« Ce qui me captive, c'est moins un sexe déterminé que l'extrême
jeunesse, celle qui s'étend de la dixième à la seizième année et qui me semble
être — bien plus que ce que l'on entend d'ordinaire par cette formule — le
véritable troisième sexe. Seize ans n'est toutefois pas un chiffre fatidique
pour les femmes qui restent souvent désirables au-delà de cet âge. (..) En
revanche, je ne m'imagine pas ayant une relation sensuelle avec un garçon qui
aurait franchi le cap de sa dix-septième année. (...) Appelez-moi bisexuel ou,
comme disaient les Anciens, ambidextre, je n'y vois pas d'inconvénient. Mais
franchement je ne crois pas l'être. À mes yeux l'extrême jeunesse forme à soi
seule un sexe particulier, unique. »
sororal >>>>>>
(Rare) Relatif à la sœur, aux sœurs.
La relation sororale traverse les vies, depuis la naissance jusqu’à la mort,
à travers les grands événements d’une vie, comportant des moments de plus grande
proximité et des moments où l’éloignement s’impose. — (Le Devoir, 24 décembre
2002)
Une seule photo m’avait vraiment ému : c’était un instantané agrandi, on le
voyait flou, et il représentait un bambin qui se penchait un peu embarrassé
tandis qu’une petite fille, plus petite que lui, se haussait sur une paire de
souliers blancs, lui mettait les bras autour du cou et l’embrassait sur la joue.
Ainsi maman ou papa nous avaient-ils surpris, alors que spontanément Ada, lasse
de garder la pose, me gratifiait de son affection sororale. — (Umberto Eco,
trad. Jean-Noël Schifano, La Mystérieuse Flamme de la reine Loana, mars 2005, p.
298)
Pour les cinq filles du spectacle d’hier, ce n’était que joies et libertés
sororales. — (Le Devoir, 6 octobre 2005)