SANTÉ PRATIQUE numéro 4 samedi 9 novembre
2002
Il
y a quelque temps, dans une station de métro, j'ai vu une jeune et
belle femme, avec un bébé dans le dos, se déplaçant avec une canne
blanche et un chien Labrador noir qui la guidait. Au bas d'une
rampe d'escalier, le chien arrêta la jeune femme, guida son pied le
long de la première marche et entama la montée.
L'admiration et le
respect pour cet animal
me bouleversèrent. Je mesurai tout à coup
la noblesse de son travail de précaution et
de protection
vis-à-vis de sa maîtresse, qui
témoigne d'une évolution intérieure plus
grande que celle de certains humains.
Cela m'a rappelé une
cassette enregistrée
d'une émission télé que l'on m'a confiée et
qui présente une femme américaine médium, capable de
converser télépathiquement avec les animaux. Son travail consiste
à régler des litiges silencieux entre maîtres
et animaux (chiens,
chats, chevaux), ceux-ci
manifestant des comportements de rébellion.
Ainsi, cette dame est capable de capter les rancoeurs,
les sentiments d'injustice ainsi que les revendications intérieures
des animaux qu'on lui confie.
Une fois, on lui
amena un chat dépressif et amaigri. Son histoire: ses maîtres
avaient dû fermer l'hôtel qu'ils tenaient. Ce chat recevait alors
tous les clients à leur arrivée et les raccompagnait à la sortie. Il
en avait fait son métier. Il était donc atteint du syndrome du
chômeur. À la lumière de cette analyse, le chat fut « embauché »
dans un hôtel voisin et recouvrit santé et joie de vivre.
La morale de cette histoire est que, comme
les humains, l'animal a besoin de se sentir utile et d'avoir un «
métier » pour être heureux et en bonne santé. Vous l'aidez aussi à
évoluer et à augmenter son quota de conscience. N'hésitez pas à lui
parler et à lui expliquer des choses clairement. Par exemple,
je possède un chien croisé
Beauceron-Labrador, qui avait pris l'habitude, lorsqu'on le confiait
à des amis, même dans notre maison, de réduire en miettes les
lunettes et les télécommandes de télé qui traînaient (manifestation
de sa désapprobation). Maintenant, nous lui expliquons la raison de
notre absence et lui confions la garde de nos amis. Depuis, il n'y a
plus de problèmes.
(rs ....dans tout acte le plus important
n'est pas l'acte matériel lui-même, mais la fonction "relation"
qu'il renferme ...la
vie n'est que relation..)
Pour les humains, il en va
de même. Notre santé et notre robustesse vont de pair avec la
place que nous tenons dans la vie. Il est connu que la maladie a
très peu de prise sur les personnes motivées et enthousiastes dans
leur activité. Certains diront que tout le monde n'a pas cette
chance. Tout est difficile sur cette planète et tout doit se
gagner. De même qu'il faut conquérir un homme ou une femme, il
faut conquérir notre place dans le puzzle de la vie. Lorsqu'on ne
fait pas les efforts nécessaires pour l'obtenir, notre maître
intérieur se révolte, boude, le moral s'effrite, le corps s'étiole,
il y a des accidents, des barrages, des souffrances... C'est le
signal que l'on fait fausse route. Ceux qui sont sur les rails de
leur chemin de vie voient tout s'aplanir sous leurs pieds et vivent
d'étonnantes synchronicités. Alors l'âge ne veut plus rien dire
et je connais nombre de personnes entre 80 et 90 ans dont les
performances intellectuelles, professionnelles ou artistiques n'ont
rien à envier aux plus jeunes. Leur secret: ne jamais débrayer ;
une curiosité constante de tout ce qui est nouveau et un effort
quotidien d'adaptation aux courants de vie. Bref, tout l'inverse du
farniente.
·
Michel
Dogna