misère de la prospérité,

la religion marchande et ses ennemis...de Pascal Bruckner

tel est le titre du dernier livre de Pascal Bruckner, philosophe écrivain.

À cette occasion, le Figaro du vendredi 22 février publie un entretien avec Pascal Bruckner, dont le titre est : « l'antiaméricanisme, c'est le progressisme des cons » et comme sous-titre : peut-on avoir une analyse mesurée de la globalisation des échanges ?

En voici quelques extraits :

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P. B. -- je voulais dire que même dans des sociétés très développées comme les nôtres, le souci matériel n'a pas quitté l'esprit des gens. Aux  États-Unis comme en Europe, les sociétés les plus riches qu'on ait observé dans l'histoire, la prospérité est devenue à elle-même sa propre finalité.... La prospérité est devenue un moyen pour les hommes de vivre dans l'aisance. Toutes les nations développées sont condamnées à une concurrence féroce.

Jamais les disparités n'ont été aussi fortes sur fond d'enrichissement spectaculaire. «Ce qui pour les uns signifient progrès, signifie pour les autres catastrophes» (William Benjamin). Globalement, le niveau de vie des plus démunis augmente. D'après la banque mondiale, ce sont des avancées infimes pour les revenus les plus modestes, alors qu'elles sont spectaculaires pour les revenus élevés. On a récemment publié des rémunérations d'un certain nombre de chefs d'entreprise : on s'aperçoit que ces patrons là ont vu leur rénumération croître de 36 %, en une année. Dans l'entreprise française, l'écart des rénumérations va de 1 à 480 et il est de 1 à 530 aux États-Unis. (l'Hcq.:...et dire que dans le programme de la gauche de 1981, il y avait un projet de limiter l'éventail des rémunérations de 1 à 4 ou 5). Au retourne à une situation qui évoque, par de nombreux aspects, L'Ancien Régime. Beaucoup de ce qui s'appelle libéraux aujourd'hui sont en réalité des féodaux. Quand Philippe Jaffré exhorte les Français à « s'est habituer à ce que quelques centaines de milliers d'entre eux -- sportifs de niveau, vedettes, stars, savents, entrepreneurs -- gagne infiniment plus que la moyenne », j'y vois personnellement un féodalisme déguisé en philosophie moderne.... ... Les classes moyennes allaient être grandes perdantes de la Nouvelle Économie.

À l'occasion de Porto Alegre, des mises en accusation très générale du marché, du dieu dollars, du dieu  yen et du dieu euro ont occupé le débat public, comme si les forces marchandes étaient responsables de l'ensemble des malheurs du monde... ... Pour ces gens-là, le véritable ennemi c'est la démocratie parlementaire.... Davos et Porto Alegre sont les deux faces d'une même médaille. La même dévotion au dieu Économie adulée par les uns et par les autres.

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Tout semble porter les libéraux à s'en tenir à un éloge du capitalisme. Mais Adam Smith mettait en gardant certain textes contre le commerce, amalgamés au triomphe de l'égoïsme, à la perte de toute forme d'héroïsme, à l'obsession de la tranquillité à tout prix. Réduite à l'apologie des échanges, la pensée libérale renoue avec les théodicées, et le marché se charge de résoudre l'ensemble des problèmes humains, d'amener la paix sur terre, et de convertir les conflits en compromis. Dans cette version du libéralisme, le marché réalise à l'insu de ses acteurs une bonne histoire déchiffrable à l'aune de ses résultats finaux. La structure idéologique de ce libéralisme est très proche du marxisme avec sa vénération de l'infrastructure économique comme moteur de l'histoire.

En France, l'Etat gère 50 % de la richesse nationale. Donc, en tant que producteurs et propriétaires, il est voué à se dégonfler car ce ne sont pas là ses fonctions. Le redéploiement de ses missions incite L'État à se faire le protecteur, l'arbitre et le garant de la nation. C'est lui qui dans un pays très individualiste comme d'autres, assure l'identité collective. L'Europe ne remplace par rien de l'érosion des identités nationales.... On observe une étrange collusion des deux camps, mondialiste et anti-mondialistes... Beaucoup d'économistes assez brillantes expliquent que la patrie a fait son temps... que les Robinsons planétaires que nous sommes vont pouvoir faire fructifier leurs intérêts sur n'importe quel point du globe. Les ennemis les plus radicaux de la mondialisation nous assurent en revanche de leur côté que l'interdépendance planétaire périme les État-nations. Mais ces deux versions répondent à un présupposé commun, qui est l'élimination du politique au profit de la seule logique marchande.... On a pris l'habitude de réduire le gouvernement à sa fonction domestique. Trop souvent, on considère que les ministres tiennent les cordons de la Bourse et on les juge à l'aune de leur habileté gestionnaire. Mais la France n'est pas une entreprise. Quant à l'Europe, c'est une autorité morale qui lui fait défaut pour l'arracher à son aspect purement mercantile. La démocratie est le régime du prosaïsme ( l'Hcq...prosaïque : qui manque d'idéal, de noblesse, sans poésie... Exemple : c'est un homme prosaïque, c'est-à-dire terre à terre.) Et sa tendance naturelle et de décourager la grandeur. Aujourd'hui, l'Europe prend du ventre comme un bourgeois de Daumier. Ce garde-manger bien garni apparaît comme une coalition d'impuissances.... Notre continent reste affligé d'un complexe de Peter Pan qui l'empêche de grandir. l'Europe baisse ses budgets militaires et se retranche derrière le bouclier américain. Au milieu d'une région du monde particulièrement exposée, l'Europe est dans l'oeil d'un cyclone et se croit dans une pouponnière.

 

Résonances ...rs...11.11.02

 

ce même jour l' 7 février,j'avais noté par exemple dans le Figaro-économie : « Philippe Jaffré arrive chez Alsthom... L'ancien président d'Elf-Aquitaine vient d'être nommé conseiller du président du groupe et membre du comité exécutif en charge des questions financières. ... Philippe Jaffré dope Alsthom... qui a pris ce jour 6,6 %, signant la plus forte hausse du CAC 40. »

G

 

Quelques paroles prononcées par Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU, à la séance de clôture du forum économique mondial Davos-New-York, le 4 février.

"Dans bien des cas, les gouvernements ne trouvent le courage et les ressources pour faire ce qu'il faut, que lorsque les entreprises ont pris l'initiative. ».

« Peut-être que personne dans ce hall ne se sent aussi riche, ou aussi puissant et influant, qu'il où elle est perçu(e) par les autres... dit-il en citant « la réunion rival de Porto Alegre ».

Le Figaro économie du 7 février

avril 2002

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Résonances ...2...

3.01.06

La Chine sera-t-elle notre cauchemar ? : Les dégâts du libéral-communisme en Chine et dans le monde ...

Un nouveau miracle chinois fascine les médias. La Chine est célébrée à la fois comme le tout prochain leader des nations, l’atelier du monde et son plus grand marché. A travers des reportages et des témoignages saisissants, les auteurs démontent l’imposture de cette nouvelle mythologie. L’expansion chinoise détruit l’emploi dans le monde, mais aussi en Chine où le chômage touche des dizaines de millions de personnes. La compétitivité du pays repose sur la surexploitation de 200 millions de travailleurs migrants, les mingong, et sur l’absence de tout droit stable en matière de travail, mais aussi de commerce et d’environnement.

Nous fermons nos usines au profit exclusif d’une caste de bureaucrates corrompus. Ce libéral-communisme, maladie sénile ou stade suprême du capitalisme, s’accompagne ainsi d’une explosion des inégalités et de l’appauvrissement des campagnes encore habitées par deux Chinois sur trois. Il expose le pays et le monde à des catastrophes écologiques et sanitaires, surtout si les dirigeants occidentaux persistent à s’aplatir devant ce nouveau dragon.

http://qc.novopress.info/  le 3.01.06 à propos du livre La Chine sera-t-elle notre cauchemar ?  de Philippe Cohen et Luc Richard

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9.01.06

Inquiétudes de la communauté juive après un discours du président vénézuélien.

Le credo antisémite de Hugo Chávez

par Jean-Hébert ARMENGAUD

 

http://www.liberation.fr/page.php?Article=349907

 

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La veille de Noël, Hugo Chávez visite un centre d'hébergement et de réinsertion de personnes sans domicile fixe à Miranda, dans l'Etat de Zulia. Il discute avec la directrice et les personnes qui vivent là, se lance dans des diatribes habituelles contre «l'impérialisme» et célèbre «Jésus, le commandant des commandants des peuples, Jésus le justicier (...), le Christ révolutionnaire, le Christ socialiste». «Plus que jamais, le Christ nous manque (...), mais il se trouve qu'une minorité, les descendants de ceux qui ont crucifié le Christ (...) s'est emparée des richesses du monde [...] et a concentré ces richesses entre quelques mains.»

«Dans ses mots convergent deux arguments centraux de l'antisémitisme, a réagi la délégation du centre Simon Wiesenthal pour l'Amérique latine, en Argentine, celle qui accuse les juifs d'avoir tué Jésus, et celle qui les associe avec les richesses.» «Il est particulièrement paradoxal, poursuit ce communiqué, que le président d'un pays qui dans quelques jours va être hôte d'un des rassemblements de la pensée progressiste, le Forum social mondial, utilise une rhétorique réactionnaire et moyenâgeuse.»

Le centre Simon Wiesenthal réclame des «excuses publiques» : «Le silence pourra seulement être interprété comme une réaffirmation d'une pensée raciste.» Excuses publiques qui ne viendront jamais. Le texte intégral de la «soirée de Noël» de Hugo Chávez était toujours en ligne hier sur le site officiel du ministère de la Communication et de l'Information vénézuélien.

Le 29 novembre, la communauté juive vénézuélienne s'était déjà inquiétée quand 25 policiers armés avaient investi le Centre hébraïque de Caracas, qui inclut une école, pour, officiellement et en vain, chercher des indices sur l'assassinat à la voiture piégée, un an auparavant, du procureur chargé d'enquêter sur le coup d'Etat du 12 avril 2002 qui avait chassé Hugo Chávez du pouvoir pendant deux jours. Des médias d'Etat vénézuéliens avaient insinué que le Mossad pourrait avoir été derrière cet assassinat. Le procureur général du Venezuela a également accusé la CIA d'avoir «planifié» cet attentat.

Dans les années 90, Hugo Chávez a longtemps été conseillé et inspiré par Norberto Ceresole, notamment sur le thème favori du président vénézuélien, les liens entre Armée, Caudillo, Peuple, titre d'un livre de cet «idéologue» argentin qui avait déjà été conseiller de la dictature militaire nationaliste «de gauche» péruvienne de Juan Velazco Alvarado, entre 1968 et 1975. Norberto Ceresole est un révisionniste affiché qui disait de lui-même, avant sa mort, en 2003 : «Je ne suis bien sûr ni antisémite ni nazi (...), je fais juste partie d'un révisionnisme qui veut démontrer qu'une partie importante du récit de la déportation et de la mort des juifs sous le système nazi a été arrangée en forme de mythe.» Après la tentative de coup d'Etat du lieutenant-colonel Hugo Chávez en 1992, Norberto Ceresole avait été expulsé du pays. Chávez l'avait rappelé à ses côtés en 1998, juste après son élection, avant de s'en séparer un an plus tard.

Chávez sera aussi un des premiers chefs d'Etat à recevoir ­ «début 2006» ­ le président iranien, élu en juin 2005, Mahmoud Ahmadinejad, celui-là même qui a appelé à «rayer Israël de la carte».

 

http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=3124

Pour que chacun se rendent compte de « l’ idéologie antisémite » du président vénézuelien nous le traduisons ci-dessus.

« Je viens de terminer ce matin le dernier rapport de l’ONU sur la situation du monde et c’est alarmant. C’est pour ça que je dis que aujourd’hui plus que jamais en 2005 ans, il nous manque Jesus Christ, parce que le Monde est en train de se consumer jour après jour ainsi que les richesses du monde, parce que Dieu et la nature sont sagesse, le monde a de l’eau en quantité suffisante pour que chacun ait de l’eau, le monde a suffisamment de richesses et de terres pour produire de la nourriture pour la population mondiale, le monde a suffisamment de pierres pour construire pour que personne ne soit laissé sans habitat. Le monde possède pour tous, donc, mais dans les faits DES minorités, les descendants de ceux qui crucifièrent le Christ, les descendants de ceux qui jetèrent Bolivar hors d’ici et le crucifièrent aussi a leur manière à Santa Marta en Colombie. Une minorité s’est appropriée les richesses du monde, une minorité s’est appropriée l’or de la planète, de l’argent, des richesses minérales, des eaux, des bonnes terres, du pétrole, de toutes les richesses donc, et a concentré les richesses entre quelques mains : moins de 10% de la population du monde est propriétaire de la moitié de la richesse du monde entier et ... plus de la moitié des habitants de la planète sont pauvres et chaque jour il y a de plus en plus de pauvres dans le monde. Ici, nous avons décidé de changer l’Histoire. »

2.04.07

Olivier Besancenot : « La discrimination des musulmans est une donnée incontestable »