Benoît XVI médite sur Pâques
« Aujourd’hui nous pouvons illuminer nos villes d’une façon
tellement éblouissante que les étoiles du ciel ne sont plus
visibles. » Par cette image si parlante, Benoît XVI
a souligné pendant la nuit de Pâques ce qui cloche aujourd’hui dans
le monde : ébloui par ses propres progrès, croyant pouvoir se passer
de Dieu, l’homme a perdu le sens des choses et de la création et
s’enfonce dans l’obscurité. Une obscurité où l’éclairage, qui est un
bien fini, empêche de voir la Lumière : celle du Christ, qui est
divine, et qui à Pâques fait toutes choses nouvelles.
Le Pape, au cours de cette veillée pascale où il a médité sur la
Lumière, devait avoir présent à l’esprit ce qu’il allait rappeler le
lendemain, au cours de la bénédiction Urbi et Orbi : les
violences en Syrie, celles qui touchent les chrétiens du Nigeria et
bien d’autres pays d’Afrique – toutes les régions où les chrétiens
sont menacés. Il allait parler de « la force du pardon » et de la
réalité de l’Espérance que seul le Christ ressuscité peut rendre
possibles.
Benoît XVI a donc médité, en célébrant
cette nuit pascale, sur la bonté de la création, la bonté de l’être,
dans ce monde de plus en plus pessimiste et désespéré.
« La lumière rend possible la vie. Elle rend possible la
rencontre ( ...femme-homme .. jeune-vieux ..croyant -non
croyants .. vivants-morts ..deséspéré-espérant ..
connaissant-mendiant de connaissance ...etc .. de proche EN proche
...l'Â Totalité ..le divin ..la beauté ..l'harmonie ... la Vie
..) . Elle rend possible la communication (hcq : la
relation.. l'inter-action ....l'ENtre-résonnance ..) Elle
rend possible la connaissance, l’accès à la réalité ( ...au
réel ..), à la vérité. Et en rendant possible la
connaissance, elle rend possible la liberté et le progrès. Le mal se
cache. La lumière par conséquent est aussi une expression du bien
qui est luminosité et crée la luminosité. C’est le jour dans lequel
nous pouvons œuvrer. Le fait que Dieu ait créé la lumière signifie
que Dieu a créé le monde comme lieu de connaissance et de vérité,
lieu de rencontre et de liberté, lieu du bien et de l’amour (
..de l'amour comm-union ...). La matière première du monde
est bonne, l’être ( ma famille ...ma patrie-nation .. ma
lange maternelle ..ma culture ..mon bloc civilisationel ..la famille
des civilisations ...la famille humaine ...)même est bon. Et le mal ne provient pas de l’être qui est créé par
Dieu, mais existe seulement en vertu de la négation. C’est le
“non”. »
Le « non » à l’amour divin, le « non » à ce que pour quoi la
création existe :
« La création est présentée comme un tout dont fait partie le
phénomène du temps. Les sept jours sont une image d’une totalité qui
se déroule dans le temps. Ils sont ordonnés en vue du septième jour,
le jour de la liberté de toutes les créatures pour Dieu et des unes
pour les autres. La création est donc orientée vers la communion
entre Dieu et la créature ; elle existe afin qu’il y ait un espace
de réponse à la grande gloire de Dieu, une rencontre d’amour et de
liberté. »
Et voilà pourquoi le dimanche est sacré, et pourquoi notre
société s’enfonce dans l’obscurité en donnant priorité au travail
servile. C’est nier la transcendance. Faire travailler l’homme comme
une bête. N’est-il pas symbolique que l’annonce de l’extension du
travail dominical aux magasins de bricolage ait été faite à
l’occasion de Pâques ?
Il ne faudrait pas sous-estimer l’avertissement que Benoît XVI
a lancé, au cœur de la nuit pascale, au moment même où le chrétien
fête l’événement le plus glorieux, le plus majestueux, le plus
joyeux de la vie du Christ :
« L’obscurité vraiment menaçante pour l’homme est le fait que
lui, en vérité, est capable de voir et de rechercher les choses
tangibles, matérielles, mais il ne voit pas où va le monde et d’où
il vient. Où va notre vie elle-même. Ce qu’est le bien et ce qu’est
le mal. L’obscurité sur Dieu et sur les valeurs est la vraie menace
pour notre existence et pour le monde en général. Si Dieu et les
valeurs, la différence entre le bien et le mal restent dans
l’obscurité, alors toutes les autres illuminations, qui nous donnent
un pouvoir aussi incroyable, ne sont pas seulement des progrès, mais
en même temps elles sont aussi des menaces qui mettent en péril nous
et le monde. »
La Lumière du Christ était encore au centre de l’allocution
prononcée pour le Regina Cœli du Lundi de Pâques à
Castel-Gandolfo, où Benoît XVI s’est rendu
pour un peu de repos comme chaque année, après les fatigues de la
Semaine Sainte. Un beau texte, dont nous devons la traduction au
site benoit-et-moi.fr.
La Résurrection ( ...du vivant de tout "homocoques "..
hic et nunc
..) , a-t-il commenté, reste un événement
« mystérieux, non pas dans le sens de moins réel, mais de caché,
au-delà de la portée de notre connaissance : comme une lumière si
brillante qu’on ne peut pas l’observer avec nos yeux, sinon on
serait aveuglé ».
Un événement qu’il a d’abord été donné de « voir » aux femmes,
avec les yeux du cœur :
« Dans tous les Evangiles, les femmes ont une grande place
dans les récits des apparitions de Jésus ressuscité, comme du reste
aussi dans ceux de la passion et de la mort de Jésus. A cette
époque, en Israël, le témoignage de femmes ne pouvait avoir aucune
valeur officielle, juridique, mais les femmes ont vécu une
expérience de lien spécial avec le Seigneur ( ...Elles portent
la vie ... aussi le monde de ce XXIe siècle sera sauvé par les
femmes "Reine-Mère-Aimante" ... ou ne connaitra plu ni l'amour ni
l'humain ...) , qui est fondamental
pour la vie pratique de la communauté chrétienne, et cela, toujours,
à chaque époque, non seulement au début du chemin de l’Eglise. »
Jean-Paul II avait résumé cela en quatre mots : « Sentinelles de
l’invisible ». .."homocoques, sentinelles de
l'invisible "
JEANNE SMITS