.... Il existe deux sociétés dites « parfaites »   ... distinctes mais unies...

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Il existe en effet deux sociétés dites « parfaites » en philosophie thomiste (aristotélicienne), non pas par la perfection de leurs membres toujours pécheurs, mais au sens où elles permettent à l’homme et aux familles de s’accomplir dans deux ordres (temporel et spirituel) distincts mais unis : la société politique et l’Eglise catholique instituée par notre Seigneur Jésus Christ.

 

...Cela permet aussi d’apercevoir ce que pourrait être idéalement une nouvelle chrétienté, « la civilisation de l’amour », si les deux internationales savaient précisément se donner la main et se réunir sous la double et unique loi divine : la loi naturelle et la Loi d’Amour.

 

...le « jeu risqué » de la théocratie

 

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page créée en: 12.2010 

 

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Auteur: REMI FONTAINE

Source:  Présent   19 Janvier 2011  

http://www.present.fr/article-17020-7267.html

 

 . 

Les nations et l’international selon Benoît XVI

 

Les éditions de l’Homme Nouveau publient un livre inédit en France de celui qui est devenu Benoît XVI : L’Unité des nations, la vision des Pères de l’Eglise. Dans cet essai paru en Allemagne en 1971, Joseph Ratzinger se sert en réalité de la comparaison d’Origène et de saint Augustin pour induire une théologie politique qui n’est pas sans rappeler à certains égards celle de William Cavanaugh défendue par Denis Sureau. La quatrième de couverture, inspirée de la présentation du livre par l’abbé Iborra, résume ainsi cette thèse originale :

« Pour Origène, le Christ a libéré les hommes de la prison du fait national. L’éclatement des peuples issus de Babel est surmonté. Quittant leur état de division, les hommes sont appelés à retrouver l’unité dans le Christ et son Corps qu’est l’Eglise, véritable patrie du chrétien. Pour saint Augustin, également, depuis la Pentecôte, l’Eglise réunit à travers tous les siècles et tous les peuples la communauté chrétienne en pèlerinage. Mais les Etats terrestres sont nécessaires – même si, relatifs et imparfaits, ils ne méritent pas qu’on leur sacrifie tout. »

Peut-être L’Homme nouveau a-t-il titré un peu vite « L’autre livre du Pape » ! Car, comme l’explique Joël Prieur dans Minute, dans chacun de ses voyages en Europe, « le Benoît XVI d’aujourd’hui est beaucoup plus proche de ce qu’on pourrait appeler la ligne Jean-Paul II [notamment dans Mémoire et identité : « Les nations sont les grandes institutrices des peuples. »] que des ébauches du docteur en théologie qu’il a été lui-même. »

En témoigne, par exemple, ce que le Saint-Père disait aux évêques français à Lourdes en septembre 2008 : « Je suis convaincu que les nations ne doivent jamais accepter de voir disparaître ce qui fait leur identité propre. Dans une famille, les différents membres ont beau avoir le même père et la même mère, ils ne sont pas des individus indifférenciés, mais bien des personnes avec leur propre singularité. Il en va de même pour les pays qui doivent veiller à préserver et développer leur culture propre, sans jamais se laisser absorber par d’autres ou se noyer dans une terne uniformité. La nation est en effet, pour reprendre les termes du Pape Jean-Paul II, la grande communauté des hommes qui sont unis par des liens divers, mais surtout, précisément par la culture. (…) Dans cette perspective, la mise en évidence des racines chrétiennes de la France permettra à chacun des habitants de ce pays de mieux comprendre d’où il vient et où il va. »

On saisit mieux alors (à l’encontre de ce que laisse entendre l’abbé Iborra) à la fois la distinction et la rencontre qu’il peut y avoir entre les deux sociétés « parfaites » que sont la Cité et l’Eglise dans une symphonie possible et cependant différente du « jeu risqué » de la théocratie. Il existe en effet deux sociétés dites « parfaites » en philosophie thomiste (aristotélicienne), non pas par la perfection de leurs membres toujours pécheurs, mais au sens où elles permettent à l’homme et aux familles de s’accomplir dans deux ordres (temporel et spirituel) distincts mais unis : la société politique et l’Eglise catholique instituée par notre Seigneur Jésus Christ. Les autres sociétés, comme les familles ou les corps intermédiaires, sont dites « imparfaites » car elles ne possèdent pas en elles tous les moyens pour atteindre leur fin : c’est pourquoi précisément elles s’unissent pour former la société politique architectonique, dont la finalité est le bien commun temporel.

Après la fameuse Cité des Grecs, l’Etat-nation était présenté jusqu’alors comme le lieu le plus achevé de cette société politique avec sa souveraineté propre, jouissant de la plénitude de son autorité dans une véritable autonomie. La nouveauté chrétienne n’a donc pas été révolutionnaire à cet égard : elle n’a pas été de « renverser la puissance obscure du politique », d’affranchir l’homme des nations, mais de leur proposer une unité supérieure, eschatologique, surnaturelle, dont le corps charnel ici-bas s’appelle la Chrétienté. Le Corps mystique de l’Eglise (société surnaturelle de personnes), présent dans les nations (sociétés naturelles de familles) doit forcément agir sur elles comme une âme dans un corps qui, lui, n’est pas mystique ni glorieux mais bien divisé ! La culture, comme le répètent Jean-Paul II et Benoît XVI, tient précisément un rôle crucial de médiation entre le spirituel et le temporel, la religion et le politique, à travers la fin naturelle et intermédiaire du bien commun national. L’unité des nations devient évidemment dangereuse lorsqu’elle ne réfère plus cette finalité (temporelle et intermédiaire) à Dieu (Bien commun spirituel), se sacralisant en absolu, selon le syndrome de Babel précisément, celui des nationalismes exacerbés comme des empires idolâtres et totalitaires. Sans quoi les concepts de nation et du catholicisme sont faits pour s’entendre et coopérer ensemble, réciproquement, à des niveaux différents, comme le naturel (même blessé) avec le surnaturel, ou le politique avec le moral et le religieux…

Loin de s’opposer à la réalité actuelle des Etats-nations – comme peut le faire aujourd’hui un Cavanaugh à cause de leur dérive idéaliste –, Benoît XVI indique même, dans sa dernière encyclique Caritas in veritate, qu’ils sont de plus en plus nécessaires à mesure que croît la mondialisation et qu’ils perdent ainsi en « perfection » par leur interdépendance qui appelle une autorité politique supérieure eu égard au bien commun mondial. Mais, de même qu’il existe « une compétence primordiale des familles par rapport à l’Etat », on doit analogiquement inférer une compétence primordiale des Etats par rapport à cette autorité subsidiaire à construire : familles et nations d’abord ! Aux côtés de la primauté du spirituel.

Il s’ensuit cependant qu’il n’y aurait plus « une seule internationale qui vaille » (l’Eglise) selon les mots de Maurras, mais deux : la spirituelle (monarchique) orientant la temporelle (polyarchique). Dans le contexte actuel (monocratique) du mondialisme, de l’économisme et de la culture de mort, cela peut paraître bien théorique sinon abstrait, voire utopique. Cela se tient en tout cas au plan des principes de la doctrine sociale de l’Eglise (totalité, solidarité et destination universelle des biens par la subsidiarité et la leçon des talents). Cela permet aussi d’apercevoir ce que pourrait être idéalement une nouvelle chrétienté, « la civilisation de l’amour », si les deux internationales savaient précisément se donner la main et se réunir sous la double et unique loi divine : la loi naturelle et la Loi d’Amour.

On reste donc d’accord, pour finir, avec la citation de l’abbé Ratzinger (1977) que fait l’abbé Iborra : « Le royaume de Dieu n’est pas une norme politique de l’action politique, mais une règle morale de cette action ; le politique est soumis à des règles morales, même si la morale comme telle n’est pas le politique, ni inversement si le politique comme tel n’est pas la morale. Autrement dit : le message du royaume de Dieu a une signification pour le politique, non sur le plan de l’eschatologie, mais sur le plan de l’éthique politique. »

REMI FONTAINE

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...L'amour s'est en effet "refroidi »  ... la charité fait face à l'empire aujourd'hui planétaire de la violence....

Cette montée vers l'apocalypse est la réalisation supérieure de l'humanité. Or plus cette fin devient probable, et moins on en parle.

Il faut donc réveiller les consciences endormies.

Vouloir rassurer, c'est toujours contribuer au pire.

René Girard.

  

 

  "L'esprit constitue un champ de relations tourné vers la totalité de ce qui existe "  Joseph Pieper

Loin que ce soit être qui illustre la relation , c'est la relation qui illumine l'être.     Gaston Bachelard

Les composantes de la société ne sont pas les êtres humains, mais les relations qui existent entre eux.   Toynbee

 

 

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