Monsieur l’Ambassadeur, Monsieur le Ministre,
Nous vous adressons ce courrier afin de vous
signifier que votre pays fait l’objet de menaces caractérisées
émanant d’une institution musulmane française, l’Union des
organisations islamiques de France (UOIF),
composante du Conseil (dit français) du culte musulman (CFCM).
En effet, lors de la 26e Rencontre des musulmans de France, qui a eu
lieu du 10 au 13 avril 2009, au Bourget, le « docteur » Tareq
Suwaidan, invité à donner une conférence sur Le Prophète
Mohamed : un modèle pour l’humanité, a expressément enjoint la
nombreuse assistance à ne pas oublier une prophétie de Mahomet,
fondateur de l’islam.
Il s’agit d’un propos (1) dudit prophète rapporté
par ses compagnons dans le Hadîth (tradition islamique ou Sunna),
source majeure, après le Coran, de la charia (loi islamique).
Mahomet aurait en effet annoncé que la conquête de Rome suivrait
celle de Constantinople, première prophétie déjà réalisée en 1453
dans un bain de sang comme vous le savez. Lors de cette rencontre au
Bourget, événement majeur pour la communauté musulmane établie en
France, Tareq Suwaidan a déclenché des applaudissements nourris
quand il a appelé les dizaines de milliers de musulmans présents à
ne pas cacher cette prophétie et donc à la faire vivre. Venant de ce
« docteur » soutenant ouvertement le Hamas et appelant à supprimer
Israël, il y a de quoi s’inquiéter.
Interrogé récemment sur cette affaire dans un
livre d’entretiens (2) paru chez l‘éditeur Albin Michel, l’imam de
Bordeaux Tareq Oubrou, responsable de l’UOIF
présent au Bourget aux côtés de Suwaidan, n’a pu contester
l’existence de cette « prophétie ». Afin de tenter de rassurer
l’opinion, l’imam a évoqué un épisode pacifique qui pourrait prendre
la forme d’une « simple présence pacifique, une “présence
témoin” (3) ». Nous ne pouvons qu’avoir de très sérieux
doutes sur le caractère démocratique et « pacifique » d’une conquête
territoriale annoncée.
Nous, universitaires, spécialistes de l’islam,
arabisants, alertons depuis de nombreuses années le gouvernement
français dans nos ouvrages, conférences et interventions
médiatiques, sur la nature inquiétante de l’UOIF,
issue de l‘école de pensée des Frères musulmans, tout comme l’est l’UCOII
en Italie. Non seulement le gouvernement français ne prend aucune
disposition pour contenir ce mouvement radical, mais pire, il a
octroyé la nationalité française à nombre de ses responsables
étrangers depuis 25 ans. Encore plus inquiétant, la majorité
présidentielle actuelle, par le biais des mairies gérées par ses
membres, a facilité l’acquisition de terrains en vue d‘édification
de Grandes Mosquées, dans les villes de Bordeaux, Mulhouse, Woippy
et bien d’autres. Des terrains publics mis à disposition souvent
sans contrepartie de loyers, quand il ne s’agit pas de financements
directs des parties « culturelles ». L’opposition socialiste use des
mêmes procédés, notamment à Nantes et à Poitiers, ville symbolique.
Nous nous adressons à l’Italie pour deux raisons :
— Parce que nous
avons l’impression de crier dans le désert, en écrivant des milliers
de pages, en intervenant dans les médias pour un résultat nul, tout
en prenant des risques évidents.
— Parce que, étant Européens de langue latine ou
chrétiens arabes d’Orient, Rome est pour nous une des sources de nos
racines en plus d’abriter le Vatican, clairement visé par ces
islamistes.
Pour toutes ces raisons, nous espérons que vous
saisirez la gravité de la menace pesant sur notre civilisation
commune et que vous interviendrez auprès du gouvernement français
afin de lui demander s’il compte laisser les islamistes fomenter
tranquillement l’invasion de votre territoire, déjà entamée à en
juger par la prière publique sur la place Vittorio-Emmanuele à Rome
le 20 septembre dernier.
• Signataires
Joachim Véliocas,
Fondateur de l’Observatoire de l’islamisation. Auteur de L’Islamisation
de la France, Editions Godefroy de Bouillon, 2006.
Sami A. Aldeeb Abu-Shalieh,
docteur en droit (université de Fribourg).
Professeur invité pour le droit arabe et musulman dans les
institutions suivantes : faculté de droit et de science politique
d’Aix-en-Provence, faculté de droit de Palerme, faculté
internationale de droit comparé de Strasbourg. Directeur du Centre
de droit arabe et musulman, Lausanne. Académicien de Studium –
Accademia di Casale e del Monferrato per l ‘Arte, la Letteratura la
Storia, le Scienze e le Varie Umanità. Dernier ouvrage
universitaire : Religion et droit dans les pays arabes.
Presses universitaires de Bordeaux, Bordeaux, 2008.
René Marchand.
Ecole nationale des langues orientales
vivantes. Licence d’arabe classique. Journaliste. Chevalier de
l’Ordre national du Mérite (1971). Président de la Section
professionnelle Presse-Communication du RPR
(1984-1989). Dernier ouvrage paru : Mahomet. Contre-enquête,
L’Echiquier. Mai 2006.
Louis Chagnon.
Historien. Dernier ouvrage paru : La
Conquête musulmane de l’Egypte, Economica, 2008.
Johan Bourlard.
Master en sciences des religions, orientation islam (Université
libre de Bruxelles). Dernier ouvrage paru : Le Jihâd : les textes
fondateurs de l’islam face à la modernité, collection Studia
Arabica, Editions de Paris, 2008.
Marie-Thérèse Urvoy.
Professeur d’islamologie, d’histoire de
l’islam et de langue arabe à l’Université catholique de Toulouse.
Maîtrise d’arabe. Dernier ouvrage paru : Le Texte arabe non
islamique, Editions de Paris, 2009.
Dominique Urvoy.
Professeur de pensée et de civilisation arabe à l’université de
Toulouse II. Auteur. Principal ouvrage paru : Histoire de la
pensée arabe et islamique, Seuil, 2006.
(1) Extrait du hâdith : « Ibn Qatîl rapporte :
“Nous étions chez Abdoullah Ibn Umar quand quelqu’un lui demanda :
Laquelle des deux villes, Rome ou Constantinople, sera-t-elle
prise en premier ? Abdoullah se fit alors apporter un coffre
muni d’un anneau, dont il tira un écrit ainsi rédigé : “Nous étions
chez l’Envoyé de Dieu, quand on lui demanda : Laquelle de ces
deux villes, Rome ou Constantinople, sera-t-elle prise en premier ?”
L’Envoyé de Dieu répondit : “C’est la ville d’Héraclius,
c’est-à-dire Constantinople, qui sera prise la première.” » (Ahmad
2/176, ad-Dârimi 1/126, et Al-hâkim 3/422)
(2) Tareq Oubrou, profession imâm,
entretiens avec Michael Privot et Cédric Baylocq, Albin Michel,
2009.
(3) Tareq Oubrou, profession imâm,
entretiens avec Michale Privot et Cédric Baylocq, Albin Michel, 2009
(page 138).