POUR AVOIR OSÉ BRAVER quelques tabous
sur l'immigration-invasion et l'islamisme, Oriana Fallaci, qui jouissait
jusqu'à cette « rupture » de toutes les faveurs médiatiques, est
désormais un paria. Quasiment interdite de publication et de parole en
Europe, elle est en revanche invitée, écoutée et entendue
outre-Atlantique.
Conviée récemment aux Etats-Unis pour
recevoir le prix Ann-Taylor, elle a eu l'occasion de faire un discours
qui lui vaudrait en France ou en Italie les pires ennuis. Une situation
qu'elle a ainsi résumée d'entrée de jeu
- Nous pensons vivre en démocratie
mais, en fait, nous vivons dans des régimes faibles dirigés par le
despotisme et la peur.
Et de rappeler ce qu'elle a exprimé
avec force dans ses derniers livres : les « élites » occidentales
sont paralysées par la peur, effrayées qu'elles sont de dénoncer la
guerre que nous font les islamistes. Depuis les attentats du 11
septembre, l'Europe politico-médiatique, en voie de dhimmitude,
persécute et muselle ceux qui disent la vérité par crainte de contrarier
les musulmans.
Pour Oriana Fallaci, le terrorisme
n'est pas l'arme principale utilisée par les islamistes. C'est l'aspect
le plus spectaculaire de cette guerre, certes, le plus plus sanglant
aussi, mais pas le plus catastrophique. Le danger principal, c'est
l'immigration exponentielle en Europe de populations musulmanes qui
viennent gonfler encore les 25 millions de mahométans - sans compter les
clandestins - déjà présents sur notre sol
- Ce chiffre va doubler d'ici à 2006
et, comme Bernard Lewis (1) l'a si justement prédit, cet afflux massif
aboutira quasi certainement à une Europe musulmane d'ici à 2100.
Oriana Fallaci rappelle que tous les
autres groupes d'immigrants se sont fondus dans la civilisation
européenne. Mais pas ces musulmans pour qui l'umma et la charia
prévalent sur toutes les valeurs européennes
- Ils ne veulent pas apprendre les
valeurs européennes mais, au contraire, nous imposer leurs propres
coutumes et leurs modes de vie. Ils ne veulent pas s'intégrer, ils
veulent que nous nous intégrions à eux. L'armée du Prophète n'a plus
besoin de guerriers, elle a déjà les immigrés accueillis à bras ouverts
par des troupeaux de multiculturalistes égarés. On va nous parquer dans
des réserves. D'ailleurs certains leaders musulmans en Europe, confiants
dans leur suprématie imminente, traitent déjà les Européens non
musulmans d'« indigènes » ou d'« aborigènes ».
Comment réagir face à cela ? Etablir
un dialogue avec des leaders musulmans ? Tenter de renforcer l'islam
modéré ? Oriana Fallaci rejette ces deux options. « Les musulmans n'ont
aucunement l'intention de céder quoi que ce soit aux autres et l'islam
modéré n'existe pas, c'est une invention de nos élites
multiculturalistes, politiquement correctes et lâches. Un musulman
modéré c'est quelqu'un qui ne vous tranche pas la gorge, c'est tout. Il
s'habille comme un Occidental, mais il ne fait pas siennes les valeurs
occidentales. Il n'y a pas de bon ou de mauvais islam. Il y a juste
l'islam. Et l'islam c'est le Coran. Et le Coran, c'est le Mein Kampf de
ce mouvement. Le Coran exige l'annihilation ou la soumission de
l'autre, il exige l'instauration d'une dictature à la place de la
démocratie. Il suffit de le lire pour constater que tous les crimes
que les fils d'Allah commettent contre eux-mêmes et contre nous y sont
inscrits. L'avenir de notre civilisation dépend de notre
compréhension et de notre résistance. »
ALAIN SANDERS
(1) Spécialiste de l'islam, auteur
notamment de Race and Color in Islam.