L’actualité récente de la Côte d’Ivoire illustre
parfaitement la résistance de l’Humanité diverse contre le
mondialisme uniformisateur. Selon Bernard Lugan (photo), « les
Africains sont des gens enracinés. Ils comparent Alassane Ouattara,
vainqueur de l’élection présidentielle, à un Dominique Strauss-Kahn
noir », les deux hommes étant professionnellement liés au FMI,
le Fonds monétaire international.
Bernard Lugan observe que « depuis 1960, les
approches de l’Afrique ont toujours été économiques. Les
Africains sont perçus comme des Européens pauvres à la peau sombre ».
Or appliquer le modèle économique occidental au continent noir se
révèle inadapté, ne serait-ce que pour des raisons culturelles.
Ayant enseigné pendant 11 ans à l’Université nationale du Rwanda,
Bernard Lugan explique que « les notions d’Hier et de Demain
ne sont pas les mêmes qu’en Occident. Les Africains se demandent
pourquoi prévoir, puisque demain n’appartient qu’à Dieu et aux Dieux
». Une constatation nullement raciste car « comme le disait
Lyautey, les Africains ne sont pas inférieurs, ils sont autres »,
souligne Bernard Lugan.
Le système économique occidental repose sur une
soif de consommation importante en comparaison avec d’autres
civilisations humaines. Plaquer ce style de vie fortement
individualiste sur les corps communautaires africains mènerait à des
troubles sociologiques. « L’individu n’existe pas en Afrique.
L’Homme fait partie d’un lignage ; le culte des ancêtres fait que
chaque africain est capable de réciter sa généalogie sur plusieurs
générations », explique Bernard Lugan. Le cas des noirs
américains des classes populaires baignant dans un environnement
culturel mondialiste indique que cette voie ne saurait-être la bonne
pour l’épanouissement du continent noir. Gavé de « malbouffe » issue
des chaînes de fast-foods, de musiques RAP agressives et de films
violents, le noir New-Yorkais est, aux yeux de Bernard Lugan, «
un zombie déraciné, pas un Africain ».
La démographie galopante du continent complique également la tâche.
« 100 millions d’habitants en 1900, 1 milliard aujourd’hui »,
précise Bernard Lugan. Pour toutes ces raisons, « l’Afrique
n’est pas un continent économique », conclut-il.