passionnant a été réédité aux Etats-Unis en 2005, « Born to Buy : The Commercialized Child and the New Consumer Culture » (Né pour acheter : L’enfant commercialisé et la nouvelle culture du consommateur »), écrit par un expert de la consommation, Juliet Schor, qui étudie les effets dommageables provoqués par la publicité et le marketing sur les enfants. Selon cette enquête capitale, la culture de la publicité jusqu’à saturation à laquelle sont exposés nos enfants est à la source d’un faisceau de symptômes psychosomatiques.

Juliet Schor, membre du conseil d’administration du Center for a New American Dream (Centre pour un nouveau rêve américain), a eu, pour la première fois, accès de l’intérieur aux opérations de marketing destinées aux enfants et s’est aperçue que des agences de publicité utilisaient de nouvelles méthodes, insidieuses, pour les toucher. La publicité visant les enfants se retrouve partout, depuis la télévision et le cinéma jusqu’à l’Internet et même dans les salles de classe des écoles. Selon cette étude, l’implication des enfants dans la culture de consommation affecte leur bien-être. Les enfants qui ont participé à l’enquête ont rapporté qu’ils souffraient de dépression, d’anxiété, d’une perte de confiance en soi et de maux psychosomatiques comme des maux de tête et des maux d’estomac, attribuables à un haut niveau d’exposition à la publicité et à la culture de consommation.

Les dépenses consacrées à la publicité et au marketing visant spécialement les enfants se sont élevées à plus de 15 milliards de dollars par an. Ce montant est susceptible de s’accroître en même temps que l’augmentation du pouvoir d’achat des enfants, estimé aujourd’hui à plus de 30 milliards par an de dollars en achats directs. Devenus une cible primordiale pour la publicité, les enfants influencent, pour une valeur supplémentaire de 670 milliards de dollars, les dépenses de leurs parents. On estime que l’enfant moyen regarde, par an, plus de 40 000 messages commerciaux à la télévision. Selon un récent sondage réalisé par le Center for a New American Dream, près de 8 Américains sur 10 (79 %) pensent que la publicité destinée aux enfants devrait être plus restreinte. La majorité des Américains (87 %) estiment que la culture de consommation qui est la nôtre ne facilite pas la pénétration de valeurs sûres chez nos enfants.

« A tout moment dans mes interviews, j’ai retrouvé le même phénomène : les gens du marketing se sentent profondément coupables et mal à l’aise d’utiliser leurs aptitudes à cibler des gamins avec des messages inappropriés, des produits douteux et des techniques insidieuses », écrit Juliett Schor.

Parlant de leur fils, des parents interviewés par Juliett Schor le présentent comme « le roi de la consommation ». Il était attiré par la télévision comme un papillon. Il a tendance à être distrait et n’a pas toujours obtenu de bons résultats à l’école. Il voulait acheter tous les produits dont il voyait la réclame et il était perpétuellement en conflit avec ses parents à ce propos. Ses parents se battaient pour réduire sa consommation de médias électroniques.

Parmi les parents interviewés, un grand nombre n’ont pas été confrontés à des problèmes aussi graves et beaucoup ont imposé des régimes restrictifs impliquant la stricte surveillance et la régulation de l’usage des médias. Les parents qui restreignaient le plus l’accès aux médias disaient généralement de leurs enfants qu’ils étaient en bonne santé, et heureux dans leur vie scolaire et leur vie sociale ; pour eux, leurs enfants n’étaient pas tellement hostiles aux règles qu’ils leur imposaient.

Le livre « Born to buy » présente six conseils pour aider les parents à réduire le temps passé par leurs enfants devant la publicité :

1) Les parents doivent créer, et s’y tenir, des règles définissant les moments, la durée et la nature des émissions que les enfants pourront regarder. Ils peuvent choisir de renoncer au câble. Ils ne doivent pas avoir peur d’élever leurs enfants hors télévision. La clef du succès semble être de rester constants, de fixer des règles adaptées aux besoins des enfants individuellement, et de prévoir un emploi du temps laissant une large place aux devoirs, au sport, aux activités para-scolaires et aux jeux d’extérieur.

2) Les parents peuvent encourager les écoles et les associations de parents d’élèves et professeurs à promouvoir des débats et des ateliers sur des sujets tels que les programmes de télévision, les films, l’usage des médias et les jeux vidéo. Quand ces communautés se réunissent pour discuter de ces questions, il se crée une certaine sensibilisation qui peut aboutir à des approches communes. Les parents doivent être également vigilants sur les publicités qui se glissent dans d’autres médias électroniques comme l’Internet, les films et les jeux vidéo.

3) Les parents peuvent communiquer avec d’autres parents pour contrôler les choix alimentaires. Ils peuvent se consulter avant les « sleepovers » (un « sleepover » est une fête pour enfants ou jeunes ados qui viennent dormir (ou plutôt passer la nuit) à la maison d'un de leurs copains. Les Anglo-Saxons parlent aussi de « pyjama parties » — NDT] et s'assurer, avec les parents hôtes, que les vidéos projetées ou les CDs seront convenables. Les adultes doivent communiquer et coopérer pour établir un environnement sans danger et sain pour leurs enfants.

4) Les familles qui réussissent le mieux à tenir à distance cette culture de société ont des solutions de rechange : démarrer un club de lecture parents-enfants, organiser un événement sportif avec les voisins ou une nuit du cinéma en famille. Il existe d’autres activités populaires comme les jeux de société après l’école, le travail du bois et les promenades dans la nature. Selon un sondage du Center for a New American Dream, 69 % des enfants (âgés de 9 à 14 ans) aimeraient passer plus de temps avec leurs parents.

5) Aujourd’hui, avec l’augmentation de l’obésité chez les enfants, les parents devraient éviter d’acheter les toutes dernières cochonneries. A la place, ils peuvent essayer d’habituer les enfants dès leur plus jeune âge à une nourriture saine. Il est important pour des parents de se souvenir qu’il faut tenir bon et lutter contre la tendance des enfants à céder au marketing agressif des publicitaires.

6) Les parents qui tiennent à réduire l’influence de la culture commerciale sur leurs enfants doivent mettre leurs actes en conformité avec leurs paroles : il est bien plus difficile à des parents de limiter la télévision quand ils la regardent beaucoup eux-mêmes. Les parents qui désirent pour leurs enfants un style de vie moins inspiré par la publicité doivent changer de comportement en même temps que leurs enfants.

New American Dream
http://www.newdream.org/kids/borntobuy.php

« Born to buy : The Commercialized Child and the New Consumer Culture », par Juliet. B. Schor, éditions Scribner Book Company, Reprint oct. 2005, 292 p.
Une traduction en espagnol a été éditée en avril 2006 : « Nacidos para comprar, traduction Juanjo Estrella, éditions Translatio.
Ce livre, destiné à l’école des parents, mériterait une traduction en français.

Traduction de l’américain par R.S.
© Polémia
02/10/06

 

 

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