« L'ordre
public, pas l'ordre moral
». C'est par ce
propos de
Sarkozy, qui lui a
accordé un entretien,
que
La
Dépêche du Midi
(3 février)
titre sur toute
sa première page. On
veut bien
croire que Sarkozy n'a pas
pesé tout le
sens de cette formule pas
plus que
Chirac lorsqu'il rappelle
fréquemment que
" la loi prime la foi "
Cette formule
est cependant révélatrice
d'une totale rupture avec les
fondements de
notre civilisation avec ses
racines grecques qui enseignent
avec Sophocle que la loi des
dieux, la loi morale est
au-dessus de la
loi du tyran ;
avec le Décalogue commun aux juifs et aux chrétiens,
ces dix commandements dont le
respect doit inspirer
toutes les lois et
qu'aucune, pour le moins, ne doit
violer.
« L'ordre
public, pas l'ordre moral
», c'était, dans la pratique,
le
souhait de la
pire des bourgeoisies,
du pire des
capitalismes, uniquement
soucieux de
l'ordre pour les affaires, et
de la respectabilité de façade.
L'ordre
public,
pas l}ordre
moral », plus tragiquement encore,
c'était et c'est le discours constant
des régimes totalitaires
athées persécutant les religions et niant les valeurs
morales qu'elles transmettent. C'était une des composantes
idéologiques essentielles
aussi bien du communisme
que de son frère jumeau ennemi,
le nazisme. C'est toujours le
principe des
régimes communistes
d'aujourd'hui, chinois, indochinois,
castriste.
Comment ne pas
réfléchir au fait
que le mépris
affiché de l'ordre moral
est un encouragement évident et
logique au désordre immoral ?
Comment ne pas observer
que la morale étant de
moins en moins enseignée dans les écoles, de moins en moins
transmise par une société à la dérive,
de plus en plus bafouée et
moquée à la télévision
il faut alors toujours
plus de gendarmes ?
Faut-il donc
s'étonner si les trop
nombreux
enseignants idéologues
qui, depuis 1968, ont tant vilipendé
l'ordre
et la
morale, récoltent la violence
?
Hélas, celle-ci frappe aussi
tous les autres, les maîtres
et les élèves et surtout parmi ces derniers
les plus
faibles et les plus pauvres.
Le conformisme
de nos médias, de nos
spectacles,
de
nos « intellectuels », de nos politiques,
consiste
à tourner sans cesse en dérision
toute morale. Faut-il s'étonner alors de la barbarie montante, de
la
violence, de la drogue, des viols et
des tournantes ?
Le moralisme qui est
une morale caricaturale était
certes souvent insupportable. Mais
l'immoralisme qui est
aujourd'hui la
règle
nous fait retomber dans la barbarie.
Pas
d'ordre moral,
monsieur le
ministre ? Alors, il vous faudra
prévoir encore et encore, toujours et
toujours plus de policiers
!
Pas d'ordre
moral ?
Alors, je ne donne
pas cher de
votre
ordre public
!
Remarquez que
je vous dis cela
sans oublier
une circonstance atténuante
pour vous :
le silence étrange
des autorités morales et
notamment
catholiques
10.02.03