C’est ce qu’affirme le Monde du 22
janvier en disant que «L’Eglise sera vaincue par le libéralisme».
Le sociologue, auteur de cet
article, ne parle pas de la Marche pour la Vie, mais plutôt des
sondages concernant le recul quantitatif de la foi.
Un minimun de réflexion et
d’expérience historique montrent les limites d’un raisonnement sur
la foi fondé dans l’individualisme et le relativisme libéral.
Verbatim
« Mais ce qu'il révèle
d'essentiel, c'est le détachement vis-à-vis de la religion
institutionnelle. […] La religion n'englobe plus tous les aspects de
la vie des personnes et de la société, elle devient une affaire
privée. […]
C'est l'essence même de la
modernité libérale que d'admettre que la vérité existe, mais qu'elle
est relative à celui qui en fait l'expérience et qu'aucune autorité
ne peut vous l'imposer. Quand le Vatican pourfend le relativisme, il
pourfend une réalité irrépressible […]. […] L'Eglise n'est pas un
type d'organisation en affinité avec la modernité. Elle ne survivra
que si elle cesse de fonctionner à l'autorité et à la prescription".
Cet homme très savant rejoint la foule de ceux qui ont pensé que le
christianisme allait mourir bientôt, de Nietzche à Freud qui
affirmait « on peut prévoir que l'abandon de la religion aura lieu
avec la fatale inexorabilité d'un processus de croissance » et de
Staline à John Lennon.
L’argumentaire libéral repose sur
une revendication d’autonomie absolue de l’individu : « Rien ne peut
résister dans une société libérale à la promotion du sujet souverain
», alors que c’est dans le christianisme que l’individu se
découvre pleinement libre et digne d’aimer, pour rentrer en relation
avec son prochain. La découverte de la personne et de la conscience,
si forte chez Saint Augustin rencontre les immenses aspirations
contemporaines des personnes touchées par l’avortement ou les
séparations familiales. Notre France un peu fatiguée est en
retard et refuse de voir que c’est aux Etats Unis, le pays le plus «
moderne » du monde, que la construction d’un milieu chrétien dans la
vie contemporaine est la plus avancée. Que la foi soit un choix,
voulu et vécu n’y entre pas en contradiction avec son
institutionnalisation. Les nouveaux prêtres comme cette ancienne
star de la musique pop taïwanaise qui affirme « , je suis
aujourd’hui un garde du Seigneur. Je serai toujours un humble garde
du Christ Roi, avec la lance et l’épée. La lance est la parole de
Dieu qui tranche toutes les tentations et la vanité de l’homme,
l’épée est l’Esprit Saint qui combat tous les courants du monde qui
viennent du Malin » les moines, les ermites et les confesseurs de la
foi du XXIe siècle savent très bien retrouver le patrimoine et les
affirmations de la foi de toujours.
Quand le Christ se demande si il
trouvera encore la foi à son retour il nous renvoie à notre
responsabilité et ne retire pas sa promesse de fidélité à son
Eglise. Qui aurait pu penser en 1938 que les promesse de Pie XI d’un
triomphe sur le nazisme se réaliseraient sept ans après et que le
communisme s’effondrerait ? Relisons ses paroles pour nous
encourager sur la route: «Comme d'autres
époques de l'histoire de l'Église, celle-ci sera le prélude d'une
nouvelle ascension et d'une purification intérieure, à la seule
condition que les fidèles se montrent assez fiers dans la confession
de leur foi au Christ, assez généreux en face de la souffrance pour
opposer à la force matérielle des oppresseurs de l'Église
l'intrépidité d'une foi profonde, la fermeté inébranlable d'une
espérance sûre de l'éternité, l'irrésistible puissance d'une charité
agissante. […] Alors le jour luira où, succédant aux hymnes de
triomphe prématurés des ennemis du Christ, s'élèvera vers le ciel,
du coeur et des lèvres des fidèles, le Te Deum de la délivrance»
Le 14 mars 1937, "Mit brennender Sorge"