Les JO le démontrent : en un siècle, les
athlètes n'ont cessé de repousser leurs limites. Une quête
métaphysique, physiologique et technologique qui pourrait arriver à
son terme.
"Plus vite, plus haut plus fort", telle est, depuis
que le Français Pierre de Coubertin a remis à l'honneur, k devise des
jeux Olympiques. Pour Henri Di. don, le prêtre dominicain . qui en fut
à l'origine, ces trois mots constituaient le fondement et la raison
d'être des sports athlétiques. « Gagner
parfois, lutter toujours. » Se dépasser,
non pour la victoire mais pour le dépassement en lui-même.
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Les performances ont progressé de façon quasi linéaire.
Augmentation de la qualité et de la quantité des entraînements,
développement économique, à partir des années 1950 entraînant
d'importants progrès technologiques, nutritionnels et médicaux. La
géopolitique mondiale eut également une influence notable, tant
l'importance donnée au sport dans la nouvelle société médiatique
assurait à l'athlète et à son pays une aura planétaire. La rivalité
États-UnisURSS, notamment, véritable guerre des médailles (avec pour
corollaire, à l'Est, des programmes contrôlés de dopage d'État), donna
une impulsion décisive à de nombreuses disciplines. Cette course
parfois douteuse à la performance sera-t-elle bientôt vaine? Selon
plusieurs études - notamment celles menées à l'Irmes, le laboratoire
de recherche pluridisciplinaire de l'Institut national du sport, de
l'expertise et de la performance (Insep) -, les performances sportives
tendent vers une limite et ne devraient plus progresser de manière
significative. « En débutant en 1896 l 75 % des valeurs asymptotiques
[maximales, NDLR], les records du monde ont aujourd'hui atteint 99 %
de cette valeui ei; en 2027, la moitié des records ne seront plus
battus au-delà de 0,05 % de leur valeur», peut-on ainsi lire dans un
article intitulé « La fin du citius » et rédigé sous la direction de
Jean-François Toussaint, directeur de l'Irmes. Une marge de
progression infime.
Le record est le fruit d'une construction sociale
Pour pousser ainsi les performance; dans leurs derniers
retranchements, ï a fallu passer des aptitudes simplement physiques
aux « capacités physio-technologiques ». Le sport est devenu
scientifique. Des caméras ont rejoint les bassins, des capteurs
électroniques ont envahi les vélodromes, analysant en temps réel la
température corporelle, la 'sudation, le rythme cardiaque, la pression
sanguine. Une dérive technologique qui a parfois mis en danger l'équi.
libre même d'une discipline. Ainsi h natation. En 2008, l'arrivée des
combinaisons intégrales à base de polyuréthane a bouleversé toutes les
références. En un an, pas moins de 158 records sont tombés. Des noms
mythiques ont été effacés des tablettes par des athlètes encore
inconnus quelques mois plus tôt. Les instances dirigeantes, en manque
d'expertise, n'ont pas su réagir à temps. « Dix ans de travail
gommés par une combinaison qu'on met en dix minutes », se désolait
ainsi Denis Auguin, l'entraîneur du Français Alain Bernard, champion
olympique du 100 mètres nage libre à Pékin. Chose rarissime, la
Fédération internationale a finalement fait marche arrière, en
interdisant cee combinaisons. Un retour aux source trop tardif? « Ce
sport est dans un chaos complet, son histoire s'est envolée, estime
Bob Bowman, l'entraîneur du multi-médaillé olympique Michael Phelps
Comment vais-je expliquer à un gamin de 10 ans qu'il ne battra jamais
les record actuels? Vous croyez que ça va lui faire aimer la natation
? »
En jeu : la valeur réelle du record sportif.
Qu'est-ce qu'un record? « Ex pression ultime de la biologie
musculaire humaine », selon Jean-François Tous saint, le terme se
comprend aussi dan une perspective sociologique et historique. Le
record est une construction sociale. Il procède d'une certaine vision
du monde, qui date de la Renaissance, où l'univers cesse d'être
considéré comme intangible mais fait de limites qu'il appartient à
l'homme d repousser. En outre, "record" dérive du verbe anglais
qui signifie "enregistrer L'exploit du sportif, gravé dans le marbre,
peut alors être comparé d'autres performances réalisées ai] leurs et à
un moment différent. La confrontation se délocalise. Mais celle-ci
demeurera. « Je crois que l'histoire de certaines disciplines s'est
davantage écrite par le franchissement de barrières symboliques-10
secondes au 100 mètres en étant l'exemple parfait que par les
améliorations, parfois minimes, portées ensuite par tel ou tel
athlète, avance Patrick Mignon, sociologue à l'Insep. Qui a oublié le
saut fabuleux de Bob Beamon à Mexico en 1968? Personne. Pourtant le
record qu'il bat, et de quelle manière, ce soir-là, il ne l'a plus
aujourd'hui. Mais tout le monde se souvient encore de son saut. Au
regard de cette magie-là, un record n'est rien. »
Des compétitions sans record, où participer (autre
devise des jeux), se dépasser (ce que Paul Yonnet appelle « le premier
niveau de performance »),voire être le vainqueur, ici et
maintenant, primeront sur l'idée de performance ultime? Ajouter "sanius"-"plus
sain"- au triptyque du baron de Coubertin ? Reste à convaincre les
sponsors, les laboratoires, le public, voire les athlètes eux-mêmes
que la quête du "toujours plus" est désormais obsolète.
« Il y a sans doute encore de la marge, concède Patrick
Mignon. Mais à quel prix? Et pour quel sens? Que l'idée progressiste
qui sous-tend la chasse aux records vienne à disparaître, il y aura
toujours le combat ce drame humain, dont procède la victoire ou la
défaite. Et le geste sportif en lui-même -un saut, un lancer
-restera à jamais admirable. »
Note d'hcq .... la fin de lére à base 1
...coqs ... ?????
Dans les univers cyberpunk,
les firmes privées les plus puissantes ont fini par absorber
certaines des prérogatives qui dans notre monde sont encore l’apanage des
Etats, comme le maintien de l’ordre par la police ou les armées. Les
corporations cyberpunk contrôlent des territoires et les employés qui
travaillent pour elles deviennent en quelque sorte l’équivalent de
“citoyens” de ces firmes, dont les droits sont liés au fait d’appartenir à
une société puissante ou non.
....pour
imposer ce type de règles, le CIO
a besoin “d’une dictature ou d’un pays ultralibéral“.
le
veau d'or
site peuples.net
le monde des 1 et des zéros