....Mémoire et Identité  par Jean-Paul II

Dossier :  Jean-Paul II :

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Ai ressorti ce livre à l'occasion de la PO18 à propos de Katyn.

 E T

Si la Rédemption constitue la limite divine imposée au mal, cela n'arrive que pour la raison suivante : en elle le mal est radicalement vaincu par le bien, la haine par l'amour, la mort par la résurrection.

 

 EN UN

Donc, si l'on demande comment on peut surmonter cette misère, les chrétiens confessent que toutes les activités de l'homme, qui quotidiennement sont dangereusement menacées par l'orgueil de l'homme et l'amour désordonné de soi, doivent être purifiées et amenées à leur perfection par la croix et la résurrection du Christ. .....

Il remercie son Bienfaiteur pour elles, il use et jouit de ce qui est créé dans un esprit de pauvreté et de liberté, et ainsi il est introduit dans la possession véritable du monde, comme quelqu'un qui n'a rien et qui possède tout.

 

en relations .... le CHRIST TIERS INCLUS .... ...la nation selon JP II ....

Benoît XVI: l'Eglise et la Nation

 

n  

 

 . 

 

Table

 

 

Note de l'éditeur ...................................................................7

 

Première partie

LA LIMITE IMPOSÉE AU MAL

1. Mysterium iniquitatis : la coexistence du bien et du mal ..................13

2. Idéologies du mal : .............................................................16

3. La limite imposée au mal dans l'histoire de l'Europe .......................26

4. La rédemption comme limite divine imposée au mal ......................30

5. Le mystère de la Rédemption .................................................36

6. La rédemption : victoire donnée comme responsabilité à l'homme.......40

 

Deuxième partie

LIBERTÉ ET RESPONSABILITÉ

7. Pour un juste usage de la liberté ..............................................47

8. La liberté est pour l'amour .....................................................54

9. L'enseignement de l'histoire récente .........................................60

10. Le mystère de la miséricorde ................................................67

 

Troisième partie

QUAND JE PENSE « PATRIE »...

11. Sur le concept de patrie .....................................................75

12. Le patriotisme ................................................................82

13. Le concept de nation ................................................ ........86

14. L'histoire ......................................................................91

15. Nation et culture .............................................................96

 

Quatrième partie

QUAND JE PENSE « EUROPE »...

16. La patrie européenne ......................................................111

17. L'évangélisation de l'Europe centrale et orientale ......................123

18. Des bons fruits sur le terrain des Lumières .............................131

19. La mission de l'Église ......................................................140

20. Relations de l'Église avec l'État ...........................................145

21. L'Europe dans le contexte des autres continents .......................148

 

Cinquième partie

LA DÉMOCRATIE : POSSIBILITÉS ET RISQUES

22. La démocratie contemporaine ............................................155

23. Retour à l'Europe ? .........................................................164

24. La mémoire maternelle de l'Église .......................................175

25. La dimension verticale de l'histoire de l'Europe 183

 

Épilogue

26. « Quelqu'un avait guidé ce projectile... » ...............191

Notes ............203

Citations bibliques et documents du Magistère .............209

Index des noms ...................213

 

 

La rédemption

comme limite divine imposée au mal 

Comment doit-on entendre plus précisément cette limite au mal dont nous sommes en train de parler?  En quoi consiste l'essence de cette limite ?

Quand je parle de limite imposée au mal, je pense avant tout à la limite historique qui, grâce à la Providence, a été imposée au mal des totalitarismes qui se sont affirmés au xxe siècle : le national-socialisme, puis le communisme marxiste. Mais il m'est difficile, dans cette perspective, de ne pas m'attarder sur quelque autre réflexion de caractère théologique. Il ne s'agit pas ici d'entreprendre le type de questionnement qui est parfois qualifié de « théologie de l'histoire ». Il s'agit plutôt d'une démarche qui cherche à descendre plus en profondeur, au moyen de la réflexion théologique, jusqu'à rejoindre les racines du mal, pour découvrir la possibilité de le surmonter grâce au Christ.

C'est Dieu lui-même qui peut imposer une limite définitive au mal. Par essence, Il est en effet la justice. Il l'est parce qu'il est Celui qui récompense le bien et punit le mal, en parfaite adéquation à la réalité. Ici, il s'agit du mal moral, il s'agit du péché. Dans le paradis terrestre apparaît déjà à l'horizon de l'histoire de l'homme le Dieu qui juge et qui punit. Le livre de la Genèse décrit en détail la peine subie par nos premiers parents après leur péché (cf. Genèse 3, 14-19). Et leur peine s'est prolongée tout au long de l'histoire de l'homme. Le péché originel est en effet un péché héréditaire. Comme tel, il dénote la tendance peccamineuse innée de l'homme, l'inclination enracinée en lui au mal plutôt qu'au bien. Il y a en l'homme une faiblesse congénitale de nature morale, qui va de pair avec la fragilité de son être, avec sa fragilité psychologique et physique. À cette fragilité s'ajoutent les multiples souffrances que la Bible, depuis ses premières pages, présente comme punitions du péché.,

On peut donc dire que l'histoire de l'homme est, depuis les origines, marquée par la limite que le Dieu Créateur impose au mal. Le concile Vatican II s'est beaucoup exprimé sur ce thème dans la constitution pastorale Gaudium et spes. Il vaudrait la peine de rapporter ici l'exposé, que le concile consacre en introduction à la situation de l'homme dans le monde contemporain - et pas seulement en lui. Mais je me limiterai à quelques citations sur le thème du péché et de la tendance peccamineuse de l'homme

Car l'homme, s'il examine son coeur, se découvre enclin aussi au mal, et emmêlé dans de nombreux maux qui ne peuvent provenir de son Créateur, qui est bon. Refusant souvent de reconnaître Dieu comme son principe, l'homme a, par là même, détruit l'ordre juste qui l'orientait vers sa fin ultime en même temps que tout ce qui l'ordonnait à lui-même, aux autres hommes, à toutes les choses créées. Ainsi c'est en lui-même que l'homme est divisé. C'est pourquoi toute la vie des hommes, individuelle ou collective, se révèle comme une lutte, à la vérité dramatique, entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres. Bien plus, l'homme se découvre incapable de lutter par lui-même, de façon efficace, contre les assauts du mal, de sorte que chacun se sent comme chargé de chaînes. Mais le Seigneur lui-même est venu pour libérer l'homme et le fortifier, le rénovant intérieurement et jetant dehors « le prince de ce monde » (Jean 12, 31), qui le retenait dans l'esclavage du péché. Le péché, quant à lui, amoindrit l'homme lui-même, en le détournant de la plénitude à atteindre. À la lumière de cette Révélation, la sublime vocation en même temps que la profonde misère dont les hommes font l'expérience trouvent leur explication ultime 6.

Il n'est donc pas possible de parler de la « limite imposée au mal » sans considérer le contenu des paroles que je viens de rapporter. Dieu lui-même est venu nous sauver, libérer l'homme du mal, et cette venue de Dieu, cet « Avent », que nous célébrons de façon si joyeuse dans les semaines qui précèdent la Nativité du Seigneur, a un caractère rédempteur. Il n'est pas possible de penser la limite imposée par Dieu lui-même au mal sous ses diverses formes sans se référer au mystère de la Rédemption.

Le mystère de la Rédemption n'est-il pas la réponse à ce mal historique qui, sous diverses formes,

revient dans l'existence de l'homme ? Est-ce aussi la réponse au mal de notre temps ? Il pourrait 'sembler que le mal des camps de concentration, des chambres à gaz, de la cruauté de certaines interventions pôlicières, finalement de la guerre totale et des systèmes basés sur le désir de puissance - un mal qui, entre autres, effaçait de façon programmée la présence de la croix -, il pourrait sembler, dis-je, que ce mal fût plus puissant que tout bien. Si toutefois nous regardons d'un oeil plus pénétrant l'histoire des peuples et des nations qui ont traversé l'épreuve des systèmes totalitaires et des persécutions à cause de la foi, nous découvrirons que c'est précisément là que s'est révélée avec clarté la présence victorieuse de la croix du Christ. Et cette présence nous apparaîtra peut être, sur ce fond dramatique, encore plus impressionnante. À ceux qui sont soumis à l'action programmée du mal, il ne reste que le Christ et sa croix comme source d'autodéfense spirituelle, comme promesse de victoire. Le sacrifice de Maximilien Kolbe dans le camp d'extermination d'Auschwitz n'est-il pas un signe de la victoire sur le mal ? Et n'en fut-il pas de même pour Edith Stein - grand penseur de l'école de Husserl - qui, brûlée dans le four crématoire de Birkenau, partagea le sort de nombreux autres fils et filles d'Israël ? Et hormis ces deux figures, qu'on a l'habitude d'associer, combien d'autres, dans cette histoire douloureuse, prisonniers comme eux, se détachent par la grandeur de leur témoignage rendu au Christ crucifié et ressuscité !

Le mystère de la Rédemption du Christ est très , profondément enraciné dans notre existence. Le monde contemporain est dominé par la civilisation technique ; cette dernière bénéficie aussi de l'efficacité de ce mystère, comme le concile Vatican II nous l'a rappelé

Donc, si l'on demande comment on peut surmonter cette misère, les chrétiens confessent que toutes les activités de l'homme, qui quotidiennement sont dangereusement menacées par l'orgueil de l'homme et l'amour désordonné de soi, doivent être purifiées et amenées à leur perfection par la croix et la résurrection du Christ. En effet, racheté par le Christ et devenu créature nouvelle dans l'Esprit Saint, l'homme peut et doit aimer ces choses que Dieu lui-même a créées. Car c'est de Dieu qu'il les reçoit, et il les voit et les respecte comme jaillissant pour ainsi dire de la main de Dieu. Il remercie son Bienfaiteur pour elles, il use et jouit de ce qui est créé dans un esprit de pauvreté et de liberté, et ainsi il est introduit dans la possession véritable du monde, comme quelqu'un qui n'a rien et qui possède tout.

On peut dire que, dans toute la constitution Gaudium et spes, le Concile développe la définition du monde présentée dès le début du document

[Le Concile] a donc en vue le monde des hommes, la famille humaine tout entière avec l'ensemble des réalités au sein desquelles elle vit ; le monde, théâtre de l'histoire du genre humain, marqué par l'activité de l'homme, ses défaites et ses victoires ; le monde qui, selon la foi des chrétiens, a été créé et maintenu par l'amour du Créateur, le monde qui était tombé sous l'esclavage du péché, mais qui a été libéré par le Christ crucifié et ressuscité par sa victoire sur le Malin, dont il a brisé le pouvoir pour que le monde soit transformé selon le dessein de Dieu et qu'il parvienne à son accomplissement .

En parcourant les pages de Gaudium et spes, on note que des « mots-clés » reviennent sans cesse croix, résurrection, mystère pascal. Tous signifient la même chose : rédemption. Le monde est racheté par Dieu. Les scolastiques parlaient, à ce sujet, de status nature redempt£ - état de la nature rachetée. Bien que le Concile n'utilise pratiquement pas le mot « rédemption », il s'y réfère toutefois en de nombreux endroits. Dans le langage du Concile, la rédemption est comprise comme un moment du mystère pascal, qui culmine dans la résurrection. Y a-t-il une raison pour un tel choix ? Quand j'ai connu de plus près la théologie orientale, j'ai mieux compris comment, derrière la vision conciliaire, il y avait une importante caractéristique oecuménique. C'est dans l'insistance sur la résurrection que la spiritualité spécifique des plus grands parmi les Pères de l'Orient chrétien a trouvé son expression. Si la Rédemption constitue la limite divine imposée au mal, cela n'arrive que pour la raison suivante : en elle le mal est radicalement vaincu par le bien, la haine par l'amour, la mort par la résurrection.

 

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... en France ..en Europe ...

...L'amour s'est en effet "refroidi »  ... la charité fait face à l'empire aujourd'hui planétaire de la violence....

Cette montée vers l'apocalypse est la réalisation supérieure de l'humanité. Or plus cette fin devient probable, et moins on en parle.

Il faut donc réveiller les consciences endormies.

Vouloir rassurer, c'est toujours contribuer au pire.

René Girard.

  

 

  "L'esprit constitue un champ de relations tourné vers la totalité de ce qui existe "  Joseph Pieper

Loin que ce soit être qui illustre la relation , c'est la relation qui illumine l'être.     Gaston Bachelard

Les composantes de la société ne sont pas les êtres humains, mais les relations qui existent entre eux.   Toynbee

 

 

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