Il faut donc se résigner à laisser mourir cette civilisation
moderne
dont nous ne pouvons à peine nous disjoindre tant
nous sommes encore happés en son
processus. Elle mourra
comme toutes celles qui l'ont précédée. Rien ne la sauvera,
parce que sa tentative de se
soustraire au rythme de la vie et de la mort par les artifices de la
technique et de la science est
encore une intégration anticipée
dans le cycle qui affecte tout
ce qui est humain. Rien ne la
sauvera, pas même le christianisme.
Ne nous leurrons pas d'espoirs. Le christianisme
ne sauve que l'éternel en
l'homme, et le cycle n'est que l'image lointaine de l'éternité.
L'homme n'échappe au cycle qui règit la nature que par le surnaturel
ou par le désespoir absolu
: le
cercle n'est ouvert que par en
haut ou par en bas. En cette fin de civilisation, il s'agit d'assurer
le salut de ce qui ne périt pas, de ce qui se rapproche le plus
de l'éternel : le rapport
fondamental de l'homme à la
création et, au delà de celle-ci, au
Créateur, en le vivant le plus
possible en lui-même et en ses
ramifications essentielles.