....les JO ...aux frontières de l'effort ....

Dossiers : Elans du JE

Auteur:   MICKAËL FONTON

Source:  Valeurs  actuelles

Date : du 2 août 2012

      

 Les JO le démontrent : en un siècle, les athlètes n'ont cessé de repousser leurs limites. Une quête métaphysique, physiologique et technologique qui pourrait arriver à son terme. 

"Plus vite, plus haut plus fort", telle est, depuis que le Français Pierre de Coubertin a remis à l'honneur, k devise des jeux Olympiques. Pour Henri Di. don, le prêtre dominicain . qui en fut à l'origine, ces trois mots constituaient le fondement et la raison d'être des sports athlétiques. « Gagner parfois, lutter toujours. » Se dépasser, non pour la victoire mais pour le dépassement en lui-même.

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Les performances ont progressé de façon quasi linéaire. Augmentation de la qualité et de la quantité des entraînements, développement économique, à partir des années 1950 entraînant d'importants progrès technologiques, nutritionnels et médicaux. La géopolitique mondiale eut également une influence notable, tant l'importance donnée au sport dans la nouvelle société médiatique assurait à l'athlète et à son pays une aura planétaire. La rivalité États-UnisURSS, notamment, véritable guerre des médailles (avec pour corollaire, à l'Est, des programmes contrôlés de dopage d'État), donna une impulsion décisive à de nombreuses disciplines. Cette course parfois douteuse à la performance sera-t-elle bientôt vaine? Selon plusieurs études - notamment celles menées à l'Irmes, le laboratoire de recherche pluridisciplinaire de l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep) -, les performances sportives tendent vers une limite et ne devraient plus progresser de manière significative. « En débutant en 1896 l 75 % des valeurs asymptotiques [maximales, NDLR], les records du monde ont aujourd'hui atteint 99 % de cette valeui ei; en 2027, la moitié des records ne seront plus battus au-delà de 0,05 % de leur valeur», peut-on ainsi lire dans un article intitulé « La fin du citius » et rédigé sous la direction de Jean-François Toussaint, directeur de l'Irmes. Une marge de progression infime.

Le record est le fruit d'une construction sociale

Pour pousser ainsi les performance; dans leurs derniers retranchements, ï a fallu passer des aptitudes simplement physiques aux « capacités physio-technologiques ». Le sport est devenu scientifique. Des caméras ont rejoint les bassins, des capteurs électroniques ont envahi les vélodromes, analysant en temps réel la température corporelle, la 'sudation, le rythme cardiaque, la pression sanguine. Une dérive technologique qui a parfois mis en danger l'équi. libre même d'une discipline. Ainsi h natation. En 2008, l'arrivée des combinaisons intégrales à base de polyuréthane a bouleversé toutes les références. En un an, pas moins de 158 records sont tombés. Des noms mythiques ont été effacés des tablettes par des athlètes encore inconnus quelques mois plus tôt. Les instances dirigeantes, en manque d'expertise, n'ont pas su réagir à temps. « Dix ans de travail gommés par une combinaison qu'on met en dix minutes », se désolait ainsi Denis Auguin, l'entraîneur du Français Alain Bernard, champion olympique du 100 mètres nage libre à Pékin. Chose rarissime, la Fédération internationale a finalement fait marche arrière, en interdisant cee combinaisons. Un retour aux source trop tardif? « Ce sport est dans un chaos complet, son histoire s'est envolée, estime Bob Bowman, l'entraîneur du multi-médaillé olympique Michael Phelps Comment vais-je expliquer à un gamin de 10 ans qu'il ne battra jamais les record actuels? Vous croyez que ça va lui faire aimer la natation ? »

En jeu : la valeur réelle du record sportif. Qu'est-ce qu'un record? « Ex pression ultime de la biologie musculaire humaine », selon Jean-François Tous saint, le terme se comprend aussi dan une perspective sociologique et historique. Le record est une construction sociale. Il procède d'une certaine vision du monde, qui date de la Renaissance, où l'univers cesse d'être considéré comme intangible mais fait de limites qu'il appartient à l'homme d repousser. En outre, "record" dérive du verbe anglais qui signifie "enregistrer L'exploit du sportif, gravé dans le marbre, peut alors être comparé d'autres performances réalisées ai] leurs et à un moment différent. La confrontation se délocalise. Mais celle-ci demeurera. « Je crois que l'histoire de certaines disciplines s'est davantage écrite par le franchissement de barrières symboliques-10 secondes au 100 mètres en étant l'exemple parfait que par les améliorations, parfois minimes, portées ensuite par tel ou tel athlète, avance Patrick Mignon, sociologue à l'Insep. Qui a oublié le saut fabuleux de Bob Beamon à Mexico en 1968? Personne. Pourtant le record qu'il bat, et de quelle manière, ce soir-là, il ne l'a plus aujourd'hui. Mais tout le monde se souvient encore de son saut. Au regard de cette magie-là, un record n'est rien. »

Des compétitions sans record, où participer (autre devise des jeux), se dépasser (ce que Paul Yonnet appelle « le premier niveau de performance »),voire être le vainqueur, ici et maintenant, primeront sur l'idée de performance ultime? Ajouter "sanius"-"plus sain"- au triptyque du baron de Coubertin ? Reste à convaincre les sponsors, les laboratoires, le public, voire les athlètes eux-mêmes que la quête du "toujours plus" est désormais obsolète.

« Il y a sans doute encore de la marge, concède Patrick Mignon. Mais à quel prix? Et pour quel sens? Que l'idée progressiste qui sous-tend la chasse aux records vienne à disparaître, il y aura toujours le combat ce drame humain, dont procède la victoire ou la défaite. Et le geste sportif en lui-même -un saut, un lancer -restera à jamais admirable. »

 

Note d'hcq .... la fin de lére à base 1 ...coqs ... ?????

 

Dans les univers cyberpunk, les firmes privées les plus puissantes ont fini par absorber certaines des prérogatives qui dans notre monde sont encore l’apanage des Etats, comme le maintien de l’ordre par la police ou les armées. Les corporations cyberpunk contrôlent des territoires et les employés qui travaillent pour elles deviennent en quelque sorte l’équivalent de “citoyens” de ces firmes, dont les droits sont liés au fait d’appartenir à une société puissante ou non.

....pour imposer ce type de règles, le CIO a besoin “d’une dictature ou d’un pays ultralibéral“.

 

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le monde des 1 et des zéros       

 

 

 

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