Dans la préface de
« homme cet inconnu », écrite à New York, en juin 1939, pour une nouvelle
édition de son livre, paru en Amérique avant la guerre, il nous dit :
« .......... Nous
commençons à comprendre la signification de la crise. Nous savons qu'il ne
s'agit pas simplement du retour cyclique de désordres économiques. Que ni la
prospérité, ni la guerre ne résoudront les problèmes de la société moderne.
Comme un troupeau à l'approche de l'orage, l'humanité civilisée sent vaguement
la présence du danger. Et son inquiétude la pousse vers les idées où elle espère
trouver l'explication de son mal et le moyen de le combattre.
C'est l'observation
d'un fait très simple qui a été l'origine de ce livre, le haut
développement des sciences de la matière inanimée, et notre ignorance de la
vie.
La mécanique, la chimie
et la physique ont progressé beaucoup plus vite que la physiologie et la
psychologie. homme a acquis la maîtrise du monde matériel avant de se
connaître soi-même.
La société moderne
s'est donc construite au hasard des découvertes scientifiques, et suivant le
caprice des idéologies, sans aucun égard pour les lois de notre corps et de
notre âme. Nous avons été les victimes d'une illusion désastreuse, l’illusion
que nous pouvons vivre suivant notre fantaisie, et nous émanciper des lois
naturelles. Nous avons oublié que la nature ne pardonne jamais. Afin de durer,
la société et l’individu doivent se conformer aux lois de la vie. De même que la
construction d'une maison demande la connaissance de la loi de la pesanteur.
« Pour commander à la nature, il faut lui
obéir», a écrit Bacon.
Extraits des pages 37 à 46..... les
passages en gras, le sont de mon fait.
autres extraits,
voir: Reconstruire homme
ALEXIS
CARREL
Né à Sainte-Foy-lès-Lyon le 28 juin 1873, Alexis
Carrel
a été élevé par sa mère, devenue veuve prématurément.
Spontanément attiré par les sciences naturelles, il entreprend des études médicales. A
vingt-trois ans, il est
nommé interne des hôpitaux de Lyon. Libre penseur et
sceptique, il a l'occasion, comme il accompagne des
malades à Lourdes, d'assister à un
miracle. La relation
rigoureusement objective qu'il fait de ce cas dans une
gazette de la ville lui vaut l'hostilité des milieux politiques, universitaires et hospitaliers,
et compromet la
suite de sa carrière. En 1904, il part pour le
Canada, puis
il gagne les Etats-Unis, et il reprend dans un laboratoire
de recherches à Chicago les travaux qu'il avait commencés
à Lyon sur la chirurgie des vaisseaux. Il a vingt-trois
ans quand l'institut
Rockefeller met un laboratoire à sa
disposition. En 1912, le prix Nobel de
médecine récompense ses travaux. N'ayant jamais accepté d'adopter la
nationalité américaine, il revient en France faire son
devoir en 1914, et c'est également en
France que le trouvent la guerre, la défaite et l'occupation en 1940.
Il meurt
à Paris, le 5 novembre 1944. Sa dépouille repose dans le
petit village breton de Saint-Gildas.