Parce qu’« il existe une loi naturelle, supérieure aux lois
humaines »
Le conseil municipal de Fontgombault refuse le « mariage » gay
Après Montfermeil, Lignol-le-Château, Sotteville-sous-le-Val,
Arcangues, Bollène ou encore Orange, c’est donc la mairie de
Fontgombault (Indre), emmenée par Jacques Tissier, signataire de
l’Appel contre le mariage pour tous du Collectif des maires pour
l’enfance, qui a décidé d’entrer dans le maquis contre le
« mariage » gay. Invoquant la « loi naturelle supérieure aux
lois humaines » dans l’une de ses délibérations, le conseil
municipal de cette commune de 267 habitants, célèbre pour son
abbaye du XIe siècle, menace en effet de démissionner s’il était
contraint de procéder au mariage d’un « couple » homosexuel.
Obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes
« Quand les hommes se font les ennemis de Dieu, il vaut
mieux obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes », observe très
justement Jacques Tissier. Et obéir à Dieu, c’est justement ce
qu’ont fait sept des dix conseillers municipaux de Fontgombault en
votant le 24 octobre dernier la délibération suivante :
« Considérant qu’il existe une loi naturelle, supérieure aux lois
humaines, d’après laquelle depuis les origines du monde aucune
union n’a été célébrée officiellement entre deux personnes du même
sexe au titre d’un “mariage” pour la raison que ces personnes,
quelle que soit leur dignité d’être humain qu’il y a eu lieu de
reconnaître par ailleurs, sont radicalement incapables de procréer
un être humain qui soit issu de cette union et par conséquent de
l’éduquer à titre de parents dans l’altérité et la
complémentarité, qu’il ne peut donc s’agir d’établir entre eux
aucun véritable “mariage”. Après en avoir délibéré, décide que le
maire et ses adjoints ainsi que tous les conseillers qui ont voté
cette délibération à bulletins secrets démissionneront de leurs
fonctions de conseillers municipaux dans le cas où ils seraient
contraints de procéder à un tel acte de “mariage” qu’ils
désapprouvent formellement. »
Une délibération pleine de bon sens, mais qui a immédiatement
provoqué la crise d’hystérie de deux « gay friendly » installés
dans la commune : Frédérique Prud’Homme et André Antigny. Tous
deux ont péniblement réussi à constituer un collectif d’une
trentaine de personnes, alerté la presse et les pouvoirs publics
et finalement obtenu du préfet de l’Indre, Jérôme Gutton, qu’il
intente, le 19 décembre, une action devant le tribunal
administratif de Limoges pour obtenir l’annulation de la
délibération du conseil municipal. Une action que le secrétaire
général de la sous-préfecture, Jean-Luc Gillard, a justifiée
ainsi : « Le 7 novembre, la sous-préfète a prévenu le maire du
caractère irrégulier de la délibération et des risques qu’il
encourait si elle était maintenue. Le 22 novembre, le préfet a
demandé qu’elle soit retirée sans délai (ce qui n’a pas été fait).
Le tribunal administratif ne se prononcera que sur la délibération
et, s’il la juge illégale, elle sera annulée. »
Légalement, en effet, les maires et leurs adjoints sont tenus
de célébrer les mariages. Et, en cas de non-respect de cette
obligation, risquent jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros
d’amende. Le conseil municipal de Fontgombault encourt des
sanctions si et seulement si le procureur de Châteauroux décide de
se saisir de l’affaire. Ce qu’il n’a pas encore fait, mais ne
saurait tarder à faire devant l’agitation orchestrée par le
collectif des « Indignés ».
Les moines pointés du doigt
Des « Indignés » qui, en grands démocrates, n’ont de cesse
depuis des semaines de dénoncer le poids électoral des moines
bénédictins dans la commune. Selon André Antigny, qui s’est plaint
auprès de la sous-préfecture, les inscriptions de moines sur les
listes électorales de Fontgombault se seraient en effet
multipliées depuis la création du collectif en novembre dernier.
Une information démentie par le père-abbé Pateau, supérieur du
monastère, qui a précisé que seuls quatre moines se sont inscrits
ces deux derniers mois. Un nombre encore trop important pour ces
gens qui considèrent, sans doute, que les religieux ne devraient
pas avoir voix au chapitre…
FRANCK DELETRAZ