Un journal peu suspect de complicité avec les défenseurs de la vie, le New
York Times a publié samedi les résultats d’études sur le long terme de
l’efficacité des moyens de contraception ou d’espacement des naissances. Elle
est à connaître, puisque l’analyse des chiffres démontre à elle seule le lien
intrinsèque entre contraception et avortement – là où la propagande habituelle
veut faire croire que là où la contraception progresse, l’avortement régresse.
L’article, signé Gregor Aisch et Bill Marsh, s’appuie sur les données de
James Trussell de l’Office of Population Research, université de Princeton, et
de la Brookings Institution, l’un des plus anciens think tanks américains,
spécialisé dans les sciences sociales. Il s’agit d’une présentation très
visuelle des taux d’échec des différentes formes de contraception, que je vous
invite à aller voir à la source et à conserver, tant elle met en évidence le
caractère inévitable de la survenue de « grossesses non désirées ».
L’efficacité d’un moyen contraceptif est exprimée dans l’article par le
pourcentage de femmes auront une grossesse non désirée sur une période de dix
ans dans le cadre de son utilisation habituelle. Ordinairement, les taux
d’échec sont évoqués pour une période d’un an mais bien sûr, plus la durée
augmente, plus le nombre de femmes qui concevront augmente aussi.
Utilisation habituelle ne veut pas dire parfaite : il est très rare,
précisent les auteurs, que les couples se conforment systématiquement, surtout
sur une période aussi longue, aux conditions optimales d’utilisation ; et puis
il y a les défaillances de diverse s sortes. Pour chaque moyen étudié, on
trouvera donc sur les graphiques très parlants publiés par le New York Times
le taux d’échec en cas d’usage « parfait » et en cas d’usage « habituel » et
donc le plus conforme à la réalité.
Pour les spermicides, au bout de 10 ans, ces pourcentages sont de 86 % en
usage parfait et de 96 % en usage habituel. Voici quelques autres pourcentages
:
• Méthodes d’auto-observation : 26 % et 94 %
• Préservatif masculin : 18 % et 86 %
• Pilules, patches, anneaux vaginaux : 3 % et 61 %
• Depo-Provera (contraceptif longue durée) : 2 % et 46 %
• Stérilet (méthode contragestive) : 6 % et 8 %
• Stérilisation féminine : 5 % dans tous les cas
• Stérilisation masculine : 2 %
• Implant hormonal : 1 %.
Bref, aucune méthode n’est absolument efficace.
Et dans l’ensemble, on peut noter que pour les méthodes sans doute les plus
répandues, comme la pilule ou le préservatif, largement plus d’une femme sur
deux aura une grossesse en 10 ans d’utilisation : combien en 30 ans ?
Toutes ces méthodes – à l’exception des différentes formes
d’auto-observation – ont pour point commun le refus de l’enfant par principe.
Cela explique que dans un pays comme la France, quelque 70 % des « IVG » sont
pratiquées sur des femmes utilisant une forme de contraception. Si celle-ci «
rate », l’avortement est alors un simple moyen de rattrapage.
Les méthodes d’auto-observation, dites aussi « méthodes naturelles » sont
celles – hormis le contraceptif masculin – qui affichent une plus grande
distance entre l’utilisation parfaite et l’utilisation « typique ». Ici
quelques remarques s’imposent : il y a plusieurs méthodes d’auto-observation,
certaines plus exactes que d’autres, et plusieurs moyens de les utiliser. Soit
en ayant recours à l’abstinence aux jours féconds, dans le refus cohérent de
toute contraception artificielle, soit en utilisant ces jours-là des moyens en
eux-mêmes peu efficaces comme le retrait ou le préservatif. C’est en tout cas
ce type de régulation des naissances qui, seul, peut être compatible avec un
esprit d’ouverture à la vie.
Autre remarque, et elle me semble importante : que ce soient les pilules,
les préservatifs ou autres contraceptifs de courte durée, elles affichent un
taux d’échec assez important et ce sont donc elles que l’on retrouve chez ces
femmes qui avortent « malgré » la contraception.
En revanche, ce qui fonctionne vraiment bien aux dires des partisans du
contrôle de la population, outre la stérilisation qui est irréversible en
principe, ce sont les dispositifs intra-utérins au cuivre ou au levonorgestrel
ou, mieux encore, l’implant hormonal (enfin : pas toujours).
Une large couverture contraceptive par ces moyens aurait indubitablement
des effets sur le nombre de grossesses non désirées et pousseraient sans doute
les avortements à la baisse, apportant de l’eau au moulin des partisans de la
contraception pour « éviter » les avortements. En passant par pertes et
profits, évidemment, les avortements très précoces provoqués par la fonction
anti-nidatoire de nombre de ces méthodes.
Quoi qu’il en soit, on assiste depuis plusieurs années à une promotion
forte de la contraception de longue durée, ce qui explique peut-être pour
partie que la dénonciation de la contraception orale soit devenu enfin un
thème accepté dans la grande presse, alors que leur nocivité était bien
documentée au moins depuis la parution du livre d’Ellen Grant, Amère pilule,
en 1985.
Faut-il s’en réjouir ( hcq ...sic) ? Les contraceptifs de longue
durée, par définition, marquent un refus de la vie plus absolu que les autres
et sont le reflet d’une mentalité de plus en plus gangrenée par la culture de
mort. Elles bouleversent encore plus profondément l’état physique – et
pourquoi pas psychique ? – des femmes, en les stérilisant durablement,
c’est-à-dire en empêchant volontairement leur corps de fonctionner de manière
saine. Ce faisant elles déresponsabilisent encore davantage que ne le font
les autres contraceptifs artificiels.
Et ce n’est pas une bonne nouvelle pour la société.