Seigneur, ne leur compte pas ce péché

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mardi 24 avril 2007

  Férie du Temps Pascal  

 

Ac 7, 51-60 ; 8, 1a
Etienne devant le grand conseil, déclarait : « Hommes à la tête dure, votre coeur et vos oreilles ne veulent pas connaître l'Alliance : depuis toujours vous résistez à l'Esprit Saint ; vous êtes bien comme vos pères ! Y a-t-il un prophète que vos pères n'aient pas persécuté ? Ils ont même fait mourir ceux qui annonçaient d'avance la venue du Juste, celui-là que vous venez de livrer et de mettre à mort. Vous qui aviez reçu la loi communiquée par les anges, vous ne l'avez pas observée. »
En écoutant cela, ils s'exaspéraient contre lui, et grinçaient des dents. Mais Étienne, rempli de l'Esprit Saint, regardait vers le ciel ; il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts : le Fils de l'homme est debout à la droite de Dieu. »
Ceux qui étaient là se bouchèrent les oreilles et se mirent à pousser de grands cris ; tous à la fois, ils se précipitèrent sur lui, l'entraînèrent hors de la ville et commencèrent à lui jeter des pierres. Les témoins avaient mis leurs vêtements aux pieds d'un jeune homme appelé Saul.
Étienne, pendant qu'on le lapidait, priait ainsi : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. » Puis il se mit à genoux et s'écria d'une voix forte : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Et, après cette parole, il s'endormit dans la mort.
Quant à Saul, lui aussi approuvait ce meurtre. Ce jour-là, éclata une violente persécution contre l'Eglise de jérusalem. Tous se dispersèrent dans les campagnes de Judée et de Samarie, à l'exception des Apôtres.

Ps 30 (31), 3bc-4, 6ab-7b.8a, 17.21ab
Sois le rocher qui m'abrite,
la maison fortifiée qui me sauve.
Ma forteresse et mon roc, c'est toi :
pour l'honneur de ton nom, tu me guides et me conduis.

En tes mains je remets mon esprit ;
tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.
et moi, je suis sûr du Seigneur.
Ton amour me fait danser de joie :

Sur ton serviteur, que s'illumine ta face ;
sauve-moi par ton amour.
Tu les caches au plus secret de ta face,
loin des intrigues des hommes.

Jn 6, 30-35
Après la multiplication des pains, la foule dit à Jésus : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle oeuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l'Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c'est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel.
Le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »
Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous de ce pain-là, toujours. »
Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif. »

 

Homélie

« L'œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé ». Ainsi se terminait la péricope évangélique d’hier. Jésus enseignait à ses interlocuteurs que l'unique œuvre qui compte et de laquelle dépend la fécondité de toute notre vie, consiste dans l'accueil de sa personne pour elle-même et non pour ce qu’elle aurait fait pour nous.

A cet appel à croire, à adhérer à sa personne, qu’est-ce que répond-on à Jésus ? On lui réclame un signe. Etait-ce si peu pour ces gens que d'avoir été nourris avec cinq pains ? Apparemment, le miracle de la multiplication des pains ne leur a pas suffi. Ils demandent à Jésus du « pain venu du ciel ». Il est vrai que, du temps de Jésus, les juifs attendaient un Messie censé devoir accomplir les mêmes prodiges que Moïse, en particulier celui de la manne : « Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Ecriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »

Ici encore, Jésus va se mettre au niveau de ses interlocuteurs pour les faire passer de la figure à la réalité, de l'annonce à l'accomplissement, de la manne à sa personne même. Pour ce faire, il leur explique ce qu'est réellement ce pain « venu du ciel ». Le pain de Dieu c'est « celui qui descend du ciel ». Autrement dit, il s'agit d'une personne, donnée par le Père, envoyée par Lui, pour porter la vie au monde : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Comment ne pas reconnaître ici tout le mouvement d'Incarnation du Verbe fait chair, venu habiter parmi les hommes pour les rendre participants de sa vie et de sa gloire !

Pourtant rien ne semble y faire… Devant la demande insistante de ceux qui l’entourent: « Seigneur donne-nous de ce pain-là, toujours », tout comme la Samaritaine lui demandait : « Seigneur, donne-moi de cette eau afin que je n'ai plus jamais soif et ne vienne plus puiser ici », Jésus finit par proclamer explicitement : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif ». Ce qui jusqu'à présent était sous-entendu est maintenant clair : Jésus est le pain qui vient du ciel, donné aux hommes par le Père.

Jusque-là, Dieu avait fait des dons à son peuple Israël : don de la Torah, don de sa proximité bienveillante, don de sa Parole par le ministère des prophètes. Désormais, en Jésus, Dieu lui-même se fait don ; il descend du ciel pour se donner non seulement à Israël mais « au monde », et en se donnant, lui le Vivant, il communique sa vie éternelle à ceux qui l'accueillent dans la foi.

Nous comprenons alors que croire signifie manger, « non le pain qui périt, mais celui qui demeure pour la vie éternelle ». Croire, signifie aussi boire à « la source d'eau jaillisant en vie éternelle ». En sa personne, le Christ nous offre la seule boisson et la seule nourriture capables de rassasier notre soif et notre faim de la vraie vie. Croire en Jésus Christ pour lui-même marque ainsi le point de départ d'une vie nouvelle, qui n'est pas l'œuvre de l'homme, mais de Dieu seul. Cette vie jaillit désormais « en vie éternelle » (4, 14) du cœur assoiffé et affamé qui a entendu l'appel de Jésus à venir à lui (7, 37). Alors nous entendons d’une façon renouvelée cette parole de notre Seigneur : « L'œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé ».

Frère Elie
 

 

 

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