Les islamistes sont déjà là ...

Dossier : France Europe

Présentation:

deux livres intéressants... qui mettent en évidence que le calme apparent est plutôt la symptôme d'une emprise notoire sur le pouvoir...de groupes de pressions .....

Extraits: 

Les islamistes sont déjà là ...« A l'origine de l'islamisme il y a l'islam. »   ....là où vivent les musulmans, là est pour eux la terre d'islam, et .. l'islam est naturellement expansionniste et prosélyte..... la « liberté » et le « droit » étant conçus comme la liberté et le droit de cité des dogmes islamiques.

Conseil français du culte musulman créé par Sarkozy sont les relais d Etats ou de partis étrangers musulmans.....logique déterministe qui fait le jeu des intégristes, en mettant toutes les populations maghrébines sous l'étiquette « musulmane »  ..... respectueux des valeurs de la République vis-à-vis de l'extérieur, et  intransigeants en interne ...

« la France est choyée en contrats mais aussi en militants subventionnés »... «L'Arabie, confiait un diplomate, assure nos fins de mois. »   ...une guerre secrète ... « l'Etat français,... a plus les moyens de savoir que d'agir »

L'islam retournera en Europe en conquérant ...Toute terre n'est pas obligatoirement conquise par l'épée.... L'Europe [finira par] se rendre compte qu'elle souffre de sa culture matérialiste et se cherchera une solution de remplacement, une échappatoire, un canot de sauvetage.

résonances :

à ce propos il me revient à la mémoire une interview du directeur de la Direction centrale des Renseignements généraux sous Mitterrand et qui relatait les négociations entreprises (à la demande du Président )avec les islamistes poseurs de bombe dans le métro, sur la base suivante ... où vous arrêter les attentats, où nous nous en prenons à vos réseaux ... le deal  a été accepté ... les attentats se sont arrêtés. Je suppose que les réseaux bien que surveillés n'ont cessé de se développer... Cela devait se passer dans les années 80....(

en io-relation ....

 

 

 

 

Les islamistes sont déjà là ...

Auteur: Christophe Deloire et Christophe Dubois, et  Chahdortt Djavann,

Source: Présent 20.11.04

LA LECTURE conjuguée de Christophe Deloire et Christophe Dubois, Les Islamistes sont déjà là (Albin Michel) et de Chahdortt Djavann, Que pense Allah de lEurope ? (Gallimard) déjà évoqués par Alain Sanders et Yves Chiron, est trop riche, tour à tour ou simultanément tragique et cocasse, pour que je n'y revienne pas. Les sources des journalistes français sont multiples, rapports confidentiels, archives, confidences d'agents de l'ombre, mais très souvent tirées de la DCRG (Direction centrale des Renseignements généraux).

L'islamisme et l'islam

Prudents ou convaincus, ils se gardent, dès les premières lignes de leur avant-propos, de l'amalgame : « Ce livre n'accuse en rien l'islam. Ce livre révèle les coulisses de l'assaut du fascisme vert contre la République. » Iranienne émigrée en France, Chahdortt Djavann connaît l'islam de l'intérieur, et se moque des distinctions subtiles : « A l'origine de l'islamisme il y a l'islam. » Certains faits, certaines paroles entrent en résonance avec son expérience iranienne, et par là prennent un relief imprévu. Ainsi la remarque d'un sociologue musulman interrogé sur les prisons à la télévision française « L'islam est la première religion carcérale en France. » Constant qui résonne comme un désir de conquête ; et, pour l'Iranienne, écho grinçant de ce qu'elle entendait en Iran, lorsqu'on accusait le Chah de n'avoir fait une place à l'islam que dans les prisons.

Obsédée par le voile, elle le considère, non sans raison, comme l'étoile jaune de la dhimmitude féminine, mais il me semble excessif d'y voir avec elle « l'emblème, le drapeau et la clef du système islamique ». Je préfère les critiques de Raffarin, pour lesquels le vote d'une loi, c'est « écraser une souris avec un bulldozer » ; c'est, en outre, provoquer des effets pervers contre celle qui reste, hors des prisons, la première religion de France.

Stratégie de pénétration

On pourra rire des élèves qui, en Alsace, contestent les sapins de Noël ; des salafistes qui, à Aulnay-sous-Bois, conseillent d'entrer dans les toilettes avec le pied gauche pour en sortir avec le pied droit ; des militants du Tabligh qui, dans le quartier parisien de Belleville, réglementent l'islamic way of life jusque dans la manière de dormir - « les adeptes dorment sur le côté droit en écrivant Mohamed (en arabe) avec leur corps » - et de se nourrir - « le bon musulman doit parler peu pendant sa restauration, car, s'il se tait, il fait comme les juifs, et s'il parle trop, il agit comme les Français ».

L'Europe, laboratoire idéal

Ils traduisent néanmoins, à leur manière, moins une stratégie de repli communautariste qu'une stratégie, selon l'expression de Djavann, de « pénétration et, en quelque sorte, de colonisation », si l'on songe que, là où vivent les musulmans, là est pour eux la terre d'islam, et que l'islam est naturellement expansionniste et prosélyte. On ne saurait trop les pousser à écouter jusqu'au bout les conseils salafistes : « Pas question d'accepter le RMI ou l'allocation chômage. Chacun doit trouver du travail ou alors, s'il n'en trouve pas, il faut quitter la France, l'immigration vers les pays arabes étant souhaitable. »

Mais l'Europe est trop accueillante pour qu'ils suivent un tel conseil. Elle est « un laboratoire idéal pour les islamistes », remarque Djavann, par le parapluie juridique qu'elle leur offre, par leur possibilité de jouer des traditions propres à chaque pays et de leurs diverses instances juridiques, ou des institutions d'appel communes.

Habiles à instrumentaliser la démocratie, les islamistes, en France, présentent, selon l'opportunité, la « laïcité » comme une « exception française », à relativiser voire à condamner, ou comme un concept universel ou extensible dont ils se font eux-mêmes les interprètes, « laïcité bien comprise, moderne, ouverte », c'est-à-dire laissant le champ libre à l'islam. Ils ont un allié en Sarkozy, qui « reconnaît à l'islam le droit d'être compté comme une des grandes religions de France », au nom de l'idéal républicain ».

Djavann remarque « le mimétisme ambigu » dans l'usage détourné des mots empruntés à la tradition démocratique, la « liberté » et le « droit » étant conçus comme la liberté et le droit de cité des dogmes islamiques.

L'échiquier de l'islam en France

Peut-être pourrait-on considérer comme une chance les divisions internes de l'islam, et que les péripéties des guerres intestines entre le recteur de la mosquée de Paris et ses rivaux, racontées par les deux Christophe, sont réjouissantes. Ce qui l'est moins, c'est de savoir que les mouvements qui constituent le Conseil français du culte musulman créé par Sarkozy sont les relais d Etats ou de partis étrangers musulmans. La mosquée de Paris obéit à l'Algérie des généraux, le Tabligh est le relais du FIS algérien, la FNMF représente « des centres d'influence au profit de  l'islam - qui est une entorse à la loi de 1905 - et dont Dalil Boubakeur s'est réjoui : « le culte musulman est admis à la table de la République » ; logique déterministe qui fait le jeu des intégristes, en mettant toutes les populations maghrébines sous l'étiquette « musulmane » ; alliance stratégique de musulmans divisés en outre rodés au double discours.

Selon l'expression des RG, les fondamentalistes se montrent « respectueux des valeurs de la République vis-à-vis de l'extérieur, et sont intransigeants en interne ». Républicains à géométrie variable, ils pratiquent la taqia, qui signifie « visière » en arabe : ils s'avancent masqués. Revient l'image éclairante de l'échiquier : « La taqia consiste à faire le gros dos quand la situation est fermée, avancer ses pions et tenir le langage de celui que l'on a en face pendant un temps, pour remonter à l'arrière. »

Du dialogue aux fins de mois

Deux éléments fragilisent encore la position de la France. Le premier, c'est l'aveuglement idéologique de ses dirigeants, Chirac prônant, contre le choc des civilisations cher à Huntington, le « dialogue des cultures », et affirmant sans vergogne que « les racines de l'Europe sont autant musulmanes que chrétiennes ». Le second, c'est le piège des intérêts. Les journalistes français rappellent la petite vengeance, dans Libération, de Tarek Ramadan, auquel Sarkozy avait imprudemment offert une tribune télévisuelle « Puisque celui qui défend la lapidation est un "déséquilibré", oserez vous dire que le roi Fahd d'Arabie Saoudite, qui non seulement la défend mais impose son application, est un "déséquilibré profond ?" » Et Ramadan fustigea, ce qui ne manque pas de sel, « le double discours » de Sarkozy.

Il est vrai que la lapidation et autres modes d'exécution dont l'Arabie est prodigue, sont de peu de poids face aux intérêts économiques. En outre, remarquent les journalistes français, « la France est choyée en contrats mais aussi en militants subventionnés » ; on n'a pas les uns sans les autres. « L'Arabie, confiait un diplomate, assure nos fins de mois. »

Paralysé par un long passé d'erreurs qui se paient, par ses intérêts, par l'aveuglement idéologique de ses dirigeants, par la pression des Etats étrangers, « l'Etat français, remarquent les deux journalistes, a plus les moyens de savoir que d'agir ». La mine de renseignements qu'ils nous livrent témoigne d'enquêtes singulièrement riches, mais qui ne suffisent pas à endiguer des mouvements avides, eux, de conquête. Au mieux on agit sur le coup, à la remorque des événements, sans les prévoir ni les prévenir. Exemple qui clôt cette « enquête sur une guerre secrète » est symptomatique : c'est l'expulsion de l'imam de Vénissieux, Abdelkader Bouziane ; il vivait en France sans encombre, bien que polygame, et père de seize enfants, presque tous français.

D.M.

 

texte hébergé en  11/04

 

 
 

L'islam retournera en Europe en conquérant

Présent le 27.01.05

 

Le cheik Al-Qaradawi (1), qui vit au Qatar, est l'un des fondateurs de la chaîne islamiste Al-Jazira. Il préside aussi le Conseil européen de la fatwa (2) et, à ce titre, se laisse aller à de grands accès de franchise sur le sort que lui et les siens réservent à l'Europe. Exemple :

- On posa au prophète Mahomet la question suivante : « Quelle ville sera conquise en premier, Constantinople ou Romiyya ? »

Il répondit « La ville d'Héraclès sera conquise en premier, c'est-à-dire Constantinople. Romiyya est la ville aujourd'hui appelée « Rome », capitale italienne. La ville d'Héraclès [qui devint ensuite Constantinople] fut conquise en 1453 par Mohammed Ben Morad, jeune Ottoman de 23 ans, connu sous le nom de Mohammed le Conquérant. L'autre ville, Romiyya, reste [à conquérir], et nous espérons et croyons [qu'elle sera conquise]. Cela signifie que l'islam retournera en Europe.

L'islam est entré deux fois en Europe, et deux fois l'a quittée. Peut-être que la prochaine conquête, avec la volonté d'Allah, se fera par la prédication et l'idéologie. Toute terre n'est pas obligatoirement conquise par l'épée... [La conquête de la Mecque' ne s'est pas faite par l'épée ou la guerre, mais par un traité [de Houdavbial (3) et par des moyens pacifiques. Peut-être allons-nous conquérir ces terres sans armées. Nous voulons qu'une armée de prédicateurs et d'enseignants présentent l'islam dans toutes les langues et tous les dialectes.

Nous avons conquis Constantinople, mais la deuxième partie de la prophétie reste à accomplir, la conquête de Romiyya. Celle-ci implique le retour de l'islam en Europe. L'Europe [finira par] se rendre compte qu'elle souffre de sa culture matérialiste et se cherchera une solution de remplacement, une échappatoire, un canot de sauvetage. Elle ne trouvera rien qui puisse la sauver, si ce n'est le message de l'islam, le message du muezzin, qui lui transmettra la religion sans renier le monde, la conduira aux cieux sans la déraciner de la terre. Avec la volonté d'Allah, l'islam retournera en Europe et les Européens se convertiront à l'islam. Ils seront ensuite à même de propager l'islam dans le monde, mieux que nous, les anciens musulmans. Tout cela est possible pour Allah.

 

(1) pour plus voir site IslamOnline

(2) qui a son siège à Dublin

(3) L'accord d'Houdaybia est une convention que Mahomet signa en 628 avec les « infidèles » de sa tribu, les Kuraysh. Il s'y était résolu quand, voyant qu'il ne pouvait les convaincre de rejoindre la communauté islamique, il réalisa qu'il ne pourrait les vaincre par les armes. Deux ans plus, il viola le traité en attaquant La Mecque, tuant les Kuraysh et pillant leurs biens.

 

 

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