Aujourd'hui âgé de 82 ans, le biologiste 
          britannique Robert Edwards doit sa célébrité internationale au 
          fait d'avoir été le premier homme à obtenir des embryons humains par 
          fécondation in vitro. Avec le docteur Patrick Streptoe, il a été à 
          l'origine de la naissance, en 1978, de Louise Brown, premier "bébé 
          éprouvette" au monde. Il n'a, depuis, jamais cessé d'exercer des 
          responsabilités dans la communauté scientifique et dirige, avec le 
          gynécologue obstétricien Jean Cohen, la revue Reproductive Bio 
          Medicine On line. 
          Grâce à ses travaux, 3 millions 
          d'enfants sont nés à travers le monde par procréation médicalement 
          assistée. Différentes techniques ont aussi pu être mises au point, 
          comme le diagnostic préimplantatoire et les recherches sur les 
          cellules souches embryonnaires humaines, qui alimentent les principaux 
          débats contemporains de bioéthique. 
          Comment vous êtes vous intéressé 
          à la fécondation in vitro dans l'espèce humaine ? 
          J'ai initialement travaillé sur des 
          animaux à l'Institut de génétique animale de l'université d'Edimbourg 
          où j'ai obtenu un diplôme de physiologie en 1955. Ce n'est qu'au début 
          des années 1960 que je me suis intéressé à la fécondation dans 
          l'espèce humaine, à l'université de Cambridge. J'ai rapidement compris 
          que rien, techniquement, ne s'opposait à une fécondation in vitro. Je 
          l'ai obtenue en 1968. Après le développement embryonnaire au stade 
          blastocyste, j'ai observé qu'il serait également possible d'en 
          dissocier les cellules qui constituaient le bouton embryonnaire et que 
          ces dernières pouvaient, selon les conditions, soit se reproduire sans 
          fin, soit donner différents types de tissus humains. J'ai alors jugé 
          nécessaire de collaborer avec le docteur Patrick Streptoe. Nous avons 
          alors dû franchir de nombreux obstacles avant de maîtriser la 
          technique destinée à lutter contre la stérilité. Sept ans se sont 
          écoulés entre le premier transfert in utero d'embryon fécondé in vitro 
          et la naissance, le 25 juillet 1978, de Louise Brown. Durant cette 
          période, nous avons effectué entre 50 et 60 tentatives. 
          Aviez-vous alors conscience que 
          ces travaux allaient immanquablement soulever des questions d'ordre 
          éthique ? 
          Pour ma part, je ne crois plus en 
          l'existence d'un dieu depuis l'âge de neuf ans. Disons que je savais 
          que l'Eglise catholique condamnait et ne cesserait de condamner mes 
          recherches puisqu'elle s'opposait à la manipulation des cellules 
          sexuelles de l'espèce humaine. On m'a aussi reproché de ne pas avoir 
          travaillé sur des singes avant de mener des recherches sur l'homme, 
          alors même que les ovaires de guenon sont minuscules et très 
          difficiles à ponctionner. 
          Pensez-vous que les diagnostics 
          prénatal et préimplantatoire doivent, comme cela commence à être le 
          cas, être utilisés de manière à prévenir systématiquement les 
          naissances d'enfants porteurs de graves anomalies ? 
          Nous avons le droit d'éviter de 
          telles naissances. Et je suis favorable à l'usage de ce qui pourrait 
          conférer de meilleures aptitudes aux embryons fécondés et cultivés in 
          vitro. Nous le faisons bien, avec l'éducation, après la naissance. 
          Pour ma part, j'aimerais bien avoir l'aptitude de vivre cinquante ans 
          de plus. 
          Estimez-vous qu'il y a des 
          limites morales à l'instrumentalisation de l'embryon humain ? 
          
          Il ne devrait pas y avoir de limites 
          aux recherches scientifiques rigoureuses et honnêtes sur l'embryon. Il 
          faut ensuite confronter les résultats obtenus au sein de débats avec 
          des éthiciens, des philosophes, des représentants de la société pour 
          prendre des décisions quant à ce qui est ou non autorisé. Mais il ne 
          faut pas se fixer de limites à l'avance. De ce point de vue, je ne 
          partage absolument pas la conception française qui entend réfléchir a 
          priori sur ce qui est ou non autorisé. Ce n'est absolument pas 
          constructif. Vous réfléchissez quand nous agissons. J'observe d'autre 
          part que lorsque l'on interdit à un jeune chercheur de travailler, il 
          va ailleurs. En outre, il existe en Inde, en Chine ou au Japon des 
          scientifiques qui vont très vite, très loin. Nous risquons fort d'être 
          dépassés. 
          Propos recueillis par Jean-Yves 
          Nau
          
           suite ....résonances
          
          
          http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=200001&sid=7427506
          voulant en savoir plus j'ai 
          tapé son nom sous Google ... bien qu' il y ait plus d'un million 
          d'entrées je n'ai pas pu trouver une interview de la personne... ai 
          noté au passage que...  mariée , elle et son mari bien que 
          n'ayant pas pu procréer rapidement,  n'ont pas eu recours à la 
          fécondation in vitro.
          Difficile... de trouver une 
          image en pieds de Louise Brown adulte. ... aurait-elle souffert 
          de boulimie ?