Cette année-là, dans le ciel passait un drôle d'« oiseau ». Un «oiseau» appelé Apollo 11, qui, avec à son bord Neil A. Armstrong,
Edwin E.,«Buzz» Aidrin et Michael Collins, se dirigeait vers la
Lune. C'était l'année 69 !
Cette année-là, plus précisément le 21 juillet 1969, à 2 heures 56 minutes et 15 secondes, un être humain posait le pied sur le sol
lunaire. Cette année-là, comme les quelque 600 millions de
téléspectateurs de par le monde, avec tous les copains de la colo du
côté des landes du Pays basque, nous étions rivés à l'écran de la
petite télé portative en noir et blanc pour assister à cet exploit, à
ce « petit pas pour l'homme qui fut un grand pas pour l'humanité »,
tout en nous demandant si le LEM allait s'enfoncer dans le sol lunaire
ou si des « Martiens » allaient accueillir les cosmonautes américains.
Ce dont on ne se doutait pas, c'est que quelque part au fin fond de
l'Australie, dans un petit bled du nom de Parkes, l'effervescence
était à son comble. Et pour cause : c'est là, en Nouvelle-Galles, dans
ce trou paumé, que se trouvait le plus puissant radiotélescope de
l'hémisphère Sud. Et c'est ce radiotélescope qui était chargé de
suivre la mission spatiale Apollo, de relayer la NASA et de
retransmettre dans le monde entier les images historiques.
C'est l'histoire des habitants de ce village et surtout celle des
ingénieurs, mathématiciens et autres grosses têtes scientifiques qui
vont se retrouver en première ligne, que nous raconte en 1 h 36 Rob
Sitch.
Des faits authentiques dont les acteurs sont Cliff Buxton (Sam Neill),
le « maître de la parabole », un veuf aux manières pondérées qui
trouve sa sérénité dans la fumée de sa pipe, Mitch (Kevin Harrington),
scientifique chargé de manœuvrer la parabole géante, Glenn (Tom Long),
jeune scientifique timide en charge de toute l'électronique, sans
oublier Rudi (Tayler Kane), le gardien chargé de la sécurité du site,
Janine (Eli za Szonert), la jeune fille ravitailleuse et amoureuse de
Glenn, Bob Mcintyre (Roy Billing), le maire tout émoustillé et honoré
par le fait que sa ville soit devenue si importante pour l'Histoire
spatiale.
Emoustillés et fébriles, mais aussi tous un peu inquiets à l'idée de
savoir que désormais la diffusion des images dépend ' uniquement de
leur compétence. Aux yeux de la NASA, pensent-ils, ils ne sont que des
« ploucs » moins bien équipés et moins diplômés que les ingénieurs
américains. Alors, il ne faut pas qu'ils ratent le coche. Ils doivent
absolument être à la hauteur.
Leur atout : une force tranquille à toute épreuve. Et des épreuves,
ils vont en avoir quelques unes. A quelques heures de l'alunissage,
l'électronique tombe en rade, tout comme le pompe à carburant du
générateur de secours. Et, cerise sur le gâteau, le temps, jusque-là
au beau fixe, se met à faire des siennes. Un vent de plus en plus
violent se lève entraînant des risques énormes pour la manœuvre de la
parabole. Leur sang-froid, leur débrouillardise et surtout leur fierté
d'avoir été choisis pour assurer la retransmission de l'événement
feront (il s'en faudra de quelques minutes) qu'ils ne rateront pas
leur rendez-vous avec l'Histoire. Comme le fera remarquer le contrôle
de la NASA à l'époque : « Les gens de Parkes nous ont offert la plus
exceptionnelle des émissions télé qui soit... »
L'histoire spatiale vue par le petit bout de la lorgnette, ou si vous
préférez du télescope, servie par des acteurs attachants et pleins de
fraîcheur. Un bonheur de film tout simple qui a remporté la Silver
Medal du People's Choice Award lors du festival international de
Toronto 2000. The Dish est déjà l'un des plus gros succès de
l'histoire du cinéma australien !
PIERRE MALPOUGE