La journaliste Valérie Trierweiler, concubine du nouveau président
de la République, a confirmé qu’elle reste à Paris Match après
avoir obtenu la confirmation de son contrat avec l’hebdomadaire, a
annoncé dimanche le rédacteur en chef de L’Express, Renaud Revel,
sur son blog.
« La Première dame et (toujours) journaliste à
Paris Match, Valérie Trierweiler, vient de confirmer son contrat
avec ce magazine », écrit Renaud Revel également en charge de la
rubrique médias. Il précise que la confirmation du contrat avec la
compagne du président François Hollande a été convenue la semaine
dernière par Olivier Royan, le directeur de l’hebdomadaire qui l’emploie
depuis 1989, lors d’une rencontre au siège du magazine.
Cependant la journaliste n’écrira plus prétendument
sur la politique. Elle « publiera, à raison de deux fois par mois, un
reportage culturel sous une rubrique à son nom, intitulée “Mes coups
de cœur” », a précisé le rédacteur en chef de L’Express. Très
légèrement corrigé par Le Point qui rapporte les propos du chef
de la rubrique, Benjamin Locoge : « Valérie publiera ses articles dans
les pages Culture Match. Il n’a été fixé ni nombre de pages
minimal, ni rythme de parution. »
Dans l’une des nombreuses interviews accordées sur son
nouveau « rôle », Valérie Trierweiler avait affirmé récemment au
Times qu’elle ne serait « pas une potiche » (dans un sous-entendu
très peu délicat pour celles qui l’ont précédée à l’Elysée) et qu’elle
entendait poursuivre ses activités de journaliste. Cependant, toujours
selon Renaud Revel, il reste « un problème que commencent à soulever
certains journalistes de la rédaction de Paris Match, la présence
parmi les salariés du journal de l’ex-époux même de Valérie Trierweiler,
Denis Trierweiler » (avec lequel elle n’est, dit-on, même pas
divorcée !). « Secrétaire de rédaction à Match, ce dernier ne
risque t-il pas de se retrouver dans une situation délicate et ambiguë
vis à vis de ses confrères, quand l’hebdomadaire, propriété du groupe
Lagardère, traitera de l’actualité du couple Hollande-Trierweiler,
s’interroge-t-on au sein du magazine ? », croit savoir Renaud Revel.
Selon Le Point son poste devrait rester le même.
Outre la connivence anormalement admise entre le
milieu journalistique (singulièrement à gauche) et la classe politique
(soulignée par des couples célèbres : Hollande-Trieweiler,
Montebourg-Pulvar, Strauss-Kahn-Sinclair…), on note dans cette
« information » (en forme de scoop mais sans surprise !) quelque
ambiguïté par auto censure, voire désinformation révélatrice d’une
presse serve et complaisante, soumise à la pensée unique et au
politiquement correct. Comme si écrire sur la culture n’était pas
faire de la politique pour une journaliste de gauche, militante
socialiste !
Comme il est de notoriété publique qu’elle n’est pas
divorcée avec son « ex » et encore moins mariée avec l’élu au suffrage
universel (tous deux ayant d’ailleurs annoncé qu’ils n’avaient pas
l’intention de passer devant M. le Maire pour « régulariser » leur
situation), on ne voit pas pourquoi on la qualifie médiatiquement de
« première dame de France » à l’instar de la tradition
outre-Atlantique où l’épouse de l’hôte de la Maison-Blanche est appelée
« the first lady ».
Faisons justement un peu de culture avec Jean Sévillia
(dans L’Homme nouveau) : « Le concept de première dame, dans les
pays républicains, est un double vestige. Vestige des sociétés
monarchiques dont la couronne se transmet par les mâles, où la reine
bénéficie d’un statut propre en tant qu’elle est la femme du roi et la
mère des enfants royaux et don du futur roi. Et vestige des sociétés de
chrétienté, fondées sur le mariage. Il y a par conséquent une double
contradiction, aujourd’hui, à saluer Mme Valérie T., compagne de
François Hollande, du titre de “première dame de France”. (…) Pour la
première fois, la France est dotée d’un chef de l’Etat qui revendique
son état de concubin. » Par idéologie contre l’institution du mariage !
Les journalistes devraient au moins en tirer sémantiquement cette
conclusion populaire vis-à-vis de son « couple » juridiquement informel
(adultérin) et de celle qui le suit : on ne peut avoir le beurre et
l’argent du beurre ! C’est aussi hypocrite que de prétendre qu’on peut
rester journaliste dans les pages cultures d’un aussi gras magazine en
restant neutre politiquement. Voilà qui pourrait faire un bon sujet de
« Mes coups de cœur » s’il y avait pratique honnête d’un examen
de conscience…
REMI FONTAINE