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Pas de négationnistes dans l'Eglise
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L'appel des intellectuels catholiques
« Je crois que les chambres à gaz n'ont pas
existé ». Cet infâme credo qui n'a rien voir avec le
christianisme, nous l'avons entendu jeudi 22 janvier dans la
bouche de Mgr Richard Williamson, l'un des quatre évêques
intégristes ordonnés en 1988 par Mgr Lefebvre. Ce n'est d'ailleurs
pas une surprise : depuis des années, ce prélat multipliait les
déclarations provocatrices.
Or, la levée deux jours après des excommunications frappant les
lefebvristes a créé une tragique ambiguïté, laissant à penser que
Rome réhabilitait le négationnisme ou du moins le considérait
comme une opinion licite voire innocente.
Cette ambiguïté est tout simplement insupportable.
Insupportable, parce que derrière le masque du négationnisme, on
découvre le visage du plus hideux antisémitisme.
Insupportable, parce que depuis un demi-siècle, de Jean XXIII à
Benoît XVI, l'Eglise a entrepris une longue démarche de repentance
à propos de l'antijudaïsme. Elle n'a cessé de chercher la
rencontre et la réconciliation avec ceux que Jean
Paul II appelait « nos frères aînés ». Ce faisant, elle a
retrouvé ses racines : Jésus, Marie, les disciples étaient juifs.
Nous, signataires de cet appel, considérons donc les propos de Mgr
Williamson comme une atteinte personnelle à notre foi chrétienne.
Nous estimons que cet évêque ne saurait trouver sa place dans
l'Eglise, sans repentir sincère et explicite de sa part.
Nous demandons au pape de condamner clairement les propos de Mgr
Williamson. C'est à nos yeux, désormais, le seul moyen de réparer
les dommages que cette situation fait connaître à l'Eglise
elle-même.
Ils ont signé :
Jean-Claude Guillebaud Ecrivain; Rémi Brague Philosophe; Paul
Valadier Jésuite; Florence Delay de l'Académie française;René
Girard, philosophe, de l'Académie française ; Jacques Delors
ancien ministre; Jean Delumeau Historien; Jean-Luc Marion
Philosophe de l'Académie française; Sylvie Germain Ecrivain;
Jean-Marie Pelt Botaniste; Eric-Emmanuel Schmitt Ecrivain et
Réalisateur; Robert Scholtus Supérieur du séminaire des Carmes;
Alina Reyès Romancière; Jean-Baptiste de Foucauld Militant
associatif; Christoph Theobald Théologien; Denis Vienot
Responsable associatif; Marc Zarrouati Président d'honneur de l'Acat;
Gabriel Ringlet Vice-recteur émerite de l'université de Louvain
(Belgique); Jean-Louis Schlegel Sociologue, éditeur du Seuil;
Jacques Arènes Psychanalyste; Benoît Billot Moine bénédictin;
Olivier Bobineau Sociologue; Jean Boissonnat Journaliste; Eric
Boone, théologien; Jean-François Bouthors éditeur; Henri Burin des
Roziers dominicain ; François Cassingena-Treverdy bénédictin
liturgiste et poète; Paul Clavier Philosophe; Denis Clerc
Economiste; Marie-Laure Denès Secrétaire Générale Justice et
Paix-France; Jean-Pierre Dupuy professeur à l'Ecole Polytechnique
et à l'université Stanford; Etienne Fouilloux Historien ; Claude
Geffré DominicainPatrice Gourrier Prêtre et Psychologue ; André
Gouzes Dominicain, directeur du « Centre de formation à la
liturgie et au chant sacré » de l'Abbaye de Sylvanès (Aveyron) ;
Matthieu Grimpret Professeur d'Histoire ; Fabrice Hadjadj
Philosophe ; Nicole Jeammet psychologue, enseignante Paris V et
Centre Sèvres ; Marc Leboucher Editeur ; Michela Marzano
Philosophe ; Audrey Massié Présidente du MRJC ; Thierry Massis
Avocat ;Nicolas-Jean Sed, éditeur ; Christian Mellon Jésuite ;
Fleur Nabert sculpteur ; Bernard Perret Economiste ; Gérard
Pfister Editeur ; Eric Pillet Président de l'ArcheOlivier Py
Comédien, Dramaturge, Directeur du Théâtre de l'Odéon à Paris ;
Jean Raguenes dominicain ; Gérard Bessière, prêtren, écrivain ;
Isabelle Renaud-Chamska Présidente d'Art, Culture et Foi ;
Paul-Louis Rinuy Professeur à l'université de Paris VIII ; Paul
Thibaud philosophe ; Michel Dollé, économiste ; Anne-Marie
Pelletier, bibliste ; Jean-Robert Pitte, géographe. Michel
Albert, président de l’Académie des sciences morales et politiques
; Guy Aurenche avocat ; Philippe Bancon, délégué général des
Scouts et Guides de France ; Bernard Bosson, ancien ministre ;
Catherine Clément, philosophe ; Bénédicte du Chaffaut, sociologue
et théologienne ; Alain Vircondelet, écrivain ; Marie Rouanet,
écrivain ; Hubert Debbasch, PDG de Terre entière et de Témoignage
chrétien ; Daniel Duigou, prêtre, psychanalyste ; Alice Ferney,
écrivain ; Dennis Gira, journaliste ; Catherine Grémion,
sociologue ; Marie de Hennezel, psychologue, psychothérapeute ;
Elena Lasida, économiste ; Jean-Pierre Lemaire, écrivain ;
Jean-Paul Marsaud, délégué de Chrétiens en Forum ; Jean Mouttapa,
éditeur ; Gabriel Nissim, dominicain ; François Nizery, écrivain ;
Jean-Claude Petit, président du CNPC ; Henry Quinson, moine à
Marseille ; Jean-Pierre Rioux, historien ; Nicolas Senèze,
journaliste ; Michel Sauquet, directeur de l’Institut de recherche
et débat sur la gouvernance (IRG) n Catherine Soublin, membre du
Conseil pontifical pour les laïcs n Joël Thomas, ancien Président
du CCFD n Nicolas Traube, producteur ; René Valette, ancien
recteur de l’Institut catholique de Lyon ; Patrick Viveret,
philosophe ; Dominique Wiel, prêtre ; Catherine Wihtol de Wenden,
universitaire ; Hélène Brunschwig, psychanalyste.

http://ja-jp.facebook.com/topic.php?uid=38749731160&topic=7708
Bonjour,
Actuellement, vous êtes 54 à avoir signé la pétition de « la
Vie » intitulée « pas de négationnisme dans l’Église ».
Bien que désapprouvant totalement les propos de Mgr
Williamson, je suis profondément choqué par votre démarche.
1. D’abord, parce qu’il est évident que ce n’est qu’un
prétexte. Cela fait des années que « La Vie » milite contre
tout rapprochement avec la FSSPX (au nom de la charité et de
l’ouverture, bien sûr). Les propos de Mgr Williamson, qui
datent de plusieurs mois (mais, comme par hasard n’ont été
diffusés à la télévision qu’après la signature du décret
levant l’excommunication) ne sont qu’un prétexte pour
s’opposer à l’ouverture de Benoît XVI. C’est
fondamentalement contre le pape qu’est dirigée votre
pétition.
2. Ensuite, votre démarche va contre la légitime autonomie
des sciences profanes (physique, chimie, astrologie,
géologie, histoire, etc.) à l’égard de la foi. Ce n’est pas
aux autorités religieuses de déterminer et d’imposer la
vérité scientifique ou historique. Tout le monde convient
qu’il est absurde de nier l’existence historique de
Napoléon, par exemple, mais il serait tout aussi absurde que
l’Église prétende imposer cette existence comme un dogme. Ce
n’est pas son domaine. Il en va exactement de même de
l’histoire de la deuxième Guerre mondiale. Quelle que soit
l’absurdité foncière de telle ou telle position sur ce
sujet, il n’y a aucune raison que l’Église s’en mêle. En
prétendant exiger que l’Église condamne le négationnisme,
vous la faites pénétrer sur un terrain qui n’est pas le
sien. Vous justifiez par le fait même tous les
cléricalismes, les fondamentalismes et les intégrismes
contre lesquels vous prétendez par ailleurs lutter. Vous
allez directement contre la saine laïcité, qui demande
justement une exacte distinction du religieux et du profane.
(Soyez un peu logiques, s’il vous plait ! On reproche
aujourd’hui à l’Église ses ingérences en matière
scientifique à l’époque de Galilée. On ne peut réclamer une
condamnation du négationnisme par l’Église sans prôner une
ingérence absolument semblable dans son principe !)
3. Enfin, ceux qui commettent aujourd’hui des crimes contre
l’humanité sont plus dangereux que ceux qui nient des crimes
commis il y a soixante ans. De ce point de vue, la pétition
de « La Vie » est une diversion et un alibi (car, malgré son
nom, « La Vie » ne lutte que très mollement contre le
génocide perpétré par l’avortement).
Pour ces trois raisons, j’estime que cette pétition de « La
Vie » est une mauvaise action, et je vous invite vivement à
retirer votre signature, pour d’éviter d’être ce que Lénine
nommait « des idiots utiles ».
(Et surtout il s'agit d'une lapidation "tous contre un"
d'une victime émissaire pour expurger la rage née de la
levée des excommunications.)

"La source d'une immense espérance
temporelle"
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2009/03/la-source-dune-immense-esp%C3%A9rance-temporelle.html
Il ne fait pas bon s’attaquer à Benoît XVI. Ce
doux est un fort. On peut donc prédire qu’« il
possédera la terre ». Loin de lui inspirer la peur, la
tempête médiatique lui a donné l’occasion d’approfondir sa
démarche, de mieux mettre en valeur la portée de son
geste, de préciser sa position à l’égard du Concile, de la
Fraternité Saint-Pie X, de nos amis juifs, des « faux
frères », et de donner, avec délicatesse, sourire et
fermeté à René Girard, le philosophe du
bouc-émissaire, qui s’était laissé aller à signer un texte
scandaleux contre lui, une douce et sévère leçon. A
l’exemple de saint Paul, Benoît XVI agit « toujours en
instruisant ». (II Timothée, 4, 2).
Lu dans
Présent sous la plume
de
Jacques Tremolet de Villers : 22.03.09
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