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Saint Grégoire de Nysse,
un penseur original et profond dans l'histoire du
christianisme. |
Dossiers :
l'Esprit
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Présentation :...ROME,
Mercredi 29 août 2007 (ZENIT.org)
– Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse que le
pape Benoît XVI a prononcée au cours de l’audience générale, ce
mercredi, place Saint-Pierre.
Extraits :
le but suprême auquel il aspire dans son travail de
théologien : ne pas employer sa vie en choses vaines mais trouver la
lumière qui permet de discerner ce qui est vraiment utile
Il trouva
ce bien suprême dans le christianisme, grâce auquel est possible «
l'imitation de la nature divine »
Cela était
pour lui un thème central : la création. Il voyait dans la créature le
reflet du Créateur et trouvait là le chemin vers Dieu.Moïse, qu'il
présente comme un homme en marche vers Dieu : cette montée vers le Mont
Sinaï devient pour lui une image de notre ascension dans la vie humaine,
vers la vraie vie, vers la rencontre avec Dieu.
l'homme est
un reflet de cette beauté originelle qui est Dieu
« Le ciel
n'a pas été fait à l'image de Dieu, ni la lune, ni le soleil, ni la
beauté des étoiles, ni aucune des choses qui apparaissent dans la
création. Seule toi (anima umana) tu as été rendue l'image de la
nature qui domine toute intelligence, ressemblance de la beauté
incorruptible, empreinte de la vraie divinité, réceptacle de la vie
bienheureuse, image de la véritable lumière ; et lorsque tu la regardes,
tu deviens ce qu'Il est, car à travers le rayon reflété provenant de ta
pureté, tu imites Celui qui brille en toi. Aucune des choses qui existe
n'est grande au point de pouvoir être comparée à ta grandeur »
Il faut
donc laver les choses laides qui se sont déposées sur notre cœur et
retrouver en nous-même la lumière de Dieu.
L'homme a
donc comme objectif la contemplation de Dieu. Ce n'est qu'en celle-ci
qu'il peut trouver sa réalisation
en
z
relations
....
L'Evangile, la parole tierce
..ou chemin vers la vie .... ou ... mode d'emploi de la vie ... ou
... éveilleur de conscience
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n
Saint
Grégoire de Nysse, un penseur original et profond dans l'histoire du
christianisme.
ZF07082902 - 29-08-2007
Permalink:
http://www.zenit.org/article-16031?l=french
Catéchèse sur saint Grégoire de Nysse
Texte intégral
* * *
Chers frères et sœurs !
Dans les dernières catéchèses, j’ai parlé de deux grands docteurs de
l'Eglise du IVe siècle, Basile et Grégoire de Nazianze, évêque de
Cappadoce, dans l'actuelle Turquie. Aujourd'hui, nous en ajoutons un
troisième, le frère de Basile, saint Grégoire de Nysse, qui s'est révélé
un homme au caractère réfléchi, avec de grandes capacités de méditation,
et d'une vive intelligence, ouverte à la culture de son temps. Il s'est
ainsi révélé comme un penseur original et profond dans l'histoire du
christianisme.
Il naquit autour de 335 ; sa formation chrétienne fut suivie en
particulier par son frère Basile – qu'il définit comme « père et maître
» (Ep 13, 4: SC 363, 198) – et par sa sœur Macrine. Il fit ses études en
appréciant particulièrement la philosophie et la rhétorique. Dans un
premier temps, il se consacra à l'enseignement et se maria. Ensuite, il
se consacra lui aussi entièrement, comme son frère et sa sœur, à la vie
ascétique. Plus tard, il fut élu évêque de Nysse, et se démontra un
pasteur zélé, ce qui lui valut l'estime de la communauté. Accusé de
malversations financières par ses adversaires hérétiques, il dut
abandonner le siège épiscopal pendant une brève période, mais il y
revint ensuite triomphalement (cf. Ep. 6: SC 363, 164-170), et il
continua à se consacrer à la lutte pour défendre la vraie foi.
En particulier après la mort de Basile, recueillant presque son héritage
spirituel, il coopéra au triomphe de l'orthodoxie. Il participa à divers
synodes ; il chercha à résoudre les conflits entre les Eglises ; il
participa activement à la réorganisation ecclésiastique et, en tant que
« pilier de l'orthodoxie », il fut l'un des acteurs du Concile de
Constantinople de 381, qui définit la divinité de l'Esprit Saint. Il
reçut diverses charges officielles de la part de l'empereur Théodose, il
prononça d'importants discours et homélies funèbres, il se consacra à la
rédaction de diverses œuvres théologiques. En 394, il participa encore à
un synode qui se déroula à Constantinople. On ne connaît pas la date de
sa mort.
Grégoire explique avec clarté la finalité de ses études, le but
suprême auquel il aspire dans son travail de théologien : ne pas
employer sa vie en choses vaines mais trouver la lumière qui permet de
discerner ce qui est vraiment utile (cf. In Ecclesiasten hom.
1: SC 416, 106-146). Il trouva ce bien suprême dans le christianisme,
grâce auquel est possible « l'imitation de la nature divine » (De
professione christiana: PG 46, 244C). Avec sa vive intelligence et
ses vastes connaissances philosophiques et théologiques, il défendit la
foi chrétienne contre les hérétiques, qui niaient la divinité du Fils et
de l'Esprit Saint (comme Eunomios et les Macédoniens), ou mettaient en
doute la parfaite humanité du Christ (comme Apollinaire). Il commenta
l'Ecriture Sainte, s'arrêtant sur la création de l'homme. Cela était
pour lui un thème central : la création. Il voyait dans la créature le
reflet du Créateur et trouvait là le chemin vers Dieu. Mais il
écrivit également un livre important sur la vie de Moïse, qu'il
présente comme un homme en marche vers Dieu : cette montée vers le Mont
Sinaï devient pour lui une image de notre ascension dans la vie humaine,
vers la vraie vie, vers la rencontre avec Dieu. Il a interprété
également la prière du Seigneur, le Notre-Père, et les Béatitudes. Dans
son « Grand discours catéchétique » (Oratio catechetica magna) —
il exposa les lignes fondamentales de la théologie, non pas pour une
théologie académique refermée sur elle-même, mais pour offrir aux
catéchistes un système de référence dont tenir compte dans leurs
instructions, comme un cadre dans lequel s'inscrit ensuite
l'interprétation théologique de la foi.
En outre, Grégoire est célèbre pour sa doctrine spirituelle. Toute sa
théologie n'était pas une réflexion académique, mais l'expression d'une
vie spirituelle, d'une vie de foi vécue. En tant que grand « père de la
mystique » il exposa dans divers traités – comme le De professione
christiana et le De perfectione christiana – le chemin que
les chrétiens doivent entreprendre pour atteindre la vraie vie, la
perfection. Il exalta la virginité consacrée (De virginitate), et
en proposa un modèle éminent dans la vie de sa sœur Macrine, qui est
toujours restée pour lui un guide, un exemple (cf. Vita Macrinae).
Il tint divers discours et homélies, et écrivit de nombreuses lettres.
En commentant la création de l'homme, Grégoire souligne que Dieu, « le
meilleur des artistes, forge notre nature de manière à la rendre adaptée
au service de la royauté. A travers la supériorité établie de l'âme, et
au moyen de la conformation même du corps, il dispose les choses de
manière à ce que l'homme soit réellement adapté au pouvoir royal » (
De hominis opificio 4: PG 44, 136B). Mais nous voyons que l'homme,
pris dans les mailles des péchés, abuse souvent de la création et
n'exerce pas une véritable royauté. C'est pourquoi, afin d'exercer une
véritable responsabilité envers les créatures, il doit être pénétré par
Dieu et vivre dans sa lumière. En effet, l'homme est un reflet de
cette beauté originelle qui est Dieu : « Tout ce que Dieu créa était
excellent », écrit le saint évêque. Et il ajoute : « Le récit de la
création en témoigne (cf. Gn 1, 31). Parmi les choses excellentes se
trouvait aussi l'homme, orné d'une beauté largement supérieure à toutes
les belles choses. En effet, quelle chose pouvait être aussi belle que
celui qui est semblable à la beauté pure et incorruptible ?... Reflet et
image de la vie éternelle, il était véritablement beau, et même très
beau, comme le signe rayonnant de la vie sur son visage » (Homilia in
Canticum 12: PG 44, 1020C).
L'homme a été honoré par Dieu et placé au dessus de toute autre créature
: « Le ciel n'a pas été fait à l'image de Dieu, ni la lune, ni le
soleil, ni la beauté des étoiles, ni aucune des choses qui apparaissent
dans la création. Seule toi (anima umana) tu as été rendue
l'image de la nature qui domine toute intelligence, ressemblance de la
beauté incorruptible, empreinte de la vraie divinité, réceptacle de la
vie bienheureuse, image de la véritable lumière ; et lorsque tu la
regardes, tu deviens ce qu'Il est, car à travers le rayon reflété
provenant de ta pureté, tu imites Celui qui brille en toi. Aucune des
choses qui existe n'est grande au point de pouvoir être comparée à ta
grandeur » (Homilia in Canticum 2: PG 44, 805D). Méditons cet
éloge de l'homme. Voyons également à quel point l'homme est dégradé par
le péché. Et cherchons à revenir à la grandeur originelle : ce n'est que
si Dieu est présent que l'homme arrive à sa véritable grandeur.
L'homme reconnaît donc en lui-même le reflet de la lumière divine : en
purifiant son cœur, il redevient comme il était au début, une image
limpide de Dieu, Beauté exemplaire (cf. Oratio catechetica6: SC
453, 174). Ainsi, l'homme, en se purifiant, peut voir Dieu, comme les
cœurs purs (cf. Mt 5, 8) : « Si, avec un style de vie diligent et
attentif, tu effaces les choses laides qui se sont déposées sur ton
cœur, alors resplendira en toi la beauté divine... En te contemplant
toi-même, tu verras en toi celui qui est le désir de ton cœur et tu
seras bienheureux » (De beatitudinibus, 6: PG 44, 1272AB). Il
faut donc laver les choses laides qui se sont déposées sur notre cœur et
retrouver en nous-même la lumière de Dieu.
L'homme a donc comme objectif la contemplation de Dieu. Ce n'est
qu'en celle-ci qu'il peut trouver sa réalisation. Pour anticiper,
dans une certaine mesure, cet objectif, déjà au cours de cette vie, il
doit progresser sans cesse vers une vie spirituelle, une vie de dialogue
avec Dieu. En d'autres termes – et telle est la leçon la plus importante
que saint Grégoire de Nysse nous transmet – la pleine réalisation de
l'homme consiste dans la sainteté, dans une vie vécue dans la rencontre
avec Dieu, qui devient ainsi lumineuse également pour les autres, et
pour le monde.
page ouverte en 06/07
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