C'est un
terrible drame qui se joue
aujourd'hui autour de la santé des
Français. Nous ne sommes pas à un
tournant mais au tournant. Le
dernier.
Il manque maintenant des milliers
de médecins et d'infirmières pour faire
fonctionner les hôpitaux. Pourtant, les
postes sont là. Vides. Plus personne ne
veut les occuper! Trois mille cinq cents
postes de médecins des hôpitaux vacants;
neuf mille médecins étrangers qui viennent
remplacer les médecins français; les
infirmières espagnoles appelées à la rescousse
.......Et
pour ajouter la désorganisation
à la pénurie, les 35 heures que
des esprits fous ont voulu imposer à
tous..
Les médecins généralistes? Ils travaillent,
eux, cinquante-huit heures par
semaine en
moyenne, mais ils sont les moins bien
rémunérés d'Europe, à l'exception
des Grecs, 40 % de moins que les
Anglais ou les Allemands, quatre fois moins que les
Américains.
Quant aux
spécialistes,......:
il n'y aura bientôt plus de
chirurgiens! Sait-on par exemple que, dans
le sud
de la France, aucun jeune n'a choisi
la chirurgie générale?
Qu'en Ile-de-France,seuls deux
nouveaux internes l'ont choisie.
Qui opérera dans vingt ans? Qui fera tourner
les cliniques
ou les hôpitaux?
L'équipement médical est ridiculement contingenté.
La France, qui compte six fois moins d'IRM que les EtatsUnis,
est en dernière position, derrière la Turquie!
Le désert
technologique menace...
Quant à l'industrie pharmaceutique française,elle a quasiment
disparu. Dans l'espoir de réduire les dépenses de
santé,
les gouvernements successifs ont bloqué les prix
des médicaments
de 15 à 40 % en dessous des prix européens
et
mondiaux. Ils ont signé l'arrêt de
mort de l'industrie française.
Notre pays doit donc importer des médicaments. Coût pour la Sécurité
sociale: 15 milliards d'euros. Et le
pire est à venir puisque les
entreprises françaises sont mises
hors d'état de découvrir de nouveaux
produits.
Tandis que notre système de santé s'effondre et devient
de moins en moins performant, les dépenses, elles, s'envolent:
plus de 150 milliards d'euros par an.
Depuis 1985, en francs constants, les dépenses totales
de santé ont augmenté de 70 %, soit un taux de progression
moyen de 3,3 % par an. Nous sommes sur un toboggan...cet
accroissement des dépenses de santé est lié à quatre
causes. Deux sont maîtrisables: l'activisme
médical et le coût de l'administration. Mais les deux autres ne le sont
pas: le progrès médical et le
vieillissement
de la
population française
..........
Pendant ce temps,
l'administration prospère...
Les secrétaires d'Etat ou les ministres délégués à a
Santé passent,la haute administration demeure. Cette
technostructure
plane comme un mirage immobile au-dessus
du monde de la santé. Ses membres vont et viennent,échangent
leurs postes, colloquent, suggèrent, commentent
mais
ne décident rien. Surtout, ils croissent en nombre
et comptent
désormais pour plus de 15 % dans le total des dépenses
de santé alors que leur but était... de les diminuer!
Mettre fin à cette invasion technocratique est d'autant
plus urgent que pour rester digne d'elle-même, la
médecine
française doit faire face aux deux autres causes
de dépenses
rigoureusement incontournables: le
vieillissement
de la population et le coût du progrès médical.