..Quand amour ... ne rime plus avec toujours ..

Dossiers :

Auteur:   Christiane Olivier

Date : 1 juillet 2012 

      

 

Table

Prologue 7 ...

1. L'obligation d'aimer 15 2. Qu'est-ce que l'amour? 31 3. Le face-à-face 49 4. Nous coulons un enfant 69 5. Cet enfant qui nous sépare 91 6. Vous êtes sa maison et sa ligne d'horizon 109 7. Ne me quittez pas 125 8. Une autre famille ou l'art de reconstruire .... 135

Epilogue 151 ....

 

EXTRAIT ....

Epilogue p151

La famille d'aujourd'hui ne ressemble guère à celle d'il y a un demi-siècle, l'amour y figure toujours, mais il est porté au rang de passion. Ce qui fait tout simplement que le mot sacré de « toujours » a été raturé et remplacé par la notion de « peut-être », il ne reste de la famille d'autrefois qu'un petit tas de cendre... Les amoureux n'ont plus le temps de rêver, l'impératif de ce siècle est de « consommer » et de « jouir » le plus possible. Les amoureux se précipitent pour partager la vie, pour augmenter la passion. Erreur : l'amour de tous les jours s'use plus vite que celui de toujours-!" Et les amants ont à peine le temps de voir la passion se consumer qu'ils passent déjà à l'autre « toujours » si chanté, si envié : faire l'enfant. Cela s'avère merveilleux jusqu'à sa naissance.

Mais peu à peu ils se rendent compte que l'enfant n'est pas qu'un trésor à admirer mais aussi une personne à écouter, à élever, à gronder. Et le plaisir promis dans tout ça ? Le plaisir, ce serait de voir l'enfant sourire, s'assagir, grandir et comprendre qu'il n'est pas seul à avoir des désirs ici. Mais on le veut si heureux dans l'instant qu'on lui donne continuellement ce qu'il veut, l'enfant doit « toujours » avoir tout ce qu'il souhaite et rien ne doit lui manquer. Si bien que la moindre frustration déclenche chez cet enfant un ouragan de rage et de hurlements. Alors reproches et disputes éclatent du côté des parents : ils hurlent à leur tour de voir comment cet enfant dont ils attendaient l'amour leur apporte la dissension à propos de son désir et du leur... De disputes en disputes, de reproches en accusations, ils ne voient plus qu'une chose : une vie comme cela pour toujours leur est insupportable. Les voilà qui divorcent déjà ! Les bagages faits et le tribunal ayant tranché, il reste un enfant qui s'accroche à sa maman et regarde la voiture de papa qui s'en va ! Chacun repart très décidé à rencontrer un autre partenaire amoureux avec qui vivre ce fameux « toujours ». On reprend le cycle infernal : « Ensemble, on s'adore, on se dévore, puis on se déteste. » Cette fois-ci, on s'étonne, on se questionne, on avait fait beaucoup d'efforts de part et d'autre et on repart encore avec deux ou trois enfants, pleurant, pestant, nous reprochant de leur avoir fait perdre leur famille. La famille ne pouvait durer « toujours » qu'en un temps où chacun avait sa place, respectait celle de l'autre, où chacun admettait que la famille avait ses obligations mais aussi ses récréations. Chacun autrefois devait tolérer la frustration causée par la présence de l'autre (au nom de la morale ou de la religion). Mais présentement, « l'ego » a pris une telle importance qu'aucun des figurants de cette famille n'est censé sacrifier un peu d'aujourd'hui pour atteindre demain... Et la famille, qui fut le creuset de l'amour parental, filial, fraternel, est devenue celui de toutes les passions dévoratrices de tous, toutes générations confondues. Les enfants ne supportent pas qu'on leur dise « non ». Les parents ne supportent pas qu'on leur

dise « tu es méchant ». Et les grands-parents, il y a longtemps qu'ils ont filé, se sentant impuissants... Comment survivre dans un tel ouragan de décoration ? Comment l'amour des parents peutil rester le « bel et tendre amour » du début dans un monde de disputes et de rage ? Alors maintenant, dit le couple, allons-nous-en! Et si, plus tard, le hasard fait que nous rencontrons un autre parent seul également, il se peut que nous lui parlions et fassions quelques pas ensemble sur la plage, ignorant, complètement ce soir-là qu'on va inventer une nouvelle famille Elle sera multiple, joyeuse ou douloureuse, et on n'en connaît pas la durabilité : on se retrouve avec un tas d'enfants mais on est devenus des parents qui ont enfin compris que l'amour s'éveille dans la communication, demeure par la reconnaissance de l'autre et perdure dans l'éducation des enfants et le désir de durer à la place de parents.

 

Du même auteur

 

Les Enfants de Jocaste, ± Denoël, 1980

 La Psychofamille, Carrère, 1988

Les Fils d'Oreste ou la Question du père,

Flammarion, 1994

Fille d Eve ou la Relation à la mère, Denoël, 1996 L'Ogre intérieur,

Fayard, 1998 Enfants-rois, plus jamais ça ! Albin Michel, 2002

 

Collection « J'écris pour les parents »

Éditions Fayard Petit livre à l'usage des pères, 2001

Peut-on être une bonne mère ? 2001

Les Parents face à la violence, 2000

L Enfant et sa sexualité, 2001

Il n'aime pas l'école, 2001

 

 

nombre de consultation de cette page depuis sa création : Pages trouvées

haut de page