Source:
http://benoit-et-moi.fr/2012-I/0455009fcb0e2400f/045500a0031200f1b.html
..'une belle leçon
que chac-un peut entendre ..dans la perspectives de tout homme "
roi, prophète et prêtre" et toute femme " reine, mère de la vie et
de l'amour" ... vue en homocoques ...
Lire dans la foulée la
"lectio divina" pour les séminaristes, .... Tout dans la
foulée de l'homocoques ... à l'exception du "nous" de base de
l'humain 'homme-femme IL Nous créa' ... je prends contact avec
benoit-et-moi .... Merci à Benoit-et-moi pour la
traduction .... et cette fidélité
...
***
TEXTE INTEGRAL de cette LEÇON AUX PRÊTRES...
Après la
"lectio divina" pour les séminaristes, voici la "lectio divina"
pour les prêtres de Rome (cf.
Rencontre avec les prêtres de Rome ) . Après la méditation sur
l'Epître de Paul aux Romains, voici celle sur l'Epître aux Ephésiens.
Une réflexion admirable et inspirée, entièrement
prononcée sans notes - mais bien sûr, longuement mûrie. J'ai
commencé à traduire le texte original en italien publié sur le site
du Vatican. A suivre ... (24/2/2012, mise à jour le 25)
Chers frères
C'est pour moi une grande joie de voir chaque année, au début du
Carême, mon clergé, le clergé de Rome, et il est beau, pour moi, de
voir combien nous sommes nombreux aujourd'hui. Je pensais que dans
cette grande salle, nous serions un groupe presque perdu, mais je vois
que nous sommes une forte armée de Dieu, et que nous pouvons entrer
avec force, à l'époque où nous sommes, dans les batailles nécessaires
pour promouvoir, pour faire avancer le Royaume de Dieu.
Nous sommes entrés hier par la porte du Carême, renouvellement annuel
de notre Baptême; nous répétons presque notre catéchuménat, remontant
dans les profondeurs de notre condition de baptisés, reprenant,
retournant à notre 'être baptisés', et ainsi incorporés dans le
Christ. De cette façon, nous pouvons aussi essayer de guider nos
communauté de façon nouvelle dans cette communion intime avec la mort
et la résurrection du Christ, devenir de plus en plus conformes au
Christ, devenir de plus en plus véritablement chrétiens.
Le passage de la Lettre de Paul aux Ephésiens que nous avons entendu
(4, 1 à 16) est l'un des grands textes ecclésiaux du Nouveau
Testament.
Il commence avec l'auto-présentation de l'auteur: « Moi, Paul,
prisonnier à cause du Seigneur »(v. 1). Le mot grec "desmios" dit
«enchaîné»: Paul, comme un criminel, est dans les chaînes, enchaîné
pour le Christ, et commence donc en communion avec la passion du
Christ.
Ceci est le premier élément de l'auto-présentation: il parle enchaîné,
il parle dans la communion de la Passion du Christ et il est ainsi en
communion avec la résurrection du Christ, avec sa nouvelle vie.
Nous aussi, toujours, quand nous parlons, nous devons parler en
communion avec Sa Passion et aussi accepter nos passions, nos
souffrances et nos épreuves dans ce sens: ce sont simplement des
preuves de la présence du Christ, qu'Il est avec nous et que nous
allons, en communion avec Sa Passion, vers la nouveauté de la vie,
vers la résurrection. «Enchaîné», ensuite, est d'abord un mot de la
théologie de la croix, de la communion nécessaire de chaque
évangélisateur, de chaque Pasteur, avec le Pasteur suprême, qui nous a
rachetés «en se donnant», en souffrant pour nous.
L'amour est souffrance, l'acte de se donner, de se perdre, et de
cette façon il est fécond. Mais ainsi, dans l'élément extérieur
des chaînes, de la liberté qui n'est plus, apparaît et transparaît
aussi un autre aspect: la vraie chaîne qui lie Paul au Christ est la
chaîne de l'amour. «Enchaîné par amour»: un amour qui donne la
liberté, un amour qui le fait capable de rendre présent le message du
Christ et le Christ lui-même. Et cela devrait être, pour nous tous
aussi, l'ultime chaîne qui nous libère, liés avec la chaîne de
l'amour au Christ. Ainsi, nous trouvons la liberté et le vrai
chemin de la vie, et nous pouvons, avec l'amour du Christ, guider
aussi à cet amour, qui est la joie, la liberté, les hommes qui nous
sont confiés.
Et puis il dit: « J'exhorte» (Eph. 4,1 ): il est de son devoir
d'exhorter, mais ce n'est pas un avertissement moralisateur. Il
exhorte à la communion avec le Christ: c'est le Christ lui-même,
ultimement, qui exhorte, qui invite avec l'amour d'un père et d'une
mère. «Comportez-vous d'une manière digne de la vocation que vous avez
reçue» (v. 1); c'est-à-dire, premier élément, nous avons reçu un
appel. Je ne suis pas anonyme ou privé de sens dans le monde:
il y a un appel, il y a une voix qui m'a appelé, une voix que je suis.
Et ma vie devrait consister à rentrer plus profondément dans le
chemin de l'appel, à suivre la voix et donc à trouver la vraie voie,
et à guider les autres sur cette voie.
Je suis «appelé par un appel». Je dirais que nous avons le grand
premier appel du Baptême, d'être avec le Christ; le second grand appel
d'être Pasteurs à son service, et nous devons être de plus en plus à
l'écoute de cet appel, de façon à pouvoir appeler, ou même mieux,
aider les autres à entendre la voix du Seigneur qui appelle. La
grande souffrance de l'Eglise d'aujourd'hui en Europe occidentale est
le manque de vocations sacerdotales, mais le Seigneur appelle
toujours, c'est l'écoute qui manque. Nous avons entendu sa voix et
nous devons être attentifs à la voix du Seigneur aussi pour les
autres, aider afin qu'il y ait l'écoute, et qu'ainsi l'appel soit
accepté, que s'ouvre la voie de l'appel à être des Pasteurs avec le
Christ.
Saint Paul revient sur ce mot «appel» à la fin de ce premier alinéa,
et parle d'une vocation, d'un appel qui est à l'espérance - l'appel
lui-même est une espérance - et il montre ainsi les dimensions de
l'appel: il n'est pas seulement individuel, l'appel est déjà un
phénomène dialogique, un phénomène dans le «nous» dans le «moi et toi»
et dans le «nous».
«Appel à l'espérance».
Ainsi, nous
voyons les dimensions de l'appel, il y en a trois.
Appel, finalement, selon ce texte, vers Dieu. Dieu est la fin:
à la fin, nous arrivons simplement en
Dieu et tout le chemin est un chemin vers Dieu. Mais ce chemin vers
Dieu n'est jamais isolé, un chemin dans le seul «je» , c'est un chemin
vers le futur, vers le renouveau du monde, c'est un chemin dans le
«nous» des appelés qui en appellent d'autres, leur font écouter cet
appel. C'est pourquoi l'appel est toujours une vocation ecclésiale.
Etre fidèle à l'appel de Dieu signifie découvrir ce «nous» dans
lequel et pour lequel nous sommes appelés, et aussi aller ensemble et
réaliser les vertus nécessaires.
L '«appel» implique la nature ecclésiale, implique donc les dimensions
verticale et horizontale, qui sont inséparables, implique la nature
ecclésiale dans le sens de se laisser aider par ce «nous» et de
construire ce «nous» de l'Église. En ce sens, saint Paul illustre
l'appel avec cette finalité: un Dieu unique, seul, mais avec cette
direction vers le futur; l'espérance est dans le «nous» de ceux qui
ont l'espérance, qui aiment au sein de l'espérance, avec quelques
vertus qui sont précisément les éléments de l'«aller ensemble».
La première est: « en toute humilité» (Eph. 4,2). Je
voudrais m'arrêter un peu plus à ce sujet car c'est une vertu qui
n'apparaît pas dans le catalogue des vertus pré-chrétiennes, c'est une
vertu nouvelle, la vertu du «suivre le Christ».
Pensez à l'épître aux Philippiens, chapitre deux: le Christ, étant
égal à Dieu , s'est humilié, assumant la forme d'un serviteur,
obéissant jusqu'à la croix (cf. Ph 2,6-8). C'est le chemin de
l'humilité du Fils que nous devons imiter. Suivre le Christ, c'est
entrer dans cette voie de l'humilité. Le texte grec dit
tapeinophrosyne (cf. Ep 4,2): Ne pas penser à soi-même en grand,
trouver la juste mesure.
L'humilité. Le contraire de l'humilité est l'orgueil, comme racine
de tous les péchés. L'orgueil qui est arrogance, qui veut avant
tout le pouvoir, l'apparence, paraître aux yeux des autres, être
quelqu'un ou quelque chose, n'a pas l'intention de plaire à Dieu, mais
de plaire à soi-même, d'être accepté par les autres et - disons -
vénérés des autres. Le «je» au centre du monde: c'est mon «je»
orgueilleux, qui sait tout.
Être chrétien signifie vaincre cette tentation originelle, qui est
aussi le noyau du péché originel: être comme Dieu, mais sans Dieu;
être chrétien, c'est être vrai, honnête, réaliste.
L'humilité est avant tout vérité, vivre dans la vérité, apprendre la
vérité, apprendre que ma petitesse est justement grandeur, parce
qu'ainsi, je suis important dans le grand tissu de l'histoire de Dieu
avec l'humanité. C'est justement en reconnaissant que je suis une
pensée de Dieu, de la construction de son monde, que je suis
irremplaçable, et que dans ma petitesse, et seulement de cette
manière, je suis grand. C'est le début de l'«être» chrétien: c'est
vivre la vérité. Et c'est seulement en vivant la vérité, le
réalisme de ma vocation pour les autres, avec les autres, dans le
corps du Christ, que je vis bien.
Vivre contre la vérité est toujours vivre mal. Vivons la
vérité! Apprenons ce réalisme: ne pas vouloir paraître, mais vouloir
plaire à Dieu et faire ce que Dieu a pensé de moi et pour moi, et donc
accepter l'autre. Accepter l'autre, qui est peut-être plus grand que
moi, suppose justement ce réalisme et l'amour de la vérité; il suppose
de m'accepter moi-même comme «pensée de Dieu», comme je suis, dans mes
propres limites et, par conséquent, dans ma grandeur. M'accepter
moi-même et accepter l'autre vont ensemble: ce n'est qu'en m'acceptant
moi-même dans le grand tissu divin que je peux aussi accepter les
autres, qui forment avec moi la grande symphonie de l'Eglise et de la
création.
Je pense que les petites humiliations, que, jour après jour, nous
devons vivre, sont salutaires, car elles aident chacun à reconnaître
sa vérité et ainsi être à l'abri de cette vanité, qui est contre la
vérité et ne peut me rendre heureux et bon. Accepter et apprendre
cela, et apprendre ainsi à accepter ma position dans l'Église, mon
petit service comme grand aux yeux de Dieu. C'est cette humilité, ce
réalisme qui nous rend libres.
Si je suis arrogant, si je suis orgueilleux, je voudrais toujours
plaire , et si je n'y parviens pas, je suis misérable, je suis
malheureux et je continue de chercher à plaire. Mais si au contraire
je suis humble, j'ai même la liberté d'être en désaccord avec une
opinion qui prévaut, avec des pensées des autres, parce que l'humilité
me donne la capacité, la liberté de la vérité.
Et ainsi, je dirais, prions le Seigneur afin qu'il nous aide, qu'il
nous aide à être vraiment des bâtisseurs de la communauté de l'Église;
qu'elle croisse, que nous-mêmes croissions dans la grande vision de
Dieu, due «nous», et soyons membres du Corps du Christ, appartenant
ainsi, dans l'union, au Fils de Dieu.
La seconde vertu - mais soyons plus brefs - est la «douceur», (ndt: en
italien, dans le texte original:dolcezza) dit la traduction italienne
(Ep 4,2), en grec "praus", qui signifie «doux (ndt: mite), plein de
mansuétude (mansueto = bienveillant)»; et c'est là aussi une vertu
christologique comme l'humilité, qui est suivre le Christ sur cette
voie de l'humilité. Ainsi, "praus" aussi, être doux, être plein de
mansuétude, c'est suivre le Christ qui dit: Venez à moi, je suis doux
de cœur (cf. Mt 11:29).
Cela ne signifie pas faiblesse. Le Christ peut aussi être dur, si
nécessaire, mais toujours avec un bon cœur, la bonté toujours visible,
la douceur.
Dans l'Ecriture Sainte, parfois, «les bienveillants» est tout
simplement le nom des croyants, le petit troupeau des pauvres, qui,
dans toutes les épreuves, restent humbles et fermes dans la communion
du Seigneur: chercher cette douceur, qui est le contraire de la
violence. La troisième béatitude. L'Évangile de saint Matthieu dit:
Heureux les débonnaires, car ils hériteront de la terre (cf. Mt 5,5).
Ce ne sont pas les violents qui possèdent la terre, à la fin restent
les doux: ils ont la grande promesse, et nous aussi devons être sûrs
de la promesse de Dieu, de la douceur qui est plus forte que la
violence. Dans ce mot de douceur se cache le contraste avec la
violence: les chrétiens sont les non-violents, ils sont opposés à la
violence.
Et saint Paul poursuit: « avec magnanimité »(Eph. 4,2): Dieu est
magnanime.
En dépit de nos faiblesses et nos péchés, encore et encore il
recommence avec nous. Il me pardonne, même si il sait que demain je
vais retomber dans le péché; il distribue ses dons, même s'il sait que
souvent, nous sommes des administrateurs insuffisants. Dieu est
magnanime, de grand cœur, il nous confie sa bonté. Et cette
magnanimité, cette générosité, font justement partie de la suite du
Christ, encore une fois.
Enfin, « vous supportant les uns les autres dans l'amour »(Ep 4,2), il
semble que c'est précisément de l'humilité que découle cette capacité
à accepter l'autre. L'altérité de l'autre est toujours un fardeau.
Pourquoi l'autre est-il différent? Mais justement cette diversité,
cette altérité, est nécessaire pour la beauté de la symphonie de Dieu.
Et nous devons, précisément avec cette humilité dans laquelle je
reconnais mes limites, mon altérité par rapport à l'autre, le poids
que je suis pour l'autre, devenir capable non seulement de supporter
l'autre, mais avec amour, trouverdans l'altérité la richesse de son
être et des idées et de la fantaisie de Dieu.
* * *
(Suite de la
traduction)
----------------
Tout ceci, donc, sert comme vertu ecclésiale, à la construction du Corps
du Christ, qui est l'Esprit du Christ, afin qu'il devienne à nouveau
exemple, à nouveau corps, et grandisse. Paul le dit plus loin de façon
concrète, affirmant que toute cette variété des dons, des tempéraments,
de l'«être» humain, sert à l'unité (cf. Ep 4:11-13). Toutes ces vertus
sont des vertus de l'unité. Par exemple, pour moi, il est très
significatif que la première Lettre après le Nouveau Testament, la
première lettre de Clément, soit adressée à une communauté, celle des
Corinthiens, divisée et souffrant de la division (voir PG 1, 201-328).
Dans cette lettre, le mot même d'«humilité» est un mot clé: ils sont
divisés, car il manque l'humilité, l'absence d'humilité détruit l'unité.
L'humilité est une vertu fondamentale de l'unité, et ce n'est que de
cette façon que croît l'unité du Corps du Christ, que nous devenons
véritablement unis et nous recevons la richesse et la beauté de l'unité.
C'est pourquoi il est logique que la liste de ces vertus qui sont vertus
ecclésiales, christologiques, vertus de l'unité, aille vers l'unité
explicite: «un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. Un seul
Dieu et Père de tous»(Eph. 4,5). Une seule foi, un seul baptême, comme
une réalité concrète de l'Eglise qui est sous l'unique Seigneur.
Baptême et la foi sont inséparables. Le Baptême est le Sacrement de la
foi et la foi a un double aspect. C'est un acte profondément personnel:
je connais le Christ, je me rencontre avec le Christ et je me
confie à Lui. Pensons à la femme qui touche ses vêtements dans l'espoir
d'être sauvé ( Mt 9, 20-21); elle se confie entièrement à Lui et le
Seigneur dit: Tu es sauvée, parce que tu as cru (cf. Mt 9, 22). Même aux
lépreux, à celui qui revient, il dit: Ta foi t'a sauvé (cf. Lc 17, 19).
Ainsi la foi est d'abord essentiellement une rencontre personnelle,
toucher le vêtement du Christ, être touchés par le Christ, être en
contact avec Christ, se confier au Seigneur, et trouver l'amour du
Christ et dans l'amour du Christ, la clé de la vérité, l'universalité.
Mais justement pour cela, parce qu'elle est la clé de l'universalité de
l'unique Seigneur, cette foi n'est pas seulement un acte personnel de
confiance, mais un acte qui a un contenu. La <fides qua> requiert la <fides
quae>, les contenus de la foi, et le Baptême exprime ce contenu: la
formule trinitaire est l'élément essentiel de la foi chrétienne. Il est,
en soi, un «oui» au Christ, et donc au Dieu Trinitaire, avec cette
réalité, avec ce contenu qui me lie à ce Seigneur, à ce Dieu, qui a ce
Visage: il vit comme Fils du Père dans l'unité de l'Esprit Saint et dans
la communion du Corps du Christ. Donc, cela me semble très important: la
foi a un contenu et elle ne suffit pas, elle n'est un élément
unificateur s'il n'y a pas, vécu et confessé, ce contenu de l'unique
foi.
Par conséquent, «Année de la Foi» , Année du Catéchisme - pour être
concrets - sont inextricablement liées. Nous ne renouvellerons le
Concile qu'en renouvelant le contenu - par la suite condensé à nouveau -
du Catéchisme de l'Église catholique . Et un grand problème de l'Eglise
actuelle est le manque de connaissance de la foi, c'est
«l'analphabétisme religieux», comme l'ont dit les cardinaux, vendredi
dernier, à propos de cette réalité.
«L'analphabétisme religieux»; et avec cet analphabétisme nous ne pouvons
pas croître, l'unité ne peut pas croître. C'est pourquoi nous devons
nous-mêmes nous approprier de nouveau ce contenu, comme richesse de
l'unité et non comme un ensemble de dogmes et de commandements, mais
comme une réalité unique qui se révèle dans sa profondeur et sa beauté.
Nous devons faire tout notre possible pour un renouveau catéchétique,
afin que la foi soit connue, et qu'ainsi Dieu soit connu, le Christ soit
connu, la vérité soit connue et l'unité croisse dans la vérité.
Et puis l'ensemble de ces unités se retrouvent dans «un seul Dieu et
Père de tous ». Tout ce qui n'est pas l'humilité, tout ce qui n'est pas
la foi commune, détruit l'unité, détruit l'espoir et rend invisible le
visage de Dieu. Dieu est Un et Unique. Le monothéisme était le grand
privilège d'Israël, qui a connu le Dieu unique, et reste un élément
constitutif de la foi chrétienne. Le Dieu Trinitaire - nous le savons -
ce n'est pas trois divinités, mais c'est un Dieu unique; et nous voyons
mieux ce que signifie l'unité: l'unité est l'unité de l'amour. C'est
ainsi: justement parce que c'est le cercle de l'amour, Dieu est Un et
Unique.
Pour Paul, comme nous l'avons vu, l'unité de Dieu s'identifie avec notre
espérance. Pourquoi? De quelle manière? Parce que l'unité de Dieu est
espérance, parce qu'elle nous garantit qu'à la fin, il n'y a plusieurs
puissances, à la fin il n'y a pas de dualisme entre des pouvoirs
différents et contradictoires, à la fin, il ne reste pas la tête du
dragon qui pourrait se lever contre Dieu, il ne reste pas la saleté du
mal et du péché. A la fin, il ne reste que la lumière! Dieu est unique
et il est le seul Dieu, il n'y a pas d'autre pouvoir contre lui! Nous
savons qu'aujourd'hui, avec les maux toujours croissants que nous vivons
dans le monde, beaucoup doutent de l'omnipotence de Dieu; même certains
théologiens - et même bons - disent que Dieu ne serait pas Omnipotent,
parce que tout ce que nous voyons dans le monde ne serait pas compatible
avec l'omnipotence; c'est pourquoi ils veulent créer une nouvelle
apologie, excuser Dieu et «exonérer» Dieu de ces maux. Mais ceci n'est
pas juste, parce que si Dieu n'est pas Omnipotent, et si il y a d'autres
puissances, ce n'est pas vraiment Dieu et ce n'est pas l'espérance,
parce qu'à la fin resterait le polythéisme, à la fin resterait la lutte,
le pouvoir du mal. Dieu est Tout-Puissant, le seul Dieu. Certes, dans
l'histoire, il s'est donné une limite à sa toute-puissance, en
reconnaissant notre liberté. Mais à la fin tout revient et il ne reste
pas d'autre pouvoir; c'est cela l'espérance: que la lumière vainque, que
l'amour vainque! A la fin, il ne reste plus la force du mal, il ne reste
que Dieu! Et ainsi nous sommes dans le chemin de l'espérance, le chemin
vers l'unité de l'unique Dieu, révélé par l'Esprit Saint, dans l'unique
Seigneur, Jésus-Christ.

Présentation par ......
Auteur:
Présent Remi Fontaine
Source:
http://benoit-et-moi.fr/2012-I/0455009fcb0e2400f/045500a0031200f1b.html
Date :
28.02.2012
C'est cette article qui m'a fait découvrir le
texte d'-dessus .... merci à Remi Fontaine ...
Benoît XVI pointe
« l’analphabétisme religieux »
Après sa très dense « lectio divina »
pour des séminaristes de la Ville éternelle au sujet de l’Epître de
saint Paul aux Romains (à la mi-février), Benoît
XVI s’est livré vendredi au même exercice pour les prêtres de
Rome comme il le fait chaque année à l’entrée du
Carême. Réfléchissant sans note sur l’Epître aux Ephésiens cette
fois, il nous a livré une remarquable méditation longuement mûrie,
dont nous pouvons vous donner quelques passages essentiels grâce à
la traduction de nos amis du site Benoît-et-moi. Aux séminaristes le
Saint-Père avait parlé du « non-conformisme » du chrétien :
« Ne vous conformez pas à ce monde. » Aux prêtres il a parlé
de l’appel qu’ils ont reçu : « Comportez-vous d’une manière digne
de la vocation que vous avez reçue. » Extraits :
« La grande souffrance de l’Eglise d’aujourd’hui
en Europe occidentale est le manque de vocations sacerdotales, mais
le Seigneur appelle toujours, c’est l’écoute qui manque… Appel,
finalement, selon ce texte, vers Dieu. Dieu est la fin : à la fin,
nous arrivons simplement en Dieu et tout le chemin est un chemin
vers Dieu. Mais ce chemin vers Dieu n’est jamais isolé, un chemin
dans le seul “je”, c’est un chemin vers le futur, vers le renouveau
du monde, c’est un chemin dans le “nous” des appelés qui en
appellent d’autres, leur font écouter cet appel. C’est pourquoi
l’appel est toujours une vocation ecclésiale. Etre fidèle à l’appel
de Dieu signifie découvrir ce “nous” dans lequel et pour lequel nous
sommes appelés, et aussi aller ensemble et réaliser les vertus
nécessaires… “Appel à l’espérance”. Ainsi, nous voyons les
dimensions de l’appel, il y en a trois…
La première est : “en toute humilité”
(Eph. 4,2). Je voudrais m’arrêter un peu plus à ce sujet car c’est
une vertu qui n’apparaît pas dans le catalogue des vertus
pré-chrétiennes, c’est une vertu nouvelle, la vertu du “suivre le
Christ”… Le contraire de l’humilité est l’orgueil, comme racine de
tous les péchés. L’orgueil qui est arrogance, qui veut avant tout le
pouvoir, l’apparence, paraître aux yeux des autres, être quelqu’un
ou quelque chose, n’a pas l’intention de plaire à Dieu, mais de
plaire à soi-même, d’être accepté par les autres et – disons –
vénérés des autres. Le “je” au centre du monde : c’est mon “je”
orgueilleux, qui sait tout… Être chrétien signifie vaincre cette
tentation originelle, qui est aussi le noyau du péché originel :
être comme Dieu, mais sans Dieu ; être chrétien, c’est être vrai,
honnête, réaliste…
La seconde vertu est la “douceur”,
en grec “praus”, qui signifie “doux, plein de mansuétude (mansueto =
bienveillant)”; et c’est là aussi une vertu christologique comme
l’humilité, qui est suivre le Christ sur cette voie de l’humilité.
Ainsi, “praus” aussi, être doux, être plein de mansuétude, c’est
suivre le Christ qui dit : Venez à moi, je suis doux de cœur (cf. Mt
11,29)… Cela ne signifie pas faiblesse. Le Christ peut aussi être
dur, si nécessaire, mais toujours avec un bon cœur, la bonté
toujours visible, la douceur… Si je suis arrogant, si je suis
orgueilleux, je voudrais toujours plaire , et si je n’y parviens
pas, je suis misérable, je suis malheureux et je continue de
chercher à plaire. Mais si au contraire je suis humble, j’ai même la
liberté d’être en désaccord avec une opinion qui prévaut, avec des
pensées des autres, parce que l’humilité me donne la capacité, la
liberté de la vérité… Dans l’Ecriture Sainte, parfois, “les
bienveillants” est tout simplement le nom des croyants, le petit
troupeau des pauvres, qui, dans toutes les épreuves, restent humbles
et fermes dans la communion du Seigneur : chercher cette douceur,
qui est le contraire de la violence. La troisième béatitude.
L‘Évangile de saint Matthieu dit : Heureux les débonnaires, car ils
hériteront de la terre (cf. Mt 5,5). Ce ne sont pas les violents qui
possèdent la terre, à la fin restent les doux : ils ont la grande
promesse, et nous aussi devons être sûrs de la promesse de Dieu, de
la douceur qui est plus forte que la violence. Dans ce mot de
douceur se cache le contraste avec la violence : les chrétiens sont
les non-violents, ils sont opposés à la violence.
Et saint Paul poursuit: “avec magnanimité”
(Eph. 4,2) : Dieu est magnanime. En dépit
de nos faiblesses et nos péchés, encore et encore il recommence avec
nous. Il me pardonne, même s’il sait que demain je vais retomber
dans le péché ; il distribue ses dons, même s’il sait que souvent,
nous sommes des administrateurs insuffisants. Dieu est magnanime, de
grand cœur, il nous confie sa bonté. Et cette magnanimité, cette
générosité, font justement partie de la suite du Christ, encore une
fois.
Enfin, “vous supportant les uns les autres dans
l’amour” (Ep 4,2), il semble que c’est précisément de l’humilité que
découle cette capacité à accepter l’autre. L’altérité de l’autre est
toujours un fardeau. Pourquoi l’autre est-il différent ? Mais
justement cette diversité, cette altérité, est nécessaire pour la
beauté de la symphonie de Dieu. Et nous devons, précisément avec
cette humilité dans laquelle je reconnais mes limites, mon altérité
par rapport à l’autre, le poids que je suis pour l’autre, devenir
capable non seulement de supporter l’autre, mais avec amour, trouver
dans l’altérité la richesse de son être et des idées et de la
fantaisie de Dieu…
Tout ceci, donc, sert comme vertu ecclésiale, à
la construction du Corps du Christ, qui
est l’Esprit du Christ, afin qu’il devienne à nouveau exemple, à
nouveau corps, et grandisse. Paul le dit plus loin de façon
concrète, affirmant que toute cette variété des dons, des
tempéraments, de l’“être” humain, sert à l’unité (cf. Ep 4,11-13).
Toutes ces vertus sont des vertus de l’unité… C’est pourquoi il est
logique que la liste de ces vertus qui sont vertus ecclésiales,
christologiques, vertus de l’unité, aille vers l’unité explicite :
“un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. Un seul Dieu et
Père de tous” (Eph. 4,5). Une seule foi, un seul baptême, comme une
réalité concrète de l’Eglise qui est sous l’unique Seigneur…
Baptême et foi sont inséparables.
Le Baptême est le Sacrement de la foi et la foi a un double aspect.
C’est un acte profondément personnel : je connais le Christ, je
me rencontre avec le Christ et je me confie à Lui. Pensons à la
femme qui touche ses vêtements dans l’espoir d’être sauvée ( Mt 9,
20-21) ; elle se confie entièrement à Lui et le Seigneur dit : Tu es
sauvée, parce que tu as cru (cf. Mt 9, 22). Même aux lépreux, à
celui qui revient, il dit : Ta foi t’a sauvé (cf. Lc 17, 19). Ainsi
la foi est d’abord essentiellement une rencontre personnelle,
toucher le vêtement du Christ, être touchés par le Christ, être en
contact avec Christ, se confier au Seigneur, et trouver l’amour du
Christ et dans l’amour du Christ, la clé de la vérité,
l’universalité. Mais justement pour cela, parce qu’elle est la clé
de l’universalité de l’unique Seigneur, cette foi n’est pas
seulement un acte personnel de confiance, mais un acte qui a un
contenu. La “fides qua” requiert la “fides quae”,
les contenus de la foi, et le Baptême exprime ce contenu :
la formule trinitaire est l’élément essentiel
de la foi chrétienne. Il est, en soi, un “oui” au Christ,
et donc au Dieu Trinitaire, avec cette réalité, avec ce contenu qui
me lie à ce Seigneur, à ce Dieu, qui a ce Visage : il vit comme Fils
du Père dans l’unité de l’Esprit Saint et dans la communion du Corps
du Christ. Donc, cela me semble très important : la foi a un contenu
et elle ne suffit pas, elle n’est un élément unificateur s’il n’y a
pas, vécu et confessé, ce contenu de l’unique foi.
Par conséquent, “Année de la Foi”, Année du
Catéchisme – pour être concrets – sont inextricablement liées.
Nous ne renouvellerons le Concile qu’en renouvelant le contenu – par
la suite condensé à nouveau – du Catéchisme de l’Église catholique.
Et un grand problème de l’Eglise actuelle est le manque de
connaissance de la foi, c’est “l’analphabétisme religieux”,
comme l’ont dit les cardinaux, vendredi dernier, à propos de cette
réalité. Et avec cet analphabétisme nous ne pouvons pas croître,
l’unité ne peut pas croître. C’est pourquoi nous devons nous-mêmes
nous approprier de nouveau ce contenu, comme richesse de l’unité et
non comme un ensemble de dogmes et de commandements, mais comme une
réalité unique qui se révèle dans sa profondeur et sa beauté.
Nous devons faire tout notre possible pour un renouveau
catéchétique, afin que la foi soit connue, et qu’ainsi Dieu soit
connu, le Christ soit connu, la vérité soit connue et l’unité
croisse dans la vérité…
R.F. (avec
Benoît-et-moi.fr)
en rouge souligné par l'hcq
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