Le phénomène religieux ...la religion fait l'homme  .... la réalité collective ....

religions

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Présentation:  divers textes sur le phénomène religieux... très intéressants car ils mettent en évidence l'importance de la composante  "religieuse" en chacun d'entre nous .... Cette composante est celle qui nous fait percevoir que nous sommes " reliés" fondamentalement   .. et se trouve être le ciment  de nos coques ..... ou d'ensemble-ENUN ...ou d'ensembles-homocoques  .. d'ensemble-HOMENTRANCHE.

Ainsi l'HOMENTRANCHE qui se dit non religieux ou athée .. défend ... sa vision du "reli"  et crée les institution en conséquences ... sa religion.

Cette composante constitutive de l'homme donne naissance aux religions .. aux idéologies ... aux visions philosophiques .... à toute "vision commune partagée" par une communautés ..crée par l'homme ... à son AJENOUS.... sa réalité collective.

 

Extraits:

 La religion fait l'homme Au risque de choquer, Hesna Caillau affirme que nos racines religieuses sont inscrites dans notre psychisme, que l'on soit croyant ou non. Dans son livre, elle nous invite à comprendre l'esprit des religions pour mieux connaître les hommes.

 Le phénomène religieux: Vu par Emile de Durkheim....Ce que les hommes adorent à travers leur totem ou Dieu, c'est la réalité collective.....Dans sa conception, la religion consisterait donc en une projection des normes et des valeurs collectives et, contrairement à ce qu'affirment Ludwig Feuerbach et ses successeurs, elle ne se réduirait pas à une illusion.

Citations: La religion s'insère entre les fissures du mur de la technologie tel du lierre. Quel que soit l'état de la science, la question de la naissance de l'univers se posera toujours.

Reflets: civilisation, Dieu, sacré, darwinisme, hérédité, gênes, l'homme, la société, ensembles-homocoques, ensemble-ENUN, .....ensemble-HOMENTRANCHE

 

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La religion fait l'homme

Auteur: Hesna Caillau

intervievée par Guillemette de Sairigné

Source:Figaro Madame N°18285 - 24 mai

 

Au risque de choquer, Hesna Caillau affirme que nos racines religieuses sont inscrites dans notre psychisme, que l'on soit croyant ou non. Dans son livre - L'Esprit des religions- Milan, elle nous invite à comprendre l'esprit des religions pour mieux connaître les hommes.

Guillemette de Sairigné. - Née d'un père turc musulman et d'une mère danoise protestante, mariée à un Français catholique, vous portez en vous-même votre sujet d'étude

Hesna Caillau. - Et ce n'est pas fini! Mon fils a épousé une jeune fille dont le père est turc musulman et la mère chrétienne nestorienne d'origine irakienne! Ce genre de métissage n'est pas toujours facile à vivre : à Istanbul où j'ai vécu jusqu'à l'âge de quinze ans, j'étais trop grande, trop maigre, je rêvais d'être comme tout le monde. Mais déjà, j'observais, fascinée, à quel point mes proches étaient conditionnés par leurs origines respectives ma mère et ma nounou imprégnées de morale luthérienne; mon père, l'archétype du vieil Ottoman, du jouisseur oriental, deux fois ruiné sans que cela altère son bel optimisme.

G. S. - Religion et culture sont liées?

H. C. - Comme des soeurs jumelles. Nos racines religieuses marquent notre psychisme, notre mode de vie, notre relation au monde, qu'on soit croyant ou non, je dirais même, au risque de choquer, que celles-ci sont inscrites dans notre mémoire génétique. J'ai ainsi vu un de mes amis juifs, adopté tout enfant par une famille chrétienne, les siens ayant disparu dans les camps, apprendre le yiddish en six mois! Mais comment être ouvert à ce genre de réflexions quand on ne connaît même pas la religion de ses parents, comme la quasi-totalité de mes étudiants, pour qui Pâques n'évoque qu'une fête de printemps, la Pentecôte, un week-end de trois jours, et qui sont incapables de rien comprendre à l'art sacré quand on les emmène dans un musée?

 G. S. - On annonce le retour dans l'enseignement du « fait religieux »...

H. C. - Il était temps! Sans même parler de l'art roman ou gothique, de ce patrimoine architectural hérité du christianisme, qui a tant contribué à la fascination exercée par la France sur des gens comme mon père, on ne peut ignorer à quel point le capitalisme a été forgé par l'éthique protestante et le pragmatisme juif, par le sens de la responsabilité individuelle et de la compétition. En Asie, en revanche, la compétition est une non-valeur, on fait forcément mieux à plusieurs que tout seul. Là-bas, c'est très clair, l'individu n'existe qu'à travers le groupe. Il se sent relié aux autres comme la vague à l'océan.

G. S. - La comparaison avec d'autres religions, d'autres cultures nous aide aussi à déchiffrer notre monde ?

H. C. - C'est ce que j'essaie de faire passer dans mes cours et dans mes conférences. Il y a dix ans encore, cela n'intéressait personne! Les Occidentaux étaient convaincus que tout le monde devait penser comme eux. Mais la mondialisation a changé la donne aujourd'hui, je n'arrive pas à répondre à la demande! Les Français ont compris que pour échanger des idées, des projets, négocier des contrats, mieux vaut savoir ce qui se passe dans la tête des gens. Et puis, ils ont une vraie curiosité pour d'autres modes de pensée, particulièrement pour ce monde oriental que je n'ai cessé d'explorer jusque dans mes lectures, mes voyages.

G. S. - Dans votre livre*, vous commencez donc par contempler « l'Europe dans le miroir de l'Asie orientale »...

H. C. - Car ce sont bien des religions, et non des philosophies comme on le pense souvent chez nous, puisque le bouddhisme tout comme l'hindouisme, le taoïsme ou le confucianisme offrent à leurs adeptes le moyen de se relier à une transcendance. Ce qui me frappe peut-être le plus dans ces religions, c'est l'usage d'une pensée non pas rationnelle comme la nôtre mais systémique, complexe, qui recherche les corrélations entre les phénomènes, prône la complémentarité des contraires.

G. S. - Le yin ne se conçoit pas sans le yang?

H. C. - Chacun porte en son sein le germe de l'autre. Ainsi, un chef d'entreprise, tout comme un chef d'État, se devra d'être parfois yang - rationnel, ferme, efficace-, parfois yin - doté de flair, d'imagination, capable de détecter les germes, d'agir avant que les fissures ne deviennent crevasses.

Une complémentarité qui existe aussi entre les sexes. À cet égard, je suis persuadée que l'Asie peut nous aider à retrouver l'importance du féminin : notre libération de la femme n'a-t-elle pas été surtout jusqu'ici une libération du masculin dans la femme? Cette union des contraires implique enfin que toute idée ait une part de vérité et d'erreur. L'Asiatique ne dit pas ce qu'il faut penser et croire. Il préfère s'imprégner de la pensée de l'autre. L'imitation est pour lui une vertu.

G. S. - Autre spécificité extreme-orientale : la notion d'un temps cyclique, sans début ni fin?

H. C. - Leur sens de l'éternité leur permet de vivre pleinement le temps présent, sans se référer comme nous constamment au passé - j'étais plus belle, plus riche autrefois sans se projeter dans le futur : avec notre conception d'un temps linéaire, on n'a qu'une vie, il ne s'agit pas de la rater; du coup, on vit dans l'urgence, le stress. Chez eux, il n'y a pas d'échecs, rien que des enseignements tout est réparable, sinon dans cette vie, du moins dans celle qui suivra.

G. S. - Cette douceur de vivre, c'est aussi celle que prône selon vous l'islam. Ce n'est pas vraiment l'image qu'il donne?

H. C. - Parce que de l'islam, nous avons aujourd'hui en Occident une vision monolithique en oubliant que l'islam arabe ne représente qu'une petite partie du 1,2 milliard de musulmans vivant dans le monde, en nous focalisant sur les wahhabites, les défenseurs d'une conception étriquée de la foi, et sur leur dérive intégriste. Mais cette assimilation révulse la majorité des musulmans, qui, eux, sont des tenants de la mesure, du juste milieu, une idée-force dans le Coran.




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Le phénomène religieux ...vu par Emile Durkheim, sociologue

Auteur: Jacques Dufresne

Source:

 http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/ni/ni_1243_p0.html

 

Marquées par une grande variété de doctrines et de pratiques rituelles, les grandes religions traditionnelles ont donné naissance au XXe siècle à des mouvements nouveaux et à des pratiques «profanes» qui continuent de s'en inspirer. Des théories classiques de la sociologie aux enquêtes récentes qui lui sont consacrées, les analyses cherchent à recenser les fonctions sociales et à établir les éléments constants du phénomène religieux, qui ne cesse de se développer, comme en témoignent ses multiples formes dérivées.

Les théories sociologiques

Les théories sociologiques révèlent que la religion n'est pas réductible à une expérience subjective, à une forme irrationnelle de la conscience ou encore à la trace d'une étape «primitive» du développement de l'humanité selon l'optique de Feuerbach. Les deux pères fondateurs de la sociologie, Émile Durkheim, en France, et Max Weber, en Allemagne, soulignent que le phénomène religieux constitue une dimension essentielle de la société humaine.

L'essence du phénomène selon Durkheim

C'est dans les Formes élémentaires de la vie religieuse (1912), souvent considéré comme le livre le plus important et le plus original de toute son œuvre, qu'Émile Durkheim présente sa théorie générale de la religion.

Pour comprendre l'essence même de la religion, Durkheim choisit d'en étudier, à partir de récits ethnographiques, les formes les plus élémentaires, c'est-à-dire les plus simples ou les plus primitives; il les rencontre dans le totémisme australien. Pour lui, il n'est pas possible de définir la religion en référence à un Dieu transcendant ou à un élément surnaturel: ceux-ci sont, en fait, des caractéristiques tardives (ainsi certaines religions, comme le bouddhisme, ne se réfèrent pas à un Dieu transcendant). C'est dans la division du monde entre sacré et profane que Durkheim trouve le principe essentiel de la religion. Il remarque ainsi que les Aborigènes reconnaissent dans leur système totémique une «force anonyme et diffuse», extérieure au monde des choses profanes et pouvant s'incarner dans une plante ou un animal, et que les croyances et les cultes s'adressent à cette force.

Le sacré, selon Durkheim, résulte de la différence ressentie entre ce qui relève du quotidien et ce qui est différent par nature. «Il n'existe pas, écrit-il, dans l'histoire de la pensée humaine un autre exemple de deux catégories de choses aussi profondément différenciées, aussi radicalement opposées l'une à l'autre.» La religion consiste ainsi en un système de rites et de croyances relatifs au sacré. Durkheim prolonge son analyse en affirmant que cette force supérieure à l'individu consiste en la force de la société antérieure à chacun. Ce que les hommes adorent à travers leur totem ou Dieu, c'est la réalité collective. À la question de savoir pourquoi la société devient, sous une forme transfigurée, objet de culte, Durkheim répond qu'«une société a tout ce qu'il faut pour éveiller dans les esprits, par la seule action qu'elle exerce sur eux, la sensation du divin: car elle est à ses membres ce qu'un Dieu est à ses fidèles»

C'est aux cultes et aux rituels en général qu'il incombe de rapprocher les individus, de focaliser leur attention sur l'idéal collectif, de les faire participer à la force du groupe et de susciter la «communion des consciences». Chez Durkheim, cette force anonyme et diffuse qui s'impose à l'individu est bel et bien la société en tant que réalité qualitativement supérieure et en tant qu'autorité morale suscitant respect et adoration. Ainsi, le sociologue, qui n'admet pas le contenu des différentes religions, en identifie clairement l'objet réel: la force de la collectivité vénérée par les hommes. Dans sa conception, la religion consisterait donc en une projection des normes et des valeurs collectives et, contrairement à ce qu'affirment Ludwig Feuerbach et ses successeurs, elle ne se réduirait pas à une illusion.

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Citations

Auteur: site internet

Source: www.citationsdumonde.com

On trouve des sociétés qui n'ont ni science, ni art, ni philosophie. Mais il n'y a jamais eu de sociétés sans religion.  Henri Bergson, Philosophe français (Nobel de littérature 1927) Extrait de Les deux sources de la morale et de la religion

Le mystère divin et le mystère humain ne sont qu'un mystère ; en Dieu se garde la mystique de l'homme et dans l'homme le secret de Dieu. Nicolas Berdiaev, Philosophe russe   Extrait de Le sens de l'acte créateur

Si la science sans la religion était estimable, rien ne serait plus estimable que le démon.

Le masochisme est une expérience mystique André Pieyre de Mandiargues Extrait de La mort mithridatisée

Il faut à une vie, une religion laïque ou mystique, une grande idée, une foi, même si cette foi est faite d'un universel doute... ou bien, il faut être tout à fait un imbécile et les imbéciles sont très malheureux.  Alexandra David-Neel Exploratrice et femme de lettres française

La religion s'insère entre les fissures du mur de la technologie tel du lierre. Quel que soit l'état de la science, la question de la naissance de l'univers se posera toujours.

 

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