"La source du bonheur " de Christian Boiron

Dossiers : Elans du JE

Présentation : ... Il s'agit d'un livre que j'ai découvert par hasard au milieu d'une chronique politique.  À la lecture, il paraît au premier abord un peu simpliste mais la grille de lecture du comportement humain ( élaborée à partir des travaux de Laborit  ... et de ceux Jacques et Fanny Fradin ... les trois cerveaux ) me paraît très efficace pour une meilleure compréhension de soi-même .... grâce au néoCortex ... chemin de la conscience élargie ... de toute Weltanschauung.

Extraits :  

cerveau reptilien :   il exprime alors quatre besoins physiologiques vitaux boire, manger, dormir et faire l'amour.

cerveau limbique : On conditionne le petit de l'homme à manger sa soupe d'une certaine façon, on lui apprend à pêcher. à chasser, à se nourrir, se vêtir, déclarer sa flamme, travailler, considérer ses voisins, réagir à une agression ; on lui apprend à se soigner, à témoigner son affection, à cultiver sa spiritualité, à faire face à la mort: on le conditionne d'une certaine façon à considérer l'univers et les lois de la nature ; on lui dit comment croire, que croire et qui croire.

 

Mais l'être humain, lui, n'est pas obligé de suivre ces instincts « animaux » qui poussent à se rassembler, à se mesurer et à se ressembler ; il a accès à d'autres moyens pour définir sa voie, en l'occurrence la réflexion intelligente qui se développe dans le néoCortex.

 

La partie néocorticale de notre cerveau : C'est là que se développe notre aptitude à raisonner, à calculer, à dessiner, à faire de la poésie ou de la musique, à chercher notre destinée.

 

 Si le limbique fait la part la plus belle au groupe, le néocortex donne de l'importance à l'individu,...

 

en z relations ....  anxiété, violence, malheur .... formatage des esprits .... mimétisme ... grégarité... pouvoir ... conscience ....  Freud ...Jung ... Laborit  ... homenUN, Homentranche , homenMULTETUN  ...homendevenir  ...   l'homme trinitaire ....

l'être social

les lignes de front.....nos fronts

 

n"La source du bonheur " de Christian Boiron

 

 

EXTRAITS

p 17 Voici résumé et schématisé l'ensemble des connaissances nécessaires à la compréhension du bonheur.

Le cerveau est en quelque sorte le quartier général, le siège social de l'organisme. C'est là que remontent l'essentiel des informations utiles à la gestion de l'individu, c'est là que se prennent les décisions stratégiques.

Le cerveau n'est pas prioritairement divisé en deux parties comme on le dit parfois, la gauche et la droite, cette représentation étant aujourd'hui considérée comme incertaine ou à tout le moins beaucoup plus subtile. On admet actuellement (il est probable que ces données seront dépassées dans quelque temps ; c'est frustrant mais c'est ainsi, et cela n'empêche pas la connaissance de progresser) que le cerveau est composé de trois étages principaux correspondant à la fois à des étapes de l'évolution, et à des niveaux d'organisation spécifiques. On appelle ces trois « cerveaux » . le reptilien, le limbique et le néocortical.

Au cerveau reptilien est dévolue la gestion des fonctions physiologiques, comme par exemple la respiration, la circulation sanguine, la fonction hépatique ou la digestion. Il fait son travail discrètement, sans « en parler à personne », c'est-à-dire sans que l'on en ait conscience, sauf lorsqu'il lui faut une intervention extérieure : il exprime alors quatre besoins physiologiques vitaux boire, manger, dormir et faire l'amour.

La maintenance de l'intégrité physique est le royaume du reptilien. Il gère l e besoin de sommeil en fonction de l'état de fatigue de l'organisme, de même il régule la qualité et la quantité de nourriture nécessaires au bon fonctionnement du corps. C'est le reptilien qui nous donne soif, et pas simplement soif : soif d'eau plus ou moins salée, plus ou -moins fraîche, plus ou moins sucrée, en fonction des besoins de l'organisme. De même pour la faim : faim de légumes, de viande, ou de fruits, de cuit ou de cru. C'est lui aussi qui déclenche le besoin de faire l'amour, et pas avec n'importe quelle personne, l'explication des critères de sélection étant probablement à rechercher au nive tu de l'espèce. Il est facile d'admettre que l'envie de carottes plutôt que d'épinards ou de viande traduit des besoins spécifiquement différents de l'organisme (oligo-éléments, minéraux, vitamines, acides aminés), mais il est plus difficile de le concevoir pour la relation sensuelle ou sexuelle : pourquoi préférer « physiquement » telle personne plutôt que telle autre ? Ce sont probablement les besoins d'évolution, de différenciation, de complémentarité de l'espèce qui organisent ces systèmes d'attraction-répulsion-indifférence sexuelles entre les individus.

Le cerveau reptilien est aussi à l'origine de nos réactions face aux agressions, c'est lui qui déclenche, en cas de besoin, les « états d'urgence de l'instinct » que Laborit a découverts et répertoriés, à savoir la peur, la colère et l'abattement. Il les a appelés « de l'instinct » parce que le cerveau reptilien, qui trouve son siège essentiellement dans la région de l'hypothalamus, était censé être le domaine des instincts humains. Depuis, les progrès de la science ont mis en évidence que les instincts sont l'apanage de chacun des trois cerveaux ; au cerveau reptilien sont rattachés les instincts de survie physiologiques et les signaux d'alarme en cas de danger ; au cerveau limbique sont attribués les instincts grégaires qui nous conduisent à vivre en groupe ; et le cerveau néocortical possède ses propres instincts, en particulier celui de la découverte.

Le cerveau reptilien est incapable de prendre des décisions d'action conscientes, cependant il communique fidèlement aux autres cerveaux toutes les informations nécessaires. Sous forme de désir ou de répulsion, de satiété, de plaisir ou de souffrance. Le cerveau reptilien exprime, le plus clairement possible, l'état de l'organisme et de ses besoins chaque fois qu'il est utile ou nécessaire d'engager une action consciente du type boire ou manger. Lorsqu'on ressent par exemple un creux à l'estomac, il s'agit en fait de l'issue consciente d'une série innombrable d'opérations sous-jacentes qui assurent aussi bien le renouvellement cellulaire que l'homéostasie ou l'homéothermie, aussi bien l'effort musculaire de la marche à pied que la respiration, aussi bien la pompe cardiaque que la filtration rénale. Ces opérations se traduisent par des échanges d'énergie, des transformations de molécules, des transferts d'information sous le contrôle du cerveau reptilien qui, au moment où c'est nécessaire, exprime le besoin de « carburant » extérieur en envoyant un stimulus, en l'occurrence la sensation de faim. C'est ensuite l'ensemble néocortex-limbique qui prend le relais.

Le cerveau limbique gère quant à lui les programmes automatiques de comportement, les « logiciels » de l'individu, tout aussi indispensables à sa survie. C'est le cerveau de la mémoire programmante. C'est grâce à lui qu'on peut parler, marcher sans avoir besoin d'y réfléchir, descendre un escalier, conduire une voiture tout en écoutant de la musique. Grâce à sa capacité d'enregistrer et de reproduire automatiquement des attitudes ou des comportements, des mouvements, des actes et même des pensées, il permet l'apprentissage de toutes les techniques. Il gère de façon automatique toutes les informations reçues sans qu'on ait forcément besoin d'en avoir conscience. Il est programmé soit par la génétique (instincts grégaires comme l'instinct maternel ou l'instinct de compétition), soit par le dressage et l'apprentissage qui peuvent être volontaires ou involontaires, conscients ou inconscients, et qui vont induire des réactions réflexes dans certaines situations.

L'instinct grégaire (s'agréger) associé au cerveau limbique est responsable du plus grand nombre de nos comportements (comme de ceux des animaux) : c'est par exemple l'instinct grégaire qui pousse inconsciemment les hommes à se regrouper (familles, villes ou villages, places ou plages). Mais cet instinct ne se limite pas à inciter au rassemblement ; il induit de façon extrêmement précise l'organisation de la vie en société. Pour que le groupe puisse fonctionner, il faut qu'il y ait un ordre, et l'instinct grégaire pousse les individus à entrer en compétition pour le pouvoir (en particulier les mâles, car les femelles doivent être préservées du combat pour pouvoir procréer et ainsi protéger l'espèce). Pouvoir de commander à la meute, ou pouvoir de choisir sa femelle, ou pouvoir de manger avant les autres (sélection de l'espèce). C'est cet instinct grégaire qui pousse les enfants à se mesurer dans la cour de récréation, les hommes à se faire la guerre, ou à s'affronter sur un stade. C'est aussi cet instinct qui pousse les combattants à accepter la loi du plus fort, c'est-à-dire à accepter la hiérarchie. Cette partie de notre cerveau est commune à la plupart des espèces animales qui, elles, n'ont pas d'autre cerveau pour réfléchir. Mais l'être humain, lui, n'est pas obligé de suivre ces instincts « animaux » qui poussent à se rassembler, à se mesurer et à se ressembler ; il a accès à d'autres moyens pour définir sa voie, en l'occurrence la réflexion intelligente qui se développe dans le néoCortex.

Le cerveau limbique est donc à la fois le siège de l'instinct grégaire et de tous les instincts dérivés, et également le centre de fabrication et de conservation des conditionnements (mémoire programmante). Le cerveau limbique est ainsi le gardien des comportements acquis et innés, c'est-à-dire ceux acquis par l'espèce et ceux acquis par l'individu.

C'est par le dressage que Pavlov a le premier mis en évidence l'acquisition de comportements répétitifs programmables et déprogrammables chez l'animal, le chien en l'occurrence, en lui apprenant que le tintement de la cloche annonçait sa pitance. De même. les parents humains apprennent à leurs petits ;des; codes de conduite qui vont les structurer, quelquefois pour la vie entière. Cet apprentissage parents-enfants, ou plus généralement groupe-individu, a pour objectif et cour conséquence à la fois de préserver les acquis de 1'cspècc humaine au fur et à mesure de sa progression, mais aussi de permettre l'insertion de l'individu dans un tissu social déterminé. On conditionne le petit de l'homme à manger sa soupe d'une certaine façon, on lui apprend à pêcher. à chasser, à se nourrir, se vêtir, déclarer sa flamme, travailler, considérer ses voisins, réagir à une agression ; on lui apprend à se soigner, à témoigner son affection, à cultiver sa spiritualité, à faire face à la mort: on le conditionne d'une certaine façon à considérer l'univers et les lois de la nature ; on lui dit comment croire, que croire et qui croire. Tous ces programmes d'apprentïssag ( ou de dressage sollicitent le cerveau limbique qui travaille donc intensément pendant l'enfance. lis forment comme une infrastructure qui favorise et consolide notre développement jusqu'à ce que nous les remettions exn. cause au fur et à mesure de notre prise de contrôle sur notre propre vie ; et que nous décidions alors quels conditionnements nous conservons, lesquels nous rejetons ou modifions. C'est le moment de l'adolescence : révolte du moi néocortical contre les parents, contre les autres =an général, contre la culture, contre le pouvoir, c'est-à-dire en fait contre le surmoi limbique. C'est la prise de conscience de sa capacité personnelle à diriger sa vie. Mais le cerveau limbique ne lâche pas prise si facilement, d'où la souffrance propre à cette période de l'adolescence.

L'expérience personnelle est également à l'origine de nombre des programmes gérés par le cerveau limbique, grâce au processus essentiel de l'apprentissage. Retenons seulement pour le moment que cet apprentissage peut se faire consciemment ou inconsciemment ; il peut donc recevoir ou non la caution de l'intelligence néocorticale, c'est-à-dire de la puissance de raisonnement et d'observation propre à chaque individu.

le néoCortex  ....La partie néocorticale de notre cerveau, et en particulier la partie préfrontale de ce néocortex, recèle ce que le cerveau humain présente de plus évolué par rapport aux autres espèces animales. C'est là que se développe notre aptitude à raisonner, à calculer, à dessiner, à faire de la poésie ou de la musique, à chercher notre destinée. Si le limbique fait la part la plus belle au groupe, le néocortex donne de l'importance à l'individu, au « je », c'est le siège de la personnalité. Pour faire référence au schéma de Freud, le néocortex pourrait représenter le moi, le limbique le surmoi, et le reptilien le ça. La capacité d'analyse du néocortex est considérable. Sa finalité principale semble être la découverte de nouveaux territoires, qui donne à l'homme sa curiosité sans cesse exacerbée d'en savoir toujours plus sur ce qui se passe làbas, là où l'on ne voit rien encore. C'est par le néocortex que le dessein et le destin de l'homme et de l'humanité commencent à se préciser.

On observe ainsi clairement une progression qualitative et quantitative dans l'« intelligence » de chacune des parties du cerveau qui évoque l'évolution et la sophistication de la vie sur terre. Mais attention à ne pas tomber

dans le piège d'un jugement de valeur entre les trois cerveaux. Chacun a sa place, chacun est essentiel au bon fonctionnement de l'homme, et donc à son bonheur: le

reptilien est responsable de la surveillance et de la gestion de la physiologie organique, le limbique de la conservation de l'espèce et de l'individu, le néocortex étant la source du progrès et donc de l'évolution.

p24 Il ne semble pas y avoir de réelle hiérarchie entre eux ils sont destinés à fonctionner ensemble, probablement de façon collégiale. Ce qui signe la personnalité spécifique de l'individu, c'est la symphonie, la synergie entre les trois parties de son cerveau, dans une partition qui reste à inventer à chaque instant (voir schéma).

p 25 Pour optimiser le fonctionnement de sa « merveilleuse machine », l'homme doit dépasser ses réactions instinctives ou conditionnées pour laisser la place à la réflexion chaque fois qu'il lui est possible de le faire. Les humains ont cette extraordinaire supériorité de pouvoir préférer la réflexion au réflexe. Il ne s'agit pas de renier nos instincts animaux, ni notre capacité à forger des automatismes ; nous devons au contraire les aimer et les respecter pour leur inestimable intérêt. On peut concevoir l'évolution de l'humanité comme un immense escalier dont l'aboutissement nous est inconnu, et où chaque marche correspond à un progrès du patrimoine culturel ou génétique qui se traduit dans les capacités respectives des trois cerveaux. Et chaque nouvelle marche de l'escalier suppose que toutes les autres soient encore solides ; si on supprimait les marches qu'on a gravies, c'est tout l'escalier que l'on détruirait.

A l'inverse, il convient de ne pas mésestimer les progrès de l'évolution biologique et de bien donner toute sa place à l'intelligence néocorticale. L'homme doit accepter son animalité originelle et présente, mais au moins autant son humanité qui représente sa véritable dimension spécifique et son destin.

 

 

 

texte hébergé en  03/07

 

 

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