République ou démocratie..?  

Etat- Nation - Démocratie  Chantal Delsol

 

Présentation :  ce document me paraît très important. Il clarifie à mon sens, les notions de démocratie et de république. Il met en évidence les risques de dérive totalitaire de la république démocratique.( .. tel que le met en évidence Hannah Arendt  .. )

Extraits :  D'un côté une république intolérante, figée, unitaire, utopique - et vertueuse, qui veut servir de modèle au monde, de l'autre une démocratie, fondée sur les valeurs d'autonomie, de proximité et de solidarité concrète, épousant les réalités anthropologiques au détriment de l'égalité.

RésonancesCe texte, illustre parfaitement la vision d'ensembles-homocoques par rapport à celle de l'HOMENTRANCHE et celle de ENUN.

Corrélats :État, démocratie directe, élites, peuple, ensemble-HOMENTRANCHE, ensembles-homocoques...

A bas la démocratie  Un-homme-une-voix, plus la "liberté d'entrer" dans l'appareil d'Etat, c'est-à-dire la démocratie, implique que toute personne et sa propriété personnelle est mise à la portée de toutes les autres, et ouverte à leur pillage.

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Auteur :Benjamin Guillemaind

Source : Présent, 23 octobre 2003

 

« La crise qui nous occupe aujourd'hui relève, à mon sens, d'un face-à-face entre la République et la Démocratie. » Cette introduction de la philosophe Chantal Delsol à son dernier livre (1) développe la différence entre la cité de Platon « qui se méfie du peuple et fait confiance aux gouvernants » et celle d'Aristote qui « fait confiance au jugement des gouvernés».

L'essence de la république idolâtrée, avec sa souveraineté absolue, l'Etat-Providence, le service public à la française, l'égalité, se trouve ainsi mise en cause par le problème corse, le régionalisme, la construction européenne, l'école, les retraites, le monopole de la Sécurité sociale, le mondialisme... Dans un monde qui bouge, nous cherchons notre identité, car « il n'y a pas de groupe humain sans projet culturel ». C'est la question française aujourd'hui : république ou démocratie

D'un côté une république intolérante, figée, unitaire, utopique - et vertueuse, qui veut servir de modèle au monde, de l'autre une démocratie, fondée sur les valeurs d'autonomie, de proximité et de solidarité concrète, épousant les réalités anthropologiques au détriment de l'égalité.

Pourquoi la république refuse-telle par exemple l'inégalité scolaire ?

Admettra-t-elle un jour la diversité des universités et des diplômes ? Nous sommes prisonniers de ce mythe de l'égalité, dans lequel la République a éduqué les citoyens. Pour le républicain, le bien commun est inaccessible à l'homme ordinaire et doit être porté par une élite éclairée, qui impose sa pensée à un peuple inculte et des citoyens ignorants. C'est pourquoi il se méfie de la société civile. Cette pensée de défiance se retrouve dans Maastricht qui a retourné le principe de subsidiarité pour en faire un principe jacobin. La primauté de l'égalité a supplanté la liberté. Le culte de l'égalité est une passion française, d'où les liens étroits et congénitaux entre le socialisme et la république, qui en est la forme atténuée et où il trouve une idéologie de compensation.

A l'inverse, la démocratie reconnaît le sujet libre et par ce côté est issue de l'héritage chrétien qui octroie la qualité de sujet, opposée à celle d'esclave que véhicule la république. Le sujet, la personne, précise l'auteur, est libre de ses choix grâce à une dissémination de pouvoirs multiples, une multitude de pactes emboîtés où l'ampleur du bien commun s'atténue au niveau d'entités plus petites. « La vraie démocratie défend la cause de la quotidienneté : on n'invente pas une idéologie dans un village.»

Ainsi l'auteur plaide-t-il pour transformer cette république, où se pratique une justice sans amour, où le partage de la solidarité est planifié par la rationalité et par l'impôt, en démocratie qui reconnaisse les autorités petites et issues d'en bas. Le jacobinisme a fait la France moniste et égalitaire. Le girondisme peut lui permettre d'affronter l'avenir et d'appréhender les réalités concrètes. Au moment où la Suisse a supprimé sa fonction publique, on argue de l'incapacité française à promouvoir des groupes intermédiaires. La démocratie sous-tend le fédéralisme, car les citoyens cherchent aujourd'hui un groupe à leur mesure, porteur de significations en rapport direct avec son existence. Le gouvernement se situe au niveau où les citoyens se sentent soudés.

En préconisant cette démocratie organique, concrète, fondée sur les corps naturels, Chantal Delsol se démarque du type de démocratie idéologique, individualiste et égalitaire qui s'exprime par le suffrage universel : « Au moment où les citoyens se détournent des gouvernements centraux pour se rapprocher des lieux de proximité, se redéploient les vieux projets de gouvernement mondial. Cette fuite en avant de l'universel exprime l'incapacité dans laquelle nous sommes de vivre dans un monde où il faudrait se contenter de la bigarure des particularités. » C'est en quelque sorte la conclusion de Chantal Delsol qui par ses travaux antérieurs a travaillé à mieux cerner l'idée de subsidiarité (2).

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Les nostalgiques de l'Etat-nation regretteront sans doute le pays du passé, type historique dans le temps et dans le lieu. Le pays de l'avenir est encore indéterminé, mais « nous pouvons savoir qu'il sera plus fluide, plus ouvert, nanti de limites au lieu de frontières et peuplé de souverainetés relatives et fluctuantes ».

 

(1) La République : une question française (PUF).

(2) L'Etat subsidiaire (Edit. Leviathan, 1992).

(3) « La subsidiarité : un grand dessein ».  Programme auprès de l'Alliance sociale, 11, rue du Bel-Air, 94230 Cachan (0146 63 6917).

 

page crée en  10/03

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Notes:

22.01.04 : Les jacobins renvoient son adversaire dans le passé...Une belle âme face à une vieille âme ...messianisme moralisateur ...préférence de la pensée, des théories au monde réel ....progresistes, changer le monde ...l'améliorer.... ( france culture Finkelkraut/ René Girard) ...penser la différence

 

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sonances:    Ce texte, illustre parfaitement la vision d'ensembles-homocoques par rapport à celle de l'HOMENTRANCHE et celle de ENUN.

 

Toute organisation de Coques connaît ce choix de subsidiarité soit top-down soit bottom-up.

 

Ont des affinités avec le premier camp :

la France, l'Islam et l'église catholique romaine, les partis politiques, la régionalisation..., la Haute Assemblée...Bruxelles...

Avec le deuxième camp :

la Suisse, les églises protestantes et orthodoxes,  le référendum d'initiative populaire ...les États-Unis

 

Ce qui explique certaines tensions par ailleurs ....

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Corrélats:

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" A perçu" auquel  ce document était joint.

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Tryptique tableau synoptique de homocoques, de l'HOMENTRANCHE 
           et de ENUN
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Eglise de France et les élections présidentielles 2002 ... de la démocratie

 

 

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