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Mécanique quantique....le principe d'indétermination ...Werner Heisenberg  

Interrelation

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Présentation: ce sommaire de document est capital. Il donne un aperçu de ce qui a  bouleversé les sciences en cette fin du XXe siècle.  Il nous est difficile de les intégrer....et pourtant ils commandent notre monde.

Extraits:   Le principe d'indétermination d'Heisenberg  Que nous dit ce principe ? qu'il est impossible de déterminer avec précision et simultanément la position et la vitesse d'une particule comme l'électron.

Vrai débat entre Einstein et Heisenberg   Nous ne pouvons pas effectuer d'observation sans perturber le phénomène à observer; et les effets quantiques, se répercutant sur le moyen d'observation utilisé, entraînent d'eux-mêmes une certaine indétermination en ce qui concerne le phénomène à observer.

Dieu ne joue pas aux dés  Einstein ne pu modifier son point de vue. Il voulait bien admettre la théorie quantique comme une explication provisoire, mais non pas comme une interprétation définitive, des phénomènes atomiques. "Dieu ne joue pas aux dés", c'était là pour Einstein un principe immuable et inébranlable. Bohr ne pu que répondre : "Mais ce n'est pas à nous de prescrire à Dieu comment Il doit gouverner le monde." »

Reflets: Esprit, la fin des certitudes, sciences expérimentales, ordre caché, univers , spectateur-acteur

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Le principe d'indétermination d'Heisenberg
 

Auteur: Molaire ..auteur du

site à visiter absolument

Source:
 http://perso.club-internet.fr/molaire1/quantic2.html

Le physicien allemand Werner Heisenberg est le père de cette loi (parfois aussi nommée principe d'incertitude).

Que nous dit ce principe ? qu'il est impossible de déterminer avec précision et simultanément la position et la vitesse d'une particule comme l'électron. La notion de trajectoire exacte n'a pas de sens pour les particules. Ce paradoxe quantique (encore un !) est lié à la difficulté d'observer un électron...

Comment observer un électron ?

On ne peut observer quelque chose qu'en l'éclairant avec de la lumière. Or à l'échelle de l'infiniment petit, cela pose un problème tout à fait nouveau. Le moindre photon qui percute ou interagit avec un électron va modifier la trajectoire initiale de ce dernier ou le faire changer d'orbitale. A cette échelle, le photon devient un projectile qui pourra déterminer la position de l'électron, mais qui aura en même temps modifié sa vitesse et sa trajectoire; celle ci ne pourra donc pas être connue en même temps. La moindre mesure interfère avec l'objet de la mesure... et la change!

Pt'Hibou le hibou quantique.

Osons une nouvelle image pour illustrer ce principe: La nuit au fond des bois, un amoureux de la nature entend le hululement d'un hibou. S'il veut, en même temps, voir le volatile, il devra braquer sur lui une lampe torche: Il est à parier que le hibou, ébloui, arrêtera son chant. D'où le dilemne insoluble: On ne peut pas à la fois entendre et voir le hibou...Hélas!

03/03

 

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VRAI DÉBAT ENTRE EINSTEIN ET HEISENBERG

Auteur: Werner Heisenberg

Source: Jacqueline Russ

 « Je me souviens tout particulièrement d'une soirée où nos partenaires de discussion furent - si ma mémoire est fidèle - Kramers et Oskar Klein. Comme déjà de nombreuses fois auparavant, nos pensées et nos paroles tournaient autour de nos discussions d'autrefois avec Einstein, et nous évoquions l'insuccès de notre tentative de faire accepter à celui-ci le caractère statistique de la nouvelle mécanique quantique.

"N'est-il pas curieux, commença Oskar Klein, qu'Einstein ait tant de difficultés à accepter le rôle du fortuit dans la physique atomique? Il connaît pourtant la thermodynamique statistique mieux que la plupart des autres physiciens, et il a donné lui-même une dérivation statistique convaincante de la loi de Planck sur le rayonnement thermique. Par conséquent, nos idées ne peuvent pas lui être étrangères. En mécanique quantique, bien sûr, le fortuit prend une importance fondamentale; mais est-ce une raison suffisante pour qu'il se sente obligé de la rejeter?"

"C'est bien évidemment ce caractère fondamental qui le gêne, essayai-je de répondre. Que l'on ne sache pas, en présence d'une marmite pleine d'eau, comment se déplace chaque molécule d'eau individuelle, cela va de soi. Par conséquent, nul ne peut s'étonner que nous physiciens soyons obligés dans ce cas de faire de la statistique, un peu comme une société d'assurances-vie doit faire des calculs statistiques en ce qui concerne l'espérance de vie de ses nombreux assurés. Mais, fondamentalement, on avait tendance à supposer en physique classique que l'on pouvait, au moins en principe, suivre le mouvement de chaque molécule individuelle et le déterminer selon les lois de la mécanique newtonienne. Autrement dit, du point de vue de la physique classique, il existait apparemment à chaque instant un état objectif de la nature dont on pouvait déduire l'état qui se présenterait à l'instant suivant. En mécanique quantique, il en va tout autrement. Nous ne pouvons pas effectuer d'observation sans perturber le phénomène à observer; et les effets quantiques, se répercutant sur le moyen d'observation utilisé, entraînent d'eux-mêmes une certaine indétermination en ce qui concerne le phénomène à observer. Mais c'est ce à quoi Einstein ne veut pas se résigner, bien qu'il connaisse parfaitement les faits. II pense que notre interprétation ne peut pas constituer une analyse complète des phénomènes; que, dans l'avenir, il devrait être possible de trouver des paramètres différents, supplémentaires, caractérisant le phénomène, et qui devraient permettre de le déterminer objectivement et entièrement. Mais cela est certainement inexact." »

Werner Heisenberg , La Partie et le Tout. Le Monde de la physique atomique, Champs-Flammarion, 1969-1972, pp. 146 sq.

03/03

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DIEU NE JOUE PAS AUX DÉS

Auteur: Werner Heisenberg

Source: Jacqueline Russ

 « La possibilité d'une confrontation [entre] physiciens se présenta en automne 1927 à l'occasion de deux réunions scientifiques : un congrès général de physique qui eut lieu à Côme, et où Bohr fit un exposé d'ensemble sur la situation nouvelle de la mécanique quantique; puis, le congrès Solvay à Bruxelles où - selon les habitudes de la fondation Solvay - seul un petit nombre de spécialistes fut invité afin de discuter en détail des problèmes de la théorie quantique. Nous habitions tous le même hôtel, et les discussions les plus vives furent menées non dans la salle des conférences, mais au cours des repas à l'hôtel. Les principaux protagonistes de ces controverses autour de la nouvelle interprétation de la théorie quantique furent Bohr et Einstein. Einstein n'était pas prêt à accepter le caractère essentiellement statistique de la nouvelle théorie quantique. Bien entendu, il n'objectait pas contre le fait de faire des prédictions probabilistes là où on ne connaissait pas parfaitement tous les paramètres d'un système donné. Après tout, la mécanique statistique antérieure et la thermodynamique reposaient bien sur de telles prédictions. Mais ce qu'Einstein ne voulait pas admettre, c'est qu'il fût fondamentalement impossible de connaître tous les paramètres nécessaires à une détermination complète des processus. "Dieu ne joue pas aux dés", dit-il souvent dans ces discussions. Einstein ne pouvait donc pas se résigner à accepter les relations d'incertitude, et il s'efforçait d'imaginer des expériences où ces relations ne pussent pas être appliquées. [...]

À nouveau, je réalisai à quel point il est difficile pour un physicien d'abandonner les idées qui ont jusque-là constitué la base de sa pensée et de son travail scientifique. Pour Einstein, l'oeuvre de sa vie avait consisté à analyser ce monde objectif des phénomènes physiques qui se déroulent dans le temps et l'espace, indépendamment de nous, selon des lois fixes. Pour lui, les symboles mathématiques de la physique théorique devaient reproduire ce monde objectif et, par conséquent, rendre possibles des prédictions concernant son comportement futur. Et maintenant, on venait lui affirmer qu'au niveau des atomes un tel monde objectif, dans l'espace et le temps, n'existait pas; et que les symboles mathématiques de la physique théorique ne pouvaient reproduire, à ce niveau, que le possible et non le réel. Einstein n'était pas prêt à accepter qu'on lui enlevât - c'est ce qu'il devait ressentir - le sol sous les pieds. Même plus tard, lorsque la théorie quantique était depuis longtemps devenue une composante stable de la physique moderne, Einstein ne pu modifier son point de vue. Il voulait bien admettre la théorie quantique comme une explication provisoire, mais non pas comme une interprétation définitive, des phénomènes atomiques. "Dieu ne joue pas aux dés", c'était là pour Einstein un principe immuable et inébranlable. Bohr ne pu que répondre : "Mais ce n'est pas à nous de prescrire à Dieu comment Il doit gouverner le monde." »

Werner HEISENBERG, La Partie et le Tout. Le Monde de la physique atomique, Champs-Flammarion, 1969-1972, pp. 115 sq

03/03

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 Cette page partie du sommaire du mois de mars  2003 relatif à la guerre de l'Irak. Ce principe d'indétermination me semblait bien s'appliquer à la notion de spectateur-acteur qui s'y trouve développée.

 

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