En deux décennies, les «
néo-conservateurs » américains (appelés aussi «faucons néo-sionistes
»), pour la quasi-totalité issus de l'extrême gauche militante dans
les années cinquante et soixante, ont conquis le pouvoir aux
États-Unis. Dans F&D 169, nous avions dressé un portrait détaillé de
leur principal inspirateur (ou celui auquel ils se réfèrent le plus),
Leo Strauss, ainsi qu'une synthèse de sa pensée. Qu'il s'agisse de
l'invasion de l'Irak, de la lutte contre le «terrorisme international
», de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne ou du conflit
israélo-palestinien, George W. Bush utilise leurs services, que ce
soit les hommes eux-mêmes ou leurs idées. Alors qu'une intervention
désordonnée contre l'Iran (voire la Syrie) est envisageable, voici une
courte présentation, tant des principales personnalités et des
fondations qui diffusent leurs travaux ou les financent. Pour eux,
l'état normal du monde est la guerre et non la paix, dans le cadre
d'une lutte du bien (les Etats-Unis, unique superpuissance mondiale)
contre le mal (d'abord les «États voyous», puis contre les États trop
« tièdes » dans leurs alliances, comme la « Vieille Europe »).
1) LA MISE EN PLACE DU RÉSEAU
La victoire de George W. Bush sur
l'équipe Al Gore/Joseph Lieberman, en novembre 2000, laissait
entrevoir un rééquilibrage de la diplomatie entre Israël et les Pays
arabes (notamment sous l'influence de son père, George Bush, dont
chacun s'accorde à estimer qu'il doit sa défaite pour sa réelection à
sa faneuse sortie sur la puissance du lobby israélien le 12 septembre
1991, peu après la première guerre du Golfe. Le président dût alors
présenter des excuses écrites, mais nombre des médias et des groupes
d'influence s'opposèrent dès lors à lui). C'est ce que laissait
présager le départ du puissant entourage sioniste qui entourait
William Clinton (Madeleine Albright, ambassadrice à l'ONU, Feux
Rohatyn, ambassadeur à Paris, etc.). Le programme électoral du nouveau
président était quasi-isolationniste, ce dernier n'ayant aucune
appétence pour la politique étrangère (il n'avait pratiquement visité
aucun pays de monde, si ce n'est le Mexique, et s'était rendu une fois
à Venise pour un mariage). La fermeture de nombreuses bases
américaines dans le monde était programmée, ainsi qu'un relatif dédain
envers le lobby militaro-industriel au profit de l'industrie et de
l'énergie (en particulier vers les pétroliers texans). Durant la
première année de sa présidence, il passa une très large majorité de
jours en dehors de Washington, s'accordant de très longues plages de
vacances dans son ranch au Texas. Tout change avec les événements du
11 septembre, toujours aussi opaques quant au déroulement et aux
véritables commanditaires. Pour résumer, les sionistes libéraux (dans
le sens américain du terne) sont remplacés par des sionistes
néo-conservateurs.
En 2005, les néo-conservateurs sont
toujours aussi présents, dans les coulisses de l'administration Bush
malgré la multiplication (les scandales : Lewis Libby et Karl Rove
sont poursuivis pour avoir révélé le nom d'un agent de la CIA, Valerie
Plaine, afin de se venger de son mari, hostile à l'intervention
américaine en Irak; le lobbyistc Jack Abramoff menace une bonne partie
de la classe politique washingtonienne par l'ampleur des sommes
versées et les services obtenus en retour, y compris du président des
Etats-Unis, Tom Delay. chef de file de la majorité, acculé à la
démission, etc.
Le mouvement néo-conservateur a été
créé par Irving Kristol et Norman Podhoretz. Irving Kristol, né en
1920, juif non pratiquant, lance, en 1965, la revue Tire National
lnterest et éditera par la suite l'influente revue Commentary. En
1985, il fonde The National lnterest, où l'on trouve Midge Decter,
Henry Kissinger, Paul Wolfowitz, Daniel Pipes et Jeane Kirkpatrick.
Kristol est une relation étroite de Max Singer, co-fondateur de
l'Hudson Institute. Son fils, William Kristol, dirige le Projet pour
un Nouveau centenaire américain et le Projet pour une nouvelle
citoyenneté, avec pour revue, le Weeklv Standard, financé par Robert
Murdoch. Norman Podhoretz, né le 16 janvier 1930, est responsable au
Council on Foreign Relations, directeur de la revue Commentary,
mensuel publié par l'American Jewish Committee. Il est co-fondateur du
Committee on the Present Danger, auteur de The Present Danger (1980)
et coordinateur, dans les années 80 du Committee for the Free World,
avec Irving Kristol, Jeane Kirkpatrick. Son gendre, ....
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