Il y a quelque temps, nous rendions compte du 
            livre Converties de l’islam (Edition de Paris), recueil de 
            témoignages de jeunes femmes converties au christianisme et, à ce 
            titre, victimes de terribles persécutions. 
            Avec Le Prix à payer (Editions de l’Œuvre) 
            de Joseph Fadelle, c’est un homme qui raconte comment, pour avoir 
            choisi de se convertir à la vraie foi, il a été condamné à mort.
            
            Agé de 44 ans, Joseph Fadelle est né Mohammed 
            Moussaoui dans une famille irakienne chiite. S’étant converti au 
            catholicisme, le sinistre ayatollah Mohammed Sadr, autorité suprême 
            chiite en Irak, lancera contre lui une fatwa – en l’occurrence une 
            condamnation à mort – en 1997. 
            Emprisonné dans une prison de Bagdad pendant seize 
            mois, il y sera torturé. Libéré, il ira se réfugier à Amman, en 
            Jordanie. Le 22 décembre 2000, son oncle et ses frères, qui avaient 
            retrouvé sa trace, lui tireront dessus. Ce n’est que par miracle 
            qu’il s’en sortira avec une seule blessure au pied. 
            Il trouvera alors refuge en France où, en 2007, il 
            a obtenu la nationalité française. Mais la fatwa continue de faire 
            peser sur lui et sa famille (sa femme, convertie elle aussi, et ses 
            quatre enfants), une terrible menace, le contraignant à vivre – en 
            France ! – dans une semi-clandestinité. 
            Sa famille vit toujours à Bagdad. Deux ans après 
            s’être installé en France (dans la région parisienne), Joseph a 
            appelé au téléphone (1) l’un de ses frères le moins haineux, 
            Hussein. Pour apprendre le décès de son père. Ce père qui, lorsqu’il 
            a apprit la conversion de Mohammed-Joseph, lui dira : 
            — Tu es devenu chrétien. Mais tu es complètement 
            malade ! Tu te rends compte de la honte qui va retomber sur moi ! Un 
            fils chrétien ! Il ne me reste plus qu’à me mettre un voile pour 
            sortir dans la rue comme ta mère… 
            Loin de mettre un voile, le vieux fanatique 
            autorisera ses autres fils, et son propre frère, à faire le voyage à 
            Amman pour tuer Joseph. 
            En publiant Le Prix à payer et en acceptant 
            de venir témoigner de son calvaire, le 24 mars dernier, en l’église 
            de Saint-Sulpice, à Paris, Joseph Fadelle sait les risques qu’il 
            court. Il les assume : 
            — J’ai conscience du danger, mais je suis content 
            de témoigner. 
            Témoigner. A l’heure 
            où la plupart de « nos » évêques ne sont plus des témoins de 
            l’Evangile, c’est cet homme venu d’Irak, qui retrouve et exprime 
            tout naturellement le langage des apôtres et des martyrs. Quand des 
            curés français refusent de baptiser des convertis au motif qu’il ne 
            faut pas « provoquer » les musulmans qui vivent dans notre pays.
            
            Sans la protection de l’Eglise de France, Joseph, 
            condamné à mort, ne peut plus compter que sur la protection de la 
            police française. Et du Sauveur qu’il a choisi. 
            (1) De Bruxelles où il s’était rendu pour essayer 
            de brouiller les pistes.
            
            ALAIN 
            SANDERS