8 femmes

 

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Le Figaro Scope: film français 2001, Policier de François Ozon; «Une grande maison bourgeoise isolée sous la neige, au moment de Noël. Le meurtre du maître de maison et huit femmes de la famille qui pourrait bien avoir fait le coup... Un huis clos enlevé, un suspense à la Agatha Christie, mais surtout une succession de numéro chantés par des stars, toutes générations confondues...Catherine Deneuve, Fanny Ardan, Emmanuelle Béart, Danièle Darrieux...»

 
bulletLibre Journal : Critique parue dans le  N° 259 du 28.02.02

 
 

La veille de Noël, dans une demeure familiale, la bonne, en portant le petit-déjeuner, découvre le maître dans son lit, un manche de couteau sortant d'entre les omoplates. La maison est isolée par la neige, le téléphone coupé, la voiture sabotée, la grille du parc cadenassée, la route impraticable. L'auteur de l'acte est forcément l'une des huit femmes qui partageaient la vie de homme : son épouse, sa belle-mère, sa belle-sœur, sa sœur, ses deux filles, plus la bonne et la cuisinière. Les recluses vont donc devoir mener elles-mêmes l'enquête. De cette matière première, un dramaturge anglais moyennement doué aurait tiré un scénario en or, dont Hitchcock, dans ses moments de pire méforme, aurait fait, un film haletant. Il faut donc saluer la prestation de François Ozon qui, de cette pièce écrite voilà un demi-siècle par Robert Thomas (par ailleurs réalisateur de l'immortel Mon curé chez les nudistes) a fait cent trois minutes de vulgarité, de hideur et de stupidité dont on sort entre rage et nausée. Péripéties invraisemblables et contradictoires (personne ne peut sortir de la propriété mais la sœur y entre sans encombre ; des chiens féroces parcourent les allées du parc mais un faon y broute paisiblement ; la vieille assommée à coups de bouteille n'a même pas une migraine...).Dialogues d'une platitude ahurissante. (n'importe quelle ventouse de comptoir a plus de talent que leur auteur.) Costumes et décors effrayants. (Donald Caldwell façon Saint-Laurent rectifié Tati dans du Roger Mart esthétique Galeries Barbes.) Mise en scène digne d'un moniteur de patronage laïc pour troupe d'amateurs de maison de retraite. Le tout est filmé en une succession de gros plans obscènes : l'œil implacable d'une caméra voyeuse, nous imposant jusqu'à l'écœurement les cicatrices de lifting de Catherine Deneuve qui tourne décidément à la Simone Signoret en fin de parcours (nostalgie en moins), la lippe silicosée asymétrique d'Emmanuelle Béart, la denture solipédique de Fanny Ardant qu'on dirait née des amours de Françoise Rosay avec un vainqueur du Grand Prix de l'Arc de Triomphe. Le jeu (?) des actrices est à l'unisson. Les cabotines du Vieil Odéon auraient passé pour des modèles d'intériorité suédoise à côté de ces grimacières en rupture de contrat aux Chargeurs Réunis. Pas un accent de sincérité, pas un regard qui ne soit faux, pas un geste qui n'ait l'air emprunté, pas un moment de naturel. Tout est bidon, clinquant, à contretemps, à contre jeu. Mal joué, mal dit, mal filmé. Quant aux intermèdes chantés, l'idée la plus stupidement incongrue qu'un cinéaste ait eue depuis l'invention du parlant, la simple pudeur commande de n'en rien dire. Mais le pire, le plus intolérable, c'est la manie de l'auteur de tripatouiller des cochoncetés : allusions salaces, postures suggestives, obsession de l'anormalité suscitent dans le public des ricanements gênés. L'amorce de tribadisme entre une Deneuve mafflue et l'osseuse Ardant est, dans le genre, un sommet à jamais insurpassable de hideur pure ; le numéro de transformisme d'Isabelle Huppert, vieille fille laide supposée se métamorphoser en vamp hollywoodienne, un ratage pathétique ; et l'exhibition peroxygénée de Béart mériterait les foudres des avocats de L'Oréal. Même l'oie blanche censée incarner la pureté virginale se révélera, détail sordide, grosse des œuvres de... son père à l'état civil. C'est tout simplement à vomir. Quant à la chute, le moins clairvoyant des amateurs de polars la voit venir une bonne demi-heure avant la fin de cet interminable pensum. Les critiques, évidemment unanimes, reprennent sans se brosser le dossier de presse : "scénario audacieux, distribution étincelante, dialogues jubilatoires, cascades de rires". L'avantage c'est que ça permet de s'épargner le spectacle. Et tant pis pour les cochons de payants !

Résonances ....rs.

M. et S., n'ont guère aimé ce film.

P. a été par moment amusée par la satire.

Quant à moi, cela m'a déplu. J'ai éprouvé un certain malaise à voir « banaliser » tant d'horreurs. La satire n'est pas assez grinçante à mon goût... triste bourgeoisie française.... . Je crains même que prise au premier degré, elle conforte le concept de la relativité de toute morale..... Freud est toujours vivant... vive le défoulement des névrosés.

Ci-joint une critique parue dans le Libre Journal. mais il y en a beaucoup plus de  bonnes par ailleurs ... dans la grande presse.

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