Pitié pour les bébés !
Après le déni de grossesse, le déni de naissance ?
Un couple corrézien a été mis en examen dimanche, deux jours
après la découverte dans un coffre de voiture de leur bébé, privé de
soins et apparemment dissimulé à tous depuis sa naissance il y au
moins 15 mois ! Un cas qui « défie l’imagination », selon la
justice. Le « néonaticide » en moins, ce cas s’apparente au
syndrome du soi-disant « déni de grossesse », si révélateur
de la schizophrénie de notre culture de mort et de ce que le pape
François appelle la culture du déchet… La fillette a été trouvée
déshydratée, nue, sale, apparemment fiévreuse, dans un couffin placé
dans le coffre d’une voiture que la mère avait conduite à un garage
de Terrasson (Dordogne), à 10 km de leur village de Brignac-la-Plaine
(Corrèze). Les employés avaient été alertés par « des bruits
bizarres, comme des gémissements », venant de l’arrière, et
avaient ouvert le coffre devant une mère présente, apparemment
inconsciente de la gravité de ce qu’elle avait fait…
Le bébé a, semble-t-il, été dissimulé « à tous points de vue,
c’est-à-dire auprès des proches, des membres de la famille, du
voisinage et de l’état civil », a déclaré le procureur de Brive,
Jean-Pierre Laffite, soulignant le caractère « exceptionnel »
du cas. La mère aurait déclaré aux enquêteurs avoir accouché seule,
dissimulé l’enfant à son compagnon. Lui-même a assuré ignorer son
existence. La mère, d’origine portugaise, est sans emploi ; l’homme,
portugais, un artisan du bâtiment au chômage. Vendredi soir, lors de
son interpellation à son domicile, il était très alcoolisé et son
audition n’avait pu commencer samedi qu’après une nuit en
dégrisement.
Dissimulée a priori depuis sa naissance la petite fille, qui n’a
donc pas d’identité, est hors de danger. Mais elle présente des
retards importants notamment de la taille et du poids, et des
capacités incompatibles avec son âge, estimé à entre 15 et 23 mois.
Le procureur a notamment souligné que le bébé ne parle pas et
nécessitera « une prise en charge extrêmement lourde sur le plan
éducatif pour compenser ses carences ».
Culture du rejet
La femme de 45 ans et son compagnon de 40 ans ont été présentés à
un juge d’instruction de Brive et laissés en liberté sous strict
contrôle judiciaire après une garde à vue prolongée. Le couple a été
mis en examen pour privation de soins et d’aliments par ascendant au
point de compromettre l’état de santé, violences volontaires
habituelles sur mineur de 15 ans, et dissimulation ayant entraîné
atteinte à l’état civil d’un enfant. Les « violences » visées
seraient de nature psychologique ou environnementale, précise-t-on
de source judiciaire, soulignant l’absence « d’indication de
violence physique ». Trois autres enfants du couple, une fille
de 4 ans et des garçons de 9 et 10 ans, normalement scolarisés et
qui n’avaient « jamais attiré l’attention », ont été confiés
aux services sociaux de Corrèze et provisoirement placés. Le parquet
a souligné les nombreuses zones d’ombre restant dans le dossier,
notamment les modalités concrètes de dissimulation d’un enfant à
autant de monde et sur une aussi longue période. Le couple encourt
une peine de prison maximale de 10 ans.
Rappelons que, selon la théorie fumeuse du « déni de
grossesse » répandue par le Pr. Israël Nisand : « Il ne
suffit pas d’être enceinte pour attendre un enfant. S’il n’y a pas
de parole, il n’y a pas d’enfant, il y a de la tumeur humaine. »
Dans cet esprit nominaliste du « projet » et du « rejet »,
qui est précisément celui du « droit à l’IVG » (comme celui
du stockage et du triage des embryons surnuméraires), l’avocate de
Véronique Courjault avait demandé l’introduction d’une infraction
spécifique dans le Code pénal : le « néonaticide », afin de
différencier « les mères qui tuent à la naissance des mères qui
tuent un enfant ». La mère a simplement omis ici de tuer son
enfant ! Ce en quoi elle est aujourd’hui paradoxalement coupable aux
yeux de notre société de consommation. Mais dans la même logique
relativiste et schizophrène, un Nisand ne pourrait-il pas dire :
– Il ne suffit pas d’accoucher pour avoir un enfant… Au
secours : pitié pour nos enfants !
REMI FONTAINE

La
découverte vendredi d'une fillette que sa mère dissimulait
depuis sa naissance dans le coffre d'une voiture a fortement ému
l'opinion. L'enfant, qui aurait entre 15 mois et deux ans,
présenterait d'importants retards physiques et psychomoteurs. Devant
un cas de
maltraitance aussi extrême, il est aisé de faire le
rapprochement avec de potentielles carences nutritives. Si aucun
détail n'a encore été délivré sur l'absence de soins dont a souffert
l'enfant pendant toute cette période, cette triste situation est
aussi l'occasion de rappeler que les carences psychosociales peuvent
entraver la croissance d'un enfant tout autant que la malnutrition
ou les maladies héréditaires.
Le phénomène, appelé «nanisme psychosocial», est connu et
documenté depuis maintenant une cinquantaine d'années.
L'Organisation mondiale de la Santé le cite même parmi les
principales causes de retard de développement des enfants à travers
le monde. Danielle Rapoport, psychologue et présidente de
l'association «Bien-traitance formation et recherches», est
l'auteure avec la neuropédiatre Anne Roubergue-Schlumberger, d'un
ouvrage de référence sur le sujet, réédité en mars sous le titre
La croissance empêchée, une maltraitance méconnue (éditions
Belin). Pendant trente ans, elle a conduit des recherches sur le
sujet au sein du service de maltraitance pédiatrique à l'Hôpital
Trousseau à Paris. Elle fait le point sur les connaissances
scientifiques en la matière.
LE FIGARO. - Sait-on comment les carences affectives
peuvent ralentir la croissance des enfants?
Danielle RAPOPORT.- Les enfants qui ne reçoivent pas d'affection
et d'attention de la part de leurs parents ne dorment pas comme les
autres enfants. Leur sommeil est perturbé: chez eux, le cycle du
sommeil pendant lequel est secrétée l'hormone de croissance
disparaît. Ils grandissent donc peu. On a également observé que ces
enfants présentaient souvent des troubles précoces de la vision,
parce qu'ils ont eu peu d'échanges de regard avec leur entourage et
parce qu'on ne leur a pas appris à observer le monde autour d'eux.
Résultat, ils ont un champ de vision restreint.
Est-ce réversible?
Pour la croissance oui, si l'on intervient avant l'âge de 10 ans.
J'ai ainsi vu un garçon qui aurait pu mesurer 1m55 s'il n'avait pas
été pris en charge psychologiquement, mais qui a atteint finalement
1m80. Toutefois, les dix-huit premiers mois de la vie sont les plus
importants pour le développement, et si la maltraitance dure trop
longtemps, il arrive que certains troubles subsistent, comme des
retards mentaux ou des troubles relationnels.
Ce type de retard de croissance est-il fréquent?
Oui, même si ce n'est pas toujours spectaculaire. Les causes sont
multiples: il peut s'agir de carences affectives, mais aussi de
traumatismes émotionnels ou d'abus sexuels. C'est ce qui rend la
détection difficile. En outre, les médecins de la protection
maternelle et infantile (PMI) ou les pédiatres ne sont pas toujours
formés.
Faut-il retirer ces enfants à leurs parents maltraitants?
Mieux vaut procéder à des séparations aménagées, en laissant un
contact entre l'enfant et ses parents. Souvent, on se rend compte
que les parents maltraitants sont eux-mêmes de petite taille.
Autrefois, on y voyait le signe d'une continuité génétique. Mais en
réalité, il peut s'agir d'une pseudo-hérédité: c'est la violence
psychique, et non pas des gènes défaillants, qui se répercute au
travers des générations. Heureusement, il est possible de mettre fin
au mécanisme, et des enfants traumatisés peuvent devenir de très
bons parents.
EN SAVOIR PLUS:
» La maltraitance infantile
LIRE AUSSI:
» Gifle: «Toute violence est un échec»

31 octobre 2013
Le déni éternel de grossesse
On le voyait venir, c’est venu : la mère
du bébé (d’au moins 15 à 20 mois) retrouvé dans un coffre de voiture était
dans un déni de grossesse.C’est
son avocate qui ne craint pas de l’affirmer : « On est complètement dans
le déni de grossesse, totalement. On est dans le déni dès lors que cette
femme n'a pas eu conscience de son état de grossesse, de l'accouchement
non plus. »
« Aujourd’hui elle réalise. »
Maintenant qu’on a trouvé son enfant déshydraté et sale dans le coffre de
la voiture…
Cette avocate s’appelle Chrystèle
Chassagne-Delpech. Comme chacun peut le constater, elle souffre d’une
forme très grave de déni de réalité.
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2013/10/31/le-deni-eternel-de-grossesse-5209909.html