Deux Amériques ....

Dossier : Le monde

Présentation:

cet article est très intéressant. Il reflète bien la lutte entre l'HOMENTRANCHE  internationaliste (JF Kerry) et homocoques  américain (W.Bush). L'Amérique va-t-elle rester l'Amérique. Ces élections américaines préfigure le nouveau clivage qui , du moins je l'espère, devrait également se substituer en France à la "farce" de l'alternance gauche-droite, toutes deux ensemble-HOMENTRANCHE internationaliste ..

Extraits: 

La Maison Blanche et les deux Amériques ....ce sont deux visions de l'Amérique qui s'opposent....

Les « libéraux » sont « européens », déchristianisés, favorables au mouvement de la société vers l'individualisme et la liberté de choix, hostiles à l'action unilatérale de l'Amérique ...

Les « conservateurs ».. sont dans l'ensemble « insulaires »...partageant une vision de la politique fortement inspirée de valeurs religieuses, favorable à une défense étroite des intérêts du pays ...

Deux visions des Etats-Unis ...George W. Bush / John F. Kerry ....transfert progressif des tâches de sécurité à l'armée et à la police irakiennes /// d'accroître le rôle de l'ONU et de l'Otan ....propose de modifier la Constitution pour interdire les mariages gays, est favorable à la peine de mort, opposé au contrôle de la vente des armes à feu..../// ...   est opposé à l'amendement de la Constitution sur le mariage. ...est favorable à la peine de mort, opposé au contrôle de la vente des armes à feu. ....

 

en io-relation ....

visions du monde, ensemble-HOMENTRANCHE, ONU, gouvernement mondial, libéralisme, idéologie... ensembles-homocoques, nation, patriotisme, religion...

L'Amérique réelle réussira-t-elle sa reconquête ? 

 

 

 

La Maison Blanche et les deux Amériques

 

Auteur: GUILLAUME PARMENTIER

Source: Figaro 15.10.04

 

Les débats entre les deux candidats à l'élection présidentielle l'ont montré : ce sont deux visions de l'Amérique qui s'opposent. Et ces visions divisent l'Amérique en deux groupes de taille à peu près égale

......

... Ils ne pardonnent pas au président Bush d'avoir gouverné comme s'il disposait d'un fort mandat populaire, en particulier en abaissant fortement les impôts, en diminuant les dépenses sociales et d'éducation, en divisant les alliances des Etats-Unis, en dissipant le capital de sympathie mondiale dont bénéficiait le pays après le 11 septembre, en restreignant la recherche médicale sur les souches cellulaires, et en limitant les conditions d'interruption de grossesse.

Mais les Républicains estiment avoir le vent en poupe sur le plan intellectuel, et être en mesure de revenir sur les changements sociaux et éthiques intervenus depuis les années 60. Le fait que les fondamentalistes protestants se soient, depuis les années 80, impliqués dans la politique, a en effet permis l'apparition d'une coalition qui les dépasse largement, et qui fait des questions éthiques l'un des éléments les plus importants du débat politique.

Les Américains sont ainsi divisés sur presque tous les grands sujets, intérieurs comme internationaux. Aux différends politiques s'ajoute ce que l'on qualifie de « guerres culturelles » elles opposent des conceptions fondamentales de la vie en société. Les « libéraux » sont « européens », déchristianisés, favorables au mouvement de la société vers l'individualisme et la liberté de choix, hostiles à l'action unilatérale de l'Amérique sauf dans le cadre strict de la légitime défense ou au service d'idéaux humanitaires. Les « conservateurs », du moins ceux d'entre eux qui ne sont pas prioritairement intéressés par l'enrichissement personnel, sont dans l'ensemble « insulaires », manifestant un intérêt limité pour l'étranger, partageant une vision de la politique fortement inspirée de valeurs religieuses, favorable à une défense étroite des intérêts du pays, même contre le reste du monde. Il n'est pas surprenant dans ces conditions que des questions comme l'avortement ou le mariage homosexuel jouent un tel rôle dans la campagne électorale. Ce sont deux conceptions du monde qui s'affrontent.

Cette division se traduit sur le plan géographique. Là encore, « deux Amérique » coexistent celle des grandes villes, dominée par les « libéraux », et celle des campagnes et des petites villes dominée par les « conservateurs ». ....

... Cette élection se jouera dans quelque onze Etats, sur les cinquante de l'Union. Ce sont donc le Midwest, terre des industries traditionnelles, et les banlieues des grandes villes, qui constituent le terrain d'affrontement entre les deux grands partis. Ils cherchent donc à séduire l'électorat ouvrier. Mais l'électeur le plus recherché est une électrice : la « soccer mom », c'est-à-dire la mère de famille tolérante. Le 11 Septembre l'a conduite à s'inquiéter pour la sécurité nationale, alors qu'elle n'était traditionnellement concernée que par la sécurité des personnes.

......

Ce phénomène suffit à expliquer comment le système politique américain a récemment accentué et favorisé les divisions idéologiques, alors qu'il aurait été préférable de les apaiser. C'est ainsi qu'ont éclaté si vite le consensus et même l'unanimisme qui avait fait suite aux attentats du 11 Septembre. La démocratie américaine traverse aujourd'hui une crise. Elle a de plus en plus de mal à traiter les vrais problèmes du pays.

...

 Le patriotisme demeure d'autre part vivace en Amérique. On l'a vu après le 11 Septembre : à tort ou à raison, les Américains savent faire taire leurs divisions quand l'étranger les critique. Plus l'Amérique est divisée au quotidien, plus elle sait qu'elle a besoin de donner à l'extérieur le sentiment de son unité dans les moments forts.

Surtout, les mouvements structurels de population auront tôt ou tard raison des forteresses de certitudes actuelles. L'immigration hispanique, si elle continue au rythme actuel, affectera les habitudes de vote. On calcule ainsi que même le Texas pourrait redevenir favorable aux démocrates d'ici la fin de l'actuelle décennie. De même, la croissance démographique de l'Ouest intérieur -jusqu'ici presque uniquement dominé par le parti républicain - pourrait y modifier les comportements électoraux à terme relativement rapproché.

.....

* Directeur du Centre français sur les Etats-Unis (CFE) à l'Ifri.

 

texte hébergé en  10/04

 

haut de page

 

 _________________

 

Deux visions des Etats-Unis

Ph. G.  le Figaro du 02 novembre 2004

L'IRAK

George W. Bush
«Le président avait un choix à faire, explique le programme du Parti républicain : s'en remettre à un fou ou défendre l'Amérique. Il a choisi de défendre l'Amérique.» Après avoir transféré le pouvoir à un gouvernement intérimaire fin juin, George W. Bush s'apprêterait à lancer l'armée américaine contre les foyers de la résistance sunnite, afin d'organiser des élections au plus tard fin janvier. Il prône le transfert progressif des tâches de sécurité à l'armée et à la police irakiennes et compte sur l'aide de l'Otan pour la formation de troupes locales. Il n'a pas fixé de date pour le retour des 130 000 soldats américains déployés en Irak.

John F. Kerry
Le sénateur du Massachusetts avait voté en faveur de la guerre, et son programme se garde de condamner l'invasion elle-même. Mais il dénonce les mensonges de l'Administration, son impréparation et l'absence de véritable coalition internationale. Il propose donc d'accroître le rôle de l'ONU et de l'Otan, notamment à travers la nomination d'un haut commissaire des Nations unies. Il souhaite également obtenir l'appui militaire des alliés européens traditionnels de l'Amérique. Il promet d'entamer le retrait des troupes américaines dans les six mois de son accession à la présidence et de ramener le dernier GI avant la fin de son premier mandat.
 

LE PROCHE-ORIENT

George W. Bush

Le président sortant soutient le projet de retrait unilatéral de Gaza d'Ariel Sharon, auquel il a accordé des garanties unilatérales anticipant un accord de paix final (pas de retour des réfugiés palestiniens, possibilité d'annexer des portions de la Cisjordanie). Il a lancé une «Initiative pour le Grand Moyen-Orient» par laquelle il entend soutenir les réformes et la démocratisation dans la région. Il défend une position de fermeté vis-à-vis de l'Iran, pivot de «l'axe du mal».
 

John F. Kerry

Le candidat démocrate s'aligne sur les positions de l'Administration Bush concernant Israël et les Palestiniens. Mais il envisage de nommer un ambassadeur spécial pour relancer des négociations de paix entre les deux camps, mission qui pourrait être confiée aux anciens présidents Bill Clinton ou Jimmy Carter. Il accuse l'Administration d'avoir entraîné le pays dans une «diversion» en Irak.

LES RELATIONS INTERNATIONALES

George W. Bush
eorge Bush soutient la politique de la «Chine unique» mais n'exclut pas de défendre Taïwan en cas d'attaque de Pékin. Il s'oppose à la levée de l'embargo sur les ventes d'armes à la Chine prônée par Paris. Il s'en tient aux pourparlers multilatéraux avec la Corée du Nord pour amener Pyongyang à renoncer à la bombe atomique, mais refuse le dialogue direct avec cet autre pays de «l'axe du mal». Il a décidé de retirer une partie des troupes américaines de Corée du Sud, ainsi que d'Allemagne. Il promet de repartir sur de «nouvelles bases» avec les Européens.

 

John F. Kerry
John Kerry approuve les ventes d'armes américaines à Taïwan et la politique de l'ambiguïté avec la Chine. Il se dit prêt à ouvrir des négociations directes avec la Corée du Nord. Il souhaite accroître le rôle de l'Otan en Afghanistan et doubler le financement de la lutte contre le commerce de l'opium. Il met l'accent sur la lutte contre la prolifération nucléaire et promet d'aider la Russie à sécuriser son arsenal en quatre ans. Il entend restaurer des relations équilibrées avec les alliés européens et s'engage à rompre avec l'unilatéralisme.
 

LA SÉCURITÉ NATIONALE

George W. Bush
Il veut rendre définitives certaines dispositions temporaires du Patriot Act, loi sécuritaire adoptée après le 11 septembre 2001. Il promet de lutter contre le bioterrorisme et d'élaborer un «Plan de réponse national» en cas d'attaque sur le sol américain.
 

John F. Kerry
Il insiste sur l'urgence d'améliorer la sécurité maritime et ferroviaire. Il promet de mettre en oeuvre l'intégralité des réformes du renseignement préconisées par la Commission d'enquête sur le 11 Septembre. Il s'engage à créer deux divisions professionnelles de plus dans l'US Army (environ 40 000 hommes) pour alléger la charge actuelle de la Garde nationale et de la Réserve.
 

LES QUESTIONS DE SOCIÉTÉ

George W. Bush
Le président sortant propose de modifier la Constitution pour interdire les mariages gays, mais il se dit personnellement favorable aux «unions civiles» pour les couples homosexuels. Il est contre l'usage de fonds fédéraux pour l'avortement et souhaite doubler le financement des programmes d'encouragement à l'abstinence. Il a introduit une obligation de résultat pour les écoles primaires assortie de sanctions pécuniaires, système qu'il souhaite étendre aux lycées. Il dénonce les juges «activistes» et entend nommer des magistrats qui partagent ses idées. Il est favorable à la peine de mort, opposé au contrôle de la vente des armes à feu.
 

John F. Kerry
Le candidat démocrate est opposé à l'amendement de la Constitution sur le mariage. Il est favorable aux «unions civiles» d'homosexuels et soutient qu'il faut laisser aux États le soin de légiférer sur le mariage, comme ils le font depuis deux siècles. Il approuve les principes de la réforme du système éducatif, mais promet d'y consacrer 200 milliards de dollars supplémentaires. Chasseur, il est pour l'interdiction à la vente des fusils d'assaut et contre l'immunité des fabricants d'armes. Il est opposé à la peine de mort.