Le régime de la
Pentecôte
C'est à la Pentecôte que
cet universalisme ( rs cette universalité) prendra son
essor et larguera les voiles.
C'est à la Pentecôte
qu’est annoncé le message de Jésus à tous les peuples., dans leur diversité.
« Tous, Parthes, Mèdes, Elamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée
et de la Cappadoce, du Pont et de l'Asie, de la Phrugie et de ma Pamphylie,
de l'Égypte et de la Libye Cyrénaïque, ceux de Rome en résidence ici, tous,
tant Juifs que prosélytes, Crétois et Arabes, tous entendaient dans leurs
langues annoncer les merveilles de Dieu » (Ac 2,9 -- 11). Pour entrer dans
le mouvement de L'Alliance, point n'était nécessaire de se couler dans le
moule d'une Loi, d'une langue, d'un peuple, de s'installer sur une terre,
c'est à la construction de l'unité dans la diversité que sont conviés tous
les hommes de tous les temps et de toutes les nations. Toutes les langues
seront langues de Dieu, tous les peuples, peuple de Dieu, toutes les terres,
terre saintes. C'est cela fondamentalement le message de la Pentecôte. Un
message qui est à l'inverse de Babel.
C'est à la Pentecôte que
L'Église reçu son titre de catholique, qui signifie universelle. Non pas
qu'elle soit géographiquement répandue dans le monde entier, mais qu'elle
porte en elle la capacité (rs d'annoncer ...universellement)de
couvrir ( rs ...universalisme ...attention :...prosélytisme...) le
monde, de transformer l'humanité, de développer en l'homme sa capacité de
Dieu, elle qui porte en elle toute la grâce de Dieu réservée à notre monde
en gestation. ( rs et en chacun des homme et des femmes )
Tous à présent sont élus
pour une mission, tous promus à l'édification et au développement de
l'homme, de tout homme et de tous les hommes. ( rs il faudrait plutôt
dire : Tous à présent sont élus , tous sont appelés à l'édification
et au développement de l'homme et de la femme, de tout homme et femme et de tous les hommes
et de toutes les femmees.
Toujours cette confusion entre universalité et universalisme ... c'est ce
qui brouiller le Message ...la Parole dont l'Eglise est porteur...)
Tel est le régime de L'Esprit ( rs..universalité )qui est à
l'opposé du régime de Babel (..universalisme..).
L'universalisme de type « Babel » tend essentiellement à faire prévaloir un
seul modèle sur tout autre modèle. Ce qui aura pour effet de sécréter
conflit et violence. L'universalisme de type « Pentecôte », parce qu'il est
fondé sur la différence des sujets et les peuples, tend essentiellement à
faire l'unité dans la diversité, une unité orientée dans le sens du
développement de l'homme-femme et de tous les hommes et toutes les femmes.
Le premier acte
historique qui devait engager le destin de l'église, fut de porter le
message de libération ailleurs qu'en Palestine et même au-delà de la
diaspora juive et de rompre avec la Loi d'Israël. Ce fut l'oeuvre du concile
de Jérusalem, en l'an 49 de notre ère qui constitue l'acte de foi dans la
force de l'évangile et une assurance sereine de sa bonté et de sa valeur
universelles.
Non seulement la vérité
chrétienne est « bonne pour tous », mais chaque homme étant créateur de
Dieu, aimée par lui, les valeurs de sa culture contiennent déjà quelque
chose de Dieu. Ce qui implique une grande liberté par rapport aux formes
culturelles dans lesquelles le message de Jésus s'est coulé et va se couler.
La rupture avec la circoncision a constitué un tournant décisif dans
l'affranchissement des liens de la Loi et dans qui allait emporter L' Église
dans la dynamique du courant libérateur et l'amener à affronter les risques
de l'universalisme ( rs pour l'universalité).
Rien désormais ne pourra
entraver sa marche vers la conquête de la liberté. Dans un premier temps, L'Église,
face à l'empire, réclamera pour elle la liberté. L'ayant obtenue au IVe
siècle, elle va se trouver dans une situation de domination (rs
l'universalisme). C'est donc le chrétien qui, à l'intérieur de L' Église, va
réclamer pour lui la liberté au nom de L'Évangile. Ce fut l'ère de la
réforme et de la contre-réforme du XVIe siècle. Ce sera au tour des États de
réclamer leur liberté face à L'Église. Ce sera l'oeuvre du XVIIIe et XIXe
siècle.
Affranchi de toute
velléité de domination, l’Église, libre de toute entrave, pourra enfin
recouvrer sa liberté de parole et de comportement et devenir, dans sa
pauvreté retrouvée, la conscience vive des peuples ( rs de l'homme ).
Elle redécouvre sa vocation de prophète, qui lui enjoint d'être la « bouche
de Dieu » la voie des opprimés et des sans voix, héraut de la justice,
partisane de l'amour . Mue par L'Esprit de Pentecôte, elle se fait
dialoguante ( rs et j'espère ...défenseur), partenaire des peuples et
de toutes les cultures, prônant la dignité de l'homme face à toute les
manipulations de quelque nature qu'elles soient : bioéthiques, génétiques,
cloniques, idéologiques et autres sectarismes... Elle entend, à l'intérieur,
promouvoir avec assurance, les impératifs de la culture, en lieu et place de
l'adaptation, pour que L'Évangile soit l'affaire des peuples concernés,
paroles annoncées par eux, dans leurs langues et leur culture propre et
pouvoir afficher aux yeux du monde le miracle de l'universalisme (
l'universalité)sans exclussions et de l'unité dans la diversité enfin
réussie.
Les deux
mouvements d'universalisme dans l'Église
Au cours de son histoire
bimillénaire, l'église a connu un premier mouvement d'universalisme à la
taille du monde. Il apparut au XVe siècle, dans le dessins « d’inventorier
le monde entier, de le civiliser, de l'exploiter au profit des Européens et
enfin le convertir à la fois chrétienne, jugée alors comme seul recevable.
Nous sommes aujourd'hui engager dans une seconde mondialisation, à la fois
fille de la première et différente » (Maîtriser la mondialisation, page
341).
.. La mondialisation
vient s'inscrire dans ce grand mouvement suscité par Dieu en vue de «
rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés » la mondialisation,
tels que nous la vivons, obéit-elle aux impératifs de l'unité pentecôtale,
pour le triomphe de l'idée de « concert des nations » ? En tout cas, un
critère nous est donné qui permet d'évaluer ce qui se construit sous nos
yeux. Dans la mesure où la mondialisation s'opère selon un seul modèle,
qu'il soit économique, sociale ou religieux, on se trouve devant le négatif
de la Pentecôte. La logique de la Pentecôte, et cela est valable pour toutes
les sociétés et toutes les cultures, parce qu'elle est foncièrement humaine,
suppose pluralité, différenciation des sujets et communications entre eux.
...
Le chemin de l'Esprit
s'inscrit sur une ligne de crête entre deux universalismes, celui de Babel
totalitaire et destructeur, et celui de Pentecôte qui est libérateur.
1)judéo-chrétien
: «
qui appartient à la fois au judaïsme et au christianisme.» La civilisation
judéo-chrétienne. ( le Robert)