Cette période plus répandu sous le nom
de Noël, portait différents noms selon les pays de France.
Yul en Normandie, Nedelec en Bretagne,
Nadal en Languedoc, Nan en Anjou, Poitou et Charente, Calendo en
Provence, Chalende en Dauphiné par exemple. Son temps est de douze nuits
mais peut varier selon les contrées. Durant les douze nuits de
célébration, la nuit la plus importante est la plus longue de l’année,
le 21 décembre. C’est le solstice d’hiver à partir duquel le soleil
invaincu remonte progressivement sur l’horizon. C’est le perpétuel cycle
de la mort et de la vie, du Ragnarök et de la renaissance. A la fois
fête des morts, du clan et de la fécondité, cette tradition enracinée
jusqu’au plus profond des âges nous rappelle combien il est important de
préserver nos mémoires en ces temps de chaos. Car une Nation sans
passé est une Nation morte. A chacun donc de perpétuer la tradition
en famille autour d’un bon repas, d’un feu chaleureux et d’un bon verre
de vin chaud !
Dans tous les pays nous retrouvons de
grandes affinités communes, je parlerais ici plus particulièrement du
solstice Nordique. Tout d’abord, décorons la maison avec des branchages
de gui, de sapin et spécialement de houx, qui accrochés sur les murs ou
au plafond offriront la présence de la nature. Couronnes et guirlandes
doivent être nouées de rubans en papier doré. Afin de respecter une
certaine harmonie nous limiterons à deux le nombre coloris. Chaque
territoire à ses couleurs, rouge et jaune en Normandie et en Occitanie.
Noir et jaune pour la Flandre. Rouge et blanc en Alsace. Les feuillages
peuvent également être rehaussés par des petits objets en paille tressée
et noués de rubans rouge. Dans un petit rondin de boulot nous graverons
les Runes du Futhark Germanique qui correspondent à chaque membre de la
famille. A l’extérieur, on suspend avec des rubans rouges sur la porte
de la maison une grosse boule de gui. On la brûlera généralement dans le
feu lors de la dernière veillée du cycle des douze nuits.
L’incontournable sapin, symbole le plus populaire dans le monde, prend
ses origines dans l’antiquité Païenne. La forêt et les arbres (Yggrasill,
Irminsul…) ont une importance rituelle capitale. Le sapin doit être
choisi le plus haut possible avec ses racines de manière à pouvoir le
replanter par la suite. Il doit être décoré de rubans de couleurs, de
bougies (éviter les guirlandes électriques), de boules colorées,
d’oranges plantées de clous de girofle, de petits gâteaux et d’objets en
paille tressée. Il faut placer au sommet de l’arbre un symbole solaire.
Soleil de paille ou roue solaire.
Le soir du solstice d’hiver, le maître
de maison va choisir une bûche de bois. Elle aura un rôle primordial
dans la veillée. C’est un élément clé de la décoration du foyer et du
déroulement du rituel. Présente dans la plupart des pays Européens, elle
porte le nom de Trefouet en Normandie, Kerstblock en Flandre, Holtzklotz
en Alsace, Kef an Nedelek en Bretagne, Choque en Picardie, Coque en
Champagne, Catsaou en Gascogne, Tronche en Savoir et Franche-Comté,
Cachafuec à Nice, Tio en Roussillon, Calignaou en Provence, Turro de
Nadal en Languedoc, Cippo en Corse… Cette bûche devra être décorée par
l’épouse, avec du feuillage de houx, de sapin et du gui, puis entourée
de rubans de couleurs. Des devises, Runes ou symboles peuvent être gravé
sur la parcelle de bois. Par la suite, juste avant d’être placée dans la
cheminée, la bûche doit être arrosée d’eau de vie par l’enfant le plus
jeune. Le plus âgé des enfants, lui, placera ensuite cette bûche sur une
structure consciencieusement préparée de papier froissé et de
brindilles. Il doit ensuite allumer le feu avec un tison provenant du
solstice d’été précédent et dire : « Que cette flamme venue du jour le
plus long de l’année nous éclaire pendant la nuit la plus longue.
Qu’avec elle, le soleil revienne dans notre demeure. »*
Pendant que le feu brûle toute la
famille se réunit autour de la table. Il faut alors allumer trois
bougies symboliques de cette veillée, représentant des parents disparus,
des amis absents et des enfants à naître. Elles doivent se trouver sur
le même et unique bougeoir, de préférence en fer. Le père allume
d’abord la bougie rouge en disant : « J’allume cette flamme en souvenir
de tous les morts de la famille qui nous ont précédé sur cette Terre et
sans qui nous ne serions pas ce que nous sommes». La mère allume ensuite
la bougie bleue en disant : « J’allume cette flamme en témoignage de
fidélité à tous le parents et amis absents qui ne peuvent se trouver
avec nous ce soir mais qui partagent notre foi dans le retour de la
Lumière. » puis, la personne la plus âgée allume la bougie verte en
disant : « J’allume cette flamme en espérance de tous les enfants qui
naîtront dans notre communauté et perpétueront à leur tour le feu du
soleil ». Les trois bougies allumées, des petits présents
symboliques liés à la cérémonie sont offerts à chacun. Juste avant de
commencer le repas, arrive le grand moment pour le maître de maison
d’allumer la bougie se trouvant au sommet de la Tour de Jul, elle doit
être en partie déjà consumée et ne doit durer que le temps de la
veillée. Il doit alors prononcer ces mots : « J’allume cette dernière
flamme de l’année qui s’achève. Qu’elle éclaire de sa lumière et de sa
joie la veillée du solstice d’hiver de l’an (ici la date) parmi tous les
membres de la famille… (ici le nom) ». La bougie qui se trouve à
l’intérieur de la tour symbolise l’année à naître du cœur même de
l’année qui s’achève. Cette bougie doit rester éteinte jusqu’à minuit.
Vient alors l’heure du repas, pendant
lequel il faut absolument que toute la famille prononce les trois appels
pour les Dieux Scandinaves Thorr, Freya et Odinn. Commençons notre repas
de solstice d’hiver par l’incontournable nourriture de l’Atlante. Chaque
territoire a ses propres recettes, même si beaucoup restent proches. Il
est toutefois inconcevable de ne pas manger des produits de la mer.
Après cette première dégustation, le premier appel doit être porté: «
Buvons à la santé du Dieu Thor! Qu’il nous apporte la Force dans nos
combats.»
Nous pouvons ensuite manger du
savoureux boudin blanc puis, le plat principal qui ne peut être autre
que du porc. Tradition oblige, hors de question de manger de la dinde ou
du coq ! Le mieux étant un animal entier, rôti et bourré de farce. Il
doit être accompagné de pommes de terre ou de purée de marrons et de
pommes « grises ». Après avoir manger le porc, il faut porter le second
appel : « Buvons à la santé de la Déesse Freya ! Qu’elle nous apporte la
Fécondité dans nos travaux. »
Le banquet continue avec une salade
d’hiver, mélange d’endives, de betteraves rouges, de noix, de pommes
émincées assaisonnées de jus de citron et de crème. Les pommes et les
noix ont toujours fait partie du menu du solstice d’hiver. Dans ces
fruits se cache le noyau de la vie éternel. On accompagne ce met de
fromage du pays. L’instant de porter le dernier appel est arrivé : «
Buvons à la santé du Dieu Odinn ! Qu’il nous apporte la Sagesse dans nos
audaces. »
Enfin pour finir le dessert prend
place, aujourd’hui il est souvent une bûche glacée ou pâtissière, c’est
une hérédité inconsciente de la bûche de bois utilisé par nos ancêtres.
Nous pouvons plus traditionnellement créer des petites pâtisseries en
formes de bouc, cheval et sanglier, ou cuisiner des gâteaux à base de
pommes ou de noix et de marrons. Quand à la boisson elle dépend de la
tradition régionale mais reste fréquemment du vin chaud, en particulier
le « glögg », alcool coutumier du Grand Nord. Le repas est consommé,
l’heure de la veillée commence autour du feu. Chacun peut y lancer des
écorces gravées de Runes en formulant un vœu, un serment. Nous pouvons
également lire des récits, des contes.
Cette fête est aussi une manière de
marquer notre lutte pour ne pas oublier les hauts faits de nos pères et
transmettre notre héritage à nos descendants. Que cette nuit magique
vous apporte à tous la force et le courage de continuer coûte que coûte
notre combat. Prolongeons notre lignée et restons fidèle.
Par Hervald RAMBERT
* En Pays d’Oc, la phase rituele est
“A l’an que ven, e se sem pas mai, seguen pas mens !”
Ce texte se situe dans la mouvance du GRECE ...
http://www.alaindebenoist.com
... dont le logo ci-dessous est le sien .... et qui ressemble
étrangement à celui de homocoques ... à l'exception du rond qui
l'entoure et qui lui fait une tendance d'ensemble-ENUN ... à chacun sa
totalité ... vision archaïque .. celle du choc des civilisations à la
laquelle seule la vision de homocoques apporte un réponse ..
